ne sauriez nous interdire de constater que les agricul
teurs belges ont la mémoire du cœur. (Bravos).
M. Jacqnemyna, au nom de M. Vaoderatichelen
ministre des affaires étrangères, remit alors M.
Vandenpeereboom les insignes de grand-officier
de la Légion-d'Honneur.
La fin du discours fut saluéed'unanimes applau
dissements qui redoublèrent encore lorsque le
bouquet qui recouvrait le surtout de table offert
au ministre par les agriculteurs belges fut enle
vé. C'est une magnifique pièce d'orfèvrerie que ce
trophée servant de coupe fruits. Un socle d'ooy
d'Algérie, supporte une composition en argent re
poussé. Deux groupes d'animaux des différents
types et races entourent la basse d'nne colonne
d'argent, dont le pied est sculpté et représente une
locoinobile. Au-dessus, se détachent en médaillon
d'un coté la tête de M. AIpli. Vandenpeereboom,
des autres des écussons portant la date des prin
cipaux arrêtés et règlements pris pour la protec
tion du bétail. Cette colonne, ainsi décorée, sup
porte le pied et la coupeellemême. Le pied de la
coupe se compose d'un écussion sur lequel s'ap
puient un laboureur, un berger et une moisson
neuse. Cet écusson enchâsse les initiales du mi
nistre en or relevé d'émeraudes.
Le dessous de la coupe est orné de pendants en
cristal de ruche d'un effet des plus gracieux, et du
milieu de la vasque, occupée par une gerbe de blé
-ornée de fleurs des champs, s'élance un génie,celui
de l'agriculture, soulevant des palmes et des cou-
ronnestriomphales. La composition de ce trophée,
uu des plus remarquables, sinon le plus remar-
quablede ceux qui se trouventen Belgique, est due
M. Hendrickx. Les figures sont dues au ciseau de
M. Fraikiir;les animaux, ébauchés par M. Ver-
boeckhoven, ont été exécutés sous ses ordres par
M. Van Heffen, et le monument a été fondu et
ciselé par la maison Lecherf, Bruxelles. Somme
toute, c'est un véritable objet d'art, digne du but
que poursuivait l'agriculture belge, digne de ceux
qui l'offrent et de celui qui le reçoit.
Le discours de M. Jacquemyns terminé, tous les
convives se levèrent pour trinquer avec M. Van-
den Peereboom et lui serrer la main.
M. Alphonse Vanden Peereboom prit ensuite la
parole, et profondément ému, s'exprima en ces
termes
Messieurs,
11 me serait impossible de répondre aux discours prononcés
par M- le gouverneur de cette province et par M. Jacquemyns.
L'émotion que j'éprouve ne me permet pas d'exprimer comme je
le vendrais les sentiments dont je suis pénétré. Je me borne donc
prier M. le gouverneur de vouloir, eu attendant que je puisse
le faire moi-même déposer au pied du trône l'hommage de ma
profonde gratitude et de mon dévouement le plus absolu.
Laissez-moi vous remercier aussi, Messieurs, et vous dire que
la reconnaissance excède les services reudus. (Non l non de
toutes les parties de la salie.) Quand l'épizootie s'est manifestée,
je n'ai eu qu'à me rappeler les mesures qui avaient été prises, il
y a eu plus d'un siècle, dans des circonstances analogues, et ma
tâche était bien facilitée par leconcours dévoué des collaborateurs
intelligents et spécialement d'un homme éminent, du docteur
Bellefroid. chef de la direction de l'agriculture, qui en cette cir
constance comme en bien d'autres, a acquis des titres incontes
tables la gratitude des agriculteurs belges.
Je n'avais donc qu'à suivre les enseignements que me fournis
saient l'histoire de notre pays et les progrès de la science moderne,
J'ai engagé, il est vrai, ma responsabilité, mais en présence de
l'intérêt non-seulement de l'agriculture, mais encore du pays
tout eulier; pouvais-je m'arrêler devant les considérations per
sonnelles? (Applaudissement.) Grâce Dieu, messieurs, le
succès a couronué uos elforts et ce succès a été ponr moi la
première des récumpenses.
Je croyais qu'elle serait unique. Vous en avez jugé autrement,
et 35,000 agriculteurs belges ont voulu par une manifestation
nationale consacrer le souvenir des efforts faits par le gouverne
ment pour triompher du terrible fléau. (Bravos.)
Et vous, messieurs, laissant de côté les préoccupations poli
tiques, vous êtes venus de toutes les provinces du pays, de toutes
les communes de mon arrondissement, pour offrir l'ancien
ministre de l'intérieur, ce testimonium des sympathies populaires.
Vous avez voulu lui remettre ce gage de votre bienveillance dans
sa ville natale, dans cette ville dont si longtemps il fut heureux
'être le premier magistrat. (Applaudissements.) Et vous avez
«hoisi pour faire cette manifestation, cet édifice séculaire qui me
rappelle tant de souvenirs historiques, et où il me semble en ce
moment voir les ombres des vieux communiers de la cité fla
mande se mêler vous tous, mes amis, et applaudir l'ovation
trop flatteuse (nonnou!)que vous faites un enfant d'Ypres,
vation trop flatteuse en yérité car vous avez trop fait pour
moi. et moi, qu'ai-je fait pour vous.
Laissez-moi porter un toast de profonde gratitude et d'éternelles
reconnaissances! Je bois ces trente-cinq milleagréoulteurs,
hommes piobes et laborieux, dévoués aux idées de progrès qui se
confondent avec l'amour.que tous nous ressentons pour nos
libres institutions, pour notre patrie bien aimée et pour notre
dynastie si populaire. (Bravos.) Je bois M. Jacquemyns, le pré
sident de ce banquet, l'homme distingué qui, par ses travaux,
a donné au pays entier la preuve de sa science agronomique et de
son dévouement l'agriculture belge. (Bravos.) Je bois aux ar
tistes distingués qui ont consacré leur talont l'exécution de ce
remarquable trophée que vous m'offrez aujourd'hui.
Je bois enfin vous tous, mes amis, vous tous qui êtes venus
me tendre une main fraternelle et prendre part cette manifes
tation nationale dont le souvenir restera gravé dans mon cœur et
sera inscrit dans les annales de ma yille natale. (Applaudisse
ments prolongés.)
Après ce discoure, qui avait profondément ému
toute l'assemblée, les convives se levèrent et accla
mèrent M. Vandenpeereboom. Trois autres
discours lurent encore prononcés; le premier par
M. le comte d'Aspremont Lyodeo, au nom des
délégués des comices agricoles, pour remercier
la ville d'Ypres de la réception cordiale qu'elle
avait faite aux étrangers. M. Beke bourgmestre de
la ville d'Ypres, y répondit en fort bous termes
puis M. le comte de -Baillet se leva et porta un
toast l'agriculture belge et au développement
que le ministère de M. Vandenpeereboom lui fit
prendre.
Puison se leva de table; et le café fut servi dans
la salle de la Châtellenie, où un grand nombre des
convives restèrent jusqu'au moment du départ du
train spécial mis la disposition des hôtes de la
ville d'Ypres.
La manifestation était terminée et elle avait
pleinement réussi. Jamais pareille démonstration
n'avait été faite, et tous les honneurs doivent en
revenir aux organisateurs de cette belle fête, c'est-
à-direaux membres du comice agricoled'Ypres, si
bien dirigé par M. Carton et son excellent secrétaire,
M. Van Biesbroeck. Mais ceux qui ont droit aux
éloges les plus completset les plussincères sont les
promoteurs de cette manifestation nationale, et
notamment MM. Jaquemyns, président de la
Flandre orientale, deKerchove-Lippens, vice-pré
sident, Tytdgat et Berggracht, secrétaires. Ces
messieurs o'ont épargné ni efforts ni peines, et si
quelque chose peut leur faire oublier les fatigues
qu'ils se sont données, c'est le splendide et ma-
gnifiique résultat auquel ils sont parvenus et la
belle et cordiale fête dont chaque assistant gardera
longtemps le doux souvenir.
Société de l'Union libérale de l'arrondis
sement d'Ypres.
Assemblée du Samedi, 16 Mai 1868.
Présidence de M. Ernest Merghelynck.
A trois heures et quart la séance est déclarée
ouverte et lecture est donnée du procès-verbal de
la réunion du Samedi, g Mai 1868. La rédac
tion en est approuvée.
M. le président fait connaître l'ordre du jour.
Il s'agit de procéder au choix des candidats défi
nitifs de l'Association pour les élections provin
ciales fixées au Luodi, 25 Mai 1868. Le comité
s'est réuni deux fois et a mûrement délibéré sur
la ligne de conduite suivre dans cette occu-
reoce,car il ne faut pas perdre de vue,qu'à quinze
jours de distance, une autre élection doit avoir
lieu. Il s'agira alors de choisir les mandataires la
Chambre des représentants et il était opportun
d'examiner quelle pouvait être la connexité qui
pouvait s'établir entre ces deux scrutins, s'ouvrant
des dates aussi rapprochées.
Une seconde réunion du comité a eu lieu, et
l'unanimité, il a été décidé de ne présenter des
candidats que pour le Conseil provincial. La com
mission a cru qu'il était préférable de suivre
l'ordre chronologique des arrêtés de convocation
des collèges électoraux, de crainte d'amener une
confusion de candidats, dont on pourrait profiter
pour jeter le désordre dans les rangs libéraux. Le
comité a donc cru devoir se borner former une
liste de candidats pour l'élection des conseillers
provinciaux.
Il y a cinq membres sortants, dit M. le prési
dent, mais quatre seulement acceptent un nou
veau mandat. Notre collègue, M. Boedt, renonce
se remettre sur les rangs. C'est regret que je fais
connaître cette décision l'assemblée, ajoute
M. le président. M. Boedt a rendu de9 services
éminents l'opinion libérale et a toujours montré
un extrême dévouement la cause que nous dé
fendons. Vainement il a été fait des démarches
ponr l'engager ne pas se désister d'un mandat
qu'il remplissait avec autant dezèle que de talent.
M. Boedt a déclaré que sa délermioation était
prise et qu'il ne lui était pas possible d'accepter un
nouveau mandat.
M. Boedt demande la parole et remercie M. le
président de l'éloge qu'il a bien voulu faire de9
services rendus la province et l'opinion libé
rale, mais il confirme ce que le président a an
noncé et prie ses collègues et l'Association d'ac
cepter son désistement toute nouvelle candida
ture. Acte est donné M. Boedt de la déclaration
qu'il vient do faire.
M. le président continue ton exposé et présente
l'agréalion de l'assemblée les membre» sortants:
MM. Merghelynck, Ernest
Beke, Pierre
Bayart, Ferdinand, et
Titeca, Edmond.
Reste un cinquième candidat a proposer. Le co
mité a jeté lea yeux aur M. Van Heule, échevin
de la ville d'Ypres et avocat. II a obtenu la majo
rité des suffrages du comité et juste litre, car
M. Van Heule, comme avocat est ealimé, comme
administrateur il a fait ae» preuves,et ses connais
sances comme jurisconsulte pourront être fort
utiles au Conseil provincial. A ces qualités, on
peut ajouter que M. Van Heule aime le travail par
incliuation et qu'il manie facilement la parole.
M. le président proclame donc les cinq candi
dats provisoires, au nom du comité et invite l'as
semblée les agréer.
M. Dequaita, sans vouloir amoindrir en rien la
personnalité de M. Van Heule, croit qu'il sera
surchargé, si on lui confère un nouveau mandat.
Il conclut ajouter la liste des candidats provi
soires M. Auguste Hynderick, major de la Garde
civique.
M. Van Heule remercie M. le président et M. De
quaita des bonnes paroles qu'ils ont bien voulu
prononcer, l'occasion de la candidature qui lui a
été déférée. En ce qui le concerne, il s'en rapporte
entièrement la décision de l'Association.
M. Auguste Hynderick croit devoir déclarer
qu'il ne peut accepter de candidature pour le
Conseil provincial.
Il n'y a donc que cinq candidats prov soires
proposés par le comité la sanction de l'assem
blée.
Personne ne demandant plus la parole, le scru
tin secret est ouvert et un quart d'heure est
accordé aux membres pour y prendre part.
A quatre heures, le scrutin est déclaré fermé et
le dépouillement constate que
MM. MERGHELYNCK, ERNEST,
BEKE, Pierre,
BAYART, Ferdinand,
TITECA, Eemond, et
VAN HEULE, Louis,
ont obtenu la presqu'unanimité des suffrages, et
M. le président les proclame candidats définitifs
de l'Association libérale de la ville d'Ypres et des
cantons de ce nom.
Rien n'étant plus l'ordre du jour, la séance est
levée.
Chronique électorale.
La lutte électorale sera chaude Anvers.
En prévision des élections provinciales du 2
mai, le comité de l'Association catholique vient
de publier une circulaire dont nous extrayons
le paragraphe significatif que voici
La lutte pour lesélections provinciales devant
être des plus vives et sou résultat se traduisant
par une question de vie ou de mort pour nous,
nous devons mettre tout en œuvre pour conserver
ce que nous avons pu acquérir jusqu'ici.
De leur côté les libéraux ne négligeront rien
pour assurer leur succès.
L'Opinion annonce aujourd'hui que tous les
libéraux d'Auvers seront coovoqués prochaine
ment.
Les dépenses occasionnées par l'expédition en Aliys-
sinie viennent d'être arrêtées officiellement. Elles
s'élèvent la somme approximative de 5,551,000
livres sterling (152,151,000 fr).
Onguent et Pilules tVIlolloway. Sauvegarde de la Société.
Quelleque soit la maladie, en quelqu'endroil qu'elle se montre,
intérieurement ou extérieurement, ses victimes doivent suivre le
traitement du Professeur Holloway, le cœur plein d'espoir que
chaque jour apportera une amélioration leur infirmité. Pour la
guérison des ulcères, blessures, plaies, écorchures, éruptions,
abcès, enflure des glandes, et généralement pour les aflectious de
gorge ou de poitriue, l'Onguent a besoin seulement d'être em
ployé conformément aux Instructions, pour assurer avec
succès la terminaison de la maladie et le rétablissement de la
Santé et de la force. Dans tous les désordres de loDgue durée, on
devra prendre aussi les Pilules d'Holloway elles stimulent pui-
sammeut la circulation, relèvent l'indispensable énergie des
nerfs, et excitent une action réparative. A.
En vente Pilules et Onguentohet Farsoc-Vsx Oinmve, rue
de Dixmude, 55, Ypres.