Nouvelles diverses. ser dans les senlioes de la presse cléricale dans l'unique but de décrier uo adversaire poli tique. A Messines les choses se sont passées très- pacifiqueraent nos adversaires savaient du reste fort bien que pour eux la lutte était im possible, aussi l'honorable M. Therry a obtenu l'unanimité des voix. Noss n'avons pas eu le même succès Rousbrugge. Il y avait là trois candidats en présence: MM. Visart et Cappelle ont obtenu: le premier 297, et le second 272 voix. M. De Sluers en a obtenu 212. Tout le monde sait que M. De Stuers a longtemps décliné cette candidature et en l'acceptant il n'a fait que céder aux sollicitations les plus pres santes de toutes les notabilités libérales du canton certes tous ceux qui connaissent les résistances qu'il a opposées ne l'accuseront pas d'avoir agi dans un but d'ambition per sonnelle; il s'est sacrifié son parti et l'opi- niou libérale ne peut que lui en savoir gré. La pression du clergé ad'ailleurs été extrême prêches et confessionaux tout a manœuvré avec un admirable ensemble et disons aussi que quelques amis ont peut-être promis au- delà de ce qu'ils pouvaient tenir et que nos adversaires n'ont reculé devant aucune vilénie pour assurer leur succès. Niliiation parlementaire* Des élections pour la Chambre des repré sentants auront lieu le 9 Juin dans les pro vinces d'Anvers, du Brabant, de la Flandre occidentale, du Luxembourg et de Namur. Des 63 représentants attribués ces cinq provinees, 29 siègent actuellement sur les bancs de la gauche, 34 sur ceux de la droite. D'après les renseiguements que nous rece vons, il est dès présent parfaitement certain que l'élection du 9 Juin ne pourra en aucun cas déplacer la majorité, ni par conséquent amener un changement de cabinet. L'opinion libérale possède aujourd'hui une majorité de 20 voix au sein de la Chambre des représen tants. La réélection de 18 députés libéraux ne semble pas devoir être contestée, il est probable au contraire que 11 libéraux seront attaqués, savoir Virton, Marche, Ni velles, Ypres, Bruges et Namur, mais encore demeurer auprès de son grand-père jusqu'à la fin de la mauvaise saison, et que sa place lui serait conservée. Cette nouvelle preuve de sympathie était la consé quence de l'excellente conduite et du zèle de la jeune tille, de l'affection qu'elle avait inspirée et aussi d'une lettre de maître Prudent, qui avait pris les devants pour demander une prolongation de congé pour sa protégée. Si bien que lorsque l'ingrate Honorine arriva inopi nément chez son père, Léonie et M. Hauttot étaient prévenus depuis douze heures. M°" d'Ollchec joua parfaitement son rôle. Elle fut tendre, empressée, câline et se montra charmante pour Léonie. Elle alla remercier M. Berlhollet et sa mère de leurs bons procédés, fit l'aimable avec tout le monde enfin et crut avuir aitcint son but. Ilélas ce voyage, que M. Hauttot aurait accueilli trois mois plus tôt comme une preuve de tendresse de la part de sa Glle, ce voyage avait été pour le vieillard un véritable coup de poignard il lui avait apporté la triste confirmation de la thèse soutenue par maître Prudent, M. Berlhollet sa mère et Léonie Vos enfants vous abandonnent, parce qu'ils croient n'avoir plus rien attendre de vous ils reviendront dès qu'ils vous sauront riche encore. La douleur du pauvre père fut immense. Ah disait-il en pressant Léonie sur sou cœur, pourquoi m'avez-vous fait voir clair Néanmoins Honorine ne s'aperçât de rien, et elle crut s'être montrée fort habile quand, après huit jours de sollicitations et d'instances, elle eut obtenu de son père la promesse de revenir Paris. l'issue de la lutte, dans les quatre premiers collèges qui ont 7 députés élirene paraît pas douteuse, les libéraux y. triompheront, nous assure-t-on le succès est moins certain dans les deux autres collèges qui envoient au jourd'hui 4 libéraux la Chambre. Par contre, des 34 représentants cléricaux sortants, 12 seront combattus, savoir: Fumes, Nivelles, Bastogne, Namur et Anvers on nous assure que la défaite de trois députés est presque certaine dans les trois premiers collèges; la lutte sera vive aussi Namur et Anvers, mais là le résultat est plus problématique. En résumé donc et d'après toutes les pro babilités, la situation parlementaire ne sera pas modifiée et le système politique repré senté, peu près sans interruption depuis 1847, par des cabinets libéraux, continuera être appliquée l'administration du pays. Les hommes qui pensent que le libéralisme sage et progressif peut seul assurer le bonheur du pays, peuvent donc être parfaitement rassu rés; toutefois il est du devoir des électeurs libéraux de ne pas se reposer dans une dan gereuse sécurité, là surtout, où, comme dans notre arrondissement, des surprises peuvent se produire au dernier moment. Par trop de quiétude on pourrait laisser, sinon détruire, du moins amoindrir la majorité libérale et évincer des mandataires qui sont sous tous les rapports dignes de la confiance des libéraux. Nous donnerons, dans le numéro de Sa medi, un compte-rendu détaillé de la séance de l'assemblée générale de l'Association, en laquelle les candidats libéraux ont été défini tivement choisis. Disons qu'il y avait 137 membres présents et que jamais l'Association libérale n'a été aussi nombreuse. Comme tous les candidats y oot pris la parole, nous dési rons reproduire textuellement leur discours au prochain numéro. La liste provisoire des candidatures présentées l'Association libérale de Bruxelles, pour l'élection législative du g juin est aujourd'hui connue. Elle porte les noms des treize membres sortants de la députalioa de l'arrondissement de Bruxelles mais, outre ces noms, ceux de MM. Aduet, secré taire de l'Association, A. Dansaert, président du tribunal dê commerce, et Thirydocteur en mé decine. L'assemblée générale pour le clioixdes candidats Le jour où M. Hauttot s'engageait formellement, M°" d'Ollebec adressait son mari la lettre suivante, un vrai bulletin de victoire Mon cher ami, Félicite-moi victoire sur toute la ligne. Mon père quittera Cany et reviendra avec nous mais j'ai eu du mal. II était temps, du reste, et grand temps. L'asso ciation n'était encore que verbale, l'étal d'essai les actes ne devaient être passés qu'à fa fin du mois, dans douze jours. j'ignore quelles étaient les clauses de ce contrat il importe peu, puisqu'il ne sera pas signé. Cependant, je ne serais pas surprise que mon père ne laissât encore quelques fonds dans celle affaire, attendu qu'il a posi tivement promis de venir passer, tous les ans, quelques mois Cany, et, a-t-il ajouté en regardant M. Bcr- thollet Au besoin, je ferai le voyage deux ou trois fois par an. Quelques mots échappés M. Prudent me font supposer que je ne me trompe pas. 11 Reste savoir si, une fois avec nous, mon père ne s'ouvrira pas entièrement. J'espère bien que oui. Quant Léonie, la fine mouche ne s'est pas livrée. Cependant il est clair que le départ de son grand-père la blesse vivement. Il ne parait pas moins contrarier M. Berlhollet qui, décidément, en tient sérieusement pour cette petite paysanne. Évidemment le mariage et l'association devaient marcher ensemble mais aujourd'hui, maître Prudent, que je soupçonne fort n'être pas notre dévotion, pourrait bien se trouver entre deux contrats et... la plume en l'air. Que tout soit prêt. Ecris-moi pour hâter mon de- part, je veux dire notre départ. définitifs aura lieu le vendredi, 29 mai, 8 heures du soir. L'une des luttes les plus animées est celle qui a lieu Verviers; là il y a trois listes complètes. Les libéraux présentent auxélecleurs les (rois con seillers flottants, MM. Collet, Fléchel et Van- derstraelen, plus M. MalUr,avocat. On avait pensé d'abord que les avancés et.les catholiques se coa liseraient comme Liège; mais il n'eu est rien. Les avancés et les catholiques présentent chacun leurs quatre candidats et s'adressent par leurs journaux de vives invectives. Le Progrès, journal des avancés, dit en termes exprès que les avarices de Verviers oui renoncé par dignité ce moyen d'abattre leurs adversaires. De son rôté, le Nouvelliste, organe des cléricaux, loin de faire, comme la Gazette de Liège, l'éloge des avancés, attaque vivement leur candidature et surtout celle de M. Gouvy. Il y a quelques jours un voyageur harrassé de fatigue entre la nuit dans un hôtel de Marseille, demande une chambre et, sans songer fermer sa porte, se couche; quelques instants après, un rou- flement formidable annonçait tous les échos d'alentour que notre homme était profondément endormi. Dana la chambre voisine reposait un lieutenant de zouaves qui revenait d'Afrique, es corté d'un grand diable de singe devenu, par droit de conquête, son fidèle compagnon. Ce singe, entendant ce bruit insolite, s'inquiète, sort en tapinois de chez son maître, et trouvent ouverte la porte de la chambre du dormeur bruyant, il y pénètre, s'approche du lit et regarde curieusement. Puis, s'imaginant qu'il est malade et ayant vu la veille jeter de l'eau au visage d'une femme éva nouie, il saisit une carafe et en verse résolument le contenu sur la tête du malheureux qui, en rece vant cette douche glacée, se réveille en sursaut et se met pousser des cris effroyables. Le sioge, en chanté de sou succès, saisit notre homme dans ses bras velus et l'entraîne hors du lit. Bientôt on accourt de tous côtés et on trouve notre malheureux voyageurétendu sur le parquet, glacé de frayeur et n'osant faire un mouvement pendant que le singe gambadait autour de lui. Il y a peu de villes dans lesquelles on compte autant de vieillards qu'à Trrcstc. D'après les relevés statis tiques publiés par M. le docteur Goracucbidsns l'Adria, la population de Tricstc s'élevait en 1862 70,000 habitants, dont plus de 400 ayant dépassé la 82' année, parmi lesquels 90 âgés de 90 100 ans, et 14 âgés de plus de 100 ans. Les données statistiques en 1860 montrent qu'en Suisseavec une population de Honorine avait deviné juste en déclarant M. Ber lhollet épris de Léonie mais elle se trompait en espé rant que le départ de son père amènerait la chute des projets matrimoniaux du jeune manufacturier. Ce dé part ne fit au contraire que précipiter le second acte de ce petit roman. Après une longue conférence entre M. Hauttot, M. Berlhollet, sa mère et maître Prudent, conférence dont, son grand regret, M"* d'Ollebec ne sut pas un mot, Lconic fut nettement demandée en mariage par M. Berlhollet. Mon enfant, lui dit son grand-père, ne consulte que ton cœur toutes les questions d'intérêt sont ré glées entre nous et tu n'as pas t'en inquiéter tu dois l'en rapporter moi et maître Prudent. M. Berlhollet est un gahrnt homme, voilà ce que je puis te dire. Pour toute réponse, d'abord, Léonie tendit la main son prétendant, qui la porta respectueusement ses lèvres. Mais elle demanda que son mariage fut ajourné. Je suis, dit-elle M"" Berlhollet, très-honorée et surtout Ircs-heureusc de la recherche de monsieur votre fils, mais je ne veux pas quitter mon grand-père. Puisqu'il retourne avec ma tante, je l'accompagnerai. Mon pauvre bon papa, j'en ai le triste pressenti ment, ne vivra pas vieux. Nous attendrons mon sieur votre fils le voudra-t-il Mon fils fera ce que'vous voudrez, chère enfant. Je lui ferai entendre raison mais si votre grand-pcrc se rétablit entièrement? Oh alors de grand cœur, répondit Léonie avec effusion et en embrassant non sans rougir, sa future belle-mère. M"' d'Ollebec ignora tout, Léonie l'avait désiré. (£0 suite et fin au prochain n'). E.-M. de Lvden.

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 2