foiidéiiient modifiée; constatons toutefois que le canton de Messines a été excellent comme toujours et meilleur que jamais. Nous ne ci tons pas nominativement diverses communes qui ont beaucoup gagné, pour ne pas attirer sur elles la vindicte des cléricaux. Quant au 2e bureau, composé en grande majorité d'électeurs de Poperingheil y a eu un progrès incontestable. Ce bureau accordait M. Vanden Peereboomen 1864, 194 suf frages, il lui en accorde 283 en 1868. M. Van Renynghe y obtenait en 1864, 242 voix, il n'en a que 239 en 1868. La candidature de M. Vanden Boogaerde y avait réuni, en 1864, 183 voix seulement et en 1868, 248 suffrages ont été accordés M. Jules Van Merris. Ces résultats sont des plus satisfaisants. Il n'en est pas de même de ceux donnés par le lr bureau composé des électeurs de la ville d'Ypres et des communes «le S1 Jean et «le Zillebeke. Disons-le franchement et pour quoi le dissimuler les votes dans ce bureau n'ont pas été conformes aux précédents et nous ne pouvons, avec le Journal d Ypres, adresser nos sincères félicitations nos con citoyens. Dans ce bureau 147 électeurs en 1863 et 182 en 1864, accordaient leurs suf frages au candidat clérical (M. Van Renynghe), et en 1867 186 électeurs votaient pour M. De Vinck, candidat clérical Mardi dernier, le candidat clérical (le même M. Van Renyn ghe de Poperinghe) obtenait 262 suffrages. Ainsi de 1864-1867 1863, le candidat des cléricaux aurait gagné dans la ville d'Ypres environ 80 voix De ce chiffre on peut dé duire environ 20 suffrages donnés par des électeurs des deux communes, mais il n'en reste pas moins 60 voix en plus données au candidat clérical par des électeurs de la ville «l'Ypres, et c'est là comme le dit fort bien le Journal d'Y'près une chose sans précé dents. Nous ne voulons pas récriminer, le vote est et doit être libre; mais nous constatons un fait regrettable et qui fait la joie de nos ad versaires. Il est du devoir des électeurs fran- 1 chement libéraux de rechercher les causes de celte chose sans précédents. Nous ne pou vons cioirc que soixante de nos amis soient passés avec armes et bagages dans le camp ca tholique. Des petits dissentiments locaux, de mesquines rancunes, de petits amours-pro pres froissés, des ambitions déçues, de petits intérêts personnels lésés ont, pensons-nous, «feux mois avsnt l'époque où commence ce récit, Agé- nor s'aperçut en rentrant qu'il lui manquait une chose indispensable pour allumer sa chandelle des allu mettes chimiques. Sans plus de réflexion, le commis en nouveautés alla frapper la porte la plus proche. Qui va là demanda une voix de femme. Un voisin dans l'embarras. Que désirez-vous? reprit la même voix. Un peu de lumière, s'il vous plait. Attendez un peu, répondit-on de l'intérieur. Agéuor attendit deux secondes puis la porte s'en- tr'ouvrit discrètement et une main blanche et mi gnonne lui tendit par l'ouverture une poignée d'allu mettes pbosphorées. Bien obligé, voisine, dit-il en remerciant l'ai mable locataire de la mansarde. Bonsoir, voisin, dit celle-ci en refermant la porte. Mais, si discrète qu'eût été la charitable donneuse d'allumettes chimiques, si prompte qu'eut été son ac tion, le commis en nouveautés pût entrevoir par la porte un moment entre-bailléc le visage de la voisine. Or, la voisine lui sembla si jolie dans sa simple ca misole de Guette et sous son modeste bonnet de mous seline blanche, qu'Agénor en rêva toute la nuit. Le lendemain, il était sur pied cinq heures. A six heures, il rencontrait le portier, qui balayait la cour. Comment va, père Jéréraic dit-il en lui frap pant familièrement sur l'épaule. momentanément exercé une regrettable in fluence sur le résultat que nous avons con staté. Ajoutons cela que le clergé a fait au dernier moment un effort incroyable, alors que beaucoup de libéraux trop confiants ue croyaient pas même une lutte sérieuse. Es pérons que d'ici aux prochaines élections dans quatre ans ces nuages auront disparu et que la victoire complète remportée Mardi dernier, sera définitivement confirmée une imposante majorité. Nos adversaires ne savent pas se résigner leur triste sort comme toujours ils espèrent que la Chambre reformera le verdict du corps électoral. Nos lecteurs se rappelleront qu'en 1864 ils nourrissaient le même espoir et l'on sait qu'à la Chambre la validité de l'élection ne fut pas même contestée. Nous ne savons s'il en sera de même cette année mais quoi- qu il en soit, nous garantissons, après mûr examen, que les réclamations qui pourraient surgir, n'ont aucune chance d'être accueillies. Nous ne voulons pas discuter ici la valeur de tous les bulletins annulés ou simplement con testés, mais nous affirmons que les bulletins sur lesquels il peut y avoir doute, se com pensent où peu près et qu'en aucun cas la Chambre ne saurait en valider en nombre suffisant, pour donner la majorité M Van Renynghe. C'est peu consolant pour nos ad versaires, mais c'est comme cela. La Patrie jette feu et flammes contre M. Goupy, commissaire de l'arrondissement de Bruges, qu'elle accuse d'être resté en retard de pariuslruire des réclamations électorales qui lui avaieot'élé transmises le 14 et le 19 Mai. La susceptibilité de l'organe épiscopal nous fait rire, car on nous assure que la Dé- putalion permanente n'a pas encore statué jusqu'à ce jour sur plusieurs appels d'office interjetés par M. Carton, commissaire de notre arrondissement et qui ont été transmis Bruges, lout parinstruils, précisément la même date. Il ne pouvait donc servir rien pour M. Goupy de retourner les réclamations dont s'agit, moins de supposer que la députation eut statué sur les réclamations favorables aux cléricaux et non sur les autres. La morale de tout cela est qu'à Ypres, plusieurs électeurs cléricaux qui n'avaient aucun droitont pris part au scrutin et ont Vous êtes bien honnête, monsieur Agénor, ré pondit l'homme au cordon, visiblement flatté de cette politesse inusitée le coffre est toujours solide, Dieu merci et si ce n'était le brouillard du malin qui me donne des bronchitt», tout irait pour le mieux. Bah vous craignez donc les brouillards, vous, père Jércmic Comme la peste, monsieur Agénor. Ah et si on vous offrait le petit verre de conso lation pour combattre la malignité du froid, refuseriez- vous Jamais s'écria l'homme au cordon, dans l'alti tude que dût avoir Cambronnc Waterloo lorsqu'il Gt Blïiclier la réponse que chacun sait. Venez donc. Agénor et le père Jérémie entrèrent chez le mar chand de vin du coin, et là, tout en devisant de choses et d'autres, Agénor Gt adroitement tomber la conver sation sur la jolie locataire du sixième ;<grâce un se cond petit verre offert propos, il sut tout cc qu'il voulut savoir. Que la voisine était jeune et jolie, qu'elle se nommait Amélie qu'elle habitait fa maison depuis deux ans qu'elle travaillait chez elle qu'elle sortait le soir cinq heures, qu'elle rentrait six, et que sa vie était régulière comme celle d'une nonne. Agénor ne se sentit pas de joie. Le même jour, soit calcul, soit hasard, Agénor ren contra trois fois sur lu palier la jolie voisine et trois fois le commis eu nouveautés adressa l'ouvrière un augmenté le nombre de voix accordées M. Van Renynghe. Nous avons reçu la lettre qui suit Ypues, le 6 Juin 18G8. Monsieur le directeur du Progrès, Depuis quinze jours, je vous ai adressé six articles répondant directement aux méchantes insinuations et aux indignes attaques dirigées par le journal VOpinion contre les trois hono- rables candidats libéraux de l'Association; vous n'avez inséré aucune de ces réponses. Je vous en envoie ci-joint un septième, avec prière de vouloir bien le publier dans votre n® de ce jour. Si vous pensiez devoir vous y refuser encore, je vous prie de me faire connaître au moins par la voie de votre journal, les motifs de votre refus. Ma prose serait-elle par hasard de trop mauvaia «i aloi pour mériler les honneurs de votre pu- Illicite v Si vous me refusez une réponse ou si celle-ci n'élait pas satisfaisante je me verrais regret, car je suis votre abonné depuis quinze ans, obligé de renoncer mon abonnement au jour- liai le Progrès. Agréez, etc. Nous répondons bien volontiers notre abonné et notre réponse est facile. Nous n'avons pas inséré les articles fort bien peusés et parfaitement écrits du reste que notre abonné a bien voulu nous envoyer, d'abord parce qu'ils n'étaient pas signés, en suite parce que le \ouvna\ Y Opinion n'a au- cuoe influence sur l'opinion publique dans l'arrondissement; enfin parce que les trois caudidats libéraux étaient trop bien appré ciés, trop connus et par conséquent trop au- dessus de ces attaques, pour que celles-ci pussent leur nuire et même les atteindre. A la veille d'une élection, le temps est précieux et nous n'avons pas voulu perdre noire temps combattre des moulins vent. Nous avons pensé que nous ferions meilleure besogne, eo rappelant les actes posés par le parti libéral et nous avons espéré donner ainsi au corps élec toral la conviction durable, que dans l'intérêt du pays, le gouvernement doit être confié ce grand parti natioual. Nous remercions notre honorable corres pondant de sa bienveillance pour nos amis et i pour nous. Nous aimons croire que ces explications et celte réponse seront de nature le satis faire et que pendant quinze années encore il voudra bien resternotresympalhiqueabonné. amical bonjour, auquel il fut répondu par un bonjour non moins amical, sorti de la bouche la plus iniguoune qu'il eût vue de sa vie. Ces rencontres achevèrent de lui tourner la tête. Pardicu s'écria-t-il dès qu'il fut seul, ou je ne suis qu'un sot, ou celte petite sera moi Je ne sais comment il s'y prit, combicu de soupirs il poussa, combien il lança d'œilladcs incendiaires tou jours est-il qu'au bout d'un mois, Amélie l'avaitacccpté pour compagnon de ses promenades du Dimanche. C'était un premier pas vers la conquête que rêvait Agénor mais le Parisien s'était trompé s'il avait cru avoir facilement raison de cette vertu villageoise. Cc qu'éprouvait pour lui la'chaste enfant ne ressem blait en rien l'amour passionné qui aveugle la femme et lui fait lout sacriGcr l'homme qu'elle a choisi cc n'était point de l'amitié non plus. La simple amitié est moins expansive, l'amour est moins ingénu et moins réservé. Le sentiment nouveau qui agitait l'âme d'Amélie était comme un mélange de l'un et de l'autre une passion sans désirs, toute platonique, puissante il est vrai, mais chaste comme un cœur de vierge. Or, un Dimanche de Juin, par un beau soleil qui faisait ruisseler des cascades de rayons joyeux dans 1'élcndue du ciel bleu, Amélie devait nllcr en com pagnie de son ami, comme clic appelait Agénor, man ger une friture sur l'herbe, sous les peupliers de Saint-Oucu. [La suite au prochain n*). Francis Tesson.

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 2