28» ANNÉE.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
POURQUOI MIMEZ-VOUS
M* Sait lMn»aii<-Iie,
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Chronique politique.
tSJuluISGS.
LE PROCfttS
TIRES ACQU1R1T ECNDO.
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond1 administratif et judiciaire d'Yprcs. fr. 6-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83.
INSERTIONS Annoîices la ligne ordinaire
Idem Réclames idem.
Les lettres et paquets doivent être affranchis.
fr. 0,t5
0,30
Dana un consistoire secret teuu avant-hier
malin Rome, le Pape a prononcé deux allocu
tions. Dans la première il a proposé la publication
de la bulle convoquant un concile général, propo
sition laquelle les cardinaux ont fait une réponse
affirmative. Dans la seconde le S'-Père a nommé
le cardinal de Reisach au siège suburbicaire de la
Sabine, devenu vacant par la mort du cardinal
d'Andréa et préconisé l'archevêque de GuadaUxara
et un certain nombre d'évêques.
Un meeting tenu Londres avant-hier et pré
sidé par le maire, s'est séparé «au* avoir pu prendre
aucune résolution, tant a été grand le tumulte qui
n'a cessé d'y régner. Aucun des orateurs pour ou
contre le biil de M. Gladstone n'a pu être eniendu
et le maire a dû quitter le fauteuil de guerre las.
Le Time* est persuadé que ce bi 11 sera rejeté par
la chambre, des pairs, mais il est persuadé aussi
que ce rejet ne pourra sauver l'église d'Irlande.
La question sera posée du haut des hustings et le
.verdict populaire est certaio il sera irrésistible.
La chambre des pairs, dit-il. va [aire tort sa
réputation et affaiblir son influence en votent
solennellement pour le mainLien d'une injustice
que la nationacoudamuéd'uue manière décisive.
Les élections pour la Skuptchina ont eu lieu eu
Serbie, télégraphie-t-on de Belgrade la date
d'hier, dans le plus grand ordre et dans un seus
favorable au priuce Milano.
Le Lloyd, dit une dépêche de Pesth, publie une
déclaration du prince Alexandre Karageorgevich,
datée de Bomsged, le 20 Juin, qui proteste de la
manière la plua formelle contre les informations
tendant le présenter, lui et sa famille, comme
complice de l'attentat commis sur le prince Michel.
Voici une nouvelle qui, si elle est vrai, est
peine vraisemblable: Des correspondances de
Rome assureut que Juarez a adressé au pape une
lettre dans laquelle il déplore la rupture des rela
tions diplomatiques entre le gouvernement ponti
fical et le Mexique, en offrant de recevoir un nonce
III. [Suite et fin.)
Ah vous ne m'aimiez pss, vous vouliez me
tromper, je ne le vois que trop! s'ccria l'ouvrière,
dont les yeux se gonflaient de larmes.
Chère Amélie, vous me prêtez des idées qui sont
cent lieues de mon esprit.
Osez donc répéter que vous m'aimez.
Oui, je vous aime, cent fois plus que la vie.
Alors promettez-moi de méprendre pour femme.
Encore une fois, Amélie, remarquez bien que je
ne dis pas non... Je vous épouserai, parbleu... mais
plus tard. En attendant, parlons raison. Je suis pour
le quart d'heure, un simple commis 1,800 fr. d'ap
pointements position intolérable si je n'avais des es
pérances. Or, voici quelles sont mes espérances J'ai,
par devers le village où je suis né, un vieux bon
homme de père qui possède quelque chose comme
soixante raille francs de fortune. Un jour ou l'autre,
dans un mois, dans un an, dans cinq ans peut-être, le
vieux ira où sont allés ses aïeux lui mort, j'hérite.
Or, comme je suis l'unique héritier du bonhomme,
voilà ce que j'ai calculé Je réalise la fortune du dc-
du saint-siège, de nouveaux évêques, et de recon
naître la liberté de i'église catholique!
On dit que M. Thiera doit réunir aujourd'hui
quelques amis pour leur donner connaissance des
parties les plus importantes du discours qu'il se
propose de prononcer dans la discussion du bud
get. Un journalcite parmi lesinvitésMVl. Berryer,
Odilon-Barrot, Falloux, Vilet, Martin, Duvergier
de Hauraone, père, Changarnier, le P. Gratry et le
duc de Broglie.
Le dernier numéro de la Gazette Je Mot cou
contient un article qui mérite d'être remarqué. La
gazette part de cette supposition que la Russie est
aujourd'hui en butte la haine de la France et aux
suspicions les plus malveillantes de l'Allemagne
et cherchant la cause de cette situation dange
reuse, elle en rejette la faute sur la Prusse ei sur
la croyance que sa politique habile a laissé s'accré
diter en Europe d'une étroite alliance qui existe
rait entre elle et la Russie.
Ypbes, le 27 Juin.
Le vieux parti clérical tend se traniformer
if semble vouloir faire peau neuve, dépouiller
le vieil homme et se moderniser; c'est là ua
hommage rendu aux idées de 1789 et aux
progrès de la civilisation moderne; les cléri
caux paraissent avoir compris enfin que s'ils
persistaient vouloir appliquer leurs vieux
principes eu malière sociale et politique, ils
verraient s'éloigner de leur drapeau d'un
autre âge, les populations étonnées de voir
se produire au dixueuvième siècle, des vieil
leries, dont les musées et les archives doivent
seuls conserver le souvenir et les vestiges.
Déjà en 1830, les abbés qui faisaient partie
du coDgrès constituant, avaient admis les
libertés des cultes, de conscience et de la presse:
libertés que l'on avaient réclamées depuis des
funt, j'achète un fond de commerce, je me crée uue
position, et alors...
Alors? demanda l'ouvrière.
Eh bien, Amélie, puisque vous y tenez absolu
ment quand cet heureux temps sera venu, quand je
serai patron mon tour, quand je serai devenu riche
et qu'on m'appellera Monsieur long comme le bras...
eh bien, ma petite, nous verrons.
Nous verrons, nous verrons ce sont des pro
messes en l'air que vous me donnez là, monsieur Agé-
nor mais en attendant, que ferai-je moi
Eh pardine, si le cœur t'en dit, ma toute belle,
nous ferons comme si ces promesses étaient déjà réali
sées.
Jamais, monsieur, jamais s'écria l'ouvrière en
cachant dans ses mains son visage baigné de larmes.
Là, là, ne nous fâchons pas, mou petit ange. Ce que
j'ai dit est pure plaisanterie, je vous jure. J'aime votre
indignatioa, Amélie; votre courroux me plait. Ces
larmes de colère qui ruissellent sur vos joues vous
rendent cent fois plus belle encore.
Et si je devenais riche aussi, moi.? dit la piqueuse
de bottines, qui comprima ses sanglots et releva sou
dain la tête.
Malheureusement vous n'êtes riche qu'eu beauté.
siècles et que nos pères avaient, même au
prix de leur sang, cherché en vain cooqué-
rir. Depuis, malgré l'encyclique de Grégoire
XVI et le syilabus de Pie IX, nos catholiques
protestent de leur respect pour les libertés
modernes et ioveDlent, pour mettre leur
cooscieoce d'accord avec les nécessités poli
tiques, le système si ingénieux de la thèse et
de l'hypothèse
Pour nos cléricaux, le système protection
niste fut longtemps un évangile économique;
que de discours faits par les abbés de Foere,
les Dumortier, les Éloi de Burdiooe en faveur
du travail national, du pavillon national, du
blé national, voire même des carottes natio
nales! Aujourd'hui, M. Dumortier seul, comme
jadis Marius sur les ruines de Carthage, gémit
au milieu des vestiges du protectionisme dé
funt et ses plaintes ne trouvent plus qu'un
lointain écho dans les fourrés de la forêt
d'Houthulst, oi'i un aneien sénateur conserve
comme des reliquesles traditions du vieux
système.
Les cléricaux les plus exclusifs deviennent
tolérants; le vénérable et orthodoxe père De
Theux donne la main un jeune collègue,
autour d'un livre qui combat la divinité du
Christ. Les évêques volent en faveur de can
didats libres-penseurs et la droite fait alliance
avec les solidaires, c'est touchant en vérité
L'obscurantisme est un abus d'un autre
même pour les épiscopaux. Vive l'inslructioa
populaire! Vivent les écoles on n'en peut
trop créer et l'on oe trouverait plus l'ombre
d'un de Mériode, pour combattre la créatiou
des chemins de fer.
Si j'étais riche, vous dis-je, quelle serait votre
conduite mon égard
Pardieu dit gaiement le commis en nouveautés,
qui, en la voyant calmée, avait repris son assurance,
si vous possédiez avec votre voix, votre grâce et vos
vingt ans, quarante mille francs de dot, je vous épou
serais séance tenante, foi de Champenois.
Lisez donc ceci, dit-elle.
Amélie tendit Agcnor la lettre qu'elle avait reçue
le matin et qui portait le timbre de Nantes,
Le commis prit machinalement le papier, le déplia
et lut ce qui suit
A mademoiselle Amélie B0 Paris
Mademoiselle,
J'ai l'honneur de vous informer que le sieur Jac
ques Denot, votre cousiu au dix-huitième degré, est
décédé le 8 du préseot mois, et que, par testament
olographe du lr dudit mois, il vous institue sa léga
taire universelle.
Chargé par la loi d'exécuter les dernières volonlés
du défunt, je vous donne avis que l'actif de la succes
sion s'élève net 34,170 francs 16 centimes, tant en
argent qu'en biens fonds, meubles et immeubles les
quelles sommes, argent et biens, je tiens votre dis
position, contre un récépissé de votre main.