6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, M* - Jeudi, PARAISSANT LE JEUDI ET LB DIMANCHE. Chronique politique. LE BUREAU DE POSTE plus absolue, ces mêmes libertés modernes que l'Autriche vient d'introduire dans sa légis lation. 28* ANNÉE. Juillet ||8S, LE PROG&ËS TIRES ACQ01RIT EUNDO. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond'administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit êtrç adressé l'éditeur, rue au Beurre, 8-3. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire Idem Réclames idem. Les lettre» et paquets doivent être affranchis. fr. 0,15 0,30 L'empereur est rentré au château de Fontaine bleau. Le bruit court que S. M. aurait prononcé au camp de Châlons quelques paroles ayant une allure guerrière. On s'attendrait aussi un ordre du jour assez accentué du général de Failly. Il ne convient pas d'ajouter ces rumeurs plus d'im portance qu'elles ne méritent. D'ailleurs ne sonl- elles pas contredites par les actes mêmes du gou vernement, comment faire cadrer en effet des in tentions belliqueuses avec les récentes circulaires du maréchal Nie}, dont l'une dépense de l'incor poration dans la garde nationale mobile des jeunes gens appartenant aux classes de i864, i865 et 1866, et dont l'autre donne aux généraux com mandants des divisions militaires la liberté d'ac corder aux cultivateurs autant de chevaux qu'il leur en sera demandé. Le Constitutionnel publie la note suivante: La présence sur le territoire français des réfu giés hanovriens a douué lieu,de la part de certains journaux, des suppositions entièrement dénuées de fondement. Nous sommes en mesure d'affirmer que ces étrangers n'ont été l'objet d'aucune récla mation de la part du gouvernement prussien. Les nouvelles du Mexique sont favorables la cause de Juarez, les insurgés qui, sous les ordres de Rivera, tenaient la campagne dans les environs de Puebla, auraient été dispersés par les forces présidentielles, l'insurrectiondu Yucatan serait également terminée. A Belgrade, on est tout au procès des meurtriers du prince Michel. Le réquisitoire du ministère public conclut la peine de mort contre douze des prévenus. L'arrêt sera rendu aujourd'hui. 11 est bruit en Allemagne d'un rapprochement qui serait en voie de s'opérer entre la Prusse et l'Autriche et auquel n'aurait pas été étranger le voyage de M. de Beust Prague, voyage dont les négociations avec le parti tchèque n'aurait été que le prétexte. La Gazette de Vienne publie l'ordonnance exé cutoire ministérielle relative la mise en pratique i' DE SAINT-SYLVAIN. Saint-Sylvain est un gros bourg situé entre Cacn et Moull-Argenccs. Il occupe un pli de vallon peine ac cusé au milieu de cette immense étendue de terrain plat qui n'a pas d'autre ornement que ses fertiles mois sons, et que l'on désigne sous le nom de Plaine de Gaen Hors la courte saison où poussent les blés, les seigles et les colzas, celte contrée parait absolument aride et nue. Le manque d'agréments est d'autant plus sensible qu'il rencontre un contraste plus frappant dans le voi sinage du pays d'Auge. Là, on chercherait en vain une aspérité, partout de beaux sites aux lignes moëlleuses, un entre-croisement enchanteur de collines et de val lons tout capitonnés d'une épaisse verdure, dans la quelle on entend soudre avec un frais clapotement de petites sources qui, leurs premiers pas, se heurtent aux cailloux de leur lit, puis s'accroupissent paresseu sement sous les herbes flottantes de leurs rives. Cependant, si dépourvue que soit une contrée d'acci dents pittoresques, il est rare qu'elle ne présente pas de la loi sur le mariage. Cette ordonnance trans fère aux autorités civiles la faculté d'accorder des dispenses pour les publications des bans et les empêchements de mariage, et règle la tenue des registres de l'État-civil. Le résident anglais d'Aden fait de nouvelle* recherches au sujet d'européens qui seraient re tenus captifs par la tribu arabe des Somalie. On croit que la Société du canal de Suez émettra l'emprunt avec lots que vient d'autoriser leCorps- Législatifdans les premiers jours du mois prochain. La discussion du budget commencera aujour d'hui par un discours de M. Magriin, un des dé putés de l'opposition les plus familiarisés avec les questions financières M. Thiers parait détermiué se réserver pour l'examen des articles, afin de ne parler qu'après les organes du gouvernement. leurs, le V Jnillet. Nous avons constaté dernièrement que le Congrès national avait proclamé en 1830 et inscrit dans notre Constitution, ia'tjberté de la presse, la liberté d'association, la liberté des cultes et de conscience, la liberté d'ensei gnement et d'autres libertés, longtemps con damnées par le clergé nous avons fait remarquer en outre que les ecclésiastiques siégeant dans celte mémorable assemblée avaient acclamé ces libertés modernes et que depuis lors les cléricaux Belges, voire même lepiscopat, affichent un grand respect, dans notre pays, pour ces libertés conquises en principe en 1789 et traduites en lois con stitutionnelles en 1830. Nous ne connaissions pas encore, en écri vant ces lignes, l'allocution prononcée en Consistoire secret du 22 Juin dernier, par le souverain pontife et dans laquelle le S1 Père condamne, de la manière la plus nette et la SSSSBSSSSS—sas-SB une certaine physionomie caractéristique qui a son heure de charme et de beauté. Si vous regardez Saint- Sylvain et son entourage quand un ciel pur étend sur eux sa lente d'azur et qu'ils sont vivement frappés par les rayons du soleil, vous croirez avoir la vision d'un paysage arabe. Le bourg, avec ses grandes et solides maisons, ma jestueuses dans leur rusticité, comme toutes les choses séculaires, avec les hauts murs qui entourent les jar dins sans même laisser apercevoir la cime d?un arbre, le tout construit eu épais moellons qui, distance et sous une intense lumière, passent de la teinte grise la teinte blanche, le bourg de Saint-Sylvain, disons-nous, a l'imposant isolement, la couleur froide et brillante, l'aspect sévère et mystérieux des villages campés sur les frontières du désert. L'église que l'on a dressée sur un monticule pour corriger la pente de la principale rue du bourg, porte une hauteur monumentale sa forte tour carrée, ornée sur chaque façade, de trois élégantes ogives du XIII' siècle, aux doublcanx multiples, et qui semblent ici une réminiscence des créations du génie architec tural de l'Orient. La plaine qui entoure le bourg et dont l'étendue défie la portée du regard, se limite de Le gouvernement autrichien (dit le souverain pontife dans ce consistoire) a porté, comme base constitutionnelle, u,ne loi odi- euseCette loi établit une liberté entière de toutes les opinions, de la presse, de toute foi, de toute conscience, et de toute doc- trine elle accorde aux citoyens de tous les cultes d'élever des institutions d'éducation et d'enseignement. Toutes Içs sociétés reli ce gieuses, d'espèces quelconques, y sont ad- mises sur le même pied et sont reconnues par l'état et plus loin, le S1 Père ajoutait. Vous voyez, vénérables frères, il faut con- damner ces abominable» loi».... Nous ré- prouvonset condamnons, par notreaulorité apostolique, les lois que nous avons énu- mérées,en vertu de cette même autorité, nous déclarons ces décrets nuls et sans force en eux-mêmes et dans tous leurs effets, tant pour le présent que pour l'ave- nir quant aux auteurs de ces loisceux qui se flattent particulièrement d'être catho- bques et qui n'ont pas craint de proposer, d'établir, d'approuver et de mettre exé- cution ces lois et actes, DOU6 les conjurons et les supplions de ne point oublier les ceu- sures et les punitions spirituelles que les constitutions ecclésiastiques et les décrets des conciles écuméniques infligent, comme devant être encourues, ipso facto, par les violateurs des droits de l'église. Nous ne voyons pas trop comment il est possible de mettre nos cléricaux Belges d'accord avec le souverain pontife. place en plaçe, l'horizon, par quelques maigres sil houettes d'arbres que Ton pourrait prendre pour ces palmiers qui croissent sur la plus mince surface de terre végétale que le vent découvre au milieu de la mer des sables. Enfin, un château aux blanches fa çades, isolé au milieu de la plaine et tout entouré de jardins, d'arbres épais et de vertes plantes, est comme Tqasis de cq désert fécond et civilisé. Mais, si le voyageur peut se complaire un instant dans le rapprochement que nous venons de faire, les habitants de Saint-Sylvain, en supposant qu'il se pré*- sentât leur esprit, cd seraient peu touchés sans dqute. Noms serions plutôt disposé croire que l'uni- formité maussade de leur horizon, et la grise mono tonie de leurs habitations, se sont imprégnées sur leur âmaà travers leurs yeux et ont déteint sur leur hu meur. On prétend, cependant, qu'ils sont de moeurs douces, quoique peu enclins la sociabilité. Chacun vit enfermé chez soi ils ne se nuisent point, au besoin même ils s'entr'aident mais en général, ils s'évitent d'un commun accord. Certaines natures impressionnables et délicates lorsqu'elles sont placées dans un milieu peu favorable la gaieté, contractent une souffrance secrète dont

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 1