28s ANNÉE. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, 1,836. Dimanche* PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Chronique politique. LE BUREAU DE POSTE S Juillet fl«i. IE PROGRES i VIRES ACQCIRIT ECNDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrond» administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 INSERTIONS: Annonces: la ligne ordinairefr. 0,15 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'édileor, rue au Beurre, 85. Les lettres et paquets doivent être affranchis. Ainsi qu'on le prévoyait, le bill relatif l'Église d'Irlande a été rejeté par la Chambre des lords une majorité de iga voix contre 97. La discussion s'est prolongée jusqu'à 5 heures du matin. A la fête qui vient d'avoir lieu Worrat pour l'inauguration du monument de Luther, un pro fesseur de Hall-Wittenberg, le docteur Schott- maon a cru devoir évoquer les souvenirs les plus irritant» des guerres de l'Allemagne et de la France? Parmi ses auditeurs, les uns ont chaudement ap plaudi cet appel aux passions haineuse», les autres l'ont repoussé vigoureusement. El c'est au milieu des bravos et de9 applaudissements des chuts et des sifflets que le docteur a conclu en disant qu'à la Prusse seule il appartenait d'opérer la révolu tion politique qui doit conduire l'Allemagne i sa forme définitive et la domination. La lutte du clergé autrichien contre les lois confessionnelles, lutte que fesait pressentir la der- 'nière allocution consistoriale du pape,est aujour d'hui flagrante. Elle préoccupe sérieusement l'opi nion publique en Autriche. La presse, de son côté, y prend une part active et se range tout entière, sauf quelques feu il les cléricales du rèté du pouvoir civil. Quelques journaux vont jusqu'à donner au gouvernement le conseil de remettre au nonce du pape ses passeports et de rappeler de Rome tout le personnel de l'ambassade autrichienne. La Gazelle de VAllemagne du Nord dément la nouvelle donnée p»r le Mémorial diplomatique que la Prusse aurait déclaré vouloir garder une atti tude expectative dans la question se. be. La feuille allemande atteste au contraire, qu'il existe sur ce point une entente compléta entre les grandes puissances. Voici un autre démenti que nous devons encore enregistrer, celui-ci vient de Florence: La Ga zette officielleAn parlant des bruits d'enrôlements secrets sur lesquels on avait dit que le gouverne ment italien fermait volontairement les yeux, déclare au nom de celui-ci que, s'il est arrivé dans telle ou tetle localité quelque fait spécial d'offre d'enrôlement, il est absolument faux que le gou vernement ait laissé faire. dacteur en chef contre certaines personnes de notre Ville, se plait annoncer la nomination de M. Gustave De Stuers, au poste de com missaire de l'arrondissement de Courtrai. Nous croyons devoir démentir celte nou velle, par ce qu'elle n'a, pour but que de pouvoir imputer plus tard M. De Stuers d'avoir sollicité cette place et de ne pas 1 avoir obtenue. C'est toujours la même lactique dénigrer les hommes en leur prêtant des paroles qu'ils n'ont pas prononcées ou des actes qu'ils n'ont pas posés. Aussi nous affirmons positivement que la nouvelle donnée par l'organe radical est fausse, et quiconque connaît M. De Stuers, doit être convaincu qu'il n'est guère disposé s'éloigner de sa famille et de ses intérêts, ni quitter surtout les nombreux amis qu il compte en notre ville. Le rôle de Jérôme Palurot ne sied conve nablement qu'à ceux qui, comme le rédacteur en chef de VOpinion, sont incompris et dé classés dans le milieu où ils vivent, qu'à ceux qui ne trouvent plus serrer une main amie dans leur ville nataleM. De Stuers n'est certes pas dans ce cas, car s'il est en butte aux attaques da quelques esprits chagrins et aigris, en revanche il a reçu du corps élec,- toral d'Ypres, des témoignages d'eslime et de OODfiance qui le dédommagent amplement des injures de nos brouillons. Si le monde devait péi'if, 'la faûte en serait, depuis quelque temps M. De Stuers. A en croire certains journaux, il serait la cause de tous les maux, et entre autres, ceitaines dispo sitions prises au sujet de l'arrivée du Roi ne plaisent pas tout le monde (ce qui serait Yprks, le A Juillet. Les préparatifs pour la réception de la Fa mille Royale se poursuivent activement. Plu sieurs commissions ont été nommées pour les dispositions prendre concernant le cortège et le banquet, l'exécution des cantates et rornementaliou des rues. Ces commissions ont déjà eu de fréqueotes réunions pour préparer un programme digne de la circon stance. De leur côté nos populations voudront témoigner, nous n'en doutons pas, que leur sympathie et leur dévouement pour noire jeune Roi ne sont pas moindres qu'elles ne l'étaient pour son Auguste Père, et elles vou dront rivaliser de zèle et d'enthousiasme pour que la réception de 1868 ne le cède en rien celle de 1860, qui, on se le rappelle, a laissé les meilleurs souvenirs chez toutes les personnes qui y ont assisté. Nous apprenons aussi que de toutes les parties de l'arrondissement on a témoigné le désir de prendre part cette manifestation et aujourd'hui samedi, doit avoir eu lieu une assemblée générale de délégués de toutes les communes l'effet de 6'enlendre sur les me sures prendre pour donner Cette fêle toute la solennilé et loule la splendeur qu'elle mérite. Nous publierons, dans un pro chain n°, les dispositions arrêtées par les dé légués des communes rurales. Un journal, dont chaque ligne respire le dépit, le fiel et la haine qui animent son ré- DE SAINT-SYLVAIN. fv fL 1 f, Loin de montrer quelque mécontentement de celte circonstance fâcheuse, la nouvelle titulaire, M°" Marie Launay, entourait tic soins la malade depuis le peu de temps qu'elle habitait avec elle. Ce jour-là même, elle se rappela que M"e Martizzi, c'était le nom de l'ancienne directrice, avait congédié dans l'après-midi la pay sanne qui lui servait de femme do ménage et de garde- malade, pour lui permettre d'aller prendre sa part des réjouissances de la fête de l'Empereur. D'ordinaire, elle ne la renvoyait qu'à 1» nuit, mais jamais elle n'avait voulu la priver du repos du sommeil; car, avec ce courage inerte des gens qui n'espèrent et n'attendent plus rien de la vie, M"" Martizzi ne crai gnait pas d'affronter la mort seule seule. Cependant la pieuse pitié de la jeune amie que le ha sard lui avait donnée, s'effrayait de cet isolement. M"" Marie Launay monta donc dans la chambre de la malade en laissant ses hôtes suivre l'appel du tambour qui rassemblait les pompiers sur la place do la Mairie et guidait leurs évolutions. Malgré leurs habitudes sédentaires, les habitants de Saint-Sylvain ne sont point indifférents cc qui les 1 çoucertte les uns les autres. La maladie, la mort de quelqu'un d'entre eux devient un événement public. Les parents de M™" Marie Launay furent interrogés avec intérêt sur l'état de M"1* Martizzi. Ces questions étant suivies de réponses peu conso lantes, amenaient de plaintives réflexions. Pauvre femme, disait l'un, elle a été bien malheureuse! Elle a eu de grandes catastrophes dans sa vie, Elle ne regret tera pas de mourir, disait l'autre, il y a longtemps qu'elle désire être en paix. Oui, elle a eu sa grande part de souffrance et de chagrin, ajoutait un troisième, et pourtant c'était uue femme très-méritante et très-douce. Ali J vous la plaignez comme ça, dit un petit vieux paysan, si resserré en lui-mêine, si ratatiné dans son habit sec et étroit qu'on croyait l'y voir grelotter, quoiqu'on fut dans la pleine cbalenr du mois d'Août. Vous la plaignez, reprit-il mais qu'est-ce qui dit qu'elle n'a pas mérité son mal Moi, je crois qu'elle pâtit pour ses fautes. C'est une doucereuse hypocrite qui a fait, je le parierais, mourir son mari petit feu. C'est lui qui méritait un meilleur sort. Quel savant Est-ce qu'il y aura jamais dans Saint-Sylvain un homme qui connaisse le Code comme il le connaissait 11 en aurait remontré au notaire son patron, qui ne le remplacera point et le maire et tous les municipaux n'étaient que de petits garçons auprès de lui. Oui, oui, vous l'aimiez, répondit une robuste femme, haut montée sur ses jambes, la face large et réjouie qui formait un contraste complet avee le petit vieux vous l'aimiez parce qu'il vous aidait manigan cer des prêts d'argent et des achats de biens qui étaient de bonnes affaires pour vous et de bien mauvaises pour la partie adverse. Mais je vous cerliGc, moi, qu'il était dur et tenace pour sa femme plus qu'on ne doit l'être. Vous trouvez cela tout naturel, vous qui, le sur lendemain de vos noces, vous en alliez répéter tout le monde, en pleurant et vous arrachant les cheveux i Ali mon Dieu, que jo suis malheureux, qu'est-ce que je m'en vais faire avec une femme qui se lève cinq heures et demie du matin Était-ce trop tard ou trop tôt? père Mulot, dit avec un accent goguenard un jeune paysan i la mine fraîche qui étalait avec orgueil sa blouse bleue de toile forte et serrée, ornée d'épaulottes et de parements bro dés de blanc, dans les dessins desquels on distinguait la lettre N et l'aigle impérial, comme s'ils eusscul été composés pour la circonstance. Trop tôt, répondit la vigoureuse paysanne. Ah bien oui croyez que le père Mulot a toujours été avare de son amour comme du reste. Èh eh reprit le jeune villageois, ce n'est pas sûr, on ne sait pas de quoi le bonhomme est capable rien ne (lauibc mieux que le bois sec.

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 1