6 FRANCS PAR AN.
28* ANNÉE.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
9 Juillet IMI,
Chronique politique.
Yprics, le 8 Juillet.
Analyse sueeinete des a CD rires qui seront
soumises an Conseil provincial de la
Flandre occidentale, dans la session
de 1868.
LE BUREAU UE POSTE
DE SAINT-SYLVAIN.
K* «,»37. - Jeudi,
LE PROGRÈS
PARAISSANT LE JEUDI ET II DIMANCHE,
j ifc 1 1 vires acqcirit eundo.
ABONNEMENT PAR AN: Pour l'arrond* administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-oo INSERTIONS: Anhohcïs la ligne ordinairefr. 0,1 S
Idem Pour le restant du pays .......s 7-00 Idem Réclames idem. 6,30
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 63. Les lettres et paquets doivent être affranchis.
En France la discussion générale du budget a
été close avant hier, après un résumé de M.
Busson-Billault, rapporteur, et nn discours de
M. Jules Favre qui a amené la tribune M.
Rouher.
Le trait caractéristique du discours de M. Jules
Favre, c'est la rigueur avec laquelle il a insisté
sur cette nécessité du désarmement et sur la
possibilité de replacer la France la tête des
nations, non par la guerre, mais par la puissance
de l'idée démocratique. C'est par elle que la
Prusse a pris une position prépondérante en
Europe il suffit de marcher sur ses traces pour
contrebalancer son action. Mais vouloir poursuivre
sans contrôle de8 guerres inutiles, imiter le
Grand Roi et maintenir la paix armée pour mieux
dominer les deux mondes, rester maître absolu
des destinées d'une nation et l'arbitre de toutes,
c'est mener la France sa perte. Telle est l'idée
que l'éminent orateur de la gauche a développée
avec son éloquence et sa véhémence des grands
jours, et qu'il a finalement résumée en ces mots
la France est assez riche, dit-on, pour payer sa
gloire elle ne l'est pas assez pour payer l'empire.
C'est sur cette parole d'une âpreté cruelle que
M. Favre a terminé son discours. Elle lui a natu
rellement valu un soulèvement de l'assemblée,
un rappel l'ordre du président et un exorde
indigné de M. Rouher.
On disait la Chambre qu'il avait été décidé
dans le conseil tenu samedi matin aux Tuileries,
qu'il n'y aurait pas de dissolution et que le mi
nistre d'Etat annoncerait au nom de l'empereur,
avant la séparation des députés, que le Corps
Législatif accomplira sa période constitutionnelle.
Il résulte d'uoe circulaire adressée par le mi
nistre de la guerre aux généraux commandant
les divisions militaires territoriales que l'em
pereur veut que le plus grand nombre de
semesti'iers possible soient cette année envoyés
en congé après les opérations d'inspections géné
rales.
D'après des documents officiels publiés par les
journaux anglais, la dette publique de la Grande
Bretagne suit une progression lente, mais constante
de décroissement. Elle était en i855, la fin de
la guerre de Crimée, de 829,579,758 liv. st.
(environ 22 milliards 74 raillions de ff.) Elle est
revenu en ce moment au chiffre de i85 1, c'est-à-
dire a un peu plus de 19 milliards de francs.
Le prince Milan a été sacré, selon la coutume
traditionnelle des Serbes, prince de Servie. A
cette cérémonie, qui a eu lieu hier la cathédrale,
les puissances européennes étaieol représentées par
learsagents diplomatiques.
Le même jour la Skuptchioa, a voté une série
de résolutions importantes pour l'avenir de la
Servie. Par un vote solennel, elle a exclu per
pétuité la famille Karageorgevitchde la succession
au trône serbe; elle a décidé, en outre, que la
Servie serait gouvernée constitutioonellernent et
que l'assemblée législative se réunirait de droit
tous les ans.
Après avoir accompli la tâche pour laquelle
elle avait été convoquée, la Skuptchina a été clo9e,
en présence du prince Milan, par une courte
allocution de son président. La session n'a donc
duré que trois jour*.
1° Vérification des pouvoirs des conseillers élus
pour les cantons de justice de paix appartenant
la série sortante en 1868, et des conseillers élus
pour lea cantons de Ghistelles et de Messines, en
remplacement de MM. Vao Sieleghem, François,
et Carpentier, Jacques.
2* Nomination de quatre membres de la Dépu-
tation permanente eu remplacement 1* de M.
Roels, nommé greffier provincial 2* de MM. Van
EUIande et De Cock, dont les mandais sout ex-
La stupéfaction de M*"> Launay augmentait chaque
instant. En quittant Paris pour un bourg reculé de la
Basse-Normandieelle s'était attendue quelques
étorinements mais elle ne les avait point imaginés
ainsi. Elle avait cru certaines exhumations de modes
et de mœurs antiques; mais cette proclamation d'une
foi oubliée, et qui pourtant ne devait pas se rattacher
un pas^é très-éloigné, la surprenait d'autant plus
qu'elle croyait avoir aspiré tout ce qui existait dans
l'air de Paris d'idées courantes.
Et l'émancipation des femmes, continua la ma
lade, vous ne m'en parlez pas
Mais qu'entendez-vous par là, madame
J'entends surtout pour les femmes la liberté du
travail. S'occupc-t-on de faire une place leurs apti
tudes, de développer leurs facultés Leur pormet-on
de penser, de vivre par elles-mêmes Respectc-t-on
leur individualité
Ah pour cela, non, non, répondit M*"" Launay,
avec uu demi-sourire railleur qui peut-être s'adressait
aux prétentions de sou interlocutrice ou qui, peut-être
aussi, était le déguisement d'un souvenir plein d'amer
tume. Si les moyens d'existence étaient mis un peu
plus facilement notre portée, je n'aurais pas sollicité
avec tant d'ardeur le bureau de poste de Saint-Sylvain.
Mais les hommes cherchent s'emparer de tous les
travaux que les femmes exercent, et refusent obstiné
ment de partager les leurs avec elles.
Mais alors, au milieu du luxe général, avec la
cherté croissante de la vie, combien de pauvres femmes
doivent être réduites la misère
Pas trop, je crois beaucoup sont brillantes,
presque toutes sont coquettes, même dans une condi
tion obscure. La majorité des femmes a remplacé la
modestie que nous enseignaient nos mères par un petit
air triomphant qui leur sied assez bien, je l'avoue.
Mais, répliqua la malade, qui ces femmes dio-
yent-elles celte aisance et cet orgueil 7
A leurs maris ou leurs amants. Ces mêmes hom
mes qui leur font une guerre outrance lorsqu'ils les
rencontrent dans leurs ateliers, leurs magasins et
leurs bureaux, les entretiennent généreusement pourvu
qu'elles ne s'emploient qu'à leur plaire.
Oui, on leur donne du luxe en échange de la
honte.
pires 3* de M. Visart, dont les pouvoirs comme
conseiller ont été renouvelés.
i* Commitsion.
3* Requête de l'Association let Amit du Pro
grès, tendantes l'inscription au budget provincial,
d'un crédit en faveur des bibliothèques populaires
et l'obtention d'un subside sur ce crédit pour la
bibliothèque populaire créée par elle.
4* Proposition d'augmenter de i,5oo fr. la
crédit affecté aox béaux-arts.
5* Rapport sur la requête de plusieurs habitants
de Poelcappelle, tendante ce que ce hameau soit
distrait de Laugemarck, et érigé en commune
distincte.
6° Rapport suris reqoêtedequelques habitants
de Molendorp, tendaote ce que ce hameau soit
distrait de Breedene et érigé en commune dis
tincte.
7* Demande du conseil communal de Courtrai,
tendante obtenir sur les fonds de la Province, bn
subside de 5oo fr.pour être réparti, titre da
bourses, conjointement avec une pareille allocu
tion sur les fonds locaux, en faveur des élèves fré
quentant le collège d'humanités patroné existant
en la même ville.
2* Committion.
8* Demande du conseil commnnal d'Oedefnn
tendante pouvoir remettre au mardi de chaque
semaine, le marché de comestibles et delio qui s'y
lient actuellement le lundi.
9° Rapport 9ur la requête des gardes-cham
pêtres de la province, tendante ce que le taux de
la pension de retraite des gardes et des brigadiers
soit augmenté.
10° Rapport concernant la réglementation du
mode de circulation des voitures sur les chemins
et do mode d'attelage des chiens.
ii° Rapport anr la question de savoir s'il y a
lieu de supprimer le règlement provincial sur
l'amélioration de la race bovine.
12° Rapport concernant la suppression du cré
dit alloué annuellement par l'Etat, pour couvrir
les dépenses de la foire aux laines Bruges.
La honte n'existe plus. Je crois vraiment que
l'on a moins de dédain pour une jolie fille qui se vend,
afin de parer sa beauté, que pour l'active ouvrière qui
s'acharne au travail et se renferme dans la médiocrité
de son état, afin de sauvegarder sa vertu. Oq suspecte
celle-ci de n'avoir que des goûts vulgaires et peu de
moyens de séduction.
Que me dites-vous là Ainsi, on aurait reconnu
la femme le droit au désordre, l'émancipation par
le vice Son ascendant n'aurait pas d'autre but que le
plaisir. Était-ce là ce qoe j'avais rêvé, ce qu'if me pro
mettait? Ah il n'y avait que lui qui sut nous res
pecter, nous aimer pour nous-mêmes, sans nous im
poser de nous sacrifier l'égoïsmc de soo sexe. Noble
martyr Faut-il qu'une créature infime comme moi
ait causé sa mort Quel remords, mon Dieu Ah 1 s'il
vivait, il transformerait le monde il remettrait dans
la voie droite ces esprits aveuglés par de fausses lu
mières.
Je ne sais pas de qui vous parlez, madame, mais
je suis persuadée que, n'importe avec quel défenseur,
la cause des femmes serait perdue. Si poignante et dou
loureuse qu'elle soit, on lui a donné un certain air de
ridicule. Vous me rappelez une chose que j'ai remar
quée quelquefois saus beaucoup y réfléchir c'est que