6 FRANCS PAR AN.
28* ANNÉE.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
AS Juillet I96S.
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Chronique politique.
LE BUREAU DE POSTE
DE SAINT-SYLVAIN.
HT» »,8ai. Dimanche,
LE PROGRÈS
TIRES ACQC1RIT ECNDO.
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond' administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00
Idem Pour le restant du pays 4 7-00
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Le Corps législatifs repria et terminé la dis
cussion du projet de loi relatif aux supplément*
de crédits de l'exercice 1868 (Budget rectificatif).
Le seul fait saillant de la séance a été la prise en
considération d'un amendement de la commission
sur la troisième section du chapitre des dépenses
du ministère de la guerre, ayant pour objet d'ob
tenir de ce ministère pendant le second semestre
de 1868, un nombre de congés militaires suffisant
pour déterminer une économie de 1 million.
On dit que quelques députés ont le projet,
quand viendra en discussion le budget du mini
stère des affaires étrangères, de demander des ex
plications sur le sort des réfugiés hanovriens.
Mais la Pretee croit savoir que le gouvernement
serait désireux que le corps législatif s'abstint de
toucher cette question délicate.
Une dépêche de Madrid arrivée hier au soir,
nous donnait une énigme i deviner elle nous
annonçait l'arrestation de plusieurs généraux de
l'armée espagnole. Un télégramme arrivé ce matin
confirme cea arrestations et nous en fait connaître
la cause.
Le projet de loi sur l'affermage des tabacs,
Florence, rencontre ce qu'il semble une sérieuse
oppositioodans la commission pariementsirechàr-
gée de l'examiner. Le ministre des finances s'est
rendu hier dans sou sein, mais un télégramme
privé assure que les dissentiments qui exisleut
entre elle et lut n'ont pas encore pris fin.
Une dépêche arrivée ce soir de Madrid annonce
d'après le* journaux ministériels de cette ville,
que le duc de Montpensier a été invité quitter
l'Espagne, comme pouvant servir de drapeau aux
ennemis des institutions espagnoles. Quelques
arrestations militaires ont eu aussi lieu dans les
provinces.
Les journaux américains parlent d'un nouvel
acte de mise en accusation que l'infatigable adver
saire du président Johnson, M. Thaddeus Stevens,
préparerait et qui serait fondé sur quatre nou
veaux griefs dont il n'a pas été question dans le
procès récent. Il est permis de douter du succès de
Mm" Martizzi avait été élevée dans l'habitude d'une
obéissance passive et d'une irréprochable douceur.
Elle était absolument dépourvue de fantaisies et de
caprices, et elle n'avait d'autre volonté que celle du
bien. M. Martizzi ne s'étonna point de tant de vertu
il n'admettait pas qu'il pût en être autrement. 11 con
sidérait la femmé comme un être essentiellement mi
neur qui devait ^recevoir toutes ses inspirations de ses
parents d'abord et de son époux ensuite. Mais il estima
la sienne parce qu'elle était silencieuse. Il avait tant
de fois entendu dire que les femmes étaient bavardes,
qu'il lui avait bien fallu reconnaître qu'elles étaient
douées au moins de la parole. Cependant il avait beau
coup redouté ce défaut, et il sut gré M0" Martizzi de
lui en avoir épargné la fatigue et l'ennui.
Ce n'était point en vertu de principes réfléchis que
M. Martizzi imposait sa femme une subordination
complète. Son absolutisme, qu'il pratiquait d'instinct,
avait seulement été renforcé par les idées qu'il avait
puisées dans le Code et par les habitades qu'il avait
cette nouvelle tentative, ai toutefois son auteur
persiste la pousser jusqu'au bout. Le» pouvoirs
de M. Johnson expirent le 3 Mars prochain, et
malgré de nouvelles et réceotes dissidences entre
le Congrès et le Président, celui-ci pourra proba
blement De terminer sa carrière qu'à l'expiration
de son mandat. L'élection du nouveau président
est fixée àu 2 Décembre et les chances fie réélec
tion de M. Johnson sont très-peu sérieuses en
revanche, la candidature du général OrSnt con
tinue gagner beaucoup de terrain. Les démo
crates n'ont trouvé lui opposer que M. Chase,
on radical qui a conquis leurs sympathies par
l'impartialité avec laquelle il a préaidé, dans le
procès du Président, le Sénat transformé en cour
de justice. Mais encore tous ne sont-jla pas d'ac
cord pour lui donner leurs suffrages, et celle divi
sion, qui accuse leur faiblesse, permet de consi
dérer dès présent comme assurée ia nomination
de l'heureux vainqueur de Richmond.
Le célèbre Surratt compromis dans le procès de
l'assassinat du président Lincoln, et dont la mère
a péri sur l'échafaud, a été extradé, ou ae le rap
pelle, par le gouvernement égyptien et conduit
en Amérique où son procès s'est instruit. SurraU
a été déchargé, le 22 Juin, de l'accusation d'assaa-
sinat virtuellement écartée par le verdict du jury
de mise en accusation qui a eu connaître de l'af
faire depuis l'extradition. La poursuite du chef de
conspiration a été maintenue, mais l'affaire a été
remise, et le juge a relâché Surratt moyennant
caution.
P.-S. La situation est décidenmtent grave en
Espagne. Le duc de Montpensier a été invité a
quitter le pays, son nom pouvant servir de dra
peau aux mécontents. Ceux-ci avaient-ils songé
faire de lui le chef d'une nouvelle dynastie, lui
avait-on fait des ouvertures, ou bieu toutes ces
mesures de rigueur ne sont-elles que le prélude
d'un coup d'Etat destiné introniser en Espagne
le règne de l'absolutisme greffé sur le cléricalisme
le plus effréné? On serait tenté de le croire lors
qu'on voit d'un coup le pou voir arrêter les plus
illustres capitaines de l'armée et ne pas même
épargner un proche parent de la Reine, bien qu'il
empruntées aux paysans qui l'entouraient. Loin de lui
la pensée de rendre sa femme malheureuse il pour
voyait son bien-être matériel autant qu'il était en son
pouvoir mais il ne s'enquérait pas de ses goûts, parce
qu'il ne trouvait pas opportun qu'elle en eût il no la
consultait pas, parce que c'était inutile, l'avis d'un^
femme n'ayant aucune valeur il ne causait pas avec
elle, parce qu'il n'avait rien lui dire.
Quand il était chez lui, il buvait, il mangeait, il al
lumait sa pipe, il faisait cirer ses bottes et le reste du
temps se tenait dans le repos. Alors son génie som
meillait mais il redevenait un grand homme ses
heures. A l'étude, par exemple, lorsqu'il était assis
devant son pupitre, que sa plume courait sur le papier
et qu'il écoutait (l'une seule oreille un client trop long
dans ses déductions, tandis qu'il prêtait l'autre aux ré
ponses que faisait le petit clerc aux demandes qu'il lui
avait adressées.
Actif, laborieux, intelligent, il avait conscience de ses
qualités et il était convaincu de son importance mais
il la portait avec l'aisance des gens qui sont depuis long
temps habitués leur supériorité. Il gouvernait tout
chez M. Dermont, son patron, qui, par eontre, lan
goureux et nonchalant, employait ses journées im.
se soit toujours fait remarquer par la réserve de
son attitude dans les nombreuses vieissitudes
qu'ont traversées depuis vingt ans les institutions
de son pays d'adoption. Sous peu de jours, nous
sero'oa rniaux renseignés, mais conspiration d'en
.haut, révolution d'en bas, oo révolution d'en
haut, la situation est tendue ao point que la crise
finale éclatera ao premier jour.
fpBes, le Ift Juillet.
Conseil provincial de la Flandre
occidentale.
Séance d'ouverture du 7 Juillet 1868.
La séance est ouverte 10 1/2 heures du matin,
sous la présidence de M. de Schieler de Lophem
Pecsteen, doyen d'âga.
Il est procédé, par la voie du sort, ladésignatioo
des merobreschargés d'aller recevoir M. le Gouver
neur. Celte commission est composée de MM.
Gilliodts, Thibault de Boesingbe, Breydel, De
Grave, de Crombrugghe.
M. le Gouverneur, introduit, prononce le dis
cours d'usage. L'honorable commissaire du Roi,
examine tour tour les mesure» prises par l'ad
ministration qui tendent i améliorer la aitoation
matérielle et morale de notre belle province, il
traite, avec le talent qu'on lui connaît, plusieurs
question» intéressante», telles que |a suppression
des barrière», les besoios de l'hygiène publique,
la constructiuo d'églises nouvelles su poiol de
vue des nécessités artistiques.
Oo procède la nomination des commissions
chargées de la vérification des pouvoirs des mem
bres nouvellement élus.
Les pouvoirs de ces membres sont successive
ment validés, sans opposition.
Les nouveaux conseillera présents la séance,
prêtent serment.
Il e«( procédé la Domination des membres du
bureau du conseil.
Pour la, place du président du Conseil M.
Buyse-Van Isselstein obtient 44 voix sur 58 vo
tants. M. Van Outryve d'Ydewalle obtient une
voix. Il y avait i3 bulletins blancs.
portuner sa femme de ses assiduités.
M. Martizzi avait même assez le goût du métier pour
que, les après-midi du dimanche, il s'employât don
ner officieusement des consultations ses voisins et
amis. Il faisait cela en se jouant, par manière de cau
serie. Un de ses clients les plus assidus était le père
Mulot. Les visites du bonhomme ne duraient jamais
moins de trois heures. On lui offrait u'u siège, il s'as
seyait un instant, puis bien vite dans la chaleur de la
démonstration, il se levait, passait derrière le dossier
de sa chaise, dont il se servait en guise de tribunfe,
s'appuyant dessus, le frappant de ses mains calleuses a
toutes les ponctualité» de son discours.
On entendait alors voler sur les lèvres des deux in
terlocuteurs tous les termes barbares du Code testa
ment olographe, donatioa entre-vifs, nantissement,
péremption, désistement, expropriation, licitation,
hypothèque, homologation, etc. Ces matières ardues,
traitées dans ce langage inintelligible, paraissaient
M. Martizzi constituer le comble de toutes les connais
sances humaines. Comment vouliez-vous qu'il descen
dit de ces hauteurs pour participer aux préoccupations
insignifiantes d'uoe femme.
Bien insignifiante, en effet, était la vie de la pauvre