la présence du Roi Siuoncomment le Journal d'Ypres réclame-t-il un bal Si le Roi ne passe Ypres la nuit du 3 au 4 Août, c'est la fautede» libératres Non.... de Voltaire non pas mais de nos édiles Or, si nos adversaires avaient quelque notion de ce qui se passe en pareille occurenceils sauraient que les autorités locales se bornent inviter respectueusement le Roi visiter la ville qu'elles administrent et que l'on règle en haut lieu et le pro gramme des fêtes et la durée du séjour de la Famille Royale. A l'avenir si l'on veut contenter le Journal dYpres il faudra laisser ce soin MM. les professeurs du collège épiscopal de S1 Vincent de Paule et aux autres rédacteurs en robe courte de la feuille cléricale. A entendre tout le bruit que fait la presse cléricale, on serait tenté de croire que le Roi passe toujours la nuit dans les villes qu'il visite.... Or, le contraire est vrai, depuis que notre jeune Roi est monté sur le trône. Si on en doute, qu'on prenne des renseigne ments Bruges, Mons, Liège, Ostende, etc., etc., sans parler des villes plus voisiues de la capitale. Les travaux d'appropriation du compar timent des Halles, où aura lieu le banquet, avancent rapidement et tout permet d'espérer que cette salle offrira un aspect grandiose et plus féerique peut-être qu'eu 1360. Le nombre des convives n'est pas encore connu, mais les listes se couvrent de nom breuses signatures. D'autre part des mesures sont prises pour que, sous tous les iapports, le banquet ne laisse rien désirer. Le cortège aussi promet de dépasser toute attente. Dans une réunion où toutes les com munes étaient représentées, on a arrêté l'en semble des dispositions concernant celte partie de la fcte. Chaque commune sera représentée par son conseil communal lequel sera accom pagné des sociétés de musique, du corps des Pompiers, d'une députation de l'Ecole commu nale, des élèves des Ateliers d'apprentissage, de groupes représentant les principales in dustries de chaque localité. Enfin toutes les sociétés d'archers, d'arbalétriers et autres sont invitées prendre part celte fête qui rappellera les joyeuses entrées de nos anciens souverains. Nous recevons la lettre qui suit Courlrai, 13 Juillet 1868. Mon cher Nous suivons ici avec intérêt la nouvelle que donne le Progrès au sujet de la prochaine visite de S. M. votre ville, mais noua nous demandons avec curiosité, si le Roi en revenant d'Ypres ou en y allant ne fera pas séjour Courlrai. En 1866, la visite joyeuse de S. M. dans nos deux villes ne pût avoir lieu, mais il fut entendu que cea visites seraient ajournées l'année sui vante. En 1867, Courlrai, comme Ypres, adressèrent au Roi une invitation nouvelle qui fut acceptée déjà les préparatifs pour recevoir dignement le chef bieu-aimé de l'Etat étaient en train ici comme chez vous, quand un douloureux événement amena un nouvel ajournement d'un an. Ce délai est expiré; votre régence n'a pas perdu de vue la promesse Royale et S. M. visitera votre cité, le 3 Août, c'est parfait mais ici on n'entend parler de rien et rien ne se prépare.... Nos magistrats cléri caux sont muets comme des carpes et ce mutisme inquiète nus patriotiques populations. Le roi aurait-il refusé de te rendre cette année l'invitation de nos magistrats? ou bien ceux-ci auraient-ils négligé de renouveler leur invitation? voudraieot-ils éviter, au lieu d'iuviter S. M.? Un refus de S. M. serait une flétrissure pour les administrateurs de notre ville, qui ne peut être responsable des balourdises et étourderies de ses magistrat!. Les habitants de Courtrai ne sont pas des An- versois; en est prié de ne pas confondre. Si, au contraire,notre régence n'a pas renouvelé l'invi tation de 1866et de 1867, c'est là une inconvenance des plus blâmables et on peut croire que nos édiles subisseut les sentiments qui motivent l'op position incroyable et anti-belge, faite par votre presse cléricale l'occasion de la visite royale Ypres. Espérons que l'on nous ménage quelque sur prise l'Hôtal-de-ville, et que l'un de ces jours, la date de l'arrivée de S. M. Courtrai sera an noncée aux bons habitants de notre cité. Agréez, etc. t M. le lieutena.nt-général Goelhals, ancien ministre de la guerre, est arrivé Mardi Ypres, pour faire l'inspection du 10e régiment de ligne en garnison en notre ville dans la soirée une brillante sérénade a été donnée M. l'inspecteur général, par la musique du 10e de ligae. Nous apprenons qu'à l'occasion de la Tuyndag, la Société des amateurs de serins jaunes de notre ville, donnera un grand con cours pour ces sortes d'oiseaux ainsi qu'une grande exposition pour toutes sortes d'oiseaux tant exotiques qu'indigènes. Nous ne douions pas que la fête ne soit amusante et intéres sante pour notre ville. petite casquette en drap noir, bordée de rouge, qui affectait la forme du schako, couvrait sa tête, et, re jetée un peu sur le côté, laissait voir distinctement ses traits. Ils étaient nobles, mâles et réguliers. Son front était élevé l'ovale de son visage allongé et sans mai- greur ses yeux bleus, très-grands, étaient fleur de tête et même un peu proéminsnts. Ses cheveux, blonds et lisses, tombaient en longues mèches sur son cou sa peau avait la blancheur et la finesse de celle d'une femme, et ses joues étaient légèrement colorées. C'était un de ces visages qui semblent faits ponr recevoir en plein la lumière nul angle mystérieux, nul pli téné breux, une téte sereine et forte. Cependant il était grave et rêveur. La main de l'étranger avait aussi un signe de noblesse intellectuelle. Elle était allongée et terminée en pointe, comme sont les mains d'artiste. Elle s'appuyait sur une grosse canne en bois poignée recourbée en forme de crosse. Le petit doigt de la main gauche portait un anneau orné d'une pierre antique gravée. M" Martizzi, les yeux toujours fixés sur l'étranger, cherchait instinctivement dans sa pensée par quel mot elle pourrait caractériser son extérieur et l'effet qu'il produisait. Sa petite fille en ce moment s'approcha d'elle, la tira par la robe pour appeler son attention, et, se bissant sur la pointe de ses petits pieds, lui dit bas l'oreille Maman, ce monsieur là, il a l'air de Jésus-Christ. Sans savoir pourquoi, M™* Martizzi tressaillit et rougit ces paroles de sa fille. Le courrier arriva c'était lui qu'on attendait pour prendre une décision peut-être. 11 était venu pied depuis l'entrée du bourg où il avait pris congé des amis qui l'avaient conduit. Il souna la porte du bureau et M®" Martizzi alla ouvrir. Les trois hommes causèrent quelques instants voix basse. Le courrier se chargea ensuite des dépêches et alla reprendre son cheval et sa voiture l'auberge. Quand il fut parti, M. Martizzi dit sa femme Va préparer la grande chambre pour monsieur c'est mon cousin Jacques Leforcstier de Paris. Tu ne parleras pas dans ton procès-verbal de l'incident de ce soir. Les apprêts du coucher ne demandèrent que peu de temps. Le voyageur se retira chez lui sans même ac cepter ce souper qu'on lui offrait. Le lendemain, il passa la journée confiné dans sa chambre. 11 avait ap porté avec lui une petite malle dans laquelle se trou vait tout ce qu'il fallait pour écrire. 11 lut, prit des notes, écrivit quelques lettres qu'il renferma dans de doubles enveloppes, et il pria M®* Martizzi de mettre de sa main les adresses extérieures. Il ne descendit dans On nous écrit de Langemarck La foudre est tombée hier, 14 juillet, vers 4 1/2 heures de relevée, sur la ferme habitée par les enfants d'Ignace Meerseman, située eu notre commune, hameau de Poelcapelle, et vient de réduire en cendres un bâtiment consistant en grange et remise. Une quantité de lin, foin, paille et quelques instruments aratoires sont aussi devenus la proie des flammes. Le tout est assuré. Par arrêté royal du 13 Juillet 1868, sont nommés dans la commune de Bas-Warnèlon: bourgmestre, le sieur Lepoutre, C en rem placement du sieur Vandermeersch, J.-B., dont la démission est acceptée échevin, le sieur Dekerle, H. nouvelles diverses. Le Mémorial de Lille publie des détails circon stanciés sur l'incendie dont Dunkerque vient d'être le théâtre, et què nous avons annoncé. Le terrible événement qui vient de jeter les habitants de Dunkerque dans la consternation, s'est produit samedi, vers onze heures du matin. Le tocsin se fit aussitôt entendre, et les habi tants du quai de la Citadelle poussèrent des cris de frayeur et de désespoir. Les habitants du quar tier, éperdus, cherchaient sauver de leur maison tout ce qui leur appartenait. La chaleur du bâti ment en flammes était" telle qu'il était impossible de se tenir une distance de a5 mètres du théâtre de l'incendie. Sur le quai, une forte partie de graioes oléagineuses venait d'être déchargée il y en avait pour 25,000 fr. enviroo. Cette partie de marchandise devint bientôt la proie du feu. C'est ce moment qu'arrivaient sur les lieux en grande hâte, des détachements du 18' de ligne, les pompiers et les autorités de la ville. M. le préfet du Nord arriva aussi bientôt. Dans ce vaste entrepôt de MM. Bourbon et C* se trouvaient les magasins de M. Petit, ceux de \1. de Dickson, ceux de la Compagnie des bateaux vapeur, un dépôt de tabac, des quantités consi dérables de laines, lin, alcool, café, sel, fils de jute, etc., appartenant diverses maisons de la ville et de l'étranger. Au-de9susdes bâtiments, au premier étage, étaient situés les bureaux de M. Bourbon, occupés par des employés. On parvint sauver la caisse qui contenait, paraît-il, des sommes importantes, Ie9 livres de la comptabilité, les papiers les plus précieux. Vers midi, uo plus grand danger encore menaçait le port en entier. Une vingtaine de bâtiments, en rangées de quatre sur une ligne,stationnaient dans le bassin en face des docks en feu. L'uu de ces bâ timents, heureusement plus éloigné du bord, était chargé de pétrole. Déjà le plus rapproché com mençait s'enflammer; l'action du feu put heu reusement être anéantie. Le feu continuait encore ce matin avec moin9 d'intensité, cependant on suppose qu'il ne la pièce du rez-de-chaussée que pour le moment du repas. Sa présence ne changea rien aux habitudes de la maison on servit, comme d'ordinaire, la table dans la cuisine ainsi le voulait M. Martizzi. Mon cousin est sans cérémonie, dit-il. Les deux hommes causèrent ensemble des affaires du jour. Les nouvelles politiques étaient alors la plus grande préoccupation des esprits. Ils en parlèrent mais cependant avec certaine réserve et froideur. Le jour suivant, M™* Martizzi eut occasion de mon ter plusieurs fois dans la chambre de M. Jacques (comme clic appelait son hôte). Ce fut d'abord pour lui servir le premier repas du matin et lui donner ensuite plusieurs choses qu'elle avait deviné lui être néces saires un tapis sur sa table, un encrier plus commode que celui qu'il avait apporté, un presse-papier, etc. L'étranger recevait ces prévenances avec une grati tude attendrie, et pour l'exprimer, ses yeux cherchaient les yeux de M®" Martizzi. Si modeste, si voilé que fût le regard qui lui répondait, il y lisait, non pas une interrogation directe, mais cette curiosité d'un coeur animant, qui voudrait tout connaître de l'objet auquel il s'intéresse. (La suite au prochain Emile Bosquet.

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 2