plus volontiers que nous applaudissons de tout cœur cette féte artistique. CERCLE ARTISTIQUE ET LITTÉRAIRE O'TPRES. EXPOSITION DES BEAUX-ARTS EN 1868. RÈGLEMENT PODR LA POLICE DU SALON. Art. i'. L'exposition aura lieu aux Halles, Petite Place, salle du rez-de-chaussée, partir du 2 jusqu'au 16 Août 1868. Le salon sera ouvert au public tous les jours de 10 heures du matin 1 heure, et de 2 5 heures de relevée. La commission se réserve le droit de fermer le salon s'il plaisait la Famille Royale de le visiter, ou ai toute autre circonstance exceptionnelle ren dait celte mesure nécessaire. Art. 2. Le droit d'entrée est fixé 5o cen times par personne du 2 jusqu'au 10 Août inclu sivement. Ce droit sera réduit 20 centimes partir du 11 Août jusqu'au 16. Art. 3. Par dérogation l'article précédent, l'entrée du salon sera gratuite les 14 et i5 Août. Art. 4. Les artistes exposants et les mem bres du Cercle artistique et littéraire recevront une carte d'entrée personnelle pour toute la durée de l'exposition ils seront tenus de la signer et de l'exhiber chaque fois qu'ils réclament l'entrée laquelle cette carte donne droit. Art. 5. Aucun objet exposé ne pourra être retiré du salon avant la clôture de l'exposition. Art. 6. L'entrée au salon ne sera point per mise avec cannes, parapluies, ombrelles, etc. Ces objets devront être confiés au vestiaire. Ils seront rendus moyennant une rétribution de 10 cen time». Art. 7. Les enfants au-dessous de l'âge de 10 ans ne seront pasadmis,s moins qu'ils ne soient accompagnés de leurs parents. Art. 8. Il est défendu de toucher aucun des objets exposés. Pour éviter qu'aucune atteinte ne soit portée an droit de gravure ou de reproduction, il est interdit de faire, sans l'autorisation préalable de la com mission, le dessin on la copie d'aucun objet ex posé. Art. 9. Des commissaires, choisis parmi les membres dn Cercle, se trouveront tous le9 jours au salon pour veiller an maintien de l'ordre et donner autant qne possible les reoseignementsque l'on pourrait désirer. Le présent règlement sera affiché au salon de l'exposition. Ainsi fait en commission, le 27 Juin 1868. Le Président, Ed. Van Biesbrouck. Les membres de la commission: F. Bôhm Auguste BôhmTh. CeriezH. Thoris G. LootberghJusticeJules CordonnierVan Eeckhoul. Le Secrétaire, P.-L. Wydooghe. Les amateurs peuvent s'informer du prix des objets exposés la commission se charge de trans mettre aux artistes les propositions d'achat. Plusieurs journaux se plaignent, et non sans raison, de ce que des inspecteurs géné raux et des chefs de corps ne tiennent pas compte de l'excessive chaleur et font man œuvrer la troupe le sac au dos au milieu de la journée et par un soleil brûlant. Pareil reproche ne peut certes être adressé au lieuteuanl-général Goethals qui a inspecté dernièrement le 10" régiment de ligne en garnison Ypres. Cet inspecteur général a eu soin en effet de faire commencer ses inspections le matin de bonne heure et de manière ce que la troupe put être rentrée dans ses casernes vers dix heures, de plus, dès qu'une compagnie était inspectée, il faisait former les faisceaux et rompre les rangs, les soldats pouvaient alors aller chercher l'ombre sous les arbres qui bordent notre pleipe d'exercice; l'honorable général avait soin aussi de faite déposer les sacs avant de commander les manœuvres d'ensemble. Les mesures prises par le général Goethals ont contribué atténuer autant que possible les fatigues d'une inspection qui devait être faite par une température sénégalienne nous nous plaisons rendre hommage aux sentiments d'humanité de l'honorable lieu tenant-général qui aura sans doute été d'avis, comme uous, qu'il n'est pas indispensable de faire périr les soldats de chaleur eu temps de paix pour leur apprendre la supporter en temps de guerre. Un honorable pamphlétaire constatait, il y a peu de temps, l'influence d'tzri substantif daos les discussions politiques. Nous ignorons si les rédacteurs du Journal d'Ypres ont étudié la dernière brochure de Joseph Boni- face, et s'il en était ainsi, nous ne pour rions que les en féliciter mais nous croyons remarquer en tout cas qu'ils partagent la ma nière de voir de ce vaillant écrivain libéral. L'opposition cléricale avait, dans ces der niers temps, inventé divers substantifs, des tinés, comme les béliers de jadis, battre en brèche le gouvernement en particulier et le parti libéral dans son ensemble les substantifs en istne devaient sans doute, dans l'opinion de nos adversaires, être doués d'une puis- sauce spéciale et irrésistible de destruction, car ils inventèrent le caporalisme, le doctri- narisme, le militarisme, le positivisme, le joséphisme, etc., etc.; Un gouvernement libéral, une administration progressive ne doivent-ils pas tomber, comme jadis les murs de Jéricho, au son des trompettes, quand on leur lance brûle pourpoiul de tels substan tifs prononcés d'une certaine manière par les grandes bouches de l'opposition cléricale. un gémissement qui annonçait que cette chute était douloureuse. M. Martizzi quitta sa femme, lui lança sa fille dans les bras, reprit son fusil et courut auprès du blessé. Il mit un genou sur sa jambe contusionnée ou cassée et appuya fortement, puis il lui présenta le fusil en répétant tue-toi tue-toi La douleur du blessé était atroce, et il lui semblait en même temps que les yeux brillants de fureur de M. Martizzi lui envoyaient leurs regards comme deux lames aiguës qui pénétraient jusqu'à son coeur. 11 essaya de se débattre contre cette souffrance et cette vision, et chercha un point d'appui pour le repousser. Par un mouvement machinal, il se saisit du fusil le coup partit. Qui l'avait tiré? M. Martizzi sûr de la mort de son ennemi, qni avait une partie du crâne enlevée, ouvrit la porte du jardin et s'en alla, en courant par les rues, appeler au secours. M1" Martizzi qui tenait toujours sa fille dans ses bras, voulut descendre auprès de M. Jacques, mue par un dernier espoir mais le spectacle plein d'hor reur que lui montra la clarté de la lune, l'empêcha d'avancer jusque là. Elle remonta la bâte dans sa chambre, la fenêtre était toute grande ouverte, et, comme toujours, la haute tour de l'église attira son regard. Elle lui parut plus majestueuse que jamais, semblant veiller sur la victime du meurtre. Comme dans les anciens jours, c'était le monument du témoignage qui après avoir vu le crime, devait sans doute plus tard être témoin du châtiment. Un médecin arriva avec la foule qui suivait M. Martizzi. 11 constata la mort, résultat d'un suicide. On ne fit point attention cette jambe cassée qui aurait trahi la chute de M. Jacques. Bientôt les anté cédents de l'étranger furent connus, et l'on supposa qu'il avait mis fin ses jours par désespoir de voir la ruine deson parti et d'être obligé de quitter la France. Les obsèques se firent convenablement, sans donner lieu aucun incident qui pût amener de3 soupçons. M. Martizzi conduisit lui-même le deuil. L'aulorilé ne l'inquiéta point pour l'hospitalité, ni pour les témoignages de sympathie qu'il avait donnés au proscrit. L'aveuglement forcené, la fureur inouïe que déno taient le crime de M. Martizzi et les circonstances qui l'avaient accompagné, surprendront peut-être de la part d'un bourgeois-paysan, d'un homme de loi, dont il semble que toutes les actions doivent dériver d'une Le Journal d'Ypres voulant sans doute ajouter sa pierre au grand édifice de l'oppo sition ou plutôt lancer aussi un terrible néo logisme, vient d'inventer l'antiminislèrta- lismeN'est-ce pas là un substantif formidable sur ses 19 pieds Si le minis tère ne tombe pas, il aura du bonheur et si notre hôtel-de-ville avec l'administration qu'il abrite n'est pas ébranlé, c'est sans doute parce que le Dieu des bonnes gens le protège. L'anlirninistérialismec'est en vérité effray ant. Mais le substantif nouveau que le diction naire de l'opposition doit au Journal d'Ypres n'est pas seulement, comme le militarisme ou le joséphisme, une arme offensive, Vantimi- ■nistérialisme offre encore cet avantage im mense d'être une at me défensive des plus sures. Pendant trois semaines, on cherche par tous les moyens entraver les mesures prises par les bons citoyens pour recevoirdignement un souverain bien-aimé, puis quand la conscience publique se révoltant vous accuse de manquer de patriotisme, on s'ecrie cour toisement triple menteur je ne suis mu que par un sentiment dantiminislérialismel et voilà On nous a défié de citer des personnes riches, qui par esprit de parti ont refusé de contribuer l'ornementation de nos rues Nous apprenons que la commission chargée de la décoration de la rue de Dixmude se propose de publier les noms de tous les sous cripteurs. Fiat voluntas tua. Il sera donc satisfait aux désirs du Journal d'Ypres. Parmi les personnes de ce quartier qui ont cherché entraver la souscription, et refusé de signer, oq cite une grande dame qui n'est pas en reste de faire des quêtes pour toute espèce d'oeuvres soi-disant charitables on nous assure qu'un grand nombre d'habitat de ce quartier lui ménagent une revanche et disposeront l'avenir eux-mêmes de leurs aumônes. Quand une Reine chérie et vénérée se trouve empêchée de faire un voyage en pro- vioce parce que sa santé exige des soins et du repos, sans respect pour une auguste femme, on fait des suppositions inconve nantes, on lui prête des sentiments mesquins, on cherche faire croire que cette Reine s'associe aux petites manœuvres d'une oppo sition tracassière puis quand on voit que humeur paisible et circonspecte. Mais c'est une erreur de croire que le contact journalier avec la nature pro duise un adoucissement général dans les mœurs. De ce rapprochement découlent plutôt deux in fluences contraires l'une toute pacifique qui nait du calme des ctiamps, l'autre toute énergique qui vient de la force de cette sève vitale qui se communique aux plantes et aux animaux. Suivant l'organisation et le caractère individuel, l'une ou l'autre de ces influences domine et anéantit l'autre. Aussi beaucoup de paysans, l'instinct sauvage assoupi, mais sans cesse renouvelé, n'attend, pour éclater, qu'une occasion funeste. D'autre part, ce n'est pas toujours la crainte de la répression que produit la lecture assidue du Code elle entretient aussi, chez certains individus, un sen timent jaloux de leur droit qui peut les porter aux dernières extrémités. C'est là le fond de l'humeur des gens processifs. Enfin une longue familiarité avec la loi n'en augmente pas le respect, ou c'est ce respect qui sert l'éluder. Il y a des grammairiens qui violent sciem ment la syntaxe, et des prêtres qui se croient supé rieurs leur dieu. [La suite au prochain Emile Bosquet.

HISTORISCHE KRANTEN

Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 2