6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
Août 18«8
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Chronique politique.
«,844. Oiutauehe,
28* ANNÉE.
LE PROGRÈS
vires acqotr1t eondo.
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond1 administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 85.
INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire
Idem Réclames idem.
Les lettres et paquets doivent être affranchis.
fr. 0,1 S
0,30
Lé Constitutionnel consacre la première moitié
de son bulletin l'interpellation annoncée par M.
Otway, dana la chambre des communes anglaisés,
sur les bruits de négociations entre la France, la
Belgiqueetla Hollande et il se demande si l'Angle
terre, qui a laissé faire tant de choses depuis
quelques années, qui n'a su ni voulu exiger l'exé
cution des traités au bas desquels elle avait mis sa
signature, serait sur le point de se réveiller dp cette
altitude d'indifférence qui a contribué amener
la transformation territoriale et politique d'une
partie de l'Europe. Puis il ajoute
C'est cela que nous n'oserions affirmer, bien
que le fait ne paraisse pas invraisemblable. Eu ce
-cas, espérons que l'Angleterre posera muremeut
son premier acte de réapparition sur la scène euro
péenne. 11 ne suffit pas de dire: Nous avons toléré
ceci et cela, fermé les yeux devant tel ou tel évé
nement, accepté certains faits accomplis pré
sent nous sommes fstigués de ce rôle et nous
désirons pratiquer, avec des tempéraments, la
politique de la uon-interverventiou. L'Angleterre
aurait pe demander si les fans passé» qu'elle a
couverts de son silence et de son approbation
tacite, n'ont pas amené tout un ordre de choses
nouveau dont on ne peut vouloir ariéier le, déve
loppement sans réagir contre les causes qui l'ont
fait naître.
Le Nord, organe officieux de la politique russe,
Bruxelles, voit dans là solennité qui se célèbre
en ce moment Vienne (les lêtes du tir tédéral
allemand) une négation absolue du nouvel ordre
de choses créé 6 la suite des évéueméut's de
B66.
La seule dénomination de cette fête suffit
pour lui donner le caractère que nous venolis de
constater, et ce caractère sera coup sur affirmé
plus d'une fois par les discours qui seront pro
noncés dana le courant de cette manifestation.
Il est évident que le Nord, qui né voit pas sans
un certain plaisir tout ce qui peut tenir l'Autrictie
et la Prusse éloignées l'une de l'autre, u'est pas
fâché d'avoir cette occasion de jeter un peu d'huile
sur le feu.
Ypbes, le lr Août.
Nous avions mis eD doute les sentiments
dynastiques des rédacteurs du Journal
d'Ypres, l'attitude prise par ce journal,
l'occasion de la visite que fera S. M. la ville
d'Ypres, les inconvenants propos tenus en
maintes circonstances par les organes du clé
ricalisme en général, et spécialement par la
Patrie de Bruges, qui gratifia un jour, le
Roi Léopold I du titre de Sa Majesté
Xémeute! ces circonstances et bien d autres
ne justifiaient que trop dos soupçons il
parait cependant que nous avons porté un
jugement téméraire. Notre confrère s'expli
que, il n'a cédé qu'à un sentiment d'onfi-
ministêrialismeexagéré d'après nous, et il
affirme dans les termes les plus chaleureux
ses sentiments dynastiques et constitutionnels.
Nous prenons acte de cette déclaration et
nous y applaudissons de tout cœur nous
nous félicitons toutefois d'avoir provoqué ces
explications et nous nous en félicitons d'au
tant plus que nous avons fourni ainsi,
l'organe du parti radical en notre ville, l'oc
casion de faire une profession de foi non
moins nette que celle de l'organe clérical.
Le 3 Août sera donc une belle journée pour
la ville et pour l'arrondissement d'Ypres.
Les partis fesant trêve leurs querelles,
s'uniront dans un même sentiment de pa
triotisme pour recevoir dignement notre
Roi constitutionnel et les habitants de notre
West-Flandre, tous Belges de cœur, ne for
mant qu'une grande famille, Se groupant au
pied du trône populaire, affirmeront une fois
de plus et leurs sentiments dynastiques et
leur volonté de rester indépendants et libres,
en faisant retentir d'une voix unanime ce cri,
écho de tous les cœurs, le cri de
VIVE LE ROI
Mercredi dernier a eu lieu sur la Grande
Place la première répétition générale de la
-Cantate patriotique paroles de M. De
Noyelle, musique de M. Otto qui sera
exécutée le 3 Août, l'occasion de la visite
de S. M.
Nous le constatons avec empressement et
bonheur, celte cantate est une œuvre réussie
et qui fait honneur ses auteurs. Celte pre
mière répétition générale permet de pré
voir que l'exécution sera parfaite. L'excellent
compositeur et cbef d'orchestre, M. Otto, est
parvenu vaincre des difficultés bien grandes,
quand on considère que les artistes de son
orchestre improvisé font partie de divers
corps de musique et que les masses chorales
soul formées de chanteurs réunis pour la
circonstance.
Nous n'avons pas la prétention de juger
l'œuvre de M. Otto, mais cohstatons que la
foule, et elle était grande, réunie autour de
l'estrade, après avoir écoulé la Cantate dans
le plus religieux silence, l'a applaudie avec
un enthousiasme assez rare dans nos pays du
Nord, et le peuple est bon juge, il apprécie
le beau félicitons donc M. Otto d'avoir si
bien réussi. Les paroles de la Cantate sont
empreintes de ce cachet de sentiment délicat
et de patriotisme que M. De Noyelle a l'habi
tude, du reste, de nous faire retrouver dans
ses œuvres comme daus son excellent cœur.
A lui donc aussi toutes nos félicitations.
On nous assure qu'une autre Cantate com
posée par M. Breyne et dont les paroles
flamandes sont dues uu poëte deGand, est
également bien réussie. Aucune répétition
publique n'a eu lieu jusqu'ici, nous ne pou
vons donc apprécier cette œuvre musicale
dont on dit du reste le plus grand bien. Celte
Cantate sera exécutée la Halle pendant le
banquet royal.
L'exposition locale d'objets d'art organisée,
sous le patronage de l'autorité communale,
par les soins du Kunst- en Letterkrinys an
nonce sous (es meilleurs auspices.
Bien que les œuvres des artistes vivants,
nés Ypres ou dans l'arrondissement, soient
seules admises, les œuvres exposées seront en
bien plus grand uombre qu'on n'aurait pu
le croire d'abord.
Nous alleudons le jour de l'ouverture de
l'exposition pour faire connaître les noms des
exposants et nous nous bornons faire ob
server présent que le Krinyen organisant
cette solennité artistique, a rendu la ville
et l'arrondissement d'Ypres, uu véritable
service, il a en effet fait rayonner sur notre
West-Flandre des uoms d'artistes de grand
talent qui n'étaient pas généralement consi
dérés jusqu'ici comme artistes Yprois, c'est-
à-dire nés au milieu de nous. Ainsi, on cite
parmi les exposants Eugène Verboeckhoven
né WarnêtouDe Groux né Comines,
Bossuet ué Ypres, de tels noms et bien
d'autres honorent les localités qui ont vu
naître ceux qui les portent.
Celle exposition locale prouvera tous
qu'il est peu d'arrondissements dans le pays
qui puissent montrer une phalange aussi
nombreuse d'artistes remarquables, que l'ar
rondissement d'Ypres où les arts ont de tout
temps trouvé un sympathique appui et de
chaleureux encouragements. i
Nous ne pouvons donc que féliciter le
Kriny d'avoir conçu le projet de cette expd-
sition locale, ainsi que ses délégués d'avoir
si heureusement réalisé les vues du Cercle.
Les travaux de décoratiou de la Halle, sous
l'habile et inlelligeute direction de M. De
Bruck, sont peu près terminés. L'artiste a
adopté un style autre que celui admis en
1860 un ensemble sévère et grandes
lignes, M. De Bruck a substitué une décora
tion plus riante, plus pittoresque et qui fait
le plus charmant effet. Comme en 1860,
l'aile occidentale de |a Halle sera illuminée
l'intérieur et fera suite la salle du banquet.
On se rappelle l'aspect féerique produit par
cet ensemble qui permet d'apprécier loule
l'étendue du monumeut, le plus vaste qui
vxiste, sinon en Europe, du moius en Bel
gique. Nous ne croyons pas être de faux
prophètes en prédisant M. De Bruck en
1868, un succès égal celui qu'il a obtenu
eu 1860.
Comme nous l'avons annoncé MM. Guffens
et Swertz sont venus dessiner leurs œuvres,
sur les murs de notre salle écbevinale. Ce
premier travail est terminé, S. M. pourra
donc se faire une juste idée de l'œuvre. Nous
aurons plus d'une fois l'occasion de nous
occuper de ce travail considérable. Tous les
connaisseurs qui ont pu voir les cartons et les
dessins, leur ont accordé leur approbation
complète. C'est une œuvre de grand style,
parfaitement étudiée, d'un dessin large et