Nouvelles diverses.
les personnages de la suite de S. M., les
autorités civiles, militaires et ecclésiastiques
de la ville (36 couverts), le Roi s'est reodu
l'église de S1 Martin. S. M. a été reçue
l'entrée du temple par M. le doyen entouré
d'un nombreux clergé en rochet et par le
conseil de fabrique au complet deux dis
cours ont été prononcés, l'un par M. le doyen,
l'autre par M. Mutle, président du conseil de
fabrique. Le Roi a visité notre magnifique
église dans tous ses détails et a témoigné
diverses reprises sa haute satisfaction MM.
les président et membres du conseil ainsi
qu'à M. l'architecte Van Ysendyck, pour les
soins et le gout parfaits qui président la
restauration du monument.
Puis S. M. est allé prendre place dans le
kiosque dressé sur la place et qui était comme
encadré dans un bouquet de fleurs, entre deux
tribunes ornées des plus jolies dames de la
ville.
La cantate de MM. Otto et Denoyelle a eu
le plut grand succès elle a été enlevée avec
un entrain et un brio des plus remarquables;
après l'exécution S. M. a fait appeler de suite
les auteurs de la musique et des paroles et
leur a adressé les plus gracieuses félicitations.
Puis a commencé le défilé nous regrettons
bien vivementdene pouvoir indiquer ici tous
les corps, toutes les sociétés et ghildes qui
composaient le magnifique cortège de ne
pouvoir dépeindre l'effet splendide de toutes
les bannières et de ces drapeaux qui flottaient
au vent de ne pouvoir donner une idée des
acclamations patriotiques qui sortaient de
toutes les poitrines, contentons-nous de dire
que le défilé magnifique a été la pièce ca
pitale de la démonstration du 3 Août. Les
étrangers qui y assistaient pourront aller re
dire au-delà de nos frontières comment les
Belges aiment et acclament un jeune Roi, lui
aussi, Belge de cœur et de naissance.
La fête donnée par le Cours de cavalerie a
parfaitement réussi le Roi a plus d'une fois
applaudi nos jeunes et brillants officiers
ainsi que nos braves et élégants sous-officiers.
A cinq heures, Sa Majesté a reçu les auto
rités civiles et militaires ainsi que le clergé.
De nombreux discours ont été prononcés,
celui de M. le bourgmestre Beke qui a pré
senté le Conseil communal de la ville d'Ypres
a été fort remarqué, nous assure-t-on, par le
Roi.
Que dire du banquet qui a été servi sept
heures au local des Halles L'immense salle
du monument présentait un coup d'œil fée
rique, c'était une féle des mille et une nuits
qu'il est impossible de décrire il faut voir
pour croire Aussi le Roi a-t-il vivement
félicité M. De Bruck, l'auteur de cette déco
ration incomparable.
jours avant le huitième anniversaire du meurtre de
M. Jacques. Le renouvellement de cette époque avait
toujours été signalé pour lui chaque année par des
agitations cruelles. Après la mort de son mari, le
courage de M** Martizzi tomba tout d'un coup. Cette
bauteur d'attitude qu'elle avait conservée jusque-là
comme ane protestation qui vengeait l'honneur de la
victime et le sien, fit place nnc humilité consternée
qui venait d'une plus juste appréciation de sa propre
conduite. Elle se reprocha amèrement les familiarités
affectueuses qui avaient excité les soupçons de son
mari. Elle y avait été entraînée par un mouvement de
cœur auquel son inexpérience n'avait pas su résister
mais elle s'en regardait comme seule coupable, car M.
Jacques y avait plutôt cédé qu'il ne les avait pro
voquées.
D'ailleurs, les chagrins s'appesantirent sur la pauvre
femme, comme le châtiment qui lui avait été réservé
par le jugement de Dieu. Elle avait voulu rapprocher
d'elle son fils qu'elle avait tenu toujours éloigné de la
maison paternelle pendant la vie de son mari. Mais
elle s'aperçut bientôt que l'âge de l'éducation était
venu pour lui, et qu'elle ne pouvait lui donner
Le dîner a été servi bien et lestement. Au
dessert M. Beke, bourgmestre d'Ypres, a
porté, dans des termes excellents et chaleu
reux, un toast au Roi et la Famille Royale,
toast accueilli par les acclamations les plus
unanimes et la réponse du Roi a été admi
rable; c'est un de ces discours qui partent du
cœur en remerciant nos populations du
brillant accueil qu'elles lui faisaient, le Roi a
exprimé les regrets de la Reine d'être em
pêchée d'assister ces fêles nationales. La
musique du 10® de ligne et les Pompiers ont
parfaitement joué pendant le banquet, et la
cantate flamande de M. Breyne a eu aussi sa
part de succès. Après le banquet, Sa Majesté
s'est fait présenter le compositeur de la can
tate et plusieurs autres personnes qui se trou
vaient sur le passage du Roi. Nous allions
oublier de dire qu'en se rendant de l'Hôtel de
ville la Halle, le Roi a examiné en connais
seur qu'il est, les travaux de restauration de
la salle écbevinale et MM. Guffens et Swertz,
auteurs des peintures, ainsi que M. Van
Ysendycke, architecte, oat été félicités par
Sa Majesté.
Il était alors près de dix heures, le Roi s'est
rendu la station, en passant par les princi
pales rues de la ville, admirablement et pit-
toresquement illuminées. A dix heures trente
cinq minutes, Sa Majesté a pris place dans
la berline royale et le train est parti pour
Ostende par Roulers auxeris millefois répétés
de: Vive le Roi Vive la Famille Royale! Le
souvenir de la journée du 3Août nese perdra
pas le soir tout le monde se félicitait du
suecès obtenu; il n'y avait plus de parti
Ypres, il n'y avait que des Belges
N'oublions pas de dire que le soleil a été
de la féle et que la chaleur a été au même
degré que celle de l'enthousiasme populaire
A Messieurs les artistes-musiciens et ama
teurs de la ville d'Ypres,
Messieurs,
Le Roi en m'appelaot auprès de loi, pour me
complimenter sur la bonne impression produite
par ma cantate, a particulièrement remarqué
l'excellente exécution musicale qui en a fait res
sortir toutes les qualités. C'est grâce au loyal
concours que j'ai su trouver parmi vous que je
dois tout le succès de mon œuvre.
C'est votre coopération active, cette bonne
entente que je dois d'avoir eu l'honneur de rece
voir les félicitations de Sa Majesté: je suis heureux
de les partager avec vous.
Je vous en témoigne ici toute ma gratitude et
ma plus grande satisfaction.
Croyez, Messieurs, mes meilleurs sentiments.
Ch. Otto.
Ypres, le 5 Août 1868.
Saint-Sylvain qu'une instruction insuffisante. Elle fut
obligée d'8cceptcr la proposition que lui fit un de ses
parents de le faire élever et instruire s ses frais Paris.
A peu près dans le même temps, la petite Élise, qui
était devenue une frêle jeune fille de dix-huit dix-
neuf ans, manifesta pour la première fois un désir, une
volonté, une vocation, comme elle disait elle-même,
qni devait amener une aggravation de tristesse et
d'isolement pour sa mère.
Un jour des sœurs de charité, en tournée, 'vinrent
demander l'hospitalité Mm" Martizzi. Elles dînèrent,
passèrent la soirée et côuchèrent dans sa maison.
Pendant plusieurs heures elles s'entretinrent de
leur vie de couvent avec cet enthousiasme enfantin, ce
fanatisme ingénu et touchant des âmes toutes fermées
la lumière du monde, et qui ne connaissent des sen
timents qui composent la vie de l'humanité que l'ar
deur de leur foi ignorante et naïve. La jeune Elise,
dont le développement moral avait été si incomplet,
par suite des tristes circonstances qui avaient entouré
son enfance et sa jeunesse, se crut, en écoutant les
bonnes religieuses, transportée au-dessus d'elle-même.
Elle s'éprit de ses peintures si innocemment fardée
Ou nous écrit d'Elverdinghe
Un incendie a éclaté en notre commune,
Dimanche dernier, vers onze heures du ma
tin et a réduit en cendres deux habitations
situées non loin du cabaret appelé Steentje
et appartenant M. Jules Van Merris, de
Poperinghe.
On évalue les pertes 300 fr. Rien n'était
assuré.
les signes du temps. Selon ce que disent
les autorités compétentes, la beauté, de oos jours,
a recours tant d'ingénieux artifices, qu'il est
impossible une femme tant soit peu coquette,
de s'éloigner de Paris pour une villégiature d'un
mois ou deux sans emporter dans ses malles une
petite caisse mystérieuse coatenaut des objets
dont voici la nomenclature
Crème de beauté, de deux teintes, mate et
diaphane, pour la lumière, et rosée pour le jour
Eau de beauté de S. M. l'impératrice Eugénie
pour les teints blonds et délicats; l'Acidulé de
violettes, pour parfumer l'haleine, puisée dans
le calice des violettes par une brise matinale (sic);
la Crème Pompadour, pour devenir belle et
jeune comme la marquise de Pompadour Pou
dre de fleur de lys, pour blanchir et rafraîchir
le tissu dermal la Fleur de lys rosée, par
fumée l'ambroisie, (quel est donc le Dieu qui
est descendu de l'Olympe pour apprendre aux
simples parfumeurs de fabriquer l'ambroisie?)
pour velouter le visage et finalement la Boite
de Jouvence, la merveille des merveilles, ren
fermant tous les talismans de beauté qui donnent
aux yeux, aux sourcils et aux lèvres un éclat
éblouissant et qui enlèvent au moins quinze ans
l'automne de la beauté
Il est évident que la simple nature rie pourra
plus lutter contre ces inventions sublimes, et que
la jeunesse et la fraîcheur sont devenues des
choses tout fait iosiguifianles ou a trouvé
mieux.
Variétés.
Quelle différence y a-t-il entre un porteur
d'obligations mexicaines et le père Félix?
Le porteur d'obligations voudrait bien convertir
pour toucher.
Le P. Félix touche pour convertir.
Le mot de la fia de M. Araédée Blondeau dans le Hanneton
Le monsieur. Comment Victorine, vous avez dépensé
trente francs de lait dans le mois
La bonne. Oh monsieur, il n'y a rien qui monte comme le
lait...
Et celui de M. Gabriel Guillemot dans le Lharivari:
Un soir, aux Italiens, quelquês instants avant d'entrer en
scène, Mario se luxa la jambe. Impossible de se tenir debout,
impossible de chanter.
Le régisseur fait une annonce et propose la place de Mario
nn.«. macaroni quelconque. Cris du public, trépignements... On
veut Marin, on aura Mario.
i Mais, messieurs, s'écrie le pauvre régisseur aux abois, vous
ue voulez donc pas croire la luxure de M. Mario
Un monsieur se trouvait dernièrement dans un café des bou
levards, où il paraissait attendre quelqu'un.
d'une vie de pié'é et d'obéissance, et s'exalta ces
doux noms de mère et de sœur.
M°" Martizzi remarquant quelques jours après
qu'Élise était songeuse et triste, l'interrogea. Celle-ci
répondit qu'elle ne pouvait plus être heureuse que si
elle entrait au couvent. A cette déclaration, la pauvre
femme ne comprit d'abord qu'une chose, c'est que sa
fille se détachait d'elle, comme le fruit mûr de l'arbre
qui l'a porté. Elle essaya d'ébranler cette vocation nais
sante mais sans chercher la contraindre car Alma
Martizzi n'avait point de dot donner sa fille, et elle
craignait de livrer au contact d'une âme brutale cette
fleur délicate et déjà demi étiolée.
Après l'épreuve de six mois d'attente, elle consentit
la laisser entrer au couvent. La mère et la fille tra
vaillèrent ensemble la confection du trousseau mais
M°" Martizzi s'arrêta plus d'une fois dans cette
lâche. Son cœur lui avait appris qu'une minute d'amour
vaut plus que l'cternité d'une vie passée dans l'indif
férence, et c'était pour elle comme si elle eût préparé
le linceul de sa fille, que de se disposer l'ensevelir
dans son ignorance virginale.
(La suite et fin au prochain Emile Bosqust.