deviennent de» ennemis, la marche de l'ad
ministration civile est contrariéesinon en
travée, et parfois les consciences sont troublées
par le fait d'un jeune écervelé. et cela parfois,
malgré de respectables curés qui déplorent
de pareils désordres.
Nous engageons vivement nos amis des
campagnes ne pas ajouter foi ces folles et
dangereuses prédications. Le parti libéral
n'est pas une secte religieuse, ou pour parler
le langage des vicaires auxquels nous faisons
allusion, n'est pas une secte anti-religieuse
les libéraux forment un grand parti poli
tique, ils ne s'occupent que des affaires de ce
monde et laissent aux ministres des cultes
le domaine religieux ils pensent avec feu
Msr Slerckx, que la Constitution Belge et les
applications qui en dérivent se concilient fort
bien avec les enseignements de l'église et ils
n'excluent pas plus de leur parti les hommes
qui pratiquent la religion, qu'ils n'entendent
être exclus de l'église parce qu'en politique
ils pratiquent les principes de la Constitution
de 89.
Les doctrines du Bien public sont dange
reuses si elles prévalaient, le pays se divise
rait plus profondément encore qu'il ne l'est
déjà, et nous en reviendrions ces époques
néfastes où, au nom d'une religion de paix,
la guerre la plus fratricide armait des frères
les uns contre les autres. Ces doctrines d'ail
leurs mises en pratique nuiraient avant tout
la religion elle-même et provoqueraient les
reactions terribles dont l'histoire ne nous
fournit que trop de regrettables exemples.
Les bulletins publiés par le Moniteur sur
I état de S. A. R. sont des plus affligeants et
les lettres particulières qui arrivent de Brux
elles et de Laeken ne confirment que trop ces
tristes nouvelles.
A chaque- instant un deuil nouveau peut
venir s'ajouter ceux qui depuis quelques
temps ont affligé la Famille Royale et la nation.
Après avoir perdu un père vénéré et un
beau-frère chériau moment où la santé
d'une sœur aimée inspire de si sérieuses an
goisses, le Roi est la veille de se voir frapper
dans ses affections les plus vives et de se voir
enlever le royal enfant sur qui reposaient
les espérances d'avenir de la Famille Royale
et de la grande famille Belge
Sans doute tant qu'il y a vie, il peut y
avoir espoir mais hélas d'après tous les
renseignements que nous recevons, cet espoir
est bien faible, si espoir il y a
La nation doit donc se préparer recevoir
la fatale nouvelle la crainte de cette éven
tualité affligeante a jeté depuis quelques temps
son une belle chambre pour Geneviève. Du balcon
tournant de cette pièce on dominait la campagGe et l'on
voyait passer un quart de lieue les trains da la ligne
du Nord.
Lorsque Geneviève entra dans celte jolie retraite, un
cri de joie s'échappa de ses lèvres, et elle tomba ge
noux les bras tendus ve-s un portrait accroché la
muraille.
Ce portrait était celui de son fils Albert, de son fils,
roae et vermeil comme la splcndide nature qui l'en
tourait.
C'était là le secret des prétendues correspondances de
Pierre, et des séances du matin dans la petite ebambre
de la tour.
Il avait fidèlement copié le pauvre portrait moisi
et y avait ajouté avec l'instinct du cœur, la fraîcheur
de la jeunesse. Après cette explosion de joie maternelle,
Geneviève tendit la main son hôte, qui, debout der
rière elle, attendait l'effet de sa surprise.
Espérez, lui dit-il, vous voyez bien qu'il est en
core d'heureux jours pour vous.
A force de ruse, d'expédients et de combinaisons,
Pierre Wouters parvint garder ses amis pendant deux
mois i Viirorde.
déjà au tein de la population si patriotique
de oos outrées, une affliction profonde, et
le malnur affreux qui menace la Famille
Royale e le peuple Belge fait le triste sujet
des préocupalions générales.
HOPOLD II, Roi des Belges,
a tcus présents et venir, Salut.
Voulini, pir un nouveau témoignage de Notre
bienveillance récompenser les services rendus par
le sieur CarDn (Henri), commissaire de l'arron-
dissemmt J'Ypres, président de l'association
agricoledumême arrondissement
Surit prepoiition de Notre Ministre de l'intérieur,
Nais avons arrêté et arrêtons
Le siiur Carton (Henri), préqualifié, est promu
au gradid'officier de l'Ordre dt Léopold.
Voulait, par un témoignage de Notre bien
veillance récompenser les services rendus par
le sieur lecuwe (C.), conseiller communal, secré
taire delà chambre de commerce, membre du
bureau ie bienfaisance et membre de la com-
miasion lirectrice de l'atelier d'apprentissage de
la ville d¥près j
Le sieir Becuwe (C.), préqualifié, est nommé
chevalierde l'Ordre de Léopold.
Voulati, par un témoignage de Notre bienveil
lance, réstmpenaer les services rendus par le sieur
Van Alleynes (L.), président du couseil de prud'
hommes, membre de la chambre de commerce et
conseiller ommuoal Ypres;
Le sieur Van Alleyues (L.), préqualifié, est
nommé chevalier de l'Ordre de Léopold.
Voulant, par un témoignage de Notre bien
veillance, récompenser les services rendus par
les sieurs De Neckere (C.), bourgmestre de Mea-
siaea, et Vander Ghote (E), bourgmestre d El-
verdioghe
Les sieurs De Neckere (C.), et Vander Ghote
(E.), préqualifiéssont nommés chevaliers de
l ofûl^ lie lcujjuiu.
Voulant, par un témoignage de Notre bienveil
lance, récompeuser les services rendus par le sieur
Coppieters (H.), docteur en médecine et médecin
des hospices de la ville d'Ypres
Le sieur Coppieters (H.), préqualifié, est nommé
chevalier de l'Ordre de Léopold.
Donné Laeken, le 7 Septembre 1868.
LÉOPOLD.
Par le Roi le Ministre de l'intérieur,
Eudore Pirmez.
Nous apprenons avec plaisir que MM.
Guffens et Swerts ont consenti exposer
Gand, les cartons des peintures murales qu'ils
exécutent dans l'ancienne salle écbevinale de
notre hôtel de ville. Nous sommes certains
que ces cartons y seront appréciés, comme ils
méritent de l'être.
Geneviève se redressait doucement, comme une
fleur baignée par la rosée; et Mertens émerveillé de
ce qu'il nommait le régime de l'ami Wouters, lui disait
en riant C'est plaisir que d'amener ses malades
votre maison de santé, très-cher docteur.
Cependant une mauvaise uouvelle vint troubler les
hôtes de-Vilvorde. Charles Mertens perdait une grosse
somme dans l'affaire d'Anvers.
Voyous, lui dit Pierre un matin, voulez-vous que
je vous fasse regagner d'un seul coup l'argent que vous
avez perdu
Mais, j'en serai charmé
Eh bien, un de mes amis a envie de votre châ-
telet de Leeuw-Saint-Pierre, et vous le payera comp
tant le double de sa valeur réelle.
Diable c'est que je tiens celte propriété.
Mon ami ira très-certainement jusqu'à soixante-
dix mille francs.... et puis vous n'avez guère de gibier
par là.
Gibier d'eau, fit Mertens en poussant un sou
pir...
Le contrat de vente fut signé le jour de l'anniver
saire du mariage de Geneviève
Ce jour là, Pierre ouvrit le manuscrit de son père,
MM. Guffens et Swerts travaillant active
ment leur œuvre. Déjà, avant le voyage du
Roi Ypres ces cartons étaient esquissés sur
les murs, et depuis lors, ces émineut» artistes
s'occupent leur donner une première colo
ration. Ce travail préparatoire sera fini avant
la fin du mois et dès le mois d'Avril prochain,
MM. Guffens et Swerts se remettront l'œu
vre afin de pouvoir la terminer avant la fia
de l'année.
Ce travail important fixe déjà l'attention
du monde artistique et attire en notre ville
des étrangers de distinction. Dimanche der
nier, encore, un groupe nombreux d'artistes
Anversois se trouvait Ypres, pour visiter
l'œuvre de leurs compatriotes et les monu
ments de notre vieille cité. On annonce aussi
l'arrivée prochaine de plusieurs archéologues
allemands, parfaits appréciateurs des travaux
de ce genre, car l'Allemagne est, on le sait,
le berceau de la peinture murale et monu
mentale moderne.
Dans leur vif désir d'avaler notre beau pays,
messieurs les chauvins français inventent tou
tes les semaines des combinaisons diplomati
ques, plus ingénieuses les unes que les autres.
Après la grosse invention de l'union militaire
est venu l'idée de l'union douanière. Celle-ci
pe paraissant pas plus heureuse que ses aî
nées les annexionnistes se raccrocheut un
projet digne de la patrie du vaudeville. Le voici
dans toute sa candeur
Ou s'entretient beaucoup dans lea cercles de
Bruxelles, d'une éventualité quisi elle se réa-
lisaitamènerait des conséquences assez iropré-
vues.
On croit généralement qoe le prince impérial
de France serait fiancé la jeune princesse Ma-
rie-Amélie, qui atteint sa dixième année.
Eu l'absence d'autre héritier mâle, le roi Léo-
a pold pourrait ainsi, par cette union réaliser,
a un moment donné, l'annexion des deux pays,
a sans guerre et sans opposition de l'Angleterre.
Tel est le joli plan qu'un nouveau Van Ryck,
un correspondant soi-disant bruxellois, com
munique aux journaux parisiens qui s'en frot
tent les mains. Inutile d'eu faire ressortir
l'absurdité et l'inconvenance suprême. Nous
ne sommes plus au temps où l'on mettait le
sort des peuples dans la corbeille de noces des
princesses 11 est aussi révoltant de supposer
chez le Roi l'idée d'un pareil trafic que la
Belgique s'y prêterait le cas échéant.
Collège communal
et École moyenne de l'État, Ypres.
La rentrée des classes aura lieu le Jeudi,
lr Octobre prochain, pour les élèves du Col
lège communal et de l'École moyenne, et le
Lundi, 14 Septembre, pour les élèves de la
section préparatoire.
raya d'une barre l'article relatif Mertens, et écrivit
en marge
Aujourd'hui, 15 août, j'ai payé une dette de cœur.
En achetant le château de Mertens j'ai sauvé Gene
viève.
Un an plus tard Pierre reçut la visite de ses amis.
Mon çber père, dit le chasseur, voulez-vous être le
parrain de mon fils J'espère que celui-là vivra.
Nous le nommerons Pierre ça lui portera bon
heur, reprit Geneviève.
J'accepte avec joie, dit le jeune homme en la bai
sant au front.
A propos fit Mertens votre ami est encore un
drôle d'original. Il a rasé mon cliateau et fait culti—
ver dans toute l'étendue de l'île des légumes pour les
hospices de Bruxelles Il y a des gens qui ne respec
tent rien un château de 1610, où Jean de Keyser a
rendu son âme Dieu
Un soupirsouleva la poitrine de Geneviève, qui mur
mura un nom tout bas.
Enfin, dit Pierre, avec un sourire affectueux, il
n'y mourra plus personne.
Adrien Robert.