6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, l'AE HISTOIRE 94 Septembre 1869. PARAISSANT LE JEUDI ET IE DIMANCHE. Chronique politique. D'HIERET DE DEMAIN. W 2^59. Jeudi 28" ANNÉE. LE PROGRES TIRES ACQDIRIT ECNDO. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond* administratif et judiciaire d'Yprcs. fr. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire Idtm Réclames idem. Les 1 titres et paquets doivent être affranchis. fr. 0,1* 0,30 Dans la Nièvre le* candidats sérieux sont M. Bourgoing, écoyer du l'Empereur et M. Ciprieo Girerd porté par l'opposition. Il paraît qu'une fraction de celle-ci persiste cependant vouloir donner ses voix sur M. Gambon, qui a refusé de prêter le serment préalable prescrit par la loi. Dans la Moselle les deux seuls candidats en présence sont toujours M. Lejoindre, patronné par l'administration, et M. Pouguet recommandé par les organe» do l'oppositioo. U" courrier spécial est parti, dit-on, avant-hier du ministère d'Etat pour Biarritz. Le bruit cou rait hier au soir que ce courrier était porteur d'un rapport adressé i l'Empereur par M. Rouher sur l'effet produit Paris par les paroles du roi de Prusse Kiel. Le mouvement révolutionnaire, paraît prendre de la consistance en Espagne. Madrid vient d'être mis en état de siège. D'après les bruits qui circulent, la reioe d'Es pagne serait rentrée précipitamment Madrid sous avoir eu d'entrevue avec l'empereur; un nouveau ministère aurait été constitué sous la présidence du maréchal Concha dans l'espoir d'arrêter le mouvement révolutionnaire. On ajoute mais nous ne reproduisons ces bruitsquesous toutes réserves, qu'il y aurait eu des pronunciamento dans plusieurs provinces que les généraux exilés aux Canaries auraient déjà débar qué Cadix, arborant ledrapeau de l'insurrection, et que la marine se serait prononcée en leurfaveur. Voici un fait privé qui met en ce moment en émoi le monde protestant de la Grande-Bretagne. Le jeune marquis de Bute, qui vient d'hériter comme on sait d'une fortune évaluée plus de 7 millions de rente, s'est récemmeot converti au catholicisme. Le discours du roi de Prusse a produit Vienne la même impression défavorable qu'à Paris. La plupart des journaux de la capitale autrichienne en parlent en termes fort acerbes, quelques uns Les romanciers se creusent bien souvent le cerveau pour trouver un récit palpitant, dramatique, qui pas sionne le lecteur. J'en étais là l'autre jour, je songeais raconter ici une petite nouvelle très-attachantc comme mes confrères en content journellement, lorsqu'un jmien ami, avocat, m'est venu voir et m'a donné l'ana lyse d'une affaire qu'il venait de plaider dernièrement. Rien de saisissant dans ce petit drame je dirais même qu'il est assez vulgaire et se joue très-souvent le nos jours, mais il m'a semblé qu'il portait un en seignement et ma foi je l'écris au courant de la plume. I Comment on perd la tête. Il y avait fête et fête splendide dans la demeure omptueuse de MM. Héphon, Girard et O, riches lanquiers dont la signature était reçue sur la place omme argent comptant. Les équipages se succédaient sans interruption dans sur le ton de la colère et de l'indiçnation. Mais, comme le fait observer le Comtitutrmnel, ce qui excite ainsi la mauvaise humeur de ls presse vien noise, ce n'est pas l'iaterprétation belliqueuse de quelques passages du discours roysl,mais bien de souvenir des évéoements de 1866 qu'il évoque, et la part de respoosabilité si mioce qu'il fait la Prusse dans ces événements. Le gouvernement autrichien vient de donner uDe nouvelle preuve de sa résolutioo de sévir énergiquement contre les menées da clergé catho lique. Le ministre de l'intérieur, M.Giskra, ayant appris que sa récente circulaire au] gouverneurs des provinces, relative cet objet, n'avait pas été appliquée partout avec la même iermeté, vient d'insister par de nouvelles instructions pour que partout indistinctement les tribunailx soient saisis sur le champ de tout acte publiedu clergé qui pourrait être considéré comme une nfraction la loi ou comme une attaque contre laConstitution, ou contre le gouvernement. Les journaux viennois annoncent, en outre, que l'évêque de Linz sera poursuivi du chef de la lettre pastorale que les autorités ont fait aaisirril y a quelque? jours, chez l'imprimeur de i'évêché, et cet incidaot fournit plusieurs feuilles une occasion pour demander que les évêques de l'empire soient tenus de prêter le serment de fidélité la Comtitution. Yfbes, le 93 Septembre. Résultat des concours généraux. Les journaux cléricaux ont une manière eux seuls d'apprécier les choses ils citent avec complaisance les faits qui parfois peu vent leur être favorables, r*ais gardent un silence prudent sur tous ceix qui sont con traires l'opinion qu'ils cherchent défendre. Chaque jour la vérité est pa: eux sacrifiée de la manière la plus audacieuse, et si la presse libérale la rétablit daus tout son jour, on peut être sûr que le mutisme le plus ob- la vaste cour de l'hôtel, splendidement éclairée et toute garnie d'arbustes rares. Tout le quartier était en émoi, boutiquiers et arti sans étaient aux portes pour plonger m regard dans les carosscs que l'encombrement empëclait d'avancer, et jouir ainsi du coup d'oeil des toilettes des jeunes femmes. Du debors, on entendait le9 accords entraînants de l'orchestre et l'on voyait les salons resplendissants de lumières. Depuis plusieurs jours on ne s'entretenait que des apprêts de cette fête et les récits qui s'en fai saient rappelaient aux auditeurs les rêves merveilleux des contes de fées. On était en hiver, cette saison des plaisirs, des folies, pour les gens fortunés, ce temps d'épreuves et de pri vations pour les nécessiteux et Dieu sait si ces der niers se plaignaient en comparant leur sort celui de aeux que la fortune avait favorisés. Parmi les déshérités ou du moins ceux qui accu saient la destinée de la médiocreté de leur position, et s'en prenaient Dieu de cette partiale répartition des biens d'ici-bas, se trouvaient un jeune homme et une jeune fille. Le jeune homme s'appelait Paul Mercier et occupait ua modeste emploi de commis d'ordre chez les ban- Mioé devient pour eux une maladie chronique dont rieo ne peut les guérir. De tous ces journaux au service de la cause cléricale, la Patrie est peut-être celui qui se distingue le plus dans ce genre de polémique. Elle nous en a fourni une nouvelle preuve dans son n° de Jeudi dernier. Là, elle cite avec amour le chiffre des distinctions ob tenues dans deux concours seulement par les collèges cléricaux'; mais ne souffle mot de tous les autres concours, parce que les dits collèges y sont en grande faiblesse, et elle se taira plus encore, 00 peut en être certain, sur les derniers résultats publiés hier par le Moniteurattendu que les établisse ments qui ont sa sympathie n'y figurent pas pour une seule nomination. MM. Smagghe, Auguste, et Roffîaen Émile, de cette ville, élèves du Collège com-t munal, viennent de subir, avec grand succès, l'examen d'admission l École du géoie civil, section des conducteurs. Le premier a obtenu 729 points et le se cond 721 sur 1000, ce qui leur assigne respectivement la 3® et la 4e place par ordre de mérite. ue»-qEJ— Comme on devait s'y attendre, la Patrie critique l'arrêté royal qui rend facultatif, d'obligatoire qu'il était, l'enseignement de la religion dans les écoles d'adultes. Le roi a sa part dans ce débordement d'injures Au- jourd'bui, dit la Patrieon supprime Dieu dans les écoles plus tard on supprimera le roi dans le pays. Si cette dernière suppression n'a pas encore eu lieu, ce n'est certes pas la faute de la presse cléricale, qui a répété, satiété, que la quiers. La seconde était lingère la journée, et tra vaillait une partie de la semaine pour les dames de l'hôtel. On la nommait Claire Maubret. Paul avait vingt-cinq ans, il était le fils d'un vieux soldat qui vivait encore du produit de sa retraite, et de sa croix. Par un miracle d'économie il était par venu, quoique veuf, élever son fils lui faire donner une bonne éducation commerciale. Le vieillard vivait la campagne par goût et par nécessité. Le jeune homme restait la ville, où le retenaient ses occupations et ses penchants. Il était intelligent, laborieux, mais ambitieux et jaloux. Il ne songeait qu'à une chose, faire fortune non pas lentement en entassant les sous sur les francs, mais rapidement et en demandant aux affaires les ressources imprévues qu'elles accordent quelquefois aux auda cieux et aux habiles. Claire entrait dans sa dix-neuvième année, elle était jolie et spirituelle, mais coquette et envieuse. Elle vivait avec sa tante, modeste pensionnaire de la liste civile, bonne femme de l'autre siècle qui n'ad mettait pas qu'une ouvrière cherchât, singer I* bour geoise dans sa toilette, ni que la bourgeoise tentât de s'habiller comme la grande dame.

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 1