6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, U\E HISTOIRE PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Chronique politique. D'HIERET DE DEMAIN. w MOI' - Jeudi, 28" ANNÉE. f Octobre 1161 LE PROGRES 1 f.;r VIRES ACQUIR1T ECNDO. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond1 administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Idem Pour le restant du pays7.00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire Idem Réclames idem. Les lettres et paquets doivent être affranchis. fr. 0,1 0,30 Le Moniteur français ne dit rien de l'Espagne il ne reproduit pas même, dans ses nouvelles étrangères, les extraits des journaux espagnols qu'on Ht dans d'autres feuilles, et dont nous avons cité quelques passages. Les nouvelles qui circulent Paris soDt peu nombreuses et passablement contradictoires. Les unes sont favorables l'insurrection, les autres lui sont contraires. Au milieu de ce conflit, il est absolument impossible, quandon n'a pas un parti pris, de se former une idée exacte de la situation et d'en prédire l'issue. L'insurrection triomphers- t-elle ou sera-t-elle vaincue Rien, dans le peu qu'on connaît avec certitude des événements qui se sont passés jusqu'ici de l'autre côté des Pyré nées, ne permet de répondre cette question. Nos lecteurs trouveront plus loin le résumé des nouvelles qui circulent. Toutes les mesures sont prises, dit-on, dans les ministères, pour que la session législative de France puisse commencer dès le mois de No vembre, si cette date est agréée par l'empereur. Ce ne sont pas seulement les grandes puissances qui souffrent de ce mal qu'on appelle la paix armée et qui sévit si cruellement sur l'Europe depuis deux ans les petites puissances en sont aussi atteintes: le ministre des finances de Hollande, exposait samedi la Chambre des députés, en présentant le budget de 1869, que la situation financière était moins prospère qu'autrefois par sbite de diverses causes mais surtout par suite de l'augmentation des dépense* pour la défense du pays depuis 1866. La Gazette de VAcadémie de St-Pélersbourg du *3 Septembre dit que le séjour de la plupart des ministres Varsovie, qui coïncide avec l'ar- II Comment on perd son cœur. Un an s'est écoulé depuis que Claire a renoncé l'aiguille et que Paul a changé sa modeste chaise d'em ployé, contre un confortable fauteuil de directeur général. M. Mercier s'est bien vite mis la hauteur de sa position. Au bout de trois mois, il était aussi hautain, aussi dédaigneux, aussi cassant avec les petits que s'il fut né traitant en millionnaire. Souple, insinuant et doué d'une perspicacité très- heureuse, il savait très-habilement lire dans le cœur et voir dans la bourse des actionnaires, et pas un ne sortait de son cabinet sans y avoir laissé ses secrets et son argent. Son patron occulte, le félicitait chaudement et prenait un malin plaisir l'exalter dans son succès. Du reste, il ne fallait pas faire grand effort d'imagina tion pour griser Paul avec le vin capiteux de la louange. Tout le bien qu'on pouvait dire de lui était au-dessous de celui qu'il en pensait lui-même, et il en était venu regarder comme ses inférieurs en talent, en habileté, en tact, les plus forts, les plus expérimentés du monde retors des affaires. Son protecteur même lui paraissait petit, et il se disait naïvement que cet homme avait été bien heu reux de le rencontrer sur son chemin. rivée de l'empereur, a pour but de prouver que l'autonomie du royaume de Pologne est sup primée de fait et que le pays vistulien doit désor mais être considéré comme annexé purement et simplement l'empire russe. D'après le même journal les ministres mettront profit leur séjour Varsovie pour examiner les diverses branches de l'administration locale pour leur instruction personnelle d'abord et enfin d'en rendre un compte exact l'empereur. ïpbes, le 30 Septembre. Les nouvelles reçues de Bruxelles depuis quelques jours, annoncent que la situatioa du Prince Royal est moins alarmante, les an goisses sont moins vives Laeken, mais on n'ose pas encore espérer cepeodant. C'est Jeudi prochain. lr Octobre, que s'ou vrira la nouvelle école pour filles, organisée par notre administration communale. L'inau guration de ce nouvel établissement public d'enseignement primaire aura lieu en présence des membres du Conseil communal et de quelques autorités admioislratives. L'institution nouvelle complète àspeu près pour noire ville, l'ensemble des établissements d'instruction qu'une ville bien administrée peut et doit posséder. Il existe en effet, Ypres, deux écoles gar diennes, ou salles d'asile placées sous le pa tronage de l'autorité locale et largement subsidiées par elle une école primaire com munale pour garçons parfaitement organisée Le pauvre garçon ne s'apercevait pas qu'il n'était qu'un pantin dans la inaiu de ce financier qui s'amu sait de son outrecuidance et exploitait sa vanité. Une chose seulement jetait une ombre sur le tableau de la prospérité naissante de Paul jamais son comman ditaire n'avait voulu le présenter nulle part jamais on ne l'avait vu autrement que comme tout le monde, et encore très-rarement dans les salons de M. le direc teur général de la Société des terrains argentifères de la Calédonie. S'ils se rencontraient dans un salon étranger, ils se saluaient courtoisement, mais sans que personne pût deviner la poignée de main ou au regard qu'entre eux existaient des rapports intimes. Paul s'était souvent plaint de cette retenue exces sive, mais son protecteur lui avait rappelé leurs con ventions. Il ne faut pas qu'on soupçonne notre association, le jour où elle serait sur le point d'être presseutic, je me retirerais de vous. Paul n'acceptait ces raisons que fort difficilement il se disait que cet excès de dissimulation cachait un piége peut-être, mais lequel Les affaires allaient au mieux, les bénéfices étaient partagés tous les mois avec une enlièro égalité il est vrai que le plus souvent le commanditaire emportait sa part en argent comp tant, et que Paul prenait la somme eu actions, mais ces actions faisaient primes et du jour où il voudrait réaliser, il encaisserait une belle et bonne somme. Nous n'avons pas eu soin de dire que M. le direc teur général menait grand train. depuis vingt ans, l'école primaire communale pour filles qui sera ouverte le lr Octobre, enfin une école communale du soir et domi nicale pour adultes, c'est-à-dire toutes les institutions d'enseignement inférieur ou pri maire que l'on peut désirer. La ville possède aussi une Ecole moyenne de l'Etat et un Collège communal, un pensi onnat est annexé ces établissements. L'en seignement donné au collège comprend outre la section des humanités, une section professionnelle et une section scientifique. L'enseignement dans ces diverses sections est organisé conformément aux programmes adoptés par le gouvernement pour les athé nées royaux. Ypres n'a donc rien envier aux plus grandes villes, en ce qui concerne les établissements d'enseignement moyen pour garçons il reste peut-être quelque chose faire pour l'instruction primaire supérieure des demoiselles mais celte lacune, la seule que l'on puisse signaler encore, sera un jour comblée, nous en somme» convaincus les preuves de sympathies que nos administra teurs donnent constamment pour l'instruc tion publique, permettent d'espérer qu'ils s'occuperont de la création d'une école supé rieure pour demoiselles, eo temps utile, dès que le6 circonstances le permettront on ne peut tout faire la fois. A côté de ces institutions communales pour ainsi dire générales d'instruction publique, il existe Ypres, diverses écoles spéciales; un atelier-modèle, une école de musique, une Quant Claire, elle aussi menait comme on dit aujourd'hui la vie grandes guides seulement les choses n'avaient pas eu hélas, le dénouement qu'elle attendait. Elle avait rêvé un époux, une vie honorable, au grand jour, et elle était tombée au rôle de fille entre tenue. Eh mon Dieu, les événements avaient suivi leur cours ordinaire le banquier était venu d'abord comme futur mari, puis comme il était de ceux qui pensent que tout s'achète, même l'honneur, comme il avait bien compris que Claire était de celles qui ont toujours une capitulation toute prèle pour leur cou- science plus ou moins scrupuleuse, il avait sans trop de ménagements laissé voir ses véritables vues. Claire se fit en celte circonstance, le raisonnement dès gens qui ne cherchent qu'un semblant d'excuses leurs fautes pour les commettre sans remords et s'en absoudre, plus même, s'en faire comme une couronne de martyre. Quand bien même se dit-elle je quitterais aujour d'hui cette maison, nul ne voudra croire que j'en sors pure et digne encore des respects de tous ma confi ance m'a perdue, que la faute, que le crime en re tombe sur son véritable auteur, et puis, se dit-elle, pour achever de se décerner les honneurs sinon du triomphe, du moins du martyre, il ne me quittera pas et comme tant d'autres, notre liaison consacrée par le temps et l'estime finira par être adoptée par tout le monde jusqu'à ce que, autant par habitude que par raison et loyauté, celui qui m'a perdue me réhabilite

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 1