garçons et ont vivemeot conseillé aux membres
de l'administration locale de persister dans leur
projet de faire restaurer ce petit bijou.
Enfin, après aroir visité l'église de S' Martin et
les Halles, MM. les délégués out adressé M. le
bourgmestre de vives félicitations l'occasion des
soioa que mettent noa'édiles faire restaurer
successivement tous les monuments de notre vieille
cité.
M. Julien Ferryn, ancien élève de notre Col
lège communal, étudiant l'Université de Gand,
vient de passer l'examen du premier doctorat en
médecine, chirurgie et accouchements, avec dis
tinction.
L'autorité communale vient de suspendre l'exé
cution du règlement de police pris cet été pour
prévenir la propagation de la rage. Les chiens
peavent désormais circuler librement et sans
muselière.
On nous assure que l'on traduit en français
toute une série d'articles du journal 't Jaar 3o
et d'aotres petites feuilles flamandes imprimées
dans l'évêché de Bruges. Cet intéressant volume
serait distribué aux membres de la législature,
lors de la rentrée des Chambres.
Ces spécimens de la littérature politique des
cléricaux de notre Flandre, permettront de
constater de quels sentiments sont animés les
rétrogrades flamands et quelles injures sont
exposés les plus honnêtes gens de notre pro
vince.
Le ministère des pavés continue avec une
persistance diabolique faire démolir les églises.
Il y a peu de jours le Moniteur publiait toute une
liste d'arrêtés royaux contresignés par le grand
démolisseur Bara et parmi lesquels nous avons
remarqué les suivants
i* Un arrêté accordant 8,000 fr. au Conseil de
fabrique de l'église de S1 Martin S Ypres, pour la
restauration de celte église
3° Un idem accordant 10,000 fr. au Conseil de
fabrique de l'église de S' Pierre Ypres, pour la
restauration de la partie supérieure de la flèche
de cette église
3* Un idem accordant 2,3oo fr. au Conseil de
fabrique de l'église de Notre-Dame Poperinghe,
pour travaux cette église
4* Un idem accordant 5,000 fr. au Conseil de
fabrique de l'église de Loo pour la reconstruction
de la tour et de la flèche de cette église
5* Un idem allouant fr. 8,237-60 au Conseil de
fabrique de l'église de Notre-Dame Courlrai,
pour la restauration de la chapelle dite a des
Comtes de Flandre a en cette église.
Voili bien des démolitions qui vont s'accomplir
par ordre ministériel Jusques quand dureront
toutes ces persécutions
Le Journal d'Ypres annonce qu'une visite
domiciliaire a été faite par la justice chez M.
l'abbé Van Becelaere, prévôt du hameau de \ive-
Capelle et rédacteur du Katholyke ZoN-
dag. L'aveu est précieux, l'ignoble pamphlet
nommé Katholyke Zondag est dooc rédigé par
un prêtre! et bientôt «ans doute nous apprendrons
que l'infâme Jaar 3o et l'ignoble Nteuwsblad
d'Ypres sont aussi fédigés par des ecclésiastiques.
Ainsi que nous l'avions annoncé, la nou
velle école communale pour filles a été
inaugurée Jeudi, lr Octobre.
A neuf heures, les élèves inscrites, au
nombre de soixante environ, ont été con
duites par leurs institutrices l'église S1 Ni
colas où une messe du S1 Esprit a été célébrée.
Outre les jeunes élèves, on remarquait
l'église un grand nombre de mères de famille
et un nombreux public.
A ooze heures, M. le Bourgmestre, en
touré des membres duj|Conseil communal,
est arrivé l'école. Les nouvelles élèves
étaient réunies dans une des salles de l'établis
sement. Diverses autorités, des professeurs,
des particuliers et un assez grand nombre de
dames assistaient la cérémonie.
M. le Bourgmestre, après avoir ouvert la
séance, a prononcé le discours suivant
Metdamet, Messieurs,
C'est avec un vif sentiment de bonheur que nous
inaugurons aujourd'hui la nouvelle école pour filles.
Depuis longtemps nous appelions cet instant de tous
dos voeux.
En succédant l'honorable magistrat qui avait orga
nisé l'instruction primaire et moyenne en cette ville,
nous nous sommes donné la mission de développer et
de compléter son œuvre.
L'organisation de l'enseignement pour les filles lésait
par conséquent partie de notre programme lorsque
nous avons pris les rênes de l'administration commu
nale.
La satisfaction que nous éprouvons, en ce moment,
est donc bien légitime et elle est d'autant plus grande
que nous voyons avec quelle sympathie l'institution
nouvelle est accueillie par nos concitoyens.
D'ailleurs, nous devons le déclarer, nous n'avons
jamais douté de voir le sentiment public se pronoucer
en faveur de la création d'une École primaire pour les
filles. En effet, de tout temps, l'enseignement a été
tenu en honneur dans notre antique cité et lorsque
nous voyons, toutes les époques de l'histoire de notre
ville, le Magistrat d'Ypres entourer l'instruction pu~
blique de sa plus vive sollicitude, c'est que l'esprit
public le poussait dans cette voie et lui facilitait sa
mission cet égard.
Pour se rendre compte de l'importance que nos an
cêtres attachaient au développement de l'instruction,
il ne sera pas sans intérêt, pensons-nous, de faire con
naître la situation de l'enseignement public, en notre
ville, la fin du dernier siècle.
A celte époque on comptait six écoles de fondation,
créées, depuis des siècles, pour l'instruction gratuite
des enfants de la classe ouvrière. Trois de ces écoles
étaient destinées l'enseignement des garçons, trois
autres donnaient l'instruction aux jeunes filles.
A côté de ces institutions fondées en faveur des
classes déshéritées, florissaient d'autres écoles fréquen
tées par les enfants des classes moyenne et riche. En
suite, pour couronner le faite de l'édifice, se trouvait
l'école châpitralc de S'Martio,créée au commencement
du XIII* siècle.
C'était une des rares écoles supérieures où l'on en
seignait le latin et la logique, avec unmagisterarlinum
pour directeur.
A l'entrée des Français dans le pays, ces institutions
subirent le sort commun tous les établissements de
main-morte. Leurs dotations furent confisquées au
profit de l'état. Mais dès le commencement de ce
siècle, le calme revenu, leurs biens non vendus, furent
restitués et deux de ces anciennes institutions, qui
témoignent hautement de l'esprit généreux et progressif
de nos pères, purent revivre et continuent rendre
les plus éminents services.
Il est vrai que pendant toute la période française,
l'instruction publique fut extrêmement négligée en
notre ville mais il importe de faire remarquer que
les affaires communales étaient gérées alors par des
magistrats étrangers notre pays et nos aspirations.
Cependant, malgré ce temps d'arrêt, les anciennes et
glorieuses traditions n'ont pas été perdues de vue; elles
se sont, au contraire, conservées vivaces dans le cœur
de nos concitoyens et elles sont restées les guides des
magistrats nos prédécesseurs
Aussi dès 1815, lorsque des magistrats flamands et
Yprois d'origine, se trouièrent la tête de l'admi
nistration communale, leur premier soin fut de relever
l'instruction publique de la profonde décadence dans
laquelle elle se trouvait plongée.
Depuis plus de cinquante ans, les diverses adminis
trations qui se sont succédées en cette ville, se sont
attachées, sans relâche, organiser l'instruction pu
blique sur de larges et solides bases mais c'est sur
tout depuis notre régénération politique en 1830 et
particulièrement depuis l'administration de notre émi-
nent prédécesseur aujourd'hui ministre d'État, que
l'instruction publique a pris le plus grand essor en
notre ville.
Dès 1845, cet honorable magistrat s'est appliqué
organiser et développer l'enseignement ses divers
degrés.
Cette œuvre a été continuée et nous possédons
actuellement Ypres, l'enseignement public organisé
i commencer des écoles gardiennes jusques et y com
pris l'enseignement moyen du premier degré. Ensuite
il y existe des écoles spéciales et des cours techniques
du soir; une bibliothèque publique et uoebibliothèque
populaire.
Voici la nomenclature de ces diverses institutions
Il y a d'abord deux écoles gardiennes, l'une située
dans la partie nord et l'autre dans la partie sud de la
ville. Ensuite l'École primaire gratuite pour garçoDs
comprenant: l'école du jour; l'école du soir pour
adultes l'école dominicale et l'école de musique.
A un degré plus élevé, il y a d'abord l'école
moyenne et ensuite le collège communal qui comprend
une section des humanités et une section profession
nelle. Comme complément de l'école moyenne et du
collège communal, il y a la bibliothèque publique.
Comme complément des écoles primaires, l'adminis
tration communale a créé ou développé les établisse
ments suivants
L'atelier modèle et d'apprentissage
L'académie de dessin, de peinture et d'architecture
laquelle se trouvent annexés des cours professionnels;
la bibliothèque populaire.
Il résulte de ce qui précède, qn'une regrettable
lacune a existé, jusqu'ici, dans l'enseignement public
en cette ville.
C'est l'organisation d'écoles pour les filles.
Nous croyons inutile d'insister sur la haute utilité
de pareils établissements.
Qu'il nous suffise de dire qu'il est désormais hors
de contestation que la vie de famille est la sauvegarde
de la société et I3 garantie du bonheur et de la pros
périté des nations. Ensuite que l'influence de la femme,
au sein de la famille, est immense et qu'il importe par
conséquent que l'éducation de la femme soit dirigée
de manière ce qu'elle puisse exercer cette influence
au profit de la moralité et du bonheur de la société.
La vie de famille est un état social tout moderne
elle est née avec l'affranchissement de la femme. Dans
la civilisation ancienne, la femme était la subordonnée
de l'homme; elle était son esclave; elle se trouvait
reléguée l'écart dans la maison conjugale où l'homme
régnait en maître absolu.
Le christianisme en rachetant la femme, en la ren
dant l'égale de l'homme, a créé la vie de famille.
Dans la société chrétienne, l'bomine et la femme
marchent de pair tous deux exercent leur légitime
influence au sein de la famille. Leurs droits y sont
égaux, mais leurs fonctions y sont différentes.
A l'homme la vie active, le travail, la lutte la
femme la vie intérieure; elle a pour mission de rendre
la famille heureuse. Gardienne du foyer domestique,
la femme s'attache l'embellir, le rendre aussi
agréable et aussi attrayant que possible enfin elle em
ploie toutes les ressources de son esprit et de son cœur
pour faire le bonheur du ménage. Ensuite il est
remarquer que l'enfant doit trouver, dans la famille,
la première et la meilleure de toutes les écoles. Or,
c'est encore une fois la femme qui est appelée pré
sider cette école. C'est elle soigner l'éducation de
ses enfants leur apprendre devenir des honnêtes
gens et des citoyens utiles.
Mission grande, immense
Aussi pour que la femme soit la hauteur de sa
sainte mission, importe-l-il de la grandir, de l'éclai
rer, de la fortifier.
Cette vérité n'est pas nouvelle elle a été proclamée
il y a deux cents ans, par Fénélon lorsqu'il a dit les
femmes ont d'ordinaire l'esprit encore plus faible
et plus curieux que les hommes mais que s'ensuit-
il de la faiblesse naturelle des femmes Plus elles
sont faibles, plus il est important de les fortifier.
N'ont-ellcs pas des devoirs remplir et des devoirs
qui sont les fondements de toute la vie humaine
Par là, elles ont la principale part aux bonnes cl aux
mauvaises mœurs de presque tout le monde.
Il est donc nécessaire de donner la femme, une
instruction sérieuse, solide et appropriée aux impor
tantes fonctions qu'elle a remplir au sein de la fa
mille. C'est le but que l'administration communale
d'Ypres a voulu atteindre en procédant l'organisation
de l'euseigneraent pour les filles.
L'institution que nous inaugurons aujourd'hui est
l'écoic primaire gratuite c'est la première étape dans
la voie que nous nous proposons de parcourir. Ensuite
et dans un avenir très-prochain viendra le tour de
l'école primaire payante.
Ces deux institutions auront pour couronnement
l'école primaire supérieure ou école moyenne qui vien
dra compléter l'éducation intellectuelle de la femme.
Ce n'est qu'alors que nous croirons avoir rempli notre
programme et comblé la regrettable lacune qui existe
chez nous quanta l'enseignement des jeunes personnes.
Nous prévoyons qu'avant d'atteindre ce résultat, il
y aura des luttes soutenir, des difficultés vaincre
mais, forts de la sainteté de notre cause, nous ne nous
hisserons pas abattre par les obstacles que nous
rencontrerons en route et nous poursuivrons notre
tâche avec toute l'ardeur que peut inspirer une con
viction inébranlable dans la grandeur du but que nous
vouloir atteindre.
D'ailleurs les résistances que nous prévoyons, ne
pourront avoir leur source que dans la routine et
dans des préventions sans fondement.
A la routine nous répondrons par la supériorité de
notre enseigacment et par les heureux résultats qu'il
produira.
Aux préventions, nous opposerons la pureté des
doctrines et de la morale qui seront enseignées i
l'école.