6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
LE PETIT VIOLONEUX
IS Octobre 18®».
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Chronique politique.
M. Germain, récemment nommé inspecteur
provincial de l'enseignement primaire pour
la Flandre occidentale a inspecté Lundi
dernier notre école communale pour garçons
el celle pour filles.
M. le bourgmestre et M. Fécbevin Van
Heule, ont accompagné M. l'inspecteur pro
vincial dans sa visite.
M' S,*«3. - Jeudi
28* ARMÉE.
LE PROGRÈS
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Le Moniteur français ne consacre l'Espagne
dans son bulletin qu'un paragraphe de quelque»
lignes qui annonce, ce que nous savions déjà, que
la junte de Madrid a complété les déclarations
qu'elle avait déjà rendues publiques, et que le mi
nistre des Etats-Unis aurait reconnu le gouver
nement provisoire d'Espagne.
Toutes les provinces l'exception de Valence,
«l de Valiadolid, ont envoyé leur adhésion au
gouvernement. Quelques démocrates réuois au
ministère de l'intérieur ont décidé d'un commun
accord la formation d'un club permanent.
Le secrétaire de Gonza lès-Bravo est hors de
danger.
Le conseil des ministres s'est occupé activement
de la nomination des gouverneurs de province et
des directeurs de ministères.
La tranquilliléest complète Madrid et dans les
provinces. Partout renait la confiance. M. Rivero
est nommé maire de Madrid.
Enfin une dépêche contient ce qui suit, sous la
date d'hier: Le général Prim a parcouru les
divers quartiers de Madrid et visité les forces po
pulaires. Malgré sa démission, M. Madoz a été
nomméde nouveau gouverneur de Madrid. Toutes
les provinces ont reconnu le gouvernement. Plu-
sieursconseillers d'Etal ont donné leur démission.
Le conseil des ministres a nommé une grande
partie de gouverneurs de province. Des mesures
énergiques ont été prises par le gouvernement
pour prévenir ou punir, tout excès révolution
naire dans les provinces. A Madrid la tranquillité
est complète.
On dit que le gouvernement prussien vient de
télégraphier son représentant de Madrid l'ordre
de reconnaître le gouvernement provisoire.
le bruit qui a couru Paris du retour prochain
du duc et de la duchesse de Monlpensier en Es
pagne, a mis, assure-t-on, en grand émoi les amis
et les partisans de l'infant don Carlos et soulevé
la question de sa présence dans la péninsule. On
est d'accord sur la nécessilé de celte présence,
PAR CH. IIESLYS.
C'était pendant la ninisson jamais, de mémoire vil
lageoise, on n'avait eu plus magnifique temps pouê
scier les épis et .rentrer les gerbes. Le ciel était d'un
bleu transparent et profond. Le soleil resplendissait
dans toute sa gloire, et l'air qu'il embrasait était semé
d'une poussière de diamants.
Par contre, la cbalcur était accablante. Aussi, quand
midi sonna le repas, les moissonneurs s'empressèrent-
ils de laisser là les javelles et de se réfugier sous les
grands arbres du verger.
Le couvert était mis sur le gazon, une énorme mar
mite au milieu, des assiettes fleurs et des cuillers de
bois sur toute la circonférence. Comme sièges, des
fagots. Un moissonneur galant mit une poignée de
paille la place de chacune des moissonneuses.
Et l'on s'assit.
C'était un curieux spectacleje vous le jure, et plus
d'un peintre de genre eût été ravi d'une semblable au
baine. Le verger, un beau verger normand, montait
par une pente douce jusqu'au sommet de la colline, et
mais l'on n'est pas encore sur le point de savoir
s'il doit se rendre Madrid, en Biscaye ou eu Na
varre.
Ypbe», le 14 Octobre.
Il paraît que ce n'est pas seulement dans
les travaux communaux, ainsi que le constate
avec tant de satisfaction le Journal d'Ypres
mais encore dans ceux exécutés par des fa
briques d'église que Pitje Verdoenb doit par
fois intervenir.
A l'église S* Martin, on avait appliqué sur
le mur du fond au-dessus du Salvator
mundi un magnifique plafonnage et on y
avait tracé, avec beaucoup d'art, des lignes
pour imiter des assises de pierres, c'était fort
propre et fort gentil, mais le plafonnage est
un appareil peu convenable pour un monu
ment ogival.
Pitje Verdoene a été de cet avis et d'après
ses conseils, on vient de replacer des échaf
audages, d'arracber le plafonnage tout neuf,
pour le remplacer par une chemise eiî véri
tables pierres.
Nous félicitons Pitje Verdoene el les restau
rateurs de l'église.... i! n'est jamais trop tard
pour bien faire.
Nous avons encore une double requête
adresser an même Pitje Verdoene, l'occasion
des Itavaux de leslaoralion de l'église S1 Mar
tin ne pourrait-il faire remplacer par une
porte en bois de chêne, avec des pentures en
fer vérilable, la poite qui se trouve vers la
partie supérieure du mur que l'on refait
Cette porte en bois peint avec des pentures
peintes est bien mesquine. Ne pourrait-il
aussi faire remettre dans son état primitif la
belle porte du magnifique transept de l'église
en face de la voûte sons la tour des Halles
les ombres des vieux pommiers faiseient comme dè
grosses tschcs noires sur le tapis d'émeraude qui s'é
tendait leurs pieds. Les moissonneurs avaient choisi
la plos épaisse de ces ombres peine laissait-elle
tomlier entre les plats quelques rayons de soleil. Si les
sièges n'étaient ni moelleux ni commodes, ils permet
taient du moins la fantaisie des convives une liberté
tout entière. Ceux-ci étaient cheval sur leur bourrée,
d'autres s'en servaient seulement en guise de dossier,
tes jambes étendues dans l'herbe.
Durant le premier quart d'heurepersonne ne
parla, et pour cause on mangeait toutes les assiettes
la fois se trouvèrent vides, tout le monde la fois
souffla. Puis il y eut un murmure d'approbation le
repas était excellent. On attaqua de nouveau la mar
mite avec une recrudescence d'enthousiasme. Le pichet
de cidre en même temps circulait la ronde, et les
langues commençaient se délier. Ce fut d'abord une
conversation générale. Mais tout coup, s'adressant au
doyen des moissonneurs
Père Mathurin, s'écria Catherine la Ronsse, c'est
vous de donner le dessert en nous racontant une
histoire.
Je ne demande pas mieux, dit le vieux conteur j
Celle porte couverte de peinturlures est
ornée de deux espèces de placards en bois
dignes d'être placés l'entrée d'une bar-
raque de la foire.
Mais nous avons des éloges sans réserve
donner au même conseil de fabrique et son
président, s'il est vrai, comme on l'assure,
que, sur la proposition de M. lechevin De
Sluers, il vient de décider de faire établir, sur
l'ancien cimetière, au cloître S' Martin, et
autour du chœur de l'église, des pelouses
de gazon et de petits massifs d'arbustes ce
sera là une bonne amélioration. Un peu de
verdure rompra la monotonie de l'aspect
général el fera mieux ressortir la majesté de
notre ancienne cathédrale.
M. Fusch est chargé, dil-on, de tracer ce»
massifs s'il en est ainsi et si l'on suit ses
plans, Pitje Verdoene n'aura probablement
rien voir en cette affaire.
La musique de l Ecole communale a donné
une aubade M. l'inspecteur qui a témoigné
toute sa satisfaction M. l'instituteur De
Deyne ainsi qu'à ses collaborateurs et a vive
ment félicité M. Van Heule, lechevin spécia
lement chargé de la surveillance de l'ensei*
gnement primaire, sur la bonne tenue des
établissements d'instruction élémentaire, or
ganisés el dirigés par la commune.
mais il ne reste pas grand temps avant la reprise du
travail, m'est avis qu'il faut commencer tout de suite.
Commencez donc, père Mathurin, on vous écoute.
Et chacun s'accommoda de son mieux ceux-ci cou-
cliés plat-ventre, ceux-là le menton dans la main
la plupart des moissonneurs la tête renversée sur leurs
fagots et les deux bras arrondis en arrière. Presque
tous les yrux étaient demi clos, quelques-uns ne lar
dèrent pas se fermer tout fait bienlôt même il y
eut, par-ci par-là, quelques ronflements. Mais le bon
homme Mathurin, par bonheur', avait l'oreille dure. Il
allait toujours.
II
Il y a de cela longtemps, mes amis nonobstant,
quelques-uns d'entre vous pourraient fort bien s'en
souvenir; ça ne remonte qu'à ma jeunesse, el mes
soixante ans sonneront la Saint-Martin prochaine.
Parmi les habitants du village, il y avait alors line
pauvre veuve surnommée la Bergère, parce que défunt
son mari était berger.
La brrgère demeurait là-lias, sur la lisière de la
forêt, près du grand ravin, dans cette masure aujour
d'hui ruinée, qu'on nomme encore la Hutte au Diable.
Il fallait être bien misérable pour confier son corps