Dans la nuit du 10 au 11 de ce mois, un
violent incendie a détruit, en peu d'instants,
une ferme sise Voormezeele, près d Ypres,
et occupée par son propriétaire M. Dierick.
Les pompiers de la ville n'ont pas été pré
venus il eut été difficile du reste de com
battre l'incendie, le feu s'est développé avec
une incroyable rapidité et l'eau manquait
proximité de la ferme.
Tous les bâtiments, le mobilier de la ferme,
les ustensiles, les chariots, les récoltes en
giange et en meule, un cheval, le bétail qui
se trouvait l'étable, tout enfin a été détruit.
La famille du fermier composée de sept
enfants et les autres habitants de la ferme
ont pu être sauvés.
Nous ignorons si les bâtiments et les ré
coltes étaient assurés. Le fermier qui est
grièvement blessé et dont les facultés intel
lectuelles semblent paralysées, n'a pu jusqu'ici
donner aucuu renseignement cet égard.
Une foule nombreuse d'habitants de la ville
s'est portée Dimanche sur le théâtre du
sinistre.
Une collecte a été faite sur les lieux mêmes
en faveur des domestiques qui ont tout perdu
dans l'incendie.
Le théâtre de l'incendie présentait l'aspect
le plus désolant quelques murs debout, des
débris de meubles, des meules de blé et de
foio brûlant lentement, des bestiaux calcinés
et exhalant une odeur fétide, offraient le plus
triste spectacle. La gendarmerie veillait, mais
de tous les anciens habitants de la ferme on
ne voyait sur les lieux que le chien de garde
attaché dans sa niche et qui encore épou
vanté, poussait de temps autre les plus
lamentables hurlements.
Ce sinistre est attribué la malveillance,
le feu a été signalé la fois aux quatre coins
des bâtiments. On racontait que l'ouvrier
qui le premier s'est aperçu des flammes et
qui s'était précipité daus la cour, a vu un in
connu qui se sauvait toutes jambes ayant
voulu l'arrêter, cet ouvrier a été saisi la
gorge et presqu'étranglé son état inspire
des inquiétudes sérieuses.
La justice qui dès Dimanche matin s'est
transportée sur les lieux, informe. Espérons
que les coupables, s'il y en a, ne resteront
pas impunis.
Le fermier Dierick, son ouvrier, tous les
deux blessés, ainsi que les sept enfants, ont
été recueillis par les voisins.
Les journalistes catholiques se sont réuois
Dimanche, Bruxelles, pour protester contre
les mesures prises par les parquets de Bruges
et de Courtrai l'égard des éditeurs du
Jaer 30 et du Katholyke Zondag.
et surtout sou âme un semblable logis. Mais que
voulez-vous la bergère était sans aucune ressource.
Et puis elle avait élever un fils.
C'était un drôle d'enfant tout de même que ce petit
gars-li, non pas qu'il fût plus laid que les autres, bien
au contraire de beaux et grands yeux bleus, des che
veux bruns, des traits qui le faisaient ressembler au
petit saint Jean qui est dans le tableau du maitre-autcl
de l'église, un sourire futé surtout, un air malicieux
mais dans tout cela précisément il y avait quelque chose
d'étrange, de sauvage^ de diabolique, quoi
Sa pauvre femme 'de mère n'avait jamais pu en
venir bout. Elle avait beau lui défendre de vaga-s
bouder, et même, au besoin, l'enfermer la maison,
bah l'enfant sautait par la fenêtre d'aucuns vont
même jusqu'à prétendre qu'il s'ensauvait par le trou
de la serrure et le voilà, baguenaudant travers la
forêt, au fond de laquelle il restait souvent des se
maines entières sans qu'on ait jamais pu savoir ni où
il avait gîté ni comment il s'était nourri. Un vrai
gamin des bois, un jeune singe
Le rencontrait-on parfois dans les futaies les plus
désertes, parmi les roches les plus sauvages, et lui
dnnaudail-on cc qu'il faisait là, pensif et recueilli ni
La presse cléricale publie le texte de leur
protestation. C'est le résumé des articles qui
ont paru ce sujet dans la plupart des jour
naux catholiques notamment dans la Patrie
de Bruges. Le rédacteur de ce journal pré
sidait l'assemblée. Nous ne voyons donc pas
la nécessité de reproduire cette protestation
que l'on connaît par cœur; elle n'a pas pour
but la défense des droits de la presse, et n'est
qu'un nouveau déversoir aux haines poli
tiques du parti clérical.
Le comité de l'association conservatrice de
l'arrondissement d'Audenarde a procédé la
désignation d'un candidat pour la prochaine
élection au Sénat. M. le marquis Théodule
de Rhodes, fils du défunt, a obtenu la majo
rité des suffrages et sera proposé, au nom
de l'association, l'assemblée générale qui
doit être incessamment convoquée.
D'après ce qu'on rapporte, la commission char
gée de la révision du code de procédure civile a
complètement terminé ses travaux, et il est ques
tion de soumettre un projet de loi la Chambre
dans la session prochaine.
Le nombre des articles est, dit-on, considéra
blement réduit, et tout le vieux système procé
durières! remanié de fond en comble. On n'aurait
laissé subsister que ce qui est absolument néces
saire pour assurer la marche prompte et régulière
de la justice.
Ce sera doue trois codes que la chambre aurait
réviser le code de commerce, le code civil et le
code militaire qui sera sans doute également pré
senté daus la même session.
Si l'on se rappelle que la révision du Code pénal
est restée pendant prés de trente ans l'ordre du
jour et que celle du Code de commerce est déjà en
discussion depuis une dizaine d'années, ou sera
d'avis avec nous que notre Chambre n'aura pas de
prétexte de chômage, si elle veut s'occuper acti
vement des travaux qu'on lui prépare.
Le Moniteur publie tous les mois le nécrologue
des lettres envoyées au bureau des rébus pour
vices d'adresse. Le mois passé on a dû eo ouvrir
4,533 sur lesquelles 3,0^4 ont donné des rensei
gnements nécessaires pour être rendues aux signa
taires.
Tris'es chiffres qui témoignent de tout ce qui
reste encore faire en fait d'enseignement. Cepen
dant, eu attendant que l'instruction se généralise,
nous croyons qu'on ferait bien d'apprendre aux
élèves des deux sexes, dans les écoles communales,
comment on écrit l'adresse d'une lettre. Les en
fants pourraientainsi venireri aide leurs parents.
(Journal de Bruges.)
Un accident a eu lieu hier la station de Bruges
entre midi et une heure. Pendant les manœuvres
le train de Blankenberghe a heurté celui d'Eecloo,
plusieurs voilures de ce dernier traio ont été
brisées. Les deux trains étaient heureusement
plus ni moins qu'au prône
Taisez-svous, répondait-il d'un air singulier j'é
coute la musique du vent dans les feuilles ou bien la
ebaoson du ruisseau sur les cailloux.
El il n'y a pas dire, là c'est que c'était vrai, il
écoutait.
Les fortes têtes du village commencèrent donc
dire que cet enfant-là était un idiot, un fou les
autres, et c'était le plus grand nombre, flairaient la
sorcellerie. La mère n'habitait-elle pas la Butte au
Diable? n'était-il pas tout simple que le diable se fût
emparé de l'esprit du fils On se mit donc les mal
considérer tous les deux, on les éloigna, on les rebuta.
Il y eut même des enfants, et c'est la pire espèce, qui
prirent l'babitude de leur jeter des pierres quand, par
un jour de fétc, ils osaieul se moutrer dans la grande
rue du village.
Bref, la bergère et son petit Nicole s'accoutumèrent
petit petit vivre l'écart comme de véritables
lépreux.
L'enfant cependant grandissait. La mère Jeanne,
c'est ainsi que se nommait la bergère, voulut lui faire
apprendre un métier, ou tout au moins le mettre au
travail des champs. Peine perdue Nicole entrait-il en
vides. Ce choc a eu pour cause l'oubli d'une ma
nœuvre l'excentrique.
ASS0©11 AIN ©M AGRICOLE
DE L'ARRONDISSEMENT D'YPRES.
Séance du 12 Septembre 1868.
Présidence de M. Henri Carton.
Sont présents du bureau outre M. le Prési
dent, MM. Keingiaert de Gheluvelt, Vandromme,
Huyghe Louis, Verschaevechev. De Stuers,
Verelst, Iweins Eugène, Thevelin, Vanderghote,
et Van Biesbrouck, secrétaire.
Soixante quatre membres assistent la séance
qui est ouverte onze heures.
Après l'adoption du procès-verbal de la dernière
séance, M. Beke, représentant et bourgmestre de
la ville d'Ypres, demande la parole. Je suis cer-
i> tain, dit-il, d'aller au-devant de vos désirs en
proposant d'adresser, au nom de l'assemblée,
des félicitations bieo sincères notre honorable
président M. Carton, l'occasion de sa pro-
motion comme officier de l'ordre de Léopold.
Cette faveur Royale est bien justifiée par
les nombreux services, que M. Carton a rendus
la chose publique, comme Commissaire d'ar-
rondissement et comme Président de i'Associa-
lion agricole de l'arrondissement.
Vous avez tous particulièrement pu appré-
cier les services qu'il a rendus en cette dernière
qualité et c'est pour ce motif que j'ai la convic-
tion d'être votre fidèle interprète en adressant
s les félicitations les plus chaleureuses notre
digne présideot.
Ces paroles sont accueillies par les applaudisse
ments les plus sympathiques.
M. Carton remercie M. Beke des bonnes paroles
qu'il vient de prononcer et l'assemblée de la bieu-
veillaoce avec laquelle elle les a accueillies. Cet
accueil sera un encouragement pour l'avenir. 11 a
toujours considéré l'agricalture comme la base de
toutes oos autres industries et ses efforts tendront,
l'avenir comme par le passé, travailler sou
développement et sa prospérité-
L'assemblée répond ces paroles par de nou
veaux applaudissements.-
M. le Président aborde ensuite l'ordre du jour.
Depuis longtemps, dit-il, nos cultivateurs se pré
occupent de la différence des prix entre le houblon
de Poperinghe et celui des communes cette ques
tion a fait l'objet de longues discussions dans cette
enceinte, et il a été généralement reconnu que
cette différence tenait moins 0 la qualité qu'à ce
que les houblons des communes n'étaient pa«
entourés de la même protection, ni des mêmes
garanties que ceux de Poperinghe. Et en effet, les
cultivateurs des communes n'ont eu jusqu'ici
leur disposition ni presse, ni plomb; or, l'on sait
que la compression est un puissant moyen de con
servation et que le plomb donne des garanties
quant l'origine et la qualité des produits sur
les marchés étrangers. Au contraire, les houblons
de Poperinghe jouissent de ces avantages il n'est
doue pas étonnant qu'ils se vendent un prix
plus élevé. Aussi votre association a-l-elle, diffé-
apprentissage la ville, dès le lendemain plus per
sonne il avait déserté l'atelier. Cherchait-on l'em
ployer la fenaison ou au sarclage, ainsi qu'il est de
coutume chez nous pour les jeunes garçons qui ne sont
pas encore de force pouvoir davantage, bail Nicole
vous plantait là dans le champ la fourche ou les ciseaux
de bois. Et pourquoi, je vous le demando Toujours
pour aller rêvasser ou ne sait quoi, et bayer aux
corneilles.
La mère Jeanne se désespérait alors et pleurait
toutes les larmes de ses yeux mais Nicole lui sautait
au cou et l'embrassait bouche que veux-tu. La ber
gère ne tenait pas longtemps rigueur l'enfant redou
blait de caresses il savait trouver des paroles si
matoises, des sourires si câlins, des gentillesses si
triomphantes, que la bonne femme finissait toujours
par se remettre en joie, et qu'au demeurant la misé
rable cabane semblait avoir sa part de bonheur tout
aussi bien qu'elle avait sa part de soleil.
Décidément il faut que ces gens-là aient fait un
pacte avec le diable disaient les esprits chagrins du
village ils n'ont pas un sou vaillant et les voilà plus
gais que nous.
(La suite au prochain n°). Cu, Deslys.