6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, LE BOULET DU TOWEiiRE PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Chronique politique. Ypuei, le 7 Novembre. M* 8,699. Dimanche, 28* ANNÉE. 6 IVowcmVire 1666. LE PROGRÈS VIRES ACQD1RIT EDNDO. ABONNEMENT PAR AN Pour l'nrrond' administratif cl judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui'concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire Idem Réclames idem. Les lettres et paquets doivent être affranchis. fr. 0,1 S 0.30 Le discours du roi de Prusse l'ouverture du Parlement est très-étendu. En ce qui touche la politique extérieure, il a un caractère évidemment pacifique. Il est toujours beaucoup queaHon Paris des dis- sentiments entre le maréchal Niel et M. Rouher. Le câble transatlantique nous transmet le ré sultat des élections présidentielles aux Etats-Unis. Ce résultat était prévu le général Grant et M. Colfox ont été élus de grandes majorités, l'un président, le second vice-président. Les chiffres ne nous seront connus que dans quelques jours. Dans la plupart des Etats du Nord, la majorité républicaine a été plus considérable qu'aux élec tions d'Etats. L'Assemblée législative de Norwége, qui est réunie en ce moment, est saisie de plusieurs pro positions relatives la liber{jé de conscience et l'égalité de tous les citoyens. D'après la Constitution de ce pays, tous les fonctionnaires publics, le clergé et le corps ensei gnant y compris, doivent être de la confession luthérienne. Les propositions dont il s'agit, et qui émanent de députés du Stortking et même de membres du clergé, ont pour but de faire abroger cette restriction pour les hauts fonctionnaires, les juges et les instituteurs nommés par 'l'Etal. On sait qu'en Suède des propositions de ce geore, quoique vivement appuyées par la presse et par le gouvernement, n'ont pu trouver giâce devant les préjugés enracinés des Chambres suédoises. Une velléité de démonstration, tenté par une centaine de jeunes gens, a eu lieu avant-hier Florence. Le* émeuliers se sont spontanément dis persés la seule apparition de la force publique, «nais en laissant quelques-uns des leurs dans les mains de la police. L'arrivée Berlin deM. Manteuffel y avait donné cours quelques bruits inquiétants. Un télégramme assure que sa présence n'est motivée que par des raisons exclusivement mili- ÉPISODE MARITIME PAR G. I)E LA LANDELLE. I. COLIN ET 8A GUITARE. Dix-huit ans, la taille fine, de grands yeux bleus, le teint frais, la physionomie ouverte, le cœur sensible et l'humeur joyeuse, tel était en 1809, l'aspirant de marine Nicolas Conseil, que sa gentillesse avait, dès l'enfance, fait surnommer Colin. Si ce n'est au combat, le brave garçon justifiait de tous points son sobriquet d'opéra comique. Il chantait fort agréablement la to- mance sentimentale, et, même sans chanter la romancé, il roucoulait fort agréablement. Pour charmer leurs loisirs, ses camarades du vaisseau Aquilon jouaient de la flûte ou même de la trompette Colin préférait la guitare. Plus inflammable qu'une étoupille, il avait toujours quelque belle passion en lête. A bord, pour abréger les ennuis du quart, rien de mieux mais encore faut- il savoir pour qui l'on soupire. L'aspirant Colin n'était pas au dépourvu pendant le séjour Brest, ses modu lations s'adressaient M'1" Marguerite Bureaux, fille unique d'un commis de marine qui, ayant obtenu de l'avancement, fut tout coup envoyé Rochefort. Grand crève-cœur pour Colin taires et qu'elle n'a pas la moindre portée poli tique. On écrit de Plymouth, le i Novembre, au Daily Neict La frégate Irélice la Galatée, dont le capi taine est S. A. R. le duc d'Edimbourg, quittait hier Barnpool (Devonport) pour entrer dans le Plymouth Sound quand elle a fait çôté et a éprou vé des a varies assez considérables pour que sou voyage en soit un peu retardé. Le duc d'Edim bourg qui était bord débarqué et e'èt reparti pour Londres. Voici en quels termes le bulletin du Moniteur français parle du discours du roi de Prusse. Le roi Guillaume I' a présidé le 4 novembre l'ouverture du parlement prussien... Après avoir constaté les bons rapports de sou gouvernement avec les puissances étrangères, le rot a exprimé sa conviction que le développement du bien-être général poursuivait son cours régulier, dégagé des entraves et des obstacles que les ennemis de la paix seuls cherchent susciter par des-appréheasions sans fondement. Il y a 'eu hier conseil des ministres Saint- Cloud, sous la présidence de l'empereur. C'est bien décidément aujourd'hui vendredi que la reine Isabelle quitterait le château de Pau. Elle arrivera demain Paris, où elle occuperait, dit le 'Monde, les appartements préparés pour elle et sa suite au pavillon de Rohan. L'acceptation de la démission de Marfori est confirmée. Il est remplacé dans ses fonctions d'in tendant de la maison de la reine par un grand d'Espagne, M. le comte d'Espelata qui habitait depuis longtemps le département des Basses-Pyré nées. Pour justifier l'effrayant accaparement des richesses par les Révéreuds Pères Jésuites, un journal bruxellois, la Cloche, soutient qu'elles M"™ Bureaux habitait la même maison que M™" Conseil. Les deux familles se voyaient sans cesse. Toutes les fois que l'aspirant descendait terre, il a7ait le bonheur d'être accompagné au piano par la graci euse Marguerite. L'on chantait Partant pour la Syrie, le Noble éclat du diadème, et Quand on fut toujours vertueux, on aime voir lever t aurore Franchement, mademoiselle, disait Colin, quand il faut que je me lève quatre heures du matin pour le quart du jour, je ne trouve pas que la romance ait raison. C'est que vous n'êtes pas assez vertueux, répon dait Marguerite en souriant. Pourricz-vous doutet de ma constance Essayons de ce duo, c'est de la musique nouvelle qui m'arrive de Paris. Après les duos des derniers opéras en vogue, ve naient les jeux innocents, les charades en action, les soirées dansantes. Quelles délices mais voici qu'une Impitoyable mutation détruisait tous ces enchante ments, car M. Bureaux emmeuait avec lui sa femme et sa fille Marguerite. Et Colin, malgré son excellent caractère, n'en avait pas encore pris son parti, quand transport d'allé gresse la division VYillauincz, dont le vaisseau VAquilon faisait partie, appareilla et finit justement par entrer dans la rade de l'île d'Aix, qui, comme l'on sait, est quatre lieues du port de Rochefort. C'était foft bien, mais encore D'éta.t-ce point tout. servent civiliser les peuples idolâtres et bar bares. L'Opinion d'Anvers répond Est-ce pour civiliser les sauvages que les courageux enfants de Saint-Ignace ont acquis les grandes lignes de navigation transatlantiques qui relient la Franse aux Etats-Unis et San-Fran- cisco l'Australie? Est-ce pour mériter la «ré compense promise au ciel qu'ils ont en quelque sorte le monopole des opérations de baoque dans l'Amérique du nord, qu'ils possèdent une flotte marchande, des comptoirs dans toutes les mers, des intérêts dans tous les chemins de fer impor tants, dans tes mines, dans les grands établisse ment» industriels? Les missionnaires ne sont pas autre chose que d'intrépides commis-voyageurs dont les explorations ont un caractère plus mer cantile que religieux. A supposer même que les Jésuites veulent civiliser les peuples idolâtres, ce n'est pas une raison pour détrousser lés peuples civilisés. En vertu de l'art. 70 de la Constitution, les Chambres législatives se réuniront de plein droit .Mardi prochain, 10 du courant, deuxième Mardi de Novembre. Ou sait que le Roi ne fera pas en personne l'ouverture de la session législative ih68-/ 1869, c'est-à-dire que rien jusqu'à présent ne fa a pressentir qu'il y aurait une séance royale d'ou verture des Chambres. On nous écrit de Poperingbe, le 6 /No vembre Depuis longtemps Poperinghe est connue pbur une ville qui laisse énormément désirer sous le rapport de ta propreté des rues; aussi les étran gers qui débarquent chez nous ne manquent-Vis janyis de jeter des hauts cris, en découvrant, leur entrée dans notre cité, tes bourbiers dan9 lesquels ils se voieut condamnés patauger. On se résignerait encore peut-être, si cet état de choses ne se présentait qu'exceptionnellement et dans Une fois l'ancre, Colin eut la douleur de s'en aperce voir. Tandis que les vaisseaux français, réunis main tenant sous les ordres de l'amiral Zaccharie Allemand, stationnaient l'embouchure de la Charente, une forte escadre anglaise, commandée par l'amiral Gambier, vint en faire le blocus. Le plus strict service de guerre était de rigueur. Impossible de songer s'absenter du bord, si ce n'est pour affaires de l'escadre. Fort heureusement ces affaires étaient nombreuses. Des chaloupes et des canots communiquaient souvent avec Rochefort Colin pouvait donc se bercer de l'es poir d'y être mandé d'oflïce et, en-effet, dans les pre miers jours d'Avril, c'est ce qui lui arriva. Le capitaine de vaisseau Maingon, commandant l'Aquilon l'un des plus savants mathématiciens de la marine impériale obtint de l'amiral l'ordre d'ex pédier l'hôpital les malades de son équipage et d'envoyer chercher au port un nombre équivalent de marins. Colin fut chargé de commander la chaloupe. En recevant ses instructions, il tressaillit de joie, et pendant qu'on embarquait les malades, il fit la bâte sa plus belle toilette. Frac neuf, chapcou neuf, épau- Icttes numéro un (messieurs les aspirants portaient alors l'épaulelte), sabre d'ordonnance cravate flot tante, collet de chemise rabattu, escarpins boucles d'argent il était paré comme pour le bal. Marguerite Marguerite revoir Marguerite Durant la première heure du trajet, il ne cessa do penser ce qu'il dirait et ferait. L'imagination en feu,

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 1