6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, LE BOULET DU TONNERRE M' 2.895. *9 uili, 28® ANNÉE» fl9 Novembre f!68> PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Chronique politique. Rapport sur l'élection de 11. Tan Merris. LE P&OGRES VIRES ACQCIRIT ECNDO. ABONNEMENT PAR AN: Idem Tout ce qui concerne lej ?our l'arrond1 administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Pour le restant du pays7-00 »iirnal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83. INSERTIONS Annonces Idem Réclames Les lettres et paquets doivent être affranchis la ligne ordinaire idem. fr. 0,15 0,30 V?Etendard, démentait hier au soir, de la ma- nière la plus formelle, et, croyons-nous, avec raison, les journaux qui ont prétendu qu'il allait être soumis au conseil d'État un projet de loi sup primant le tirage au sort pour le recrutement de l'armée, d'après le principe que tout français en état de porter les armes et ne pouvant se prévaloir d'aucune exemption légale, doit être soumis au service militaire. Il est au moins étrange, dit l'Etendardqu'a près les discussions de la session dernière au Corps-Législatif, et le vote de la loi sur l'organi sation de l'armée, des écrivains sérieux aient pu se laisser tromper par des nouvelles dont le plus léger examen démontre l'invraisemblance cri ante. Nous avons eu grande raison de n'accueillir qu'avec réserve la nouvelle donnée par le Gaulois sous le titre: Dernière heure. Le Droit nous ap prend qu'une instruction vieut d'être requise, sous inculpation de fausse nouvelle de nature troubler la paix publique, contre le gérant du Gaulois raison de cette nouvelle. La Presse de Vienne, parlant du démenti donné par les journaux de Paris, la nouvelle d'une ré vision éventuelle du traité de Paris dit qu'il s'agit, proprement parler, non d'une révision de ce traité, mais d'une interprétation authentique des articles concernant les principautés danu biennes, interprétation qui peut avoir lieu au moyen d'un protocole supplémentaire. La vente des biens ecclésiastiques en Italie a produit durant l'année écoulée de Novembre 1867 Novembre 1868, une recette de 69 millions et demi de francs. Le Gaulois a eu la main malheureuse avec sa préleodue conspiration. A vouloir trop bien servir le gouvernement impérial, il l'a presque corn- promis et il se voit aujourd'hui, son tour, ex posé des poursuites pour fausse nouvelle pouvant troubler la paix publique, sans préjudice des dé mentis que lui donnent ce matin, t Etendard et la Correspondance Havas. ÉPISODE MARITIME par g. de la landelle. IL LA PREMIÈRE HEURE. Le ciel était sombre, la mer grosse le vent soufflait en tempête.de la direction dans laquelle était mouillée l'escadre anglaise Les vaisseaux réunis sur la rade de l'île d'Aix tanguaient lourdement sur leurs amarres. De sinistres gémissements préludaient la grande nuit d'alarmes. Fouettés par la tourmente, le bois, le fer et la corde criaient. Dans les agrès, des sifflements lugubres fond de cale, des craquements plaintifs échelles, panneaux, câbles, espars, cAnons, ferrailles, tout tremblait en hurlant, tout, si ce n'est les hommes. Calmes et silencieux, ils attendaient le signal du branle-bas de combat. Sur les rives de l'île d'Aix et de l'île d'OIeron, sur la roche Boyard, sur la pointe des Pâlies, l'embou chure de la Charente et aux flancs des navires étroite— Ypbes, le 18 Novembre. Nous avons attendu la décision de la Chambre avec calme et confiance et nous n'élèverions pas encore la voix si nous n'éprouvions le besoin de protester contre le truc employé par la majorité de la commis sion pour donner le change sur la validité de l'élection de M. Van Merris. Et, en effet, la Commission s'esl mise l'aise; d'abord elle a validé tous les bulletins annulés par les bureaux électoraux d'Ypres, et en second lieu elle a maintenu la validité de tous ceux qui oui été validés par les mêmes bureaux. Pour bien apprécier ces décisions, il fau drait avoir les bulletins sous les yeux, voir leur écriture, leur orthographe et leur con- texlure. S'il était impossible de soumettre tout cela ses lecteurs, la majorité aurait dû d'uoe manjère exacte, publierletextedesbulle- lins annulés; alors le publicaurait pu apprécier avec connaissance de cause mais c'est ce qu'elle n'a pas fait, elle s'est appliquée amonceler des chiffres que le lecteur doit avaler per verba rnagislriet s'est borné publier les billets contestés, mais validés, en ayant soin de les revoir et de les corriger, de manière que dans quelques-uns on ne peut plus discerner ce qui a pu donner lieu contestation. Ainsi ici DeFlorésocneeslchangé en De Florisonelà Alplanse modifié en Alphonseailleurs Van Rynghe en Van Re~ nynghe. Naturellement avec toutes ces modi fications. le public doit se demander pourquoi ces bulletins ont été contestés et pourquoi ils seraient annulés. Et le reste du rapport n'est ni plus clair, ni plus véridique il semblerait que l'on ait voulu faire accroire que tous les bulletins annulés ne portaient que la désignation de ment serrés, les flots noirs se brisaient. Leur écume jaillissant en poudrin y traçait des sillons bleuâtres, lueurs phosphorescentes qui ne devaient point tarder pâlir devant les flammes rouges des brûlots. L'cslacade, rempart flottant qui s'étendait au vent de l'escadre, entre l'île d'Aix et les enrochements de la passe, se détachait, blanche d'argent, sur la masse sombre des vagues, sous les nuages en deuil. Là, dé ferlaient grand bruit les lames de la haute mer, moins redoutables que les engins de l'ennemi. Elle ré sistait aux fureurs de l'Océan résisterait-elle celles de lord Coclirane et du colonel Congrève? Simple capitaine de vaisseau et l'un des moins an ciens de la flotte britannique, lord Cochrane avait été spécialement chargé par l'amirauté d'incendier notre armée navale. On raconte qu'en recevant cette mission, il se récusa tout d'abord, car il ne pouvait, lui, le plus jeune des oflicicrs de son grade, accepter le premier rôle au dé triment de ses collègues. Mais, après une nuit de réflexions, craignant que son refus ne fût imputé fai blesse, il se représenta devant les membres de l'ami rauté. bourgmestre seul, tandisquequatred'entre eux portaient notamment Bourgmestre d'Ypres Bourgmestre YpresBourgmestre de la ville dYpresBurgmeester Yperen. Comme on le voit, ce sont des variantes habilement aménagées et de nature faire connaître celui qui a déposé le billet. Un bulletin portant M. Bekebourgmestre Ypresn'indique-t-il pas clairement le do micile Or, le projet du gouvernement pro posait de laisser ioscrire sur les bulletins les noms des candidats ainsi que leurs prénoms, professions et domicile, mais, conformément aux conclusions de la section centrale], la Chambre a retranché domiciledo sorte qu'il ne peut y avoir aucun doute que les bulletins portant le domicile ne soient nuls. Nous pourrions réfuter toutes les autres parties du rapport avec la même facilité, mais nos lecteurs jugeront du reste par ce qui précède, et la Chambre, nous en sommes convaincu, ne se laissera pas aveugler par l'honorable M. Van Wambeke, qui, on se rappelle, est très-brouillé avec la loi sur les fraudes électorales dont il risquait fort de goûter les douceurs s'il o'avait trouvé moyen d'invoquer la prescription. Le système adopté par la majorité est logique elle n'a jamais voulu de la loi sur les fraudes électorales il est donc rationnel qu'elle cherche en éluder l'application. Que deviendrait son parti s'il ne pouvait plus avoir recours aux billets marqués? pour limorer les consciences, froisser les intérêts et assouvir ses vengeances. Il n'est pas possible que la majorité de la Chambre donne dans un guêpier aussi grossier et voilà pourquoi nous ne doutons pas de sa décision. La Patrie et le Journal d Ypres consacrent plusieurs colonnes aux insinuations contre Mylords, dit-il, j'ai changé d'avis, parce qu'on pourrait supposer que j'ai peur. Je brave donc le mé contentement de tous les capitaines, et me tiens prêt vous obéir. Nous vous avons choisi, répondit le premier lord, comme le plus expérimenté en fait de brûlots. Agissez sur-le-cbamp. Tout ce que vous demanderez, vous est accordé d'avance. Alors, avec une activité prodigieuse, Cochrane se mit l'œuvre. Or, tandis qu'en Angleterre on se disposait l'at taque incendiaire, l'amiral Gambicr concevait le même projet, et lorsque arriva la lettre par laquelle il pro posait d'armer des brûlots, déjà ces brûlots étaient en route pour la rade des Basques. Les Français n'en comptèrent pas moins de quarante-six de toutes formes, gros transports ou petits navires, qui rejoi gnirent successivement les forces militaires britan niques, composées de douze vaisseaux de ligne, sept frégates, sept corvettes et quatre légers bâtiments un seul mât. Vers la fin du mois de Mars, soixante-seize voiles se trouvaient ainsi sous les ordres de l'amiral Gambicr

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 1