BANQUET DE LA GARDE CIVIQUE.
les personnes les plus honorables de Pas-
scbendaele ces diatribes nous font l'effet
d'un dérivatif; ce que l'on cherche, c'est
d'une part d'intimider et de l'autre de dé»
tourner l'attention publique de certain larcin,
qui a été commis dans cette commune. Nous
ne voulons pas, pour le moment, prendre
part au débat, mais nous affirmons que des
verres ont été pris, et nous engageons nos
adversaires ne pas faire tant de tintamare
s'ils ne veulent pas voir leurs amis s'asseoir
sur la correctionnelle.
Dimanche dernier, l'occasion de la fête
patronale de S. M. le Roi Léopold II, des
officiers, sous-officiers et gardes du bataillon
et de la demi-batterie se sont réunis vers cinq
heures du soir, l'hôtel de la Vieille Tète
d'argent, où était dressée une table de qua
rante cinq couverts.
Grâce aux soins intelligents et aux con
naissances variées de MM. l'ode vin, la salle du
banquet avait été, pour la circonstance, ad
mirablement décorée et illuminée et le menu
ne laissait absolument rien désirer.
M. le chevalier Hynderick, qui présidait
celte charmante fêle de famille, a porté le toast
au Roi. Les paroles éloquentes et patriotiques
dont il s'est servi, ont fait vibrer tous les
cœurs. Des applaudissements prolongés ont
prouvé une fois de plus combien les Belges,
fiers de leur indépendance et de leurs libertés,
chérissent et vénèrent le Roi.
Le toast au chef de la garde a été porté
par M le capitaine Cardinael. Après avoir fait
ressortir les droits que M. le chevalier Hyn
derick a acquis la reconnaissance publique,
M. le capitaine Cardinael a fait des vœux de
voir encore longtemps la tête de la Garde
civique le chef éminent qui, par son énergie
et son noble dévouement, a porté si haut la
réputation d'ordre, d'instruction et de disci
pline du bataillon. Cette improvisation a été
accueillie par des bravos et des vivats enthou
siastes, qui n'ont cessé qu'au moment où le
chef de la garde s'est de nouveau levé pour
remercier les convives de leurs témoignages
de sympathie et pour proposer de boire la
santé du major honoraire qui, disait-il, a
laissé de si bons souvenirs parmi les gardes,
tant pour les brillantes qualités qu'il a dé
ployées dans l'organisation de notre milice
citoyenne que pour les relations amicales
qu'il n'a cessé d'avoir avec ses frères d'armes.
M. Vanden Bogaerde, visiblement ému, a ré
pondu immédiatement par quelques paroles
parties du cœur et qui ont fait la plus vive
impression sur l'assemblée toute heureuse
d'acclamer son ancien chef.
qui accueillit avec le plus vif empressement le capitaine
Cochrane, déjà renommé, mais que sa passion pour les
grandes aventures devait par la suite rendre de plus
en plus célèbre. Comme ces guerroyeurs du moyen-
âge qui offraient leurs services n'importe quelle
puissance belligérante, Cochrane servit tour tour,
avec des fortunes très-diverses, le Brésil, la Grèce et
le Chili. Mais la page funèbre du 11 Avril 1809 reste
jamais une des plus mémorables de sa romanesque
biographie.
La tempête et la marée favorisent ses desseins. Du
mouillage de l'île d'Aix, on voit des feux aux mâts des
ennemis qui échangent entre eux des signaux.
L'Amiral Allemand a ordonné de redoubler de vigi
lance. Il envoie prévenir le général Brouard, comman
dant de l'île d'Aix, que l'ennemi va tenter un coup do
main. Sur nos onze vaisseaux et nos quatre frégates,
les mèches sont allumées l'on s'y prépare tous évé
nements. Les jeunes marins attendent avec insouciance,
tout en exécutant de leur mieux les ordres de leurs
officiers. Les vieux froncent les sourcils et grognent
sans que leur zèle en soit moindre. Ils blâment tout
bas l'amiral qui a mis ses vaisseaux hors d'état d'appa
reiller. Tous les mâts supérieurs sont dépassés l'es-
M. Iiveins, procureur du Roi, dont les
dons nombreux attestent l'importance qu'il
attache tout particulièrement aux exercices
du tir, a ensuite prononcé avec fermeté et
conviction une chaleureuse invocation la
conservation de notre nationalité. Il a ter
miné en buvant la santé de la Gardecivique.
Ce toast ainsi que ceux portés par M. l'échevin
de Stuers et MM. les lieutenants Debrauwer
et Dussillon, ont été couverts d'applaudisse
ments. Jamais fête n'a mieux réussi. Aussi les
félicitations n'ont pas manqué ses orga
nisateurs.
Nous apprenons que l'adjudication de la
route pavée directe de Messiues Warnêton
par le chemin de la Steenbrugge, aura lieu le
19 Décembre prochain.
L'adjudication des barrières communales
aura lieu le Samedi, 12 Décembre les bar
rières ne sont plus maintenues que sur huit
routes c'est cinq de moins que l'année der
nière.
On assure que S. A. R. la comtesse de
Flandre est dans un état intéressant.
On lit dans le Journal de Gand
Depuis quelque temps la place d'instituteur
communal était vacante dans une commune
située non loin d'Eecloo. M. le bourgmestre
de la localité en donna connaissance au public
par des insertions dans plusieurs journaux.
Différents candidats se présentent, un seul
était diplômé, il avait donc seul les qualités
requises par la loi. Le diplômé était recom
mandé par une personne qui professe des
opinions politiques autres que celles de M. le
curé de l'endroit ce qui était déjà un grief
aux yeux de celui-ci, car il avait son homme
lui, l'allumeur de cierges employé l'é
glise, qu'il jugeait sans doute très-propre
la culture des générations prédites par M.
De Decker. Le curé ne crut pouvoir mieux
faire pour son protégé que de caractériser
sa manière, dans ses sermons du dimanche,
le candidat diplômé. Non content de cela il se
rendit chez tous les conseillers communaux,
pour les influencer, les uns par la prière, les
autres par la menace, et les empêcher de
prendre cet impierecommandé par un libé-
râtrepour instituteur communal.
Ne croyez pas pouvoir me tromper ni
vous retrancher derrière le scrutin secret,
leur disait le curé, car le jour du vote je
serai présent la séance. En effet, il y
vint, mais M. le bourgmestre lui fit observer
que la séance était secrète et partant, le pria
de quitter la salle, quoi M le curé répondit
cadre est condamnée combattre sur place. Éviter
l'ancre des brûlots sera très-difficile. II faudrait que
chaque navire eût sa pleine liberté de mouvement.
De tous les hommes expérimentés, seul peut-être
Guillaume Conseil ne murmura pas. Officier subor
donné avant tout, il voyait coup sûr les fautes de ses
chefs il ne se permettait pas de les en blâmer.
Le point essentiel étant la garde de l'estacade, de
nombreuses chaloupes y furent envoyées. L'aspirant
Colin sortit de la fosse-aux-lions pour recevoir les in-
sructions de l'officier de quart qui, ce soir-là, était son
propre père.
Monsieur, lui dit le sévère lieutenant de vaisseau,
vous allez monter le grand canot. Rappelez-vous qu'a
défaut d'ordres donnés sur les lieux par l'officier supé
rieur commandant la flottille, il s'agit de détruire
coups de canon les machines incendiaires dirigées
contre nous. Point de précipitation, ne tirez qu'à coup
sûr. Si par malheur l'estacade venait être rompue,
du calme gardez-vous bien de revenir. Loin de là,
marchez hardiment l'encontre des brûlots, prenez-en
quelqu'un la remorque, entraînez-le sous le vent, où
vous l'abandonnerez pour recommencer la même man
œuvre. Couler ou détourner les brûlots, voilà en deux
Je connais mieux la Ipi que vous, qui n'êtes
qu'un imbécile (ilomntekop). Devant cette
insulte, le bourgmesle consetva tout son
sangfroicl et pria simplement le secrétaire de
donner lecture de l'ar|icle de la loi commu
nale relatif aux séances secrètes. Après celte
lecture il ordonna au girde-champêtre d'agir
selon son devoir, de fiire évacuer la salle et
de fermer la porte. Avpit de se retirer, M.
le curé adressa de nouvelles injures au bourg
mestre qui était dans l'exercice de ses fonc
tions, injures qu'il me répugne de répéter ici,
et finit par lui dire qu'il ne soutenait le can
didat diplômé, que palrce qu'il s'était laissé
corrompre pour de l'argent.
Après quoi, le saint homme, satisfait de
lui-même, proposa au garde-champêtre, qui
venait de l'expulser de la salle, de jouer une
partie de billard, et se consola de la décon
venue de son protégé par une parlie de
carambole. C'est une protestation tout comme
une autre. On ne dit pas qui a été fait au
même.
On lit dans la correspondance bruxelloise
de la Meuse:
Le projet de loi sur la milice, si impa
tiemment attendu sera très-certainement
discuté, et, depuis quelque temps, des con
férences très-actives ont lieu ce sujet entre
M. Pirmez, ministre de l'intérieur, M. le gé
néral Renard, ministre de la guerre, et M.
Muller, rapporteur de la section centrale.
La Chambre des représentants a commencé au
jourd'hui la discussion de l'élection de M. Van Mcrris,
représentant de l'arrondissement d'Ypres. M. de
Macrc, qui a pris le premier la parole, pense qu'il
faut appliquer rigoureusement la loi du 19 Mai t8ti7,
et déclarer nuls les suffrages portant d'autres indica
tions que celles qui sont autorisées par les articles
6 et 7 de cette loi. Dans cet ordre d'idées, M. Van
Merris aurait obtenu t ,0t3 suffrages valables, et son
concurrent, M. Van Rcninghe, n'en aurait eu que 994.
M. A. Vanden Peereboom ne part pas de principes
aussi absolus mais examinant un un les bulletins
contestés, il trouve que le bureau électoral a admis
des billets évidemment marqués et qu'il en a rejeté
d'autres qui contenaient des suffrages valables. L'ho
norable membre s'est placé dans différentes hypothèses
et il a montré qu'en appliquant les mêmes règles tous
les bulletins contestés, M. Van Merris avait dans tous
les cas plus de voix que M. Van Rcnynghe,
Telle n'est pas, on le sait, l'opinion de la commis
sion de vérification des pouvoirs; pour elle, presque
tous, sinon tous les bulletins déposés dans l'urne par
les 2,023 électeurs qui ont pris part l'élection
d'Ypres, sont valables, ce qui serait on ne peut plus
flatteur pour les électeurs de l'arrondissement d'Ypres,
car, ainsi que l'a fait remarquer M. A. Vanden Peere
boom, il en résulterait que malgré l'extrême ardeur
mots votre devoir. Est-ce compris
Oui, capitaine répondit Colin avec résolution.
L'on était dans l'obscurité le plus grand mouve
ment régnait sur le pont personne n'observait le
lieutenant de vaisseau, qui dit alors demi-voix
Ce soir, mon enfant, je te permets de répondre
oui, mon père
Oui, mon père, et merci murmura l'aspirant.
Si tu reviens de là, les arrêts sont levés.
Et ma consigne aussi, capitaine
Oui, mou brave Colin, dit l'officier en tendant la
main son fils qui la prit et l'embrassa.
Assez on pourrait nous voir Que Dieu le
garde ajouta l'officier d'une voix étouffée.
Puis, d'un ton militaire
Partez, monsieur, dit-il.
Colin ravi se précipita dans le grand canot.
J'étais bien sûr que mon père m'aimait pcnsait-il.
Et plus de fosse-aux-lions plus de consigne bord
Vive Marguerite bas les Anglais
Lourdement chargé par sa grosse pièce d'artillerie,
le grand canot couvert par les lames se dirigeait vers
l'estacade.
(La suite au prochain n°). G. De La Landelle.