Nouvelles diverses.
en elle-même, si elle ne puisait dans une forte
Constitution le remède ce mal rongeur. Ces
abus avaient déjà élé stigmatisés par les journaux
honnêtes des deux partis.
Un honnête conseiller communal de Bruxelles,
M. Tielemans, premier président de la Cour
d'appel, homme droit, honnête et libéral, a appelé
dernièrement l'attention du collège échevioal de
la capitale sur cet état de choses.
Nous trou vonsdans divers journaux un résumé
de la séance dans laquelle M Tielemans a inter
pellé M. le Bourgmestre sur ce point. Voici ce
compte-rendu
Le conseil communal de Bruxelles s'est réuni bier
2 heures, en séance publique, sous la présidence de
M. Anspacb, bouagmestre.
M. Tielemans a appelé l'attention du collège sur les
abus honteux du colportage d'imprimés et d'affiches
dans les rues de la capitale.
L'honorable membre a flétri, en termes empreints
d'une légitime indignation, l'affligeant spectacle qui
est offert aujourd'hui au publie. On voit des jeunes
garçons âgés de dix ans peine transformés en col
porteurs de ees écrits scandaleux qui blessent la
pudeur des femmes et qui excitent la curiosité des
enfants et des adolescents.
J'ai vu de mes propres yeux, a dit M. Tielemans,
des élèves de nos écoles, des élèves de l'athenée ache
ter de ces saletés que l'on promène dans les rues de
Bruxelles. Il y aurait lieu, me semble-t-il, de ren
voyer cette affaire la section du contentieux pour
examiner jusqu'à quel point il faut tolérer de pareilles
choses.
M. le bourgmestre a déclaré que tout le premier il
avait déploré ces abus, mais que l'administration ne
pouvait se faire juge de la valeur morale de telle ou
telle affiche ou de telle ou telle brochure, en inter
disant l'affichage, le colportage, la vente des écrits
scandaleux signalés par l'honorable M. Tielemans. Mais
M. le bourgmestre a déclaré s'être trouvé désarmé, ne
pouvant imposer cette interdiction.
Il y a côté de nous, a ajouté M. Anspacb, des
hommes qui ont mission de réprimer ces atteintes
la morale publique, il y a des magistrats, il y a le
parquet. Je le répète, si nous avions pu agir en celte
occurrence, nous n'eussions pas attendu une miuute.
M. Tielemans a fait remarquer qu'un article per
mettant l'administration communale de réprimer
elle-même certains abus du colportage a disparu dans
le nouveau Code pénal.
La section du contentieux a été chargée d'examiner
l'affaire.
Comme noua l'avoua dit dans notre dernier
numéro, nos adversaires n'avaient rien négligé
pour donner le change sur la validité de l'élection
de M. Van Merris.
Après avoir conquis la majorité dans la com
mission par un subterfuge inoui dans les fastes
parlementaires, ils ont rédigé un rapport de pure
fantaisie, en publiant la suite les bulletins revus
et corrigés, de manière que le public ne put plut
en apprécier la contexture, ni la valeur. Nous ne
pouvons énumérer ici tous les bulletins qui ont
donné lieu contestation, mais afin de prouver
combien ils ont été tronqués la suite du rapport
de la romraission, nous en citerons un qui a élé
validé par la troisième commission et qui était
conçu comme suit
M. Vanden Peereboom, Alplanse,
M. Beke, Bourgmestre Ypres.
M. Van RyngheChai le.
Et bien, l'on rechercherait vainement ce bul
letin dans la nomenclature qui en a été publiée
dans le Moniteur on y a fait tout bonnement les
corrections voulues pour que le lecteur ne put
plus y voir un bulletin marqué.
Ce truc n'a servi rien mais nous tenons le
signaler pour que l'on n'apprécie point les bulle
tins annulés d'après la manière dont ils ont été
reproduits la suite du rapport de la commission.
Un grand grief que le Journal d'Ypree fait
valoir contre les feuilles libérales, c'est qu'elles ne
maudissent pas la révolution espagnole et n'exal
tent pas aux nues la vertu d'Isabelle, la moralité
de Marfori, la sainteté de sœur Patrocinio et la
science gouvernementale du père Claret.
C'est par de pareils éléments que l'Espagne
était gouvernée depuis de longues années, et on
comprend des lors le regret de les voir disparaître
de la part d'hommes,dont le rèveesl la réalisation
des principes du Sy llabus. Mais quant nous, nous
applaudirons toujours au triomphe des idée9
modernes, et le jour où la nation espagnole in
scrira daus sa Constitution Libertéde conscience
liberté de la presse, abolition de la main morte
nous ne dirons pas, avec le Journal d'Ypreeque
le bon sens de cette nation doit être singulièrement
oblitéré pour qu'on ne craigne pas de le révolter
par d'aussi audacieuses balivernes. D'après nous,
avant dix ans, tous les peuples de l'Europe jouiront
de ces bienfaits et cela malgré leSyllabus et tous
les Journaux d'Ypree du mouds.
La Société des Chœurs se propose de fêter digne
ment Sainte Cécile, sa patronne cette occasion,
elle chantera le Dimanche, 22 c', 5 heures du
soir, en l'église de S'-Pierre, un salut solennel
dont nous publions ci-dessous les détails, et après
la cérémonie, aura lieu l'hôtel de la Tête d'oç,
une de ces réunions fraternelles où le plaisir de la
table venant se joindre au bonheur que Les amis
éprouvent ée trouver ensemble, on passe des
heures si douces et si agréables.
i* 0 Salutaris hostia, (L. Baralto.)
a" Adoro te, solo et chœur d'après
(Barthe et Limnander.)
3* Aoe Maria, (Riga.)
4* Laudate Dorninum, (Andréas Balken.)
5" Tantum ergo, solo et chœur, (L. Baralto.)
On a vu hier comment tous les membres de la
droite parlementaire (sauf M. Dumortier), et tous
les membres de la majorité de la commission de
vérification des pouvoirs, y compris le rapporteur
M. Van Wambeke,qui avait déclaré, en leur nom,
que l'élection de M. Van Renyoghe lui apparaissait
claire comme la lumière du jour, ont volé en
faveur d'un ballottage entre leur candidat et M.
Van Merris. La proposition faite dans ce sens par
MM. Vao Overloop et Delaet, avait élé présentée
la veille par M. Lelièvre, et voici dans quels termes
elle était apprééiée par le Bien public
a M. Lelièvre nous offre le spectacle la fois cu
rieux et triste d'un esprit droit, tiraillé en sens
contraire, d'un côté par l'évidence des faits, de
l'autre, par les considérations de parti. Pour se
tirer d'embarras, le représentant de Namur ima
gine d'attribuer MM. Van Renyoghe et Van
Merris un égal nombre de voix et de soumettre les
deux candidats un scrutin de ballottage. Cet ex
pédient ne nous donne-t-il pas une idée d'un juge
qui, devant prononcer dans uoe cause délicate,
jouerait aux dés l'issue du procès...
La droite, y compris MM. de Theux, président,
et Van VVambeke, rapporteur de la commission, a
trouvé cet expédient magnifique et s'y est rallié
tout entière, l'exception de M. Dumortier, qui a
voulu donner ses amis nne leçon de logique.
L'élection de M. Van Renyoghe, a-t-il dit, est
pour moi aussi claire que le jour. Je ne puis donc
le renvoyer devant ses électeurs. M. Van
Wambeke, qui, la veille, cette clarté crevait les
yeux, s'est trouvé soudain précipité dans les ténè
bres, et a donné son vote la proposition de M.
Lelièvre. Il est vrai qu'aussitôt après il s'est ravisé.
Il venait de reconnaître qu'il y avait un doutedans
son esprit. Mais au bout de quelques instants le
bandeau qui lui couvrait les yeux est tombé;
l'élection de M. Van Renynghe lui est apparue de
nouveau aussi claire que la lumière du jour. C'est
alors MM. Coremans, Delaet, Gerrils et Jacobs
qu'est échu l'honneur de donner une seconde
leçon de logique leurs amis. Ils se sont exprimés
en ces terme»
m. coremans. Ayant voté le renvoi des deux
candidats devant le corps électoral, j'ai cru devoir
m'abstenir de me prononcer pour l'admission de
l'un d'eux.
m. delaet. Tout l'heure, j'ai eu l'honneur
de dire que le débat devant la Chambre n'avait pas
jeté sur la question assez de lumières puur me
permettre d'a9seoir un jugement loyal et certain
j'ai donc fait, avec l'honorable M. Van Overloop,
une proposition que la Chambre n'a pat admise.
Après le rejet de cette proposition, je ne pouvais
plus émettre, pour moo compte, qu'un vote de
parti, et comme je n'aime pas émettre des votes
de parti, j'ai dû m'abstenir.
m. gerrits. Je oie suis abstenu pour les mêmes
motifs que M. Coremans.
m. jacobs. Si pour moi il est certain que M.
Van Merris n'est pas élu, il n'est pas certain que
M. Van Renynghe le soit c'est ce qui m'a décidé
voter la proposition d'ordonner un ballotage.
Ainsi, d'après le Bien public I? proposition de
M. Lelièvre est un misérable expédient. La droite
la reprend pour son compte et la vote. M. Van
Overloop, qui l'a présentée, se rallie ensuite aux
conclusions de M. Van Wambeke, qu'il repoussait
formellement tout l'heure. M. Delaet carac
térise celte volte-face et refuse de s'associer un
«vote de parti.» Quelle brillante campugne
nos adversaires ont faite pour leur début
(Écho du Parlement
TILLE tt'YPRES. conseil communal.
Séance publique, Lundi, a3 Novembre 1868,
neuf heures et demie du matin,
ordre du jour:
1* Communication de pièces.
2» Rapport de la 2* commission sur le compte
1866 du Bureau de bienfaisance et sur le budget 1868.
3* Idem sur la comptabilité du Conseil de fa
brique de l'église S'-Jacqucs, de la Bibliothèque pu
blique et populaire et sur les budgets de l'Académie
des beaux-arts et de l'École professionnelle.
4° Approbation éventuelle de la vente d'arbres
tenue le 11 Novembre 1868, sur les propriétés com
munales.
Le dernier bulletin de la société protectrice des
animaux contient le compte-rendu de la conférence
faite l'association philotechnique et aux écoles réu
nies de Boulogne et de Billancourt, par M. de Beaupré,
sur les animaux protecteurs de l'agriculture.
Après avoir établi que tout ce qui existe sur la terre
doit avoir sa raison d'être, et que l'homme seul, s'agi-
tant sans cesse dans son ignorance, intervertit l'ordre
dans la nature, en rompt l'équilibre et en trouble les
compensations, le conférencier passe en revue les
diverses familles d'animaux qui sont nuisibles l'agri
culture, puis celles qui protègent nos récoltes et qui
par conséquent ont droit une protection qui par
malheur leur est trop souvent refusée.
Parmi les animaux nuisibles, l'un des plus redoutables
esl le hanneton, qui, l'état de larve, ravage le sous-
sol, dévore les racines, et, l'état parfait, mange les
feuilles et les bourgeons. Au printemps dernier, on en
a ramassé, dans le bois de Vincenncs seulement, du
25 avril au 29 mai, quatre cents heotolitres, contenant
ensemble douze millions de hannetons M. Millet,
inspecteur des forêts, a estimé que, dans le seul dépar
tement de la Seine Inférieure, les ravages causée par
les hannetons en 1867, s'élèvent 25 millions.
Parmi les animaux protecteurs de l'agriculture, on
remarque, outre les oiseaux, la chauve souris (l'hiron
delle nocturne), le hérisson, la taupe, la couleuvre
(qui ne vil que d'insectes et de souris), le lézard, le
grillon, le coccinelle (bétc bon Dieu), la fourmi, puis
deux pauvres diables qui sont l'objet d'une répulsion
générale, le hibou et le crapaud.
Ce dernier surtout est le plus laid, le plus repoussant
des êtres, ses pustules renferment une matière vis
queuse et fétide mais c'est justement cette liqueur
qui éloignant de lui tous les rapaces et les carnassiers,
lui permet d'exterminer les myriades d'animalcules
dont il fait sa pâture. C'est l'auxiliaire du vigneron et
du maraîcher il s'acharne après les cloporte*, les li
maçons aussi l'agriculteur intelligent, au lieu de la
guerre outrance qu'on lui faisait autrefoisle
couvrc-t-il de sa protection et l'introduit-il dans ses
cultures, l'exemple des horticulteurs anglais.
C'est cause des services qu'ils rendent qu'aujour
d'hui les crapauds se vendent 2 fr. 50 c. la douzaine
au marché de Paris et 7 fr. 50 c. au marché de Lon
dres.
La Fontaine avait bien raison de dire
Garde-toi, tant que tu vivras,
De juger les gens sur la mine.
Les journaux anglais parlent beaucoup, ces
jonrs-ci des alliances et des richesses de la famille
de Sutherland propos des funérailles de la du
chesse douairière de ce nom, grande-maîtresse de
la maison de la Reine et célèbre la fois par sa
beauté et son esprit excentrique.
Son fils, le duc de Sutherland actuel, est très-
populaire Londres par l'originalité de ses goûts
et la générosité de ses dont. Ainsi, il donnait au
quartier le plus pauvre de Londres cent six hec
tares de terrain, qu'il faisait aménager en jardin
splendide, avec lacs, arbres rares et monuments
c'est le parc de Victoria, destiné spécialement aux