MM. DiegerickAlphonse FerrandJulien Decae, Camillegradués en lettres. MM. SmaggheAuguste et Rofpaen,Étnile, admis respectivement 3* et 4a au génie civil. M. Vandelanoitteadmis 9* l'École de médecine vétérinaire de l'État. Enfin, M. Cappoenadmis l'École mili taire, section des armes spéciales. Neuf élèves se sont donc présentés aux examens et tous ont réussi. Ces résultats font le plus grand honneur au Collège communal, et justifient de plus en plus la grande confiance que lui accordent les pères de famille. Nous devons des félicitations sincères l'autorité communale d'abord, pour les sacri fices qu'elle s'impose dans l'intérêt de l'in struction publique ensuite au directeur ainsi qu'aux professeurs de notre bel établis sement d'enseignement moyen pour le zèle et l'intelligence qu'ils déploient dans l'accom plissement de leurs devoirs. Bruxelles, le 24 Novembre 1868. Monsieur, Conformément mes engagementsje vous «nvoie aujourd'hui ma première correspon dance. Je sollicite en débutant votre indulgence •t celle de vos lecteurs; je l'ai dit, je n'ai pas l'habitude de faire des correspondances pour les journaux et j'aurai peut-être quelque peine me procurer des nouvelles fraîches; mais on apprend eu faisant et comme j'ai quelques relations avec des journalistes, j'aime croire que par eux, je saurai vite ce qui se passe. En tout cas ma correspondance ne sera pas régulière, périodique,mais intermittente; j'écrirai quand j'aurai des nouvelles, le correspondant même émérite ne peut, comme le correspondant novice, donner que les nouvelles qu'il a moins qu'il n'en invente. Je crois du reste que a les correspondants madié» a ont l'esprit inventif, un d'eux qui est de mes amis et qui, si je ne me trom pe, envoie ses correspondances un journal hebdomadaire de votre ville et bien d'autres encore, me racontait hier uu mol a inventé la tribune des journa listes de la Chambre et que l'on a prêté un de vos représentants pour faire rire de loi. Du reste, votre député aurait bien pu commettre ce mot, non la Chambre, mais ailleurs vos lec teurs qui le connaissent bien et qui habitent les lieux s qui l'ont vu naître, n'ignorent pas que voire représentant plaisante volontiers. On ne prête qu'aux riches. A Bruxelles on parle moins aujourd'hui que passé quelque temps de la saolé du Duc de Bra- /auaux du combat éclairaient les canons de trente-six, autour desquels les servants gardaient le silence. Les bailles étaient pleines d'eau, toutes les pompes étaient prêtes les précautions contre l'incendie avaient été l'objet d'une sollicitude extrême les cabestans garais pouvaient fonctionner au premier commandement. Avoir un fils au poste le plus dangereux I ne rien voir, ne rien savoir Quand auraient lieu les explo sions, ne pouvoir se rendre compte de rien Attendre dans l'inaction, et surtout ne laisser percer aucune inquiétude, car le premier devoir d'un chef est de donner l'exemple du sang-froid Les chaloupes et les canots des avant-postes, chargés d'artillerie comme ils l'étaient, couraient déjà de grands risques par le fait seul de la grosse mer. L'embarcation montée par Colin était faible d'échantillon et devait fatiguer horrible ment. Qu'au milieu de l'obscurité elle fût heurtée par quelque grosse chaloupe ou que le ressac des lames la jetât contre l'estacade, elle était exposée couler pic. Et cependant les Anglais allaient certainement atta quer. Ne rien voir ne rien savoir Guillaume Conseil, impatient d'agir, ne pouvait que méditer ainsi. Mais de la dunette, tout ce qui lui échappait se voyait parfaitement. Le commandant Maingon, son officier de manœuvre et le chef de timoanerie, bra- bant l'étranger au contraire, on s'en occupe plus; du reste les nouvelles sont meilleures en général. Cependant des améliorations réelles succèdent de petites rechutes; en résumé, on n'ose pas dire qn'on espère, mais on d'est pas sans espoir. Les journaux ont annoncé l'état intéressant de S. A. R. la Comtesse de Flandre; on assure que bientôt le pays apprendra une autre nouvelle qui serait aussi accueillie avec joie Les Belges ver ront toujours avec bonheur se développer l'arbre dynastique planté en 1851 et que les sympathies populaires ont protégé contre les orages venant du nord ou du midi. L'ouverture de la session législative s'est faite avec un calme inusité; la vérification des pouvoirs n'a passionné personne, ni droite ni gauche et tout permet de croire que cette année la représen tation nationale restera dans le ton de celte ouverture. Depuis que des directeurs et des rédacteurs de grands journaux s'occupent de travaux persou- nels la polémique irritante chôme. Quelques exploiteurs de petites feuilles ra massent, il est vrai, comme les crocheteura ramassent des ordures au coin des bornes, toutes les sales choses déposées dans les bas fonds de la politique canaille. A chacun ses goûta, mais ces caricatures, ces libelles, ces écrits diffamatoires loind'exercer une influence sur l'opinion publique, provoquent un dégoût général et écœurant. Cetteopinion du reste est cal me en cemomentet pleine de confiance dans le Roi et dans son gouver nement pas de meetings ni Bruxelles, ni dans les grandes villes; dans le pays de Charleroy, l'Internationale, sœur de feu la Alarianne, cherche il est vrai, agiter les ouvriers mais cette ma chine révolutionnaire de provenance exotique recevra difficilement l'instruction et le bon sens de nos travailleurs ardents, des lettres de natura lisation en Belgique. k Sauf dans les provinces flamandes où, dit-on, les cléricaux et le clergé tortureal le petit électeur libéral, le calme renaît donc partout daus les esprits. Serions-nous la veille de voir se réaliser le rêve de tous les cœurs honnêtes, l'appaisement des partis? Et pourquoi pas? Les cléricaux battus ne peuvent espérer de resaisir le pouvoir, ils sont dans les assemblées législatives faibles en nombre et en talents. Il n'y aura pas d'élections générales avant 1870, dans deux ans Les libéraux semblent disposés se montrer généreux et ne pas prononcer le vœ vietis. L'agi tation politique serait donc sans but d'ailleurs la plupart des grandes questions politico-cléricales sont résolues. quaient au large leurs longues-vues de nuit. Le pourvoyeur Jules, tout yeux et tout oreilles, écoutait ce que les chefs se disaient des mouvements de l'ennemi. On tâchait de percer du regard l'obscu rité au milieu de laquelle se préparait la grande catastrophe. Les officiers et sous-officiers constataient des faits, aucun d'eux ne se permettait de réflexions ni de commentaires. Le commandant Maingon se mon trait parfaitement calme. Aussile jeune mousse n'était-il ni moins insouciant, ni moins gai qu'à l'or dinaire. Un seul homme parmi ceux dont le poste de combat était la dunette de VAquilon, témoignait par ses gri maces, ses gestes et ses grognements sourds d'une agitation que tous les autres comprimaient. Matelot accompli, brave comme Monbars, le père Nordcst tel était son nom de guerre avait perdu au Canada, avec les deux tiers de la peau de son crâne, la possibi lité de maîtriser ses mouvements nerveux. Les indi gènes l'ayant fait prisonnier, le scalpaient, quand il fut sauvé par un détachement de soldats français. Depuis, il roulsit des yeux hagards. Par moments, il avait l'air d'un fou. Ce vieux coureur d'aventures, maintenant quartier-maître de timonnerie, inspirait tous les monsses du bord une véritable terreur. Son front dénudé, violacé, couturé, hideux, son teint Le projet de loi sur le temporel des cultes pourrait seul en ce moment provoquer des débats irritants; or, il paraît que celte discussion sera encore ajournée.. moins que les cléricaux, non des Coomans, des Delaet, mais des cléricaux sérieux ne jettent la première pierreaux libéraux. Plusieurs membres de la gauche influents con seillent cet ajournement. Le clergé tiendra-t-il compte de taut de modération, j'hésite le croire. Comme indice de la disposition des esprits vers l'apaisement des partis, on cite la visite de condo léance que Mgr l'évêque de Tournai a faite M. Bara qui vient de perdre sa mère. Mgr Labis est le plus modéré de nos prélats; il appartient l'école peu nombreuae des vieux prêtres qui s'oc cupent plus du salut dea âmes que du triomphe des électeurs cléricaux. Mais que penseront les petites feuilles des Flandres Un évêque donnant uu témoignage de sympathie l'ogre libérâtre. s Bruxelles plus encore que la Chambre est calme; les hôtels du quartier Léopold sont fer mée leurs propriétaires restent la campagne jusqu'à la fin de Décembre; les boulevards sont tristes et le bois (de la Cambre) est désert. L'autre jour par une belle, mais froide journée d'automne, on ne voyait dans cette immense promenade que des manœuvriers qui ramassaient des feuilles, d'autres qui calfeutraient le grand lac. Ramasser les feuilles d'une forêt, calfeutrer un lac, c'est étrange, dira-t-on, mais c'est ainsi. M. le bourg mestre fait ramasser toutes les feuilles mortes que le vent pousse dans les chemins du bois Quant au lac qui refusait, par esprit d'oppo sition sans doute, retenir ses eaux et qui pré sentait l'été passé l'aspect d'une verte prairie l'adminiatration municipale le fait calfeutrer. Oa étend sur toute sa surface (du lac) qui a plusieurs hectares de superficie, un enduit d'un mètre d'é- paisseur et principalement composé de terreglaise. Quel travail! mais la villede Bruxelles est si riche, elle n'a presque pas de dettes, et l'impôt direct que nous payons la commune n'est qu'un pea plus élevé que celui versé par nous au Trésor de l'Etat. Le lac sera bientôt plus rempli d'eau que la bourse des contribuables ne le sera d'écus. J'ai éprouvé Dimanche soir, l'église de Saint Pierre, une de ces émotions dont le sou venir s'efface difficilement je ne suis pas dévot, il s'en faut de beaucoup, et je ne crains pas de dire que c'est la curiosité plus qu'un sentiment pieux qui m'a fait assister au salut ce jour-là et cependant je doisavouer en toute franchise, que les cérémonies religieuses, faites dans de pareilles conditions, ont quelque chose d'im posant qui vous remue lame. Figurez-vous cet antique et vaste monument dans lequel le contraste de la lumière et des ténèbres projette brûlé, ses rides profondes, sou allure brusque, n'a vaient rien de fort agréable. Les apercevait-il folâtrant, dans quelque coio, il s'avançait les poings fermés, la face décomposée par d'horribles contractions, et leur criait d'un ton féroce u Les Illinois et les Algonquins m'ont gâté l'âme, je mange la chair humaine Ouf je vais te manger Et les mousses, moitié riant, moitié tremblant, de fuir dans toutes les directions. Le père Nordcst n'en remplissait pas moins bien ses fonctions de timonnier. Les officiers «t lo commandant, qui connaissaient ses aventures, avaient pour lui une bienveillance particulière. Du reste, au plus fort de ses accès, il n'avait jamais fait le moindre mal personne. Quoique surexcité par l'odeur de la poudre, le tambour et le canon, il ne commettait aucune faute et se battait vaillamment. Jules se trouvait tout près du formidable grognard, dont les nerfs commençaient s'agacer et qui disait entre les dents u Allons-y mangeons-nous Rôtis ou bouillis tout me va Jules ne pouvait bouger, et en vérité, le voisinage de l'inoflcnsif père Nordest l'inquiétait beaucoup plus que les menaçants préparatifs de l'ennemi. (La suite au proehuin n*). G. D« la lah»eih«

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 2