f 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, V 8,991. Jeudi, fO Décembre IS68, PARAISSANT LE JEUDI ET LE DUE ANCHE. AVIS. Tics personnes qui s'abonneront pour l'année 1969 au Progrès recevront dès aujourd'hui le jour- liai gratis. Chronique politique. LE BOULET DU TONNERRE 28' ANNÉE. LE PROGRÈS TIRES ACQDIRIT ECNDO. ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond1 administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0,13 Idem Réclames idem. 0,30 Les lettres et paquets doivent être affranchis. Vingt personnes sous les verrous, qui seront probablement renvoyées devant le tribunal cor rectionnel sous l'accusation de résistance aux agents de l'autorité, aucun autre délit n'étant 'mis leur charge, voilà tout ce qui reste de la prétendue démonstration du 3 Décembre contre laquelle l'administration avait mis sur pied toutes les forces de la police et de l'armée de Paris. Ce n'était guère la peine de tant se mettre en émoi, surtout après le mauvais résultat de la campagne judiciairecontre la souscription Baudin. Non-seu lement les poursuites exercées de ce chef ont mis en lumière, en même temps que les prévenus, les ijeunes avocats qui les ont défendus, au point que leurs noms sont aujourd'hui dans toutes les bou ches comme ceux de candidats probables de l'opposition aux futures élections, mais encore elles ont provoqué les acquitlemènts de Clermont, de Castres et de Toulouse, dont l'effet moral u'est pas coin pensé, bien s'en faut, par les condamnations obtenues Paris, Lille et dans quelques autres localités, ni même par l'arrêt récent de la cour de Riom. Le jugement do tribunal de Toulouse, qui a acquitté te Libéral et prononcé une peine légère •contre l'Emancipation, est surtout très-signifi- •catif. La mort de Baudin y est caractérisée comme un acte de -vertu, ce qui ne laisse pas que d'impli- ■quer une condamnation du coup d'État. Quant la différence de traitement appliquée aux deux journaux, elles 'explique par des dépêches échan gées par le gérant de l'Emancipation avec les pro moteurs de la souscription de Paris. Le tribunal a vu dans ce fait la preuve d'une entente, d'un com mencement de manœuvres propres troubler la .paix publique. i— EPISODE MARITIME FAR G. DE LA LAN DELL E. Ml. (Suite.) Ordre est donné l'équipage de dormir en double. ■Sans prendre les hamacs, chacun s'étend dans son coin. Les hommes de faction seront relevés de demi- heure en demi-heure. La ration de repos est ainsi distribuée le mieux possible. Mais qu'au premier coup de sifflet chacun soit sur pied Jules s'endort du profond sommeil de son âge en serrant entre les bras le bouton do bronze de son obusier. Non loin de lui, sur la cage poules qui occupe le milieu de la dunette, le limonnicr Nordcst ronfle comme un trombone son sommeil fiévreux est singulièrement agité il bondit, se tourne, se retourne et mêle ses ronflements les plus étranges propos. Illinois Algonquins Anglais Peaux-rouges t habits rouges Scalpé, brûlé, rôti Fricassé Que je las mange avant qu'ils me mangent vive la salade de céleri 1 Tas de scélérats Le commandant Maingon qui, seul, n'essaya pas de Ypbes, le 9 Décembre. Nous avons dit, dans notre dernier nu méro, qu'en déplaçant, proprio motules bedeaux d'église, le haut clergé porte atteinte l'art. 33 du décret de 1809 sur les fabriques d'église nous ajouterons aujourd'hui que ce mode de procéder viole indirectement parfois la loi de 1842 sur l'enseignement primaire. L'art. 10 de celte loi porte que la nomi nation des instituteurs communaux a lieu par le Conseil communal et l'art. 11 confère au gouvernement le droit de révocation. Or, un assez grand nombre de nos insti tuteurs sont en même temps bedeaux ou clercs d'église en déplaçant le bedeau d'of fice, l'évêque prive la commune de son insti tuteur qu'il destitue en fait et illégalement. Le chef de notre clergé peut ainsi entraver les droits des communes et eu déplaçant un bedeau contrairement l'art. 33 du décret de 1809, il peut écarter un instituteur uni quement parce qu'il déplait au clergé local. On dira peut-être supprimez les autori sations du cumul des fonctions d'instituteur communal et de bedeau. C'est fort bien, et tel est aussi notre avis en règle générale, mais si, comme on l'assure, Mgr. vient d'ordonner aux bedeaux qui ne peuvent être autorisés exercer les fonctions d'instituteur communal d'ouvrir, sous le patronage des curésdes écoles libres en concurrence avec les écoles communales, l'entente entre l'autorité civile et le clergé cessera d'exister, la loi de 1842, cette grande transaction d'après le clergé, cessera d'exister, et celte loi sera lettre-morte bientôt, par le fait même de ceux qui ont paru jusqu'ici y tenir le plus. Ces prétentions exorbitantes du haut clergé feront réfléchir, pensons-nous, les laïcs qui se sont déclarés jusqu'ici partisans de la loi dormir, était assis gauche de l'enfant blond dont le sourire répondait sans doute quelque doux rêve du foyer maternel de l'autre côté, il avait le grognard au crâne dénudé que les événements de la nuit surex citaient outre mesure. Le front dans la main, il mé ditait. Marin cl savant, officier de guerre et calculateur habile, il réfléchissait en bomme qui a fait une étude spéciale des forces mécaniques. A mer montante, dès que l'Aquilon sera suscep tible de flotter, que l'amiral mq permette de porter une amarre bord de l'Océan, qui, solidement ancré, sera un excellent point d'appui, et je sauve au moins notre coque. Nos fonds seraient-ils crevés, en nous déchar geant de l'artillerie et de tous les corps lourds, je ramènerai le vaisseau en rivière. Mais si par bonheur les voies d'eau ne sont pas trop grandes et que je sois encore en état de combattre, c'est là que j'irai Maingon tendait le bras vers le Foudroyant et le Cassarddont il enviait le sort. Guillaume Conseil, tout habillé, s'était jeté 6ur sa couchette. L'ordre est de dormir murmura-t-il. Si mon esprit et mon cœur ne peuvent obéir, que mon corps au moins se défaligue. Colin, mon brave fils, ou es-tu? O mon Dieu il aura trop bien suivi mes instructions. transactionnelle de 1842 sur l'enseignement primaire. Dana la séance de la Chambre des réprésentants du 4 Décembre, M. le comte Vilain XIIII, a engagé M. le Ministre des finances frapper d'une taxe spéciale les biens de main-morte, c'est à-dire les immeubles possédés par les communes, les hos pices, les bureaux de bienfaisance et les fabriques d'église. Cette taxe serait l'équivalent des droits de mu tation et d'enregistrement, etc., etc., que payent infailliblement les immeubles qui sont dans le commerce et auxquels échappent les biens de main-morte immobilisés entre les mains d'une personne civile qui se perpétue indéfiniment. Pareille taxe spéciale existe en France et dans d'autres pays; elle est payée annuellement au moyen de centimes additionnels spéciaux la contribution foncière des biens possédés par les établissements de main-morte. Nous prenons acte de cette proposition faite par l'honorable comte Vilain XIIII, un des membres respectables du parti conservateur plus tard, si le cabinet libéral fait une proposition en ce sens, les honnêtes journaux cléricaux des Flandres no manqueront pas de dire que les libéraux volent les biens des pauvres et des églises, mais nous pourrons alors leur répondre que la mesure incri minée a été prise sur l'initiative d'un des chefs du parti catholique, et c'est pour ce motif que nous prenons acte du vœu émis par l'honorable comte Vilain XIIII. Voici du reste, d'après les Annales parlemen tairesles paroles prononcées par le député de Maeseyck Les biens des communes, les biens des bureaux de bienfaisance, des fabriques d'église, ne paient jamais aucun droit de mutation l'enregistrement et le roi Guillaume des Pays-Bas avait frappé d'un droit annuel, un demi pour cent, si je ne me trompe, les u revenus de ces biens. Le régime actuel constitue une injustice. En effet, o il y a des villes, des communes extrêmement riches Aux premières lueurs du crépuscule, l'infortuné pcrc était sur la dunette auprès de son petit Jules, qui dormait toujours profondément. De crainte de troubler le commandant Maingon, il passa sans bruit l'arrière, Delà il observait U rade, la mer et la Charente par tout d'un œil inquiet. Un peu en dedans de la pointe, flotte amarrée sur son cablot, une embarcation légère, dépourvue de canon, mais de la dimension et de la coupe du grand canot. Guillaume Conseil frémit d'espoir, braque sa longue-vue, et voit l'arrière, étendu sur les tapis, 6on fils Colin, qui, lui aussi, dort d'un sommeil, du sommeil des victorieux. L'âme de l'officier breton passa tout entière alors dans le regard de reconnaissance qu'il adressa au Dieu sauveur. Son cœur battait ses lèvres ne s'enlr'ou- vrirenj point. Jamais pourtant plus éloquentes actions de grâce ne montèrent comme un éclair vers le trône de l'Éternel. La diane retentit. Colin s'étira, se dressa sur son banc, chercha des yeux l'Aquilon, l'aperçut échoué sur les Pâlies, et re connaissant son père, agita en l'air son chapeau ciré. Deboutmatelots debout 1 Lève le grappin arme les avirons Allons bord, si c'est possible

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Le Progrès (1841-1914) | 1868 | | pagina 1