M N° 3,318. Dimanche, 32e ANNÉE. 16 Février 1873. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. Nouvelles de l'étranger. Intérieur. ■99 LE PROG&ËS VIRES ACQUIRIT EBN09 ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond' administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83. INSERTIONS Anno.ncks la ligne ordinaire fr. 0-15 Réclames la ligne fr. rt-30 Les annonces de Bruxelles et de l'étranger sont reçues cliei MM. Lecheik et Picard, 15, Montagne des Aveugles, A Bhcxbllbs. La république a été proclamée en Espagne, par 236 voix contre 32. Les Cortès ont assumé tous les pou voirs, mais elles laisseront une autre assemblée le soin d'organiser le nouvel ordre de choses. En attendant, les deux Chambres réunies ont consti tué un gouvernementprovisoire,et, chose remarquable, ayant A confier A des hommes d'Etat l'administration d'une république, elles ont choisi las membres de ce gouvernement parmi les chefs les plus éprouvés du parti républicain. C'est RI. Figueras, l'un des champions les plus fer mes de la république fédérale, qui a été nommé pré sident du conseil. Le ministère des affaires étrangères a été attribué A M. Castelar, le plus éloquent des orateurs parlemen taires que compte aujourd'hui l'Espagne. M. Figueras, en remerciant l'Assemblée de la con fiance qu'elle met en ses collègues et en lui, a exprimé l'espoir que non-seulement la république est, A partir de ce moment, établie pour toujours en Espagne, mais encore que l'exemple de son pays sera suivi par toutes les nations de race latine. Cette parole ne manque point de gravité, et nous ne serions pas infiniment surpris qu'elle produisit quel que émotion dans les chancelleries. Madrid s'est illuminé l'occasion de ce changement de régime. La tranquillité coutinue, d'ailleurs, y être complète. La lettre par laquelle le roi Amédée a notifié aux Cortès d'Espagne sa résolution de déposer la couronne, est très-simple et très-digne. Le jeune souverain y déclare honnêtement qu'il ne veut pas manquer au serinent qu'il a prêlé d'observer et maintenir la Constitution, mais que, d'autre part, voyant la stérilité de ses efforts pour la pacification du pays et ne voulant pas continuer une lutte où il n'a pour adversaires que des Espagnols, il préfère renon cer A une tâche ingrate. La Chambre a accepté, A l'unanimité, l'abdication, et c'est A la suite de ce vote que le Sénat a été invité A se joindro aux députés pour former uue Assemblée souveraine. immédiatement après la lecture de la lettre royale, les chefs de l'opposition conservatrice ont déclaré qu'ils voulaient oublier pour le moment tous leurs dissenti ments avec la majorité et n'agir que d'accord avec celle-ei dans l'intérêt de la patrie. Les Cortès se sont occupées ensuite de la nomina tion d'une commission pour reconduire le Roi la frontière. La municipalité de Madrid a pris une décision ana logue A celle des Cortès. fille ne se séparera pas avaut la reconstitution du pays. Tprci, le 15 Février. Il n'y a que le Journal d'Ypres pour se moquer aussi agréablement de son public. Lorsqu'on - lit ses derniers numéros, on serait porté croire qu'avant le régime du soulagement universel, l'ar rondissement d'Ypres .n'avait ni voies' ferrées, ni voies navigables, ai routes pavées,'.ni chemins empierrés et que toutes les sources de prospérités ont été'nréées et développées par'les farceurs qui .us gouvernent 'en ce moment comme si Tes tpulations n'avaient' pas souvenir du l'extrême àresso dans laquelle se trouvait plbngé notre ndissepient, en 1847, l'avènement du régime ,lj 4 coinme si elles n'avaient pas vu exécuter! LlorSi sous leurs yeux,'toutes ces amé%rf une prodigieuse rapidité. es drôies qui rédigent le Journal d'Ypi t effacer tous ces souvenirs ei l'opinion publique en lui parlant de la déplorable situation que les gouvernements précédents ont faits notre Flandre (sic), et Us proclament cette incroyable sottise qu'en reprenant quelques bouts de chemin de fer, le gouvernement justifiera son titre de gouvernement réparateur. Sans doute, il serait désirer que le gouverne ment reprit toutes les lignes ferrées nous avons de tout temps soutenu cette opinion avec une grande énergie, et si elle n'est pas réalisée jusqu'à ce jour, c'est précisément cause de l'opposition que les amis du Journal d'Ypres y ont faite, car tout le monde sait que les matadors du parti clé rical, qui semblent aujourd'hui convertis ont voulu,,pendant de longues années, que l'État, au contraire, cédât ses lignes, afin de pouvoir les mettre en sociétés anonymes. Cette idée était sans doute inspirée par ce désin téressement qui les guide dans toutes les affaires. La reprise de toutes les lignes de chemins de fer par l'État, est d'ailleurs devenue une question de temps, depuis le jour où le ministère libéral a repris toutes les lignes des bassins houillers, et elle vient de faire un nouveau pas, depuis que les in jonctions de la France ont imposé au cabinet actuel la reprise du chemin de fer du Luxembourg, que l'on se disposait déjà laisser vendre une compagnie étrangère, au risque de compromettre notre indépendance et notre nationalité. Mais quelque désirable que soit la reprise de toutes les lignes du chemin de fer et surtout des nôtres, ce n'est là encore qu'un acte d'une impor tance secondaire relativement au fait même de la construction de ces lignes, dont nous sommes redevables aux gouvernements précédents et surtout la légitime influence dont nos amis jouis saient alors et qui a eu pour résultat de développer, dans nos contrées, un bien-être, une prospérité et une richesse inconnus avant ce jour. Lors donc que vous, qui n'avez rien fait depuis les trois ans que vous êtes au pouvoir, vous venez nous parler de votre gouvernement réparateur, nous ne pouvons que vous répondre Farceurs que vous êtes On nous écrit de Bruxelles que la Banque de l'Union sera même de payer très-prochainement un acompte de trente pour cent ses créanciers. Les versements sur les actions s'opèrent régulière ment et le chiffre final de la perte dépendra de l'issue de plusieurs procès, qui sont actuellement 'pendants. Plusieurs actionnaires çe proposent, nous assu- re-t-on, de demander compte aux membres dû conseil de surveillance, de la manière dont ils ont rempli leur mandat. On sait que l'adminis.tration communale de Ni nove, appartenant l'opinion cathojique, a sup primé l'ancienne école moyenne de cette ville au profit d'un établissement épiscopal. Sitôt ce fait accompli, un groupe de libéraux ninoviles s'est constitué en comité pour fonder une école moyenne laïque privée. Cette école fonctionne aujourd'hui la satisfaction de tous les parents libéraux. Seulement les dépenses de là première àhnée d'organisation; n'étant pas en rapport avec l'importance des ressources dont dispose.le comité celui-ci de îahje un appeï ji Ion d'une liste de souscription déposée au siège de cha- que Association et sur laquelle tout membre est prié de déterminer la part qu'il désire prendre au maintien et la consolidation d'une œuvre su>' l'importance et l'utilité de laquelle il serait superflu d'insister. Nous aimons croire que l'appel des libéraux de Ninove recevra partout le meilleur accueil. M. Anspach a défendu vaillamment la garde civique contre les indignes attaques du parti clé rical. Son discours a été pour la droite et notam ment pour MM. Jacobs, Kervyn et Coomans un véritable coup de massue. Voici pourtant en queis termes le Journal d'Anvers faisait connaître ses lecteurs le résultat de la discussion M. Coomaoi, dit-il, a mis néant les fausses et audacieuses affirmations du a cher bourgmestre. Il lui a arraché sou faux-nez et mis en pleine lumière sa louche et pâle figure d'émeutier. En cette circonstance comme dans beaucoup d'au tres M. Cooinans a bien mérité des honnêtes gens qu'avaient révolté les allores de défenseurs de l'ordre prises cafardement par celui qui appelait en novembre <870 les braillards baratistes ses chers amis. Et plus loin Après 1857, la coterie doctriaaire a mérité d'être appelée le parti de l'émeute. Ce qui s'est passé eu t870 a, pour toujours, cloué ces mots déshonorants sur le dos de cette méprisable factionet la cynique outrecuidance des Anspach et consorts est impuissante pour donner le chaoge au pays. L'affinité qui existe entre le tablier du franc-maçon et les bottes éculées des chevaliers du ruisseau a éclaté au grand jour et tous les honnêtes gens en ont pris acte. Quel style Pour écrire un de ces journaux catholiques qui s'attribuent le monopole de l'hon nêteté, de la pudeur et de la vertu, il ne faut plus aucune des qualités du polémiste et de l'écrivain l'esprit, l'ironie fine, la légèreté du trait, la cour toisie dans la discussion, tout cela est superflu et le premier portefaix venu qui on mettra une plume la main, écrira un article digne de figurer dans les journaux catholiques les plus importants. D'après les extraits que l'on vient de lire du Jour nal d'Anvers, on voit en effet que les halles et les sacristies ont exactement le même vocabulaire et que l'éloquence sacrée est la cousine germaine de l'éloquence poissarde. Les libéraux de Ninove viennent de faire aux libéraux du pays un appel qui, nous l'espérons, sera entendu. Us demandent qu'on les aide maintenir et ■consolider l'école moyenne qu'ils viennent d'éta blir dans .leur ville la place de celle que l'admi nistration cléricale a remise entre les mains de l'évêque de Gand. Si, comme oiî.Je répète tous les jours, l'instruc-, &on est pour le libéralisme un devoir, et la diffu-., sion des lumières une condition obligée du progrès et de l'avenir du pays, il,importe de seconder l'ini-,. tiativeque vieqqent .de prèndre les libérau?; de Ninove. C'est une excellente.occasion pour le Denier des Ecoles de rendre service l'instruction et de montrer que les libéraux savent créer nue' chose en dehors de l'initiative gouverna!^ t établir des écoles avec leurs ress jcours l'argent des contribuable

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Le Progrès (1841-1914) | 1873 | | pagina 1