M
N° 3,323. Jeudi,
32e AISÉE.
6 Mars 1873.
FISANCS PJR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
9
Nouvelles «le l'étranger.
Intérieur.
LE PROGRÈS
PARAISSANT LE JEUDI El LE DIMANCHE.
vires 4cquirit eundo
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!<icm
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Pcaru, 15, Montagne des Aveugles, i Bruxelles.
Le Moniteur de l'Empire, de Berlin, publie le décret
qui convoque le Parlement allemand pour le 12 mars,
l es Chambres prussiennes n'auront pas terminé leur
tâche celte époque il s'ensuivra que ces deux corps
législatifs siégeront simultanément, inconvénient d'au
tant plus sensible que les membres les plus éminents
de l'une de ces Assemblées font également partie de
l'autre. Le ministère, nous dit-on, aurait désiré épar
gner ce surcroit de fatigue aux représentants de la
nation, mais il paraît que certains gouvernements,
(tressés de jouir sans rétard de leur part de l'indcnjnité
de guerre, insistent sur le prompt règlement de cette
affaire qui figure en première ligne l'ordre du jour
de la prochaine session du Parlement allemand. -
La Gazelle de la Croix confirme que l'empereur
Guillaume et l'empereur Alexandre se proposent de
visiter l'exposition universelle de Vienne. Des corres
pondances de Saiut-Pétershourg ont prétendu aussi
que les visites impériales Vienne seraient précédées
d'une entrevue des trois empereurs d'Autriche, d'Al-
leiiitagne et de Russie Saint-Péterbourg. D'après la
Gazette de la Croix, on ne sait rien Berlin de ce pro
jet d'entrevue.
Le discours prononcé samedi devant l'Assemblée de
Versailles par M. Dufaure, parlant au nom du gouver
nement, a causé une impression très-défavorable sur
l'opinion républicaine, et si la très-grande majorité de
la gauche modérée a voté pour la discussion des articles
du projet de loi des Trente, c'est avec l'espoir d'obtenir
de M. Tbiers, dans la discussion des articles, des dé
clarations qui puissent rassurer tous les républicains
sincères sur la portée de l'alliance uiomcDtauémçut
formée entre lui et le centre droit.
C'est, assure-t-on, la suite d'un conseil des minis
tres cl sous la pression, des membres de son cabinet
qui, sortis «tes rangs de la droite, avaient pris des
engagements envers elle, que, contrairement ses
intentions manifestées la veille, M. Tbiers a laissé M.
Dufaure la triste tâche de maintenir l'insupportable
équivoque où la France se débat, depuis la réunion de
l'Assemblée actuelle.
ïme», le 5 Mars.
La section centrale chargée d'examiner le'pro-»"
jet de loi sur la reprise des lignes du chemin de;
fer du Luxembourg, s'est occupée en passant de
la reprise de notre réseau par l'État.
Bien que les renseignements consignés dans
son rapport ne nous apprennent rien ni de neuf ni
de satisfaisant nous croyons devoir les commu
niquer nos lecteurs, afin qu'ils soient au courant
de la mache(?)ou plutôt, de l'état des négociations.
La section centrale a timidement posé la ques
tion suivante
Le gouvernement voit-il de l'inconvénient
s'expliquer sur l'état des négociations concer-
nant la reprise du réseau de la Flandre Occi-
dentale
M. le ministre a>répondu:. absolument aucun,
"pj Le gouvernement n'a pas voulu comprendre,
■yft dans la négociation relative au Luxembourg,
on le lui demandait, la question de ta
ise du réseau des Flandres, géré actuelle-
ar\!a Société générale d'exploitation. Il
i cette affaire n'offrait pas de côn-
rellè avec celle du Luxembourg,
fit l'examiner en elle-même, séparé-
ï'a rattacher artificiellement aucune
t"»ulu éviteîmême les apparences
possible y intérêts d1v ers
Tout en cherchant en pnnepe réaliser, là
comme ailleurs, selon les vœux manifestés de
l'opinion publique, un système d'uniformité et
d'unité, le gouvernement estine qu'il n'est pas
possible de faire tout ou mêmt de faire trop
la fois, que les applications duprincipe doivent
être réalisées successivement dans la mesure
des forces administratives, en ayant égard aux
intérêts du trésor.
Des renseignements qui font encore défaut
pour adopter une solution util* et acceptable,
seront prochainement demandés: la négociation
ajournée pourra, selon toute probabilité, être
reprise vers le milieu du mois d'Avril et voilà!
f K
On nous assure que les mots t vers le milieu
du mois d'avril ont été substitués ceux le lr
Avril qui se trouvaient dans la rédaction pre
mière. Au fait, la plaisanterie eut été un peu trop
Malousienne et le poisson eut Été dur digérer
par les estomacs flamands.
La majorité de la section centrale, composée
de cinq cléricaux et de deux libéïaux, s'est mon
trée naturellement très-saiisfaite de cette
réponse nette et catégorique M. Wasseige, rap
porteur,- dit eu effet "dans son rapport
Il nous reste seulement inviter le gouver-
nement faire ce qui dépendra de lui pour
négocier, dans des conditions acceptables pour
tous, le rachat prochain du réseau de la Flan-
dre occidentale. Nous avons vu, avec plaisir,
qtie les pourparlers seront repris cet égard
dans le'courant du mois d'Avril.
Et c'est.tout La section centrale n'a pas même
demandé le mot de l'énigme, que semble cacher
le premier paragraphe de la réponse ministérielle.
Ellen'a pas cherché savoir quelle est cette affaire
sans connexité naturelle avec une autre et qui ne
peut être rattachée artificiellement une autre
affaire, pour éviter même les apparences d'une
coalition possible d'intérêts divers
La section centrale ministérielle n'est pas
curieuse.
Nous pourrions chercher le mot de l'énigme,
mais quoi cela servirait-il Peut-être nuire au
résultat final? Donc devienne^ue pourra ce rébus;
plus tard on aura peut-être la preuve que le mi
nistère actuel est un véritable «cabinet d(affaires.
En attendant, les bons flamands savent-que
des renseignements seront prochainement de
mandés que la négociation est ajournée
mais que selon toute probabilité elle pourra
être reprise vers le milieu du mois d'Avril
On négociera avec une sage lenteur, puis la fin
delà session approchera,la Chambre sera accablée
de projets enfin elle se séparera et les meneurs
cléricaux diront aux braves gens des Flandres
qu'ils trompent Vous pouvez nourrir l'espoir
que les ministres ne perdent pas vos intérêts de
vue in sœcula sœculorum. AMEN
Nbus disions dans notre dernier numéro que le
Journal ciTpres n'était pas content jiarcequ'il
nous a plu de faire connaître nos lecteurs com
ment la main altrajnontaine de M. Kervyn avait
fait justice dès mensonges de ses pieux.rédacteurs
propos de l'enseignement public eji notre ville.
En lisant leur réponse, nous dévoua avouer que
j nous nous sommes servis d'une^fl^Mtfn' impro-
ipre, et que Pur'~
tains ont en un accès de violente colère. Ils la
passent avec plus de furie que de coutume sur nos
institutions d'instruction qui ne laissent pas de
se bien porter, et sur les membres du collège éche-
vinal qu'ils traitent d'énergumènes et de commu
nards.
La colère est superbe et veut des mots ailiers.
Seulement, on ne la répute vertueuse que lors
qu'elle prend des armes pour défendre la justice et
la raison, et non pas lorsqu'elle n'est que le produit
de l'agitation d'un sang bilieux. Cette agitation est
d'ailleurs nuisible la sauté et surtout condamna
ble eif temps de catrême.
Allons, farceurs Rentrez bien vite en vous-mê
me, car vous ne pouvez pas ignorer que le public
se moque de vos foudres impuissantes, et qu il
vous regarde en pitié quand,
Mouchant trois fois, trois fois toussant,
Vous lancez d'un air imposant,
Vos ridicules analhèmes.
Ce que ces pharisiens peuvent lé moins digérer
ç'est la prospérité toujours croissante de l'école
primaire des filles, dont le grand nombre d'élèves
a nécessité tout récemment la nomination d une
quatrième institutrice.
Ce qui excité encore lenr bile, c'est la volonté
bien connue de l'administration communale de
pousser plus loin ses réformes, volonté ratifiée so
lennellement par le corps électoral et si le lan
gage officiel déplaît aux matadors cléricaux, nous
ne pouvons, quant nous, qu'applaudir l'énergie
de l'autorité lorsque, déployant largement son dra
peau et confirmant ses paroles par des actes, elle
répond ses détracteurs qu'elle ne craint ni 'es
cafards, ni les fanatiques. Vaincre ou mourir.
Par arrêté royal du 27 février, sont nommés,
au corps des sapeurs-pompiers de la ville d'Ypres
capitaine commandant, le sieur Valcke; lieutenant,
le sieur Lapiere.
*<m m t 9 i«pj-
On sait que M. de Lavejeye, qui s'est fait un
nom européen, a l'honneur et le privilège d'être
aujourd'hui l'objet des injures et des outrages de
toute la presse dévote. Qu'elle discute et qu'elle
combatte ses opinions, rien de plus légitime mais
on connaît de longue date les procédés de l'école
que les Provinciales ont si cruellement fustigiée
elle se garde bien de raisonner mais elle affirme
que M. de Laveleye n'a ni talent, ni savoir, ni
mérite quelconque.
Hier encore; le bilieux et grossier Courrier de
Bruxelles, la doublure du Bien public, parlait des
monotones élucubrations que M. de Laveleye
s'évertue répandre dans toutes les revues, dont
l'indigence fait accueillir sa prose peu variée,
mais en revanche très-soporifique.
jCes appréciations plus idiotes encore que mé
chantes, sont partagées naturellement par le Bien
public et par la OazeïtSt de Liège, ces grands ad
mirateurs de M. Kervyn de Lettenhove.
Et cèla se comprend M. de Laveleye donne un
exemple qui peut devenir contagieux, et on vent
effrayer ceux qui en Belgique affirment les droits
de la liberté intellectuelle et scientifique.
Ah si M. ,de Laveleye faisait un cours bien
lourd et bien ennuyeux si, ses leçons données, il
s'abstenait de s'occuper des grands intérêts mort
et intellectuels de sa pairie autre
s'il évitait de penser et sui