N° 3,332. Dimanche,
6 Avril 1873.
6 FRANCS PAU AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
I
Nouvelles «le l'étranger.
Intérieur.
32* ANNÉE.
9
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQDIRIT ECNDO
ABONNEMENT PAIl AN: Pour l'arrond1 administratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-0(i
Idem Pour le restant du pays.7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83.
INSERTIONS AnnO.nCbs la ligucordinaire fr. 0-15 Réclames la ligne fr. 0-30
Les annonces de Bruxelles et de l'étranger sont reçues chez S1M. Leciisi.n et
Picard, 15, Montagne des Aveugles, a Bruxelles.
La séance de l'Assemblée nationale de France s'est
ouverte hier au milieu d'une grande agitation.
A l'ouverture de la séance, M. Vilct, qui occupait
le fauteuil, a donné lecture de la lettre de démission
de M. Grévy, sans ajouter un mot.
M. Charton, appuyé par MM. Vilain et Germain, a
proposé de procéder immédiatement l'élection du
président.
M. Harngnon a demandé le renvoi de l'élection
vendredi,
M. Germain a fait observer que ce retard équivau
drait l'élimination du président, qui a occupé pen
dant deux ans, le fauteuil.
Ces paroles ont provoqué une triple salve d'applau-
r dissements gauche.
On a demandé le scrutin il gauche.
Deux épreuves par assis et levé, ont été déclarées
douteuses. - -,
On a passé alors au'serutin.
M. Vitel a mis alors aux voix le renvoi vendredi.
La droite a été battue par 358 voix contre 304.
La séance a été suspendue pendant une demi heure.
L'agitation était énorme.
Enfin, on a procédé au scrutin pour la noiainaliôn
du président.
La droite a porté ses voix sur M. Buffet q(ii fut deUx
fois ministre sous le régime bonapartiste d'abord
pendant la présidence du prince Louis-Napoléon, puis
quand M. Emile Ollivier fut a'dmrs essayer de trans
figurer co un semblant d'empire libéral le régime sorti
de l'aventure ténébreuse du 2 décembre.
Il faut le consister, l'honneur de la majorité de
cette Assemblée, si variable en ses résolutions et si en
cline aux votes ayaift* une signification réactionnaire,
elle n'a point voulu Htlcr jusqu'à se donner M. Buffet
pour président. Elle» renouvelé et confirmé le mandat
de M. Grévy, par-'3i9 voix contre 231.
On se demande maintenant, si M. Grévy consentira
reprendre ses fonctions de président de la Chambre.
Nous saurons demain quelle détermination il se sera
arrêté.
L'ancien cvê^ift de Béle-Soleure, M. Lâchât, révoqué
de ses fonctions épiscopalcs parla conférence diocésaine
des cantons du nord-ouest de la Suisse, n'avait pas
négligé'; 'en quittant le pays, d'emporter des valeurs
cônsidértbtc^ .provenant d'un legs pieux, et destinées
t'ipslrlictién des'prêWcs et aux églises pauvres de sort
diocèse. Mctiacé de poursuites judiciaires, M. Lâchât
s'est dessaisi des titres en sa possession et les a resti
tués l'autorité civile.
Tpees, le 5 Avril.
La' Chambre des représentants s'est occupée,
toute cette semaine, de la discussion générale du
budget des travaux publics.
M. Berten a fait valoir quelques considérations
en faveur de la reprise par l'État de nos chemins
de fer et des principales routes pavées. Poûr qui-
le les^a lues, ces considérations demandaient
liïées q^t être développées un point
Btéleve. M. Vandenpéereboom s'est
fte tacha et il s'en est acquitté avec
lté et nette rare intelligence qu'ilpossède
n-s intérêts de notre arrondissement. Nous
.Jïcgts ne pouvoir reproduire son discours
|jeutr nous en indiquerons toutefois les points
paux.: M. Vandenpeereboom a démontré
fd qu'il était juste et équitable que l'État re
chemins de fer et nos canaux,
certaine époque, messieurs, on préconisait
pp le système d'exploitation des voies ferrées et
même des canaux par l'industrie privée et je me sou
viens qu'il fut un temps où l'on parlait même de con.
céder l'exploitation des lignes dcl'Etairà des compa
gnies concessionnaires.
On criait alors beaucoup la centralisation; on de
mandait qu'on décentralisât et que l'Etat ne s'occupât
plus de cette exploitation.
C'étaient des économistes qui tenaient ce langage.
Depuis lors, l'expérience est venue prouver que
les théories ont quelquefois tort et que, dans la prati
que, on reconnaît comme justes et bondes:, beaucoup
de choses qu'en théorie on avait crues mauvaises.
Cette exploitation des voies de communication,
tant par chemins de fer que par eau, reconnue si dan
gereuse entre les mains de l'Etat, a été reconnue, de
puis lors, excellente. Up mouvement eu sens contraire
s'est produit cl le gouvernement, ne pouvant pas résis
ter cette pression, a successivement repris et repren
dra encore un grand nombre de chemins de fer d'une
part et de canaux de l'autre.
Déjà, messieurs, beaucoup de ces voies de commu
nication sont reprises. Je pourrais presque dire que la
"plupart des canaux d'une certaine importance sont
aujourd'hui administrés par l'Etat.
Une seule province fait exception, et c'est ce dont
je viens me plaindre, c'est la provineu de la Flandre
occidentale.
L'honorable représentant s'attache ensuite dé
montrer combien l'exploitation des chemins de fer
des Flandres est défectueuse ainsi, dit-il, nous
n'avons plus d'express il n'y a plus que des
trains de banlieu et les billets d'aller et retour,
qui sont un- tempérament au tarif actuel, sont
un mythe pour nous.
Cette question doit être mure aujourd'hui et
je demande formellement qu'elle soit soumise
et résolue avant la fin de cette session.
M. Vandenpeereboom n'oublie pas non plus les
lignes qui restent construire et il insiste tout par
ticulièrement pour que l'on complète le réseau
d'Ostende Armentières.
Avant de dire quelques mots des voies navigables,
je crois devoir prier M. le ministre dès travaux publics
de vouloir bien, quand il négociera avec la compagnie,
ne pas perdre de vue qu'il reste exécuter certains
embranchements de chemins de fer qui ont été con
cédés depuis de nombreuses années il y en îi un sur
tout que je recommande aa bienveillance particulière,
c'est le complément de la ligne d'Ostende vers le che
min de fer du Nord français; il reste construire 8
kilomètres d'Ypres Armentières et sans ce complé
ment la ligne d'Armentières Ostcùdc n'a pas dd rai
son d'être cette ligne a été décrétée pour établir une
communication entre une partie du département du
Nord et le littoral belge or, si l'od ne fait pas le com
plément, c'est coiUrrte si on n'avait pas fait la ligne,
attciidu qu'il existe une ligne parallèle pour aller
d'Ypres Bruges et Ostcndc.
Cet embranchement, du reste, a son importance
locale il traverse un canton riche où se trouvent de
populeuses communes, et la ViHe de Messines où le
gouvernement possède une importante institution.
Je suis convaincu que, dans les négociations avec
les Bassins liouillers, l'honorable ministre obtiendra'
facilement, en faisant les conditions eonvenahles, qu'on
exécute ce complément de ligne c'est du reste un
devoir pour la compagnie et c'est un droit acquis pour
les populations.
J'insiste donc Sur ce point.
Après avoir fait l'historique des voies de navi
gation,qui existent dans notre Flandre; l'hcr
représentant démontre qu'il est juste de5
iprendre par l'État il insiste surtout
"luvernement ^epreiW et achève la
"N
L'Etat et la cofnpagniesc sont associés pour faire ce
travail. La dépense totale était de six millions, d'après
les devis. L'Etat a pris pour 2,800,000 francs d'actions
et les 3,200,000 francs restant devaient être pris par
les actionnaires.
Or, voici ce qui est arrivé. C'est que, par la faute
de l'un des associés, on n'a pu placer qu'un très-petit
nombre d'actions, je dirai même qu'on n'en a pas pris
du tout. En voici la cause.
A!peine ce canal avait-il été concédé, qu'a paru la
loi de 1865, qui réduisait un centime par tonne-lieue
les péages sur tous les canaux du pays.
Le public comprit dès ljcrs que pareille réduction
aurait fatalement lieu sur le canal Lys-Yperlée, lût ou
lard ;j r. L
Eli bien, dès ce moment le pubffc a refusé de
prendre dés actions, il 8 compris que la valeur de
noirc-entreprise é**it dépréciée par le fait de la légis
lature, par l'adoption de la proposition du gouverne
ment on n'a donc plus trouvé d'actionnaires et les
concessionnaires ont fait tous les travaux avec le con
cours de l'Etat.
Jusqu'ici les neuf dixièmes des travaux sont exé
cutés dans cette situation. Après avoir diminué la
valeur de l'entreprise, l'un des coassociés n'est-il pas
tenu de venir en aide celui dont il a déprécié la con
cession
Messieurs, la situation faite notre province, quant
aux chemins de fer concédés et quant aux canaux
concédés, est intolérable. Gette partie du pays est
réellement traitée, je ne dirai pas avec peu de conve
nance, mais avec une injustice que je ne puis qualifier.
Il n'y a pas de raison pour qiie nous soyons obligés de
payer -pltlS, tout en étant plus mal serVis, que dans
aucune autre partie de la Belgique. Il n'y a pas de
raisod pour qu'on paye sur nos canaux cinq fois au
tant qu'on paye sur tous les autres canaux du pays.
C'est là une situation contre laquelle tout le monde
réclame et je ne suis ici que l'Organe des réclamations
générales en priant l'honorable ministre d'examioer
cqtte question avec sa bienveillance habituelle.
Je demandedonc,en résumé,que-le gouvernement
tâche de conclure avec la compagnie des Bassins hou il-
lers, avant la fin de dette session, pour la reprise des
chemins des fer de la Flandre occidentale et de ceux
de la Flandre orientale* qui doivent être également
repris. Je demande, en outre, qu'il entre en négocia
tion avec la compagnie de Ëossuyt, la compagnie de la
LysTYpcrléo et la province de la Flandre occidentale
pour la reprise des canaux, ce qu'il pourra faire des
conditions très-favorables et moyennant un sacrifice
presque insignifiant.
M. Vandenpeereboom s'occupe ensuite de l'Yser
et critique vivement la lenteur avec laquelle les
travaux sont poussés il trouve la somme de fr.
400,000 dérisoire pour des travaux de cette im
portance et espère qu'elle sera majorée. Enfin, il
termine en demandant que l'État reprenne, dès
âprésent têùtes les routes qui mènent aux stations
et hux grandes routes de l'État, en attendant qu'il
puisse faire la reprise de toutes les routes vici
nales de grande communication.
Ce sera justice, car il y a de commune commune
des roulçs qui sont aussi importantes et peut-être plus
importantes que les routes de l'Etat, parce que ces
routes sont souvent longées par des chemins de fer qui
les rendeut en grande partie inutiles.
n ijij autre motif qui doit engager le gouvernement
reprendre les chemins vicinaux, c'est la question de
la suppression des barrières. Les communes sont obli
gées d'entretenir aujourd'hui les ^jiemins vicinaux
elles ne reçoirent plus autun péag!.'/
a\ Les administrations eoramuna^^f,. ,ent impute
J-^dépensc sur les fonds de
chemins vir'nsu- sont.