N® 3,338. Dimanche,
32'
27 Avril 1873.
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JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
«le Iclraiiger.
Intérieur.
AU NEE.
LE PROG&ES
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
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ABONNEMENT l'AK AN Pour l'arrouiP aih'iiiiîistralif el judiciaire d'Ypres. fr. 6-00
Idem Pour le résinât du pays.-7-00
Tout' ce hi concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83.
INSERTIONS Annoncés la ligne ordinaire fr. 0-15 Réclames la ligue fr. 0-30
Les annonces de Bruxelles et de l'étranger sont reçues chez MM. Lecbein et
Picaiu), f;5", Mmilagnd des Aveugles, BhoxkiAks.
La séance de la seconde Chambre des États-Généraux
de la Neerlande a été fort courte. Le ministre des co
lonies a voulu prévenir les interpellations qui ne pou-
raient manquer de se produire sur les événements de
Sumatra il a le premier demandé la parole, pour faire
des communications la représentation nationale. M.
Fransen van de PuUc a lu d'abord la dernière dépêche
qu'il venait de recevoir du gouverneur-général des
Indes et qui constate les pertes douloureuses du corps
néerlandais et l'abandon provisoire de l'expédition
d'A'tchin. Il a de plus promis de présenter la Cham
bre un mémoire complet sur les causes déterminantes
et occasionnelles de la guerre, dès qu'il en aura réuni
les éléments officiels indispensables. Sur la proposition
de M. Vati Lynden, la Chambre a décidé de renvoyer
les délibérations sur l'affaire d'Alehin un autre jour
indiquer par le président.
Au sein de la population, la première impression de
consternation a l'ait pince au réveil du vieux patriotisme
hollandais. Partout se signent des souscriptions en fa
veur des victimes du désastre ou "de leurs familles et
certes, soos l'empire de ces sentiments, ni le peuple
néerlandais, ni la Chambre né marchanderont au
gouvernement la ressource nécessaire poqr réparer la
blessure faite au prestige de In Néerlande dans les pa
rages où son drapeau flotte avec tant de gloire depuis
ïrois siècles.
Les correspondances de Paris ne s'occupent guère
que de la campagne électorale engagée en Franee. El
les constatent que dans les départements les candidats
monarchistes et leurs partisans prennent généralement
le masque d'unrépublicanisme conservateur et invo
quent leur admiration pour M" Thiers, afin d'éviter de
se prononcer sur les institutions qui désormais offrent
la Franee quelques chances de durée et de sécurité.
Cette manœuvre, qui marque au moins les progrès
que fait l'idée républicaine dans un milieu où, jusqu'à
préœut, elle ne provoquait que des inquiétudes et de
péil'bles souvenirs,'se renouvellera, sans aucun doute,
sur une plus grande échelle lors des prochaines élec
tions-générales. Quant présent, elle ne parait pas
devoir réussir.*
'La ville de Francfort vient d'èire le théâtre des mê
mes désordres, dos renchérissement de la bière, qui
ont tout récemment troublé la tranquillité publique
Mnhnheim. A Francfort ces scènes ont eu un caractère
particulièrement grave une douzaine de brasseries
ont été dévastées et pillées par la foule furieuse la
troupe a Hù intervenir et faire usage de ses armes; il
y a eu un grand nombre de personnes tuées ou blessées
Oji a requis des renforts des garnisons voisines de
Mayence et de Wieshadcn parce que, comme Maun-
beim, on craint le renouvellement des troubles.
Il existe, comme on sait, entre la frontière française
et la frontière espagnole, une toute petite portion de
territoire qui sous le nom de répubiique,d'Andorre,
constitue un État miniseule indépendant. Les carlistes
Ont trouvé bon île le transformer en un eentre d'action
pour leur parti. Prêtres, jésuites, et leur tête l'évëque
de la Seu d'Urgel, dont le si<?gç est contigu ce terri
toire, s'y sont réfugiés, et de là préparent des excur-
sur le territoire^spagnol.
lPuEs, le 26 Avril.
ïux doivent être heureux de-
L croyons-nous,c'est-à-dire pendant
Jls se sont laissés conduire au
clergé, aux çris de Diminu
ées militaires A bas la con-
Lvoici. après\>ien des péripéties,
ministère clérical tient sq
militai istes
Le nouveau ministre de la guerie a fait
connaître son programme, avec une fran
chise laquelle nous rendons hommage;
nous savons au moins maintenant quoi
nous en tenir et nous avouons que nous en
sommes médiocrement flattés; nous ne som
mes pas, nous, ce que l'on peut appeler anti
militaristes, la Belgique a besoin d'une armée
pour proléger sa neutralité matj il faut des
bornes tout, nous n'aimons pas les exagé
rations, parce qu'elles provoquent toujours
des i éactiorfs qui compromettent même ce
qui est utile el nécessaire.
Voici donc le programme annoncé par
M. le ministre de la guerre
Pr avisoiremeut le gouvernement renonce
au service obligatoire, sauf proposer cette
mesure, quand -telatde l'opinion y sera favo
rable. Entretemps, ou modifiera la loi Sur la
milice, de manière donner l'élément mi
litaire une influence pré dominante sur les
opérations du recrutement.
Le département de la guerre aura le mo
nopole du remplacement c'est-à-dire qu'a
vant deux ans.le remplacement coûtera de
trois quatre mille francs.
Le temps de service dans l'infanterie sera
porté de 26 30 mois.
Un nouveau régiment de cavalerie sera
créé
Les compagnies du génie recevront le
complément qui leur est nécessaire.
L'artillerie de campagne sera considéra
blement augmeutée.
Le bataillon d'administration doit être
réorganisé et complété.
•La position des sous-officiers doit être
améliorée.
M. le ministre n'a pas -donné la carte
payer de toutes ces réformes mais nous
l'évaluons une augmentation de cinq six
millions par an; c'est beaucoup et c'est, pour
le ministèrê actuel, uue singulière façon de
réaliser un programme sur lequel on a inscrit
pendant onze ans Diminution des charges
militaires et abolition de la conscription.
Nous sommes curieux de voir ce qu'en diront
le Bien publicla Patrie et leur sosie le
Journal d'Ypres, qui ont toujours joué
1 anti militarisme moins qu'ils n'aient
reçu le mot d'ordre de leur évêque, ce sera
fort curieux.
Le Journal d'Ypres ne sait comment dé
guiser son. embarras et son dépit de ce que
Messieurs les membres des Hospices ne se
tiennent paspour battus et aient pris la liberté
très-grande d inlèrjelter appel de l'incroyable
jugement qui les a débulés de leur action.
Cela ne nous étonne guères après les mal
heureuses campagnes que l'organe du clergé
a .faites dans l'affaire de Proven,"
de MM Missotten elVandaele el la]
nê doit plus avoir qu'juoe ou
dans Va judiciaire de «es.
il a raison, car il ne faut pas être prophète
pour prévoir que l'issue de ce procès sera la
mêmeque celle de ses précédentes campagnes.
Le jugement rendu dans celle affaire est
un monument qui dépasse, sous plusieurs
rapports, le célèbre jugement Lamotte nous
le discuterons un jour en détail; en altendant
nous ferons remarquer que le tribunal ne se
borne pas examiner si les imputations sont
fondées ou non il scrute lui-même dans les
actes de l'administration des Hospices, les
apprécie d'une manière qui prouve qu'il ne
possède pas les moindres connaissances ad
ministratives et puis confond, dans un même
blâme, l'administration des Hospices et celle
du Bureau de Bienfaisance, qui n'était pas
en cause et n'avait riea voir daus celte
affaire.
Nous tenons que celle partie du jugement
constitue un véritable empiétement de l'au
torité judiciaire sur le pouvoir administratif.
Le tribunal a le droit d'apprécier les acles
de l'autorité administrative qui lui sont sou
mis; il n'a pas celui de censurer en termes
généraux il n'a surtout pas celui de quali
fier el de blâmer la gestion d'une administra
tion qui n'est pas en cause.
Que dirait-on si le; lendemain du jugement,
le Conseil communal, tuteur légal du Bureau
de Bienfaisauce, s'était réuni, avait justifié
toute la gestion de cette administration cha
ritable et protesté contre le jugement qui la
blamait, en prouvant que le Tribunal n'y
entendait rien.
Nous savons très-bien que le Conseil n'en
avait pas le droit et que sa délibération eut
pu être annulée mais pour la même raison,
il devrait en.être de même du jugement du
tribunal, alors d'ailleurs que sous le rapport
du fond, son annulation ne nous paraîtrait
par certaine.
Comme nous venons de le démontrer, si
la voie dans laquelle s'est engagé le tribunal
d'Ypres était admise, elle conduirait une
anarchie completteentre le pouvoir judiciaire
et l'autorité administrative. Cette raison seule
suffirait pour que le jugement fut réformé
le tribunal a évidemment.été entraîné, nous
ne voulons pas dire par la passion politique,
quoique cela eu ait toutes les apparences,
au-delà du but, et voilà pourquoi ce juge
ment nous semble devoir être réformé, alors
qu'il serait déféré toutes les cours d'appel
du monde.
11 y a une chose que les patrons du Jour-t
nal d'Ypres semblent ne pas comprendrr
c'est que pour le pouvoir judiciaire,
qu'il statue eu dehors des préoccupa'.-
locales surtout, la loi est Ja loi, et voil^,
quoi nous avons grande confiance dî
bunaux d'appel, qui offrent toujoul
.anties de capacité el cTimpairi^
beiabtes.
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