quelques ineptes injures, quelques infâmes articles de journaux, inscrire au passif des petits-frère s. Ainsi soit-il. Le budget de la guerre. La question militaire a fait un grand pas la semaine dernière notre Cbambre. Le ministre de la guerre avait précédemment annoncé, comme on sait, qu'il présenterait ses projets de réorganisation dans six semaines, c'est-à-dire la fin de la session, sans laisser soupçonner si l'intention du gouvernement était de les faire discuter avant la clôture. L'intervention de M. Frère-Orban dans le débat a eu pour résultat de faire déclarer par M. le ministre des finances que ces pro jets seraient dans quelques jours prêts être soumis la Chambre, que le cabinet lui demanderait de les vo ter avaut la fin de la session et qu'il se retirerait du pouvoir si ces projets n'obtenaient pas l'approbation de la législature. C'est le moyen d'en finir, et ce point de vue il faut se féliciter de ce pas décisif que vient de faire la ques tion. Ainsi la majorité parlementaire va se voir mise en demeure par le cabinet de renier le programme électoral de la Fédération des Associations Conserva trices, laquelle a proclamé le statu quo en matière de dépenses, après en avoir réclamé la réduction dans l'opposition, et le pays, qui sera appelé en 1874, ju ger dans ses comices la moitié de nos représentants actuels, aura le temps de s'éclairer par les discussions de la presse et par les débats législatifs sur la fagon dont ces représentants auront rempli leur mandat. Nous parlons ici des électeurs intelligents qui appré cient par eux-mêmes cc qui se passe et votent selon leur conscience non de ceux qui vont chercher leur billet de vote chez le curé et se bornent le déposer humblement dans l'urne. Quant ceux-ci, cet acte de servilisme sera d'autant plus facile leur imposer que les conséquences de la réorganisation militaire cléri cale ne se feront pas immédiatement sentir la poebe: en effet, l'augmentation de l'impôt ne s'accusra dès les premières aunérs que par des réductions de l'excédant des budgets aumoyenduquel se fontlcs dégrèvements; et quant au prix des remplaçants recruter par le département de la guerre exclusivement, on fera faci lement en sorte qu'il ne s'élève pas trop sensiblement avant les premières élections, dût-on pour cela se montrer très-coulant sur les choix faire. Le discours de M. Frèrc-Orban a eu principalement pour but d'établir que notre organisation militaire est au moins aussi démocratique que l'organisation prus sienne basée sur le service personnel, attendu que dans l'une comme dans l'autre tous les hommes valides doivent servir en temps de guerre: ici, tous les exemp tés de la milice, y compris les remplacés qui, d'après les projets du cabinet libéral, devaient passer dans le premier ban de la garde civique mobiliser là, tous les volontaires qui s'exemptent du service en temps de paix ens'cnrôlant pendant un an. Mais en attendant que le système de 1869 soit com plété par une organisation sérieuse de la garde civique, il est manifeste que ceux qui ont de l'argent peuvent s'exempter définitivement par le remplacement et que les pauvres gens doivent quitter leur atelier, leur métier, leur champ, leur chaumière pour servir en personne. M. Malou réalisera-t-il ce projet, qui tend rendre le service obligatoire pour tous jusqu'à un certain point, sans plus craindre de renforcer l'organi sation de la garde civique que de froisser les classes électorales en leur imposant, d'un côté, plus de diffi cultés pour se faire remplacer et, de l'autre, beaucoup plus de corvées qu'actuellement? Et la droite, qui déteste tant la garde civique qu'elle la supprimerait si elle l'osait, suivra-t-elle, le cas échéant, M. Malou dans cette voie? 11 n'y a pourtant pas reculer cette question militaire c'est l'énigme du sphinx il faut la deviner sous peine d'être dévoré et ce qu'il y a de plus déplaisant, c'est que rien ne prouve qu'après l'avoir devinée on ne sera pas dévoré tout de même On lit dans l'Union Libérale. F.'ajournement, par l'évêque de Liège, du pèlerinage Notre Dame Verviers, suggère au Journal de Bru xelles un article de violentes invectives contre notre honorable bourgmestre, M.| Ortmans-Hauzeur. C'est déplacer les responsabilités pour le plaisir d'outrager un magistrat libéral. Le Nouvell/iste nous a fait connaître en effet, ven- fedi dernier, que M. le bourgmestre s'était contenté |de présenter des observations l'autorité religieuse ^^'opportunité de la manifestation publique qui était Y^e. ajournement du pélérinage déplait au Journal ellesqu'il s'en prenne courageusement au pré- contremandé, mais qu'il n'ait point l'in* ■i roéchanccÉ^je s'attviu^ui bourgmestre^, «'il n'cstiun^®Aler~^^^^ commune n'a pas même le droit de présenter des observations. Ces observations du reste devaient être de quelque valeur; puisque l'évêque les a immédiatement admises. Pourquoi dès lors ces outrages contre celui qui s'est permis de les exprimer Ma is ce qu'on conçoit encore moins c'est la conduite do l'évêque qui, après avoir reeonnu le bien fondé et la sagesse de ces observations, tolère que ses journaux vilipendent le magistrat qui les a émises Que veut dire cette conduite N'est-ce pas de la duplicité Ou les observations du bourgmestre étaient sans sujet, et l'évêque devait passer outre. Ou elles étaient sages et prudentes, et pourquoi le prélat laisse-t-il se produire en quelque sorte sous son patronage des attaques dont il sait l'inconvenance et la fausseté Eu résuméj M le bourgmestre, loin de mériter les reproches saugrenus de la presse épiscopale, avait droit ses remerciments pour son empressement courtois éclairer l'évêque sur l'inopportunité d'une démonstra tion dont l'évêque lui-même a reconnu les inconvé nients. Si, en punition de sa conduite, M. Ortmans devrait déposer son écharpe, comme le dit le Journal de Bru xelles, l'évêque qui a approuvé M. Ortmans devrait montrer l'exemple, en déposant sa mitre et sa crosse. Il Voici l'arrêt rendu sur l'incident par la cour de cassation dans l'affaire Schoep Vu les conclusions dont les fins tendent ce que maîtres Delaet, De Pooter et Edmond Picard soient admis développer en flamand les moyens proposés l'appui du pourvoi Ouï M. Mesdach de Ter Kiele, avocat général, en son avis Considérant que la faculté de faire emploi de la lan gue flamande n'est pas revendiquée dans l'espèce par un eitoyen présentant lui-même ses moyens de défense, mais par les avocats qui sont la barre Considérant que l'avocat exerce un ministère auxili aire de la justice Considérant que, pour que l'on atteigne au but que la justice poursuit, il faut que l'avocat parle devant la juridiction qu'il a mission d'éclairer, la laogue que comprennent tous ceux qui sont préposés cette juri diction Considérant qu'il n'existe pas de loi qui règle spé cialement en cc qui concerne les plaidoiries l'emploi des langues Qu'il est dès lors conforme la raison de régler cet emploi suivant les nécessités du service et l'esprit des lois qui organisent la magistrature et le barreau Considérant qu'aucune disposition d'organisation judiciaire n'exige que les membres de la cour de cas sation comprennent les trois langues qui sont usitées en Belgique Que, d'autre part, l'avocat est légalement tenu de connaître le français Considérant, en fait, que parmi les magistrats com posant le siège, il en est qui ont déclaré ne pas com prendre la langue flamande Par ces motifs. La cour rejette les fins de la demande et ordonne que les plaidoiries auront lieu en langue française. La Vérité de Tournai signale le danger qu'il y a voir toutes les branches des services publics réunies en une seule main, celle de M. Malou, dont les collègues, dominés par lui ou incapables, ne sont, dans ses mains, que des machines signer les actes que lui seul imposés. Si cette autocratie ministérielle trouvait son coutre- poids au Parlement, le danger ne serait pas aussi grand mais là encore une majorité servile vote sans discuter tout ce que le premier, disons mieux, le ministre uni que lui impose, ce qui fait que le seul maître du pays est aujourd'hui M. Malou et que le despotisme d'un seul a remplacé le régime représentatif. Cette situation est très-grave la Vérité en parle en ces termes Le régime clérical at'outit donc une autocratie réelle, mais uéeessaire. Elle est la conséquence de l'ab sence d'hommes de talent dans les camps de la droite. Eliminez M. Malou, la droite n'existe plus comme parti gouvernemental, elle s'effondre ayant tout juste assez d'intelligence pour comprendre la fragilité de son existence, elle n'en est que plus portée la servilité l'égard de M. Malou, le dépositaire de toutes ses es pérances, sa dernière planche de salut. Mais si cette autocratie fait les affaires du parti clérical, elle ne fait point les affaires du pays, qui en souffrent. Quelle que soie l'activité de M Malou,elle ne peut suffire tout; de là celte multitude de projets mal étNdiÉkAus'Siiôt retires que présentés; dp là ces'' lestions de travaux publics toujours ce gâchis dans 'toutes- ks admiuislra- qui relèvent du ministère. Les ministres libéraux qui hériteront de cette situation embrouillée, auront énormément faire pour rétablir l'ordre et la régularité daus tous les grands ser vices. Mais en attendant, la situation s'Aggrave, au détriment des intérêts généraux compromis; le clérica lisme mène le pays au chaos. Nous rapportons sous toutes réserves les renseigne ments suivants transmis VAvenir, de Liège, par son correspondant de Bruxelles, au sujet des projets de réorganisation de la garde civique. La Commission chargée de préparer le projet de loi sur la réorganisation de la garde civique a terminé ses travaux. Elle s'est réunie de nouveau au ministère de l'intérieur vendredi dernier, et doit se réunir encore mardi prochain et les jours suivants, pour prendre con naissance des observations présentées par le ministère, qui désire absolument présenter ce projet de loi im médiatement après la discussion du budget de la guerre. D'après ce projet de loi, qui divise la garde civique en deux bans, la garde est forte de 900,000 hommes, dont 390,000 constituent la réserve de l'armée. Le service est obligatoire de 20 40 ans inclusivement. Les états majors des bataillons sont nommés par le roi. Les gardes nomment leurs chefs jusqu'au grade de capitaine inclusivement. Trois ans après la promul gation de la loi, les officiers munis d'un diplôme de capacité sont seuls éligiblcs. La tenue est simple et commode. Les familles qui ne comptent pas un mem bre dans la garde paient une contribution annuelle qui ne pourra excéder 50 fr. On lit dans uuc correspondance de Gand Je viens encore vous parler de l'affaire de Wach- tebeke, et je vous montrerai aujourd'hui sous un aspect nouveau la grande machine de guerre, charpentée par le parti clérical pour s'emparer du pouvoir et s'y main tenir. Nous avons vu les intrigues employées pour la formation des listes déclarations supplémentaires d'impôt avec base sans base inquisition sévère sur les voies; intimidation exercée au nom de la propriété foncière sur les électeurs. Pas un point n'était négligé pas même lesrecoursdevanl la députation permanente. C'est ici-que nous voyons apparaître M. Solvyns, mem bre du Sénat pour Thielt. Je vous dirai sans détour que j'ai été étonné de trouver daus cette triste affaire M. Solvyns, dont j'avais une idée infiuimcnt supérieure. Je savais qu'il était un des gros bonnets du parti clérical, un des patrons du Bien public je croyais qu'il se contentait de diriger les affaires de nos adver saires politiques, mais je ne l'aurais jamais soupçonné de se résigner au rôle que nous lui voyons; jouer. Le parti clérical tout entier «erait-il par hasard organisé sur le modèle de l'ordre de» Jésuites chacun y aurait- il ses fonctions obligées, auxquelles il est absolument tenu, sans avoir le droit d'en dévier, ni même de se réchigner comme une machine per tndè ac cadâver Il faut le croire quand on voit un homme aussi considérable, exerçant la magistrature administrative, s'oublier jusqu'à commettre les faits suivants, qui sont attestés par des lettres émanées de lui et trouvées l'inventaire Terlinden, Wachtebekc. Les faits les voici dans leur gravité et dans leur simplicité. Du temps où M. Solvyns était conseiller provincial pour le cantou d'Everghem et membre de la' députation permanente de la Flandre Orientale, il portail un in térêt particulier aux chances des recours exercés devant la députation en faveur d'électeurs catholiques ou con tre des électeurs libéraux du «anton de Looehristy. Il s'empressait d'informer M. Terlinden du sort de ces recours le jour même, et cette prompte communi cation, remarquez-le, constituait pour ses amis politi ques un précieux avantage, car elle leur donnait com- parativement plus de temps, pour veiller l'exercice de leurs droits de recours ultérieur, qu'aux libéraux, qui n'étaient informés que par la notification officielle de la décision. Ce n'est là, au demeurant, me dira-t-on peut-être, que de l'indiscrétion. Nous pensons, nous, qu'il y a là quelque chose de plus. Le premier devoir du magistrat est.de tenir la balance égale enfre 1rs parties. M. Solvyns ne pâraît pas s'en être seulement douté. Lorsqu'il n'était pas rapporteur dans une affaire du canton de Looehristy, il ne s'en faisait pas moins remettre le dossier, il i'exaihinait, puis, alors, que tous les délais étaient expirés pour la production de pièces, et défenses par les parties, lorsque la cause étai| libéré. M. Solvyns en écrivait M. Tcrftnd^ signalait les points faiblès du cas, le joint les documents nouveaux qu'il faudrait po le côté débile, et il poussait la prétcntîc seilier M. Terlinden de déguiser son était connue de M. le.gouverneur De Ja même que ces productions nouvelles éj de M. Terlinden alors que la décision T permanente était déjà arrêtée, et que il tes de Looehristy étaient déjà visées i n'ajouterai pas une seule rcflexît!

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Le Progrès (1841-1914) | 1873 | | pagina 2