N° 3,348. Dimanche,
33° ANNÉE.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
Les cinq.
V Juin 1873.
Nouvelles «le l'étranger.
Inférieur.
LE PROGRÈS
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQCIRIT EDNDO.
ABONNEMENT PAR AN Pour I'mitoiuI; ailininistr»tif et juiiiciaire d'Ypres. fr. 6-0(1
Idem Pour le restant du pays7-00
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Picard, 15, Montagne des Aveugles, Hruxrixbs.
La tranquillité la plus parfaite règne sur tous les
points de la France. Elle est trop grande même au gré
des bénéficiaires de la journée du 24 mai.
Ils sentent le vide se faire autour d'eux, alors qu'un
peu de répression exercer eût si bien servi leurs des
seins. Être un gouvernement de combat ou de résis
tance et ne point rencontrer d'adversaires" eu dehors
du terrain légal, cela ne s'était pas.encore vu eu
France. Les uns affectent d'eu conclure que M. Tbiers
n'était pas si populaire qu'il le paraissait et que la ré
publique ne sera pas bien difficile renverser les au*
très sentent ce que ce calme du pays cacbe de force et
quel argument irréfutable il présente en faveur d'un
régime où des changements aussi graves que ceux qui
viennent de se produire se réalisent saos le moindre
désordre.
Fau.e de pouvoir sauver la société dans la rue, le
gouvernement de combat continue s'affirmer sur un
autre terrain. A Paris, daux journaux de nuance mo
dérée, le XIX' siècle et le Nationalont été cités de
vant le juge d'instruction.
M. Thi'érs et deux de ses anciens ministres, MM.
Dtifaure et Potbuau, se sont fait inscrire au centre gau
che. M. C. Périrr conseille aux débris de sa fraction
d'y entrer également.
La gaucliè républicaine, qui voulait adresser un ma
nifeste au pays, a provisoirement renoncé ee projet.
La loi sur les corporations religieuses, qui a déjà
traversé tant 'c péripéties et failli entraîner la chute
du ministère anza, vient enfin d'être votée par la
Chambre des éputés dTtafitf: elle a été volée par 196
voix contre 46. Telle qu'elle est sortie de ces épreuves
et grâce l'amendement Ricasoli, elle n'est pas une
solution, mais un compromis qui, par ses ménagements
mêmes, loin de simplifier U position du gouvernement
italien vis-à-vis du Vatican, sera pour lui une source
d'embarras et de nouveaux conflits.
Les dernières nouvelles officielles reçues de j'Inde
néerlandaise la Haye sont de nature dissiper les
inquiétudes que de récents télégrammes avaient fait
naitre relativement Deli. D'après une dépêche,
d'une date postérieure celles de ces télégrammes, et
qui a été communiquée hier la Chambre des Députés
des Pays-Bas, la tranquillité et la sécurité de la colonie
de Delli seraient assurées la place est occupée par «les
forers suffisantes. En outre, les Hollandais ont déjà
franchi la frontière atchinoise et occupé le territoire
d'Êvi„
Ypiiks, le 31 Mal.
Le nouveau cabinet français est recrulé
dans les trois partis monarchiques, et on a
eu soin de ne prendre, dans chacun d'eux,
que des hommes de la plus belle eau cléri
cale. Aussi le nouveau ministère français ne
sera pas seulement conservateur dans ce
sens qu'il saura faire respecter l'ordre, mais
il sera avant tout réactionnaire et nous
.pouvons nous attendre, notamment en ma-
charité et d'instruction, voir faire,
1 en plus grande, la part du clergé.
kBroglie, le chef effectif du ministère,
antécédents nuancés; il a fait
-nous, du Congrès de Matines
ïngué par son zèle, pour ne pas
Jssion, avec laquelle il a défendu
nia
jetions ultramontaines.
fi-te, un fait uoloire aujourd'hui, c'est
l'influence des Jésuites qui a ameqé.
l'entente entre les trois partis monarchiques
et produit celte coalition qui a su renverser
M. Thiers, mais sera impuissante pour fonder
une monarchie quelconque. Aussi telle u est
point, d'après nous, l'intention de la majo
rité actuelle. Ce qu'elle a voulu, en fesant son
coup d'état, c'est occuper le pouvoir pour
l'époque des prochaineséleclions,et eo atten
dant, faire quelques lois organiques et recom
poser les rouages administratifs, de manière
assurer la prépondérance la réaction,
sous quelque forme qu elle Se produise daus
l'avenir.
Le régime républicain ne sera donc pas mis
enjeu pour le moment, et pour les badauds
qui s'attachent avant tout la forme, cela
paraîtra magnifique mais pour nous, qui
nous attachons avant tout au fond des choses,
nous considérons le revirement qui vient
de s'opérer en France, comme inaugurant
un régime très-rétrograde et nous craignons
bien qu'avant peu il ne nous vienne de ce
côté un souffle de réaction, qui .enhardisse
encore nos faiseurs cléricaux.
Heureusement l'aigle a tant soit peu les
griffes écornées
Le Journal d'Ypresaprès avoir consacré
une grande colonne pour ne rien dire, en ré
ponse l'article que nous avons publié en
dernier lieu, propos de nos dernières élec
tions communales, trouve que c'est y
perdre la tête.
Nous engageons le rédacteur du Moniteur
de M. le Doyen, se ménager il ne doit pas
perdre de vue que là où il y a peu de chose,
tout es^ vite perdu. Nous lui recommandons
donc beaucoup de calme et de modération
U U —l
On nous assure que le nouvel emprunt,
3 pour cent, a fait un fiasco complet si nos
renseignements sont exacts, les souscriptions
privées n'ont pas dépassé les seize millions,
et le surplus aurait été imposé quelques
uns de nos grands établissements financiers,
sur lesquels le gouvernement et surtout M. le
ministre actuel des finances exerce une très-
grande influence on assure même, que plu
sieurs de ces établissements sont assez médi
ocrement flattés de la préférence, et qu'ils
cherchent dès présent se défaire de ces
fonds, même avec perte, afin de récupérer au
plus tôt la libre disposition de leurs capitaux
et d'en obtenir des intérêts supérieurs ceux
que donne le nouvel emprunt.
Ce résultat était facile prévoir l'emprunt
de SO millions, contracté par M. Jacobs, 4
pour cent, avait déjà eu beaucoup de peine
se classer et ce n'est, dit-on, qu'en en farcis-
san l les différentes caisses donl dispose le gou
vernement, que l'on est parvenu en main
tenir le cours.
\os lecteurs se rappellent sans.j^^^Mfoe [y
M jMalou a fait de l'adoption des^^^^Bui-
I'*'ires une question decabinel; ni
l'honorable minisire des finances en a fait la
déclaration expresse la Chambre, mais dans
une réunion tenue par la droite, il aurait dé
claré que ces projets devaient réunir la ma
jorité seule. Leur adoption ne devrait pas
dès lors sembler douteuse. "Cependant la plu
part des organes de la droite continuent se
montrer hostiles aux projets de M. le général
Thiebauld La Gazette de Liège et le Bien
publicce dernier, comme l'on sait, l'organe
officiel des Jésuites de Tronchiennes, décla
rent formellement que bien que la question
de cabinet ail été posée par M. Malou, ils
sont résolus combattre, dans la mesure
de leurs forces, la mesure proposée par M.
le général Thiebauld.
Que ferontaprès cela les députés de Gant!
Obéiront-ils aux injonctions du Bien Public
ou des ordres contraires émaneront-ils de
lévêché? Voilà toute la question.
Nous voudrionssavoir aussi ce que pensent,
au sujet de ces projets, la Patrie de Bruges
et le Journal d Ypres ces deux organes
restent muets comme des carpes et nous
comprenons leur embarras car après avoir
chanté sur tous les tons, les airs de l'aoli-
militarisme, ildoil êlre (rès-dur et très-ingrat
de devoir entonner un Te Deum eo l'honneur
d'une aggravation de charges militaires, aussi
considérable que celle que l'on propose.
Il paraît que les cinq nouveaux membres
du Conseil communal gênent, un peif plus
encore que les autres, messieurs les patrons,
puristes et puritains la fois, du Journal
d'Ypres.
Depuis huit jours, il n'est question que
d'eux dans les colonnes consacrées la politi
que locale.
Sont-ils radicaux ou bien doctrinaires
rouges ou bleus Telle est la question que
se posent, et que cherchent résoudre les
perplexes rédacteurs.
La difficulté est grande, ce qui semble,
si grande, qu'elle brouille non-seulement
les petits abbés dans leur style de professeur,
mais même dans leurs notions les plus élé
mentaires.
Embarrassés, disent-ils, de classer les cinq
en question tout autre point de vue, ils les
rangent dans l'ordrealphabélique. Et là-dessus
ils mettent: BoUckenaere, BoSsaert, Cornette,
etc.
Pour un ordre alphabétique, en voilà un l
s'écrierait M. Prud'homme; et un fameux
encore Eh eh chers petits abbés, il nous
est quelque avis que vous vous êtes trouvés
plus embarrassés, que vous ne l'avez cru. Tant
et si bien, que môme Tunique point cïe vue
qui fût votre taille, vous n'êtes poi.nj, parve
nus faire le classement vanté. y
El vraiment, cela donne mauvaise opinion-
de votre instruction première.