JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
Nouvelle* «le l'étranger.
Intérieur.
N° 3,349. Jeudi,
33° ANNÉE.
5 Juin 1873.
■g
6 FRANCS PAR AN.
LE PROGRÈS
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQUIRIT EUNDO.
ABONNEMENT PAR AN Pour l'arrond' administratif et judiciaire d'Ypres. IV. <i-0()
Idem Pour le restant do pays7-00
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PiCAno, 15, Montagne des Aveugles, k Biiuxkli.rs.
0e même que le centre droit, le centre gauche de
l'Assemblée de Versailles a eu une séance importante.
Par l'organe de l'amiral Jaurès, il a vivement félicité
son président de l'énergie avec laquelle, dans la séance -
du 28 mai, propos des inexactitudes du procès-ver
bal, il a signifié la majorité qu'elle ne trouverait per
sonne dans ses rangs qui voulût abandonner M. Tbicrs
au lendemain de sa chûte.
M. Christophle a annoncé que depuis le scrutin du
24 mai, bon nombre d'anciens dissidents étaient ren
trés, et il a invité la réunion en tenir compte pour
le renouvellement de son bureau.
La Norddeulsche allgemeine Zeitung s'occupe de la
prolcstatiou cpiscopalc, qu'elle ne trouve pas digne de
l'attention "du gouvernement. La feuille ministérielle
se borne signaler les erreurs historiques et politiques
dont fourmille ce document et en faire remarquer le
ton insolent. Si, dans le temps, dit la Norddeulsche,
les éjkêques ont cru faire acte de conscience en suppo
sant la déclaration de l'infaillibilité, il y a eu lâcheté
de leur part faire taire leur conscience plus tard; mais
si la protestation contre l'infaillibilité est un péché,
que 1rs éfféqdcs s'humilient et fassent pénitence de
même que saint Pierre, après avoir renié sou maître
l'orgueil, chez eux, est tout fait déplacé.
D'après le même journal, l'Empereur a fait adresser
une semonce aux personnages attachés la cour, qui
étaient associés aux agitations cléricales. Il a trouvé
très-inconvenant que des hommes qui ont des rapports
personnels avec la cour impériale, prissent part des
intrigues dirigées contre les mesures proposées par son
gouvernement et approuvées par lui, attendu que ce
fait pourrait donner le change sur ses propres inten
tions.
VpiiR», le A Jlain.
Tandis que nous avons émis, de la façon
la plus claire et la plus nette, notre opiuion
sur le nouveau projet de loi de la milice, le
Journal d'Ypres trouve que nous ne savons
sur quel pied nous tenir. On ne peut pas
être f5lus catégorique pourtant que nous ne
lavons été nous avons qualifié le nouveau
projet de détestable et nous avons prouvé
pourquoi nous n'en voulions pas. Que peut-
on faire de plus Et d'abord, la disposition
d'après laquelle les volontaires qui tombent
au sort, ne sont plus comptés eD déduction du
contingent "est d'une triante injustice, en ce
qu'elle frappe, d'une manière inégale, les dif
férents centres de population, au point
qu'elle poûrrait avoir pour conséquence ex
trême d'appeler sous les armes tous les inscrits
d'une commune. Du reste, pour mieux faire
apprécier toute la portée de cette disposition,
-"o„_ i -ay que si elle avait été en vigueur
Ja ville d'Ypres eut eu fournir
le plus que le contingent qui
Iné.
tri, nous ne pouvons admettre
ts qui ont élé apportées au rem-
ces reslriclions manquent de
tde loyauté, et n'ont pour but
ilourer le remplacement de conditions
onéreuses qu'il deviendrait impos-
or, l'on
le plus grand nonhy
espère amener par là la bourgeoisie récla
mer elle-même le service obligatoire. Eh
bien nous disons que le procédé est digne
de Machiavel, et nous sommes heureux de
constater qu'il n'a aucune chance de réussite,
car les organes de toutes les opinions sem
blent être d'accord cet égard, sauf peut-
être le Journal d'Ypres.qui ne sait pas trop
ce qu'il veut, comme presque toujours, lors
qu'il ne s'agit pas d'orthodoxie ou de cago-
tisme.
Voilà donc dans quelles limites nous som
mes militaristes, (en attendant que nous exa
minions la conscience du Journal d'Ypres).
Nous voulons une armée forte, bienorganisée,
mais dans des limites raisonnables nous de
vons pouvoir apporter notre appoint et un
appoint respectable pour défendre notre in
dépendance et notre nationalité c'est là une
condition, qu'au vu et su de tous les hommes
d'étal, certaines puissances nous imposent
comme prix de leur appui, mais nous
n'avons pas besoin d'une armée organisée
en vuede prendre l'offensive, ni de lutter seule
contre une puissance de premier ordre.
Telle d'ailleurs ne sera jamais notre destinée,
et pourvu que nous ayons le sage esprit de
ne pas nous immiscer dans les affaires des
autres nations, nous aurons toujours des
alliés, si un jour nous sommes attaqués.
Le Journal d'Ypres doit être convaincu
maintenant que nous voyons très-clair sur
cette grave question, que s'il a envie de dis
cuter avec nous l'un ou l'autre point prévu
par les nouveaux projets, nous nous ferons un
nouveau plaisir de le rouler, comme chaque
fois qu'il se hasarde traiter une question de
droit ou d'administration.
Chaque fois, en effet, que notre contradic
teur s'écarte de ces prêches plus ou moins
mystiques qui en feraient un prophète au
milieu d'une réunion de S* Vioceot de Paul,
il a le talent de prendre la vache par la queue
et cette fois il s'est surpassé; il nous rappelle
en effet, cet enfant qui effeuille une mar-
guérite, en répétant je ne suis pas militariste,
un peu cependant, beaucoup parfois,mais pas
du tout...., quand il s'agit d élections.
Allons donc, farceurs! votre jeu est connu;
vos masques sont par terre. Nos populations
sauront l'avenir quoi s'en tenir. Vous avez
deux politiques ou mieux vous n'en avez pas,
car vous avez recours toute sorte d'expédients
pour combattre vos adversaires, vous êtes
militaristes, lorsque vous êtes au pouvoir, et
vous criez bas la conscription lorsque
vous êtes dans l'opposition.
Vous n'êtes que des farceurs.
Entrez, Messieurs entrez, MêfcUgies. Et
bobmboumboumcel|
que la bagatelle de 200 fr., et dei
qu'oi? Pour aller au pèlerinage M
nail,afio d'obteoir une indulgence plénière et
d'assurer le, triomphe de l'église. Paraye-le-
Menail n'est qu'à 135 lieues d'ici mais qu'à
cela ne tienne, si vous êtes retenus par des
infirmités, par des occupations ou par un
motif quelconque, vous ne devez pas perdre
une aussi belle occasion de gagner le ciel.
Vous n'avez qu'à vous fàiFe remplacer, sous
condition de verser la somme requise pour le
voyage, et dans ce cas, le comité se chargera
du choix de votre remplaçant.
Avouez que l'on ne saurait faire preuve de
plus de condescendance. On proscrit bien, le
remplacement en matière de milice, où il a
toujours élé admis, mais on l'admet en ma
tière de pèlerinage où il a toujours élé pros
crit. Encore un pas et on gagnera le ciel par
les vertus de son remplaçant.
Mais ce qui couronne l'œuvre, c'est que
si les frais dn pélerioage n'atteignent pas
la totalité des sommes recueillies on aura
soin d'employer le reste fonder ou faire
célébrer des messes,de maoière que vous avez
loute garantie qu'il ne vous en reviendra
jamais un simple liard et que le tout ira dans
l'escarcelle que vous savez.
Et si vous n etes pas contents, vous êtes
bien difficiles
Et du reste, pourquoi ne pas croire un
nouveau miracle...
Le Nieuwsblad nous affirme bien et cela
en toutes lettres qu'il faut attribuer la
chute de M. Thiers et l'avènement de M.
Mac-Mahon aux pèlerinages, aux prières et
aux bonnes œuvres, si multipliés, si nom-
breux et si brillants, l'heure qu'il est, en
France.
Mais, il y a plus, d'après l'organe de notre
clergé, ce grand événement a eu lieu par
l'intercession de Noire Dame-Auxiliaire, dont
la fête a été installée, ce jour-là, en recon
naissance du rétablissement du Pape Pie VII.
Comment nos lecteurs trouvent-ils le
chou-fleur? Et voilà l'aide de quelles puéri
lités on hébété nos populations flamandes.
Il ne se passe plus huit jours sans qu'on ne
leur parle d'une nouvelle vierge quelconque
et bien entendu de ses miracles c'est celle
qui en fera le plus; Notre Dame de Lourdes a
détrôné celle de la Salette et de beaucoup.
Bon Dieu, où allons-nous, au milieu de la tem
pête réactionnaire que nous traversons en ce
moment.
Un de nos amis prétend que si on créait
un musée de toutes les saintes vierges que l'on
a créées, depuis la véritable, il faudrait un
emplacement trois fois aussi grand que cé'^i^
qu'occupe en ce moment l'exposition/ gg.
Vienne. Au fait nous ne disons
Voilà de quoi égayer le Jour^^^Bj-preê.
au moins pendant quinze jours^^^^ J