N° 3,353. - Jeudi, 33* AMVÉI. 1» Juin 1873. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, Nouvelles de l'étranger. Intérieur. LES BIENFAITS «lu Ministère clérical. LE PROGRÈS PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. vires âcqcirit eundo. ARONNKMENT PAR AN Pour I'hiToiiiP admiiiislrutii et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'cditeur, rue au Beurre, 83. INSERTIONS Annonces la ligue ordinaire fr. 0-15 Récures la ligne fr. 0-30 Lea annonces de Bruxelles cl de l'étranger sont reçues chez MM. Leciwia et Picaiid, 15, Montagne des Aveugles, 5 Biioxeli.es. Le télégraphe commence A nous apporter d'Espagne autre chose que de mauvaises nouvelles. D'après une dcpcchc d'Heodaye, il y aurait eu, dans les environs do Vittoria, un combat important, où Nouvilas aurait complètement défait les carlistes. Ceux-ci auraient perdu 300 morts ou blessés et 700 prisonniers. Ce serait pour le parti qui veut restaurer l'ordre moral en Espagne uu échec, sinon décisif, du moins difficile réparer. La grande majorité réunie dans les bureaux de l'As semblée de Versailles, en faveur des poursuites contre M. Banc, n'a rien qui doive étonner. Beaucoup de membres de la gauche et du centre gauche, peu dis posés A prendre fait et cause pour le député de Lyon, plus ou moins compromis dans les actes de la Com mune, n'ont voulu ni lui refuser l'occasion de se jus tifier ni méconnaître le droit strict do parquet mili taire. Mais ou leur prête l'intention, soit par une' interpellation, soit par la comparution du général Ladmirault devant la commission parlementaire, de provoquer des explications sur la conduite des auto rités militaires réclamant aujourd'hui un prévenu qu'elles jugeaient innocent hier, et cela uniquement parcé.qu'il a été investi d'un mandat législatif. L'impression générale est que le gouvernement ne retirera pas grand avantage de la campagne où il vient de s'engager. M. Dufaiirc proteste qu'il n'a jamais pesé sur les autorités militaires pour empêcher les poursui tes. Mettre en cause M. Thiers, c'est lui fournir l'oc casion d'un combat qui pourrait tourner la confusion de ses adversaires. Aussi bon nombre de leuilles mo dérées, qui n'ont pas de raisons de ménager M. Ranc, estiment-elles qu'il eût mieux valu ne pas réveiller son propos le souvenir des luttes civiles de 1871. Il n'y a guère que les organes de l'extrême réaction qui applaudissent la politique du gouvernement. Le blocus de Zanzibar a produit son effet. Les mar chands de chair humaine qui formaient, dans ce petit État, une corporation puissante, ne trouvant plus A exporter leur marchandise sous le pavillon du Sultan, tant était devenue sévère la surveillance des navires, ont cessé de menacer leur prince de le renverser du trône s'il souscrivait aux exigences du gouvernement anglais. Il a donc pu accepter.le traité pour la suppres sion de la traite que sir Bartlc Frère lui avait laissé a am départ. Pour peu que l'Angleterre tienne la main în'nbscrvation de cette convention, on peut en espérer de bons résultats pour la civilisation dans l'intérieur de l'Afrique. Vpiiks. le 18 Juin. En 1870, les cléricaux ont escaladé le pou voir, grâce l'appui que les avancés leur ont iné dans quelques grandes villes. Lesoula- »'^a été universel, chacun le sait, car ■îeurs avaient promis 1° de suppri- (u moins d'alléger, l'impôt du Réduire notablement les dépen- zutenl-ils leur programme IT démontré que les cléricaux, ^aer ou du moins alléger l'impôt it proposé une loi qui rend le Jent accessible aux riches seuls, qui tnter le contingent en n'y com- |as les miliciens volt qui fa durée de présence Examinons maintenant comment ils rédui sent les dépenses militaires (art. 2 du pro gramme réformiste) et soulagent universelle- ment la bourse des contribuables. Plus d'appréciations, laissons parler les chiffres ils ont leur éloquence et leur logique. Nous ne tenons compte ici ni des lois de transfert, de virement ou de régularisation, qui ne créent pas des dépenses nouvelles, ni des crédits excessifs votés en 1870 la guerre peut excuser les .allocations, mais non leurs chiffrés exagérés. Quoiqu'il en soit, passons les cléricaux ont sauvé le pays en 1870, c'est entendu bornons-nous donc comparer^ les crédits volés, en 1868 et 1869, dernières années du gouvernement libéral, avec ceux accordés en 1871 et 1872, les deux premiè res années normales du gouvernement clérical. Le budget de la guerre de 1868 a été fixé fr. 36,885,000 Le budget de la guerre de 1869, 36,841,000 Il a été volé depuis (loi du 5 Juillet 1869), un crédit de. 1,500-000 Total descrédits votés,endeux ans, pour dépenses militaires, par les doctrinaires militaristes, fr. 75,226,000 Naturellement, les cléricaux anti-milita ristes, jusqu'aux bouts des doigts, trouvaient ces chiffre» exorbitants ils promirent aux bons électeurs ruraux de changer tout cela on soulagerait enfiu les contribuables. Voici comment ils les ont soulagés après avoir très-dédaigneusement repoussé les radi caux qui leur avaient fait la courte-échelle, Le budget de la guerre pour 1871 (présenté du reste par l'an cien cabinet, avant sa retraite, a été fixé la somme de fr. 36,871,500 Celui pour l'exercice 1872, 37,128,985 A ces sommes il faut ajouter les crédits militaires alloués par les lois du - 20 Février 1871 3,475,000 27 Juillet idem 3,250,000 25 Mars 1872 (transfert de l'Ecole de cavalerie la Cambre auquel ou a été forcé de renon ce/ heureusement, ce qui n'em pêche pas de dépenser le crédit voté 450,000 21 Mai 1872. 730,000 31 Décembre idem. 1,835,000 Total des sommes allouées, en deux ans, par les cléricaux anti-militaristes, pour dépenses militaires83,740,485 Total des sommes alloués, en deux ans aussi, pour dépenses de même ûature, par les doctri- nairés-militariste» et gaspilleurs. 75.226,000 Différence en deux ans fr. 8,514,485 -Niais ces augmentations de8,5l4,485iÉkàcs M que des miettes cor que les cléricaux se préparent offrir au Dieu Mars. Une ère de sacrifices nouveaux s'annonce, le budget de la guerre qu'ils pro posent pour l'an de grâce 1874, s'élève fr. 40,990,000 Or, comme les budgets nor maux que les militaristes-doc trinaires avaient l'audace de de mander, s'élevaient en moyenne^ 36.850,000 La Belgique, de ce chef seul, payera désormais tous les ans en plusfr. 4,140,000 Et ce n'est pas tout, nos anti-militaristes cléricaux méoagpnl de nouveaux soulagements aux contribuables. L'exposé des motifs et l'appui du projet de réorganisation militaire le laisse clairement entendre la Chambre peut donc voter lorganisation proposée dit le ministre, avec l'espoir que d'ici long~ tempselle n'aura plus revenir sur cet. objet, (l'espoir fait vivre), toutefois je mécon naîtrais la loi du Progrès(pas d'Ypres) et les dures nécessités quelle impose, si je lui donnais l'assurance que les mesures qu'il s'agit de sanctionner auront pour résultat de donner àl'armée uns organisation définitive; ne pouvant répondre que du présentje ne veux pas engager l'avenir. C'est surtout en matière d'organisation d'armées et de moyens de défense qu'il est prudent de dire a chaque jour suffit sa tache. La tâche de hier, s'est résumée en une augmentation de dépen ses, en deux ans de fr. 8,514,485 La tâche d'aujourd'hui est d'augmenter le chiffre annuel du budget de la guerre de 4,140,000 La tâche de demain sera: lu la mise en pra tique du restant des propositions faites par la grrrainde commission mdilaire de 1871 et entraînant des dépenses ordinaires et extra ordinaires de nombreux millions 2° l'aug mentation de la solde (1,100,000 par an) 3° celle de l'artillerie (plus de 1,500,000 par an) 4° la fortification de Lierre 5° des for tifications nouvelles Namur 6° Ter- monde 7° sur. le Ruppel, et 8° une foule d'autres progrès médités déjà par nos bril lants états-majors. Ces prophéties feront mourir' de rire le Journal d'Ypres et ses amis oq a ri aussi, il y a dix-huit mois, quaud nous disions qu'eu 1873 les cléricaux proposeraient d'im portants accroissements de dépenses militai res ces prédictions d'alors se réalisent eejles que nous faisons aujourd'hui se réa liseront aussi, c'est la tâche de demain les cootribuablesriront-ils alors?nous en doutons, Voilà comme les cléricaux tiennent l promesses, ils régimberonl peut-être un le Journal d Ypres se montrera iudign sur le papier... M. Berteu fulminera le budget de la guerre... Poperi "'ebuyck ne dira rien et n<* |1> 1

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Le Progrès (1841-1914) | 1873 | | pagina 1