A N° 3,354. Dimanche, 33" année. 22 Juin 1873. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, LE PBOGHÈS PARAISSANT I*E JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQCIRIT EONDO. ARONNEMIÎNT PAR AN Pour l'arrond1 administrait! et judiciaire d'Ypres. fr. firOO lilpni Pour le restant du pays7-00 Tout ce <|ni concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-15 Réclahes la ligne fr. 0-30 Les annonces de Bruxelles et de l'étranger sont reçues chez MM. Lechbin et Picard, 15, Montagne des Aveugles, A Bruxelles. asm Nouvelles de l'étranger. Le calme apparent qui règne en France depuis la révolution légale du 24 mai a été momentanément rompu la semaine dernière. Une interpellation de la- gauclie radicale propos de la suppression du journal le Corsaire a été suivie d'une très-faible réponse de M. Bculé, le nouveau ministre de l'intérieur, qui est resté tout-à-fâit en-dessous de ce qu'on avait le droit d'at tendre d'un homrUe instruit coinioc loi. Il est vrai qu'il avait défendre une bien mauvaise cause. En prenant des mesures arbitraires contre la presse, en faisant au Corsaire un vrai procès de tendance et surtout en adressant tous les préfets une circulaire secrète pour tenter de corrompre toute la presse de France ou pour l'intimider, le nouveau gouvernement est descendu aux procédés inquisjtoriaux et tyranniques de l'Envpire. Voilà où on en est en France. On a la république c'est un mot qui parait au premier abord, synonyme de liberté. Mais avec la république, les Français ont l'état de siège, ils "n'ont pas la liberté de la presse, ils n'ont pas le droit d'association politique, ni même le droit de réunion. Si sous Louis-Philippe ou sous ChaTlcs X, ou leur avait refusé tous ces droits qu'on leur réfuse aujourd'hui que les idées libérales ont marché cepen dant A grands pas, ils auraient crié, tempêté et fait des révolutions (ils en ont fait pour moins que cela). Mais comme en les privant de toutes ces libertés, on leur laisse le mot de république, ils sont peu prés satis faits etpour un rien se croiraient plus libres que d'autres. Le Parlement allemand a adopté, en seconde lecture, le projet de loi concernant l'introduction de la Consti tution de l'empire en Alsaec-Lorraine. Un séul article a donné lieu de sérieux débats, c'est celui qm dispose, provisoirement, que le pays n'aura point Une constitu tion propre telle qu'en possèdent les autres États de l'empire et que les lois y seront édictées par voie d'oc troi. Les orateurs qdi ont combattu cet article ont signalé, que la situation que l'on veut faire A l'Alsace est tout A fait anormale et n'est au foud que la prolon gation de la dictature impériale. Le prince de Bismark a répondu ces ;obscr va lions avec une certaine vivacité, il a fait remarquer que la prérogative d'octroyer des lois n'est que temporaire, et il a donné l'assurance que le gouvernement iiùpérial n'en abuserait pas. - t La presse austro-hongroise ne cesse de représenter le prince Charles de Roumanie, comme profondément découragé et désireux de renoncer au trône qu'il a ac cepté il yA'quetques années. Iiitcrfcdiiv Venus, le 21 .lulu. LES BIENFAITS «lu Ministère clérical. (Suite.) Afin de pouvoir Apprécier exactement les bienfaits que le pays et l'arrondissement d'Ypres doivent aux cléricaux, nous nous livrons, avec ardeur, la lecture du Bulletin des 1r "'est peu amusant mais très-instructif. Pici que nous trouvons dans le recueil ^cernant les travaux publics 1,4,,les budgets, il a été volé, dé calés lois de crédit du Vlpour travaux fr. 6,500,000 idem ilesi 52 e. ;,yez ïf! catbcHÇ» juelle y> idem iderà idem, idem ideni Total. 22,056,000 *16,080,000 300,000 220,000 650,000 4',788,929 fr/~5p^929 S Le projet de loi, que discute la Chambre en ce moment, alloue, pour t 1" Travaux publics. 7 fr. 50,426,000 2° Amélioration et extension des lignes du Luxembourg 18,000,000 3° Rachat de cette ligne 62,950,000 4° Construction de lignesnouvelles 46,0001,000 Total. fr. 227,969,929 Dans cette somme de deux cent vingt-huit millions environ, qu'obtient l'arrondissement d'Ypres RIEN absolument rien On ne peut, en effet, porter au compte de notre arrondissement, (jeux petits crédits, l'un de 200,000, l'autre de 400,000 fr., pour tra vaux exécuter l'Yser, dans les arrondis sements de Furnes et de Dixmudei Voijà, bons villageois, comment on vous traite. Notre arrondissement est cependant un des plus riches en produits agricoles, et comme il est un des plus éloigoés centres de la grande industrie, il aurait, plus que d'autres, pour exporter ses produits et im porter les matières poodéreuses, besoin d'être doté de voies de communication économiques, par eau et par voies ferrées, vers l'intérieur de la Belgique. Et dans les 228,000,000 fr. énumérés ci- dessus, il n'obtient RIEN. On répond, il est vrai, que notre arrondis sement a beaucoup obtenu quand les libé raux étaient au pouvoir. Mais, il ne reste pas moins beaucoup encore faire... et l'on ne s'occupe pas plus de nous que du Japon. Tels sont, en matière de travaux publics, les bienfaits que l'arrondissement d'Ypres doit aux cléricaux qui gouvernent! Et vous, bons électeurs catholiques vous avez contribué autant que possible mettre les libéraux la porte. '- '\T Vous recevez maintenant la récompensé de votre erreur. Vous payez pour les autres et n'obtenez pas même les miettes qui tombent de la table des favorisés Elections *le là darde civique. Nous avons dit que nous n'approu vions pas précisément la circulaire qui a été distribuée en ville, au sujet des prochaines élections de la Garde civique il était inutile, d'après nous, de livrer autant (le noms., parmi lesquels plu sieurs fort inoffensifs, en pâture la .curiosité publique mais c'est là un incident sans im- pèrlauce 'et ce n'est pas une raison pour que nous n'engagions pas tous nos amis voter Dimanche prochain, en faveur des candidats libéraux qui se présentent poûr les divers grades de la Garde civique. Depuis«fôg'lemps, la politique était restée étKangjère ces élections on nommait géné-i ralement, sans distinction d'opinion,,- eeai qui voulaient bien se prêter occuper,j fondion*V - - M Aujourd'hui la situation est changée un petit homme dont l'immense ambition est devenue proverbiale parmi nous a senti la nécessité de provoquer la lutte. Eh bien nous acceptons le coiubatet nous sommes con vaincu que les libéraux de toutes les nuances, quelles que soient d'ailleurs leurs sympathies pour l'institution de la Garde civique elle- même s'empresseront de prendre part au scrutin, afin de faire sortir les candidats libé raux triomphants, de J'urae électorale. Il ne s'agit pas ici d'une manifestation pour ou con tre la garde civique loin de là, il s'agit de faire une protestation énergique, comme en Juillet'1872, contre les prétentions cléricales fjui se réveillent, malgré l'échec humiliant qu'elles ont subi, cette époque, et contre la prétentieuse nullité qui semble vouloir s'imposer pour toutes les fonctions qui deviennent vacantes YpreS. Nous engageons donc tons nos amis être leur poste, et faire abstraction de leurs sympathies, pour n'accorder leurs suffrages qu'à des candidats sincèrement dévoués l'opinion libérale. Nous ne sommes pas exclusifs l'idée de la lutte ne nous serait probablement pas même venue; mais puisqu'on nous provoque, nous relevons le gant et nous espérons que tous nos amis serreront les rangs, comme en Juillet 1872. Le spectacle alors fut sublime. Espérons qu'il sera de rqême. Dans la séance de la Chambre des reprél sentants, du 17 de ce mois, des députés libé raux (que l'on accuse souvent tort d'être hostiles l'agriculture) ont prouvé combien ils orft de sympathies pour les intérêts agri coles et pour les campagnes. Le gouvernem.en't avait proposé un crédit de 500,000 fr. pour reprises et raccordements de chemius vicinaux aux grandes rûutes de l'État, et aux stations de chemin* de fer. La section centrale avait porté ce crédifà un million. M. Delexhy et d'autres libéraux, trouvant celte somme encore bien insuffisante, dépo sèrent un amendement, afinde la faire fixer trois millions. j Cet amendement et même celui de la sec tion centrale furent vivement combattus par le minisire des travaux publics et par des députés catholiques, mais il fut éoèrgique- meut soutenu par des libéraux, etentr'autres par MM. Lebardy. Bricoult et Va'ndeo Pee- reboopî. Ce dernier donna un vigoureux coup de collier et l'amendement portant le 1 crédit de 500,000 f. 3,000,000 fut adopté- par 34 voix contre 32. Pendant que M. Vanden Peereboom y idait ainsi les intérêts les pifs graves mpulations rurales MM, Bjebtive en, loin de soutenir leur V -.■>e*

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Le Progrès (1841-1914) | 1873 | | pagina 1