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Les journaux de Bruges nous apportent
enfin ce matin Samedi les compte-rendus
des deux premières séances du Conseil pro
vincial. Ces séances ont été consacrées de
véritables rien. Nous y voyons que M. le
Gouverneur a prononcé un discours, mais
on ne nous dit pas même les matières qui y
sont traitées. Le bureau a été conslilué comme
suit: MM. VanOutryve d'Ydewalle, président;
De Cock, vice-président Verhaegen et Ver-
gauweu, secrétaires Van Caloen et Desnick-
Roels, secrétaires-suppléants.
Après cela, on s'est évertué démontrer
que le service slénograpbique était organisé
le mieux du monde, et discuter si telles ou
telles pièces seraient imprimées ou non
il ne nous étonne pas qu'après avoir perdu
deux séances entières des discussions aussi
oiseuses l'on ait décidé que la session du
rera trois semaines.
A propos de l'élection du Major de la
Garde civique le Journal d'Ypres s'efforce
de faire de l'esprit. Malheureusement, comme
d'babitude il tombe dans le bouffon. Il eut
fallu, pour la très-grande satisfaction de sa
coterie que M. Hynderick résistât aux in
stances faîtes par le corps des officiers qu'il
refusât définitivement le renouvellement
de son mandat.
C eut été une belle occasion pour essayer,
l'aide de quelques intrigues, de placer les
épaulettes du major sur des épaules trop
faibles pour soutenir le poids de la toge et
donner par l'épée, la considération que la
science refuse. Aussi grand fut, dans le con
cile de nos ultramontaius, le dépit de voir
échouer les espérances de leur Benjamin.
Mais pour donner le change ses lecteurs
si disposés généralement le prendre, le
pieux journal affirma, avec sa mauvaise foi,
devenue proverbiale, que lors de la réception
des officiers, M. H. Decoene était le seul Capi
taine qui fit acte de présence. Il feint ainsi
d'ignorer que M. Cardinael, capitaine de la
2e compagnie, était absent, et que M. Mer-
ghelynck, était retenu chez lui pour cause
d'indisposition.
Or personne n'ignore que M. le major
Hynderick jouit non-seulement de l'estime
de ces messieurs, mais encore de toutes leurs
sympathies et qu'ils eussent été heureux
de pouvoir se joindre leurs camarades le
jour de la réception. Reste le capitaine Dusil-
lion. La coterie cléricale met son abstention
profit pour lancer des invectives contre M.
le major. Mais elle a mal pris son texte car
nous sommes convaincus que cette abstention
n'a surpris personne. Pouvait-il, le nouveau
capitaine faire autrement que de s'isoler de
ses camarades lui que le Journal d'Y près
proclame un des siens et si humblement rivé
la volonté d'autrui
Nous recevons de Poperioghe la lettre
suivante
On lit dans le Journal d'Ypres sous la
rubrique On nous écrit de Poperioghe, un
article de haute fantaisie contenant autant
de mensonges que de mots il est vrai que
les rédacteurs spirituels de cette feuille sacro-
k sainte,'sont coutumiers du fait et qu'ils sont
bien les dignes disciples de Basile qoi a dit
Mentez calomniez il en restera toujours
quelque chose.
C'est propos d'une manifestation politi
que dont le pélérinage du 23 Juin n'a été
que le prétexte que les rédacteurs tonsurés
exhalent leur bile.
D'abord ils estiment le nombre des pèle
rins 18,000 tandis qu'au maximum on
n'en comptait pas plus de 5,000, habitants
de Poperinghe compris. Chacun ici a pu re-
marquer que les députations des différentes
paroisses du doyenné de Poperinghe se com
posaient presqu'en totalité de valets de ferme,
de femmes et surtout d'enfants,les personnes
indépendantes n'avaient pas voulu figurer
dans cette exhibition ridicule. Et comment
eût-il pu en être autrement, puisque la ville,
les curés et les vicaires des communes partici
pantes, avaient désigné du haut du prône les
cabarets de notre ville où il était permis aux
pèlerins de se rendre, défendant strictement
leurs ouailles de se rafraîchir ou de se re
conforter dans les établissements suspects de
libéralisme ou dans ceux qui n'auraient pas
arboré de drapeau nous mettons au défi le
Journal d'Ypres de démentir ce fait.
Le véridique correspondant du dit journal
a joute que les libres-penseurs de l'endroit ont
essayé de faire une contre-manifestation en
se tenant quelques pas de l'autel, le chapeau
sur la tète, et qu'au moment de la bénédiction
ils ont vociféré des cris injurieux et ignobles
que le saint journal dit n'oser répéter et pour
cause
Très-bien, cher Basile, on voit que vous
êtes, le vrai descendant de votre patron;
ainsique lui, jamais vous ne vous lavez les
.mains avant d'écrire, et toujours vous trem
pez votre plume dans le fiel.
Voici M. l'Editeur les faits tels qu'ils se
sont passés
Quelques personnes se trouvaient au café
la Maison de ville pour voir défiler nos
campagnards et entendre un 6ermon politique
débité par un révérend quelconque.
Après que l'éloquent prédicateur eût invo
qué le très-haut pour qu'il daigne rétablir le
pape sur son trône et exterminer lés ennemis
de l'église, il s'écria Vive Pie IX et la foule
de répéter d'une voix unanime Vive Pie IX
etc.
Les personnes réunies la Maison de ville
applaudirent crièrent bravo et voilà quoi
se réduisirent les cris injurieux et ignobles
qui accueillirent cette sortie intempestive con
tre le roi d'Italie et que le pudibond et jésui
tique rédacteur du journal dit n'oser répéter.
Cela eut lieu après le sermon et non pendant
la bénédiction. Ces héros encanaillés
(comme les appelle en style de sacristie le
correspondant anonyme dont nous méprisons
l'insulte et qui nous renvoyons l'épithète),
disparurent si peu, que, la bénédiction don
née, on les revit au balcon où ils restèrent
parfaitement en évidence.
Il est vrai que quelques pieux pasteurs ont
essayé d'ameuter leur troupeau contre eux,
mais cela n'a pas pris ifs en ont été pour
leurs frais et maintenantifs tachent de se
venger en répandant dans leurs journaux
la calomnie et le mensonge.
Ainsi que nous le disions au début ces
exhibitions dans les rues et ces .cérémooies sur
les places publiques, sont organisées dans un
but purement politique par un clergé or
gueilleux et intolérant qui s'efforce de fanati
ser de plus en plus les populations des cam
pagnes afia de pouvoir les maintenir sous
son joug abrutissant et les faire servir d'au
tant mieux, l'époque des élections, l'ac
complissement de ses ambitieux desseins.
Agréez, Monsieur l'éditeur, etc.
Si l'on devait juger les Flamands par les flamin
gants, on auraityine bien triste idée dé leur patri
otisme. Mais il n'en est pas ainsi, et il ne faut pas
confondre les uns avec les,autres. -•
Le mouvement flamand a été fomenté par le
clergé, en haine de la wallonnie suspecte de libé
ralisme. Il produit les conséquences désordonnées
qu'il voulait produire. r
Nous avons vu que les rédemptoristéfc d'Anvers
distribuent au peuple un appel aux arJhs^dpnt
la violeujee dépasse tout ce que la. Çothmune /de
pétroleuse mémoire, a inspiré.
Dans le meeting qui a eu lieu Bruxelles on a
entendu des vociférations qu'il est utile de consta
ter.
Un des orateurs, au milieu des applaudissements
frénétiques de l'Assemblée, a prétendu que toutes
les positions toutes les places sont aux wallons
et que l'administration, l'armée, la justice ne sont
pas accessibles tous.
Personne ne s'est imaginé de répondre que, de
puis longtemps, dans les Flandres, il n'est plus
nommé un magistrat que ne connaisse le flamand,
et qu'à proprement parler la race flamande est
plus favorisée que la race wallonne, dans la colla
tion des emplois puisque généralement les fla
mands connaissant les deux langues peuvent
être et sont nommés dans tont le pays, et que les
wallons ne peuvent prétendre des positions que
dans les provinces wallonnes où les flamingants
veulent encore les réclamer.
L'orateur a conclu que si les flamingants n'ob
tenaient pas réparation ils devaient s'adresser
aux puissances qui ont fait la' Belgique, qui ont
collé les membres de ce monstre, et leur demander
de détruire leur œuvre.
C'est la destruction de la nationalité belge, et
le démembrement des provinces.
Ce vœu impie a été salué d'un tonnerre d'ap
plaudissements.
Un autre orateur, M. 0. De Pooter, s'est écrié
Mettons-nous l'œuvre sans retard etsi
l'on nous refusait justice, si nos griefs si doulou
reux n'étaient pas redressés alors il nous reste
une ressource arrachons les couleurs blanches
de notre cocarde et promenons le drapeau rouge
dans les rues.
Pétrole et cléricalisme, tout comme en Espagne.
Bien loin de nous la pensée d'interdire aux
flamands de justes et légitimes réclamations. Mais
quand nous les voyons poussés par quelques intri
gants et par un parti insatiable, menacer la tran-
qinllité publique, pousser des clameurs révolution
naires, et parler le langage des plus mauvais jours
de la commune parisienne, nous ne pouvons con
fondre nos bons et loyaux flamands avec de tels
énergumènes. de Bruges.)
On écrit de Bruxelles
Les vacances qu'a prises la Chambre n'ont pas
mis fin aux conjectures de toute espèce sur le sort
des projets militaires soumis la législature. La
droite' les votera-t-elle ne les votera-t-elle pas
Voilà toujours ce que l'on se demande et ce que
doivent surtout se demander les députés de la ma
jorité. Jamais croyons-nous de mémoire parle
mentaire on n'a vu dans notre pays pareille
situation. Si le parti que le ministère représente
au pouvoir vote les projets, il est convaincu devant
le corps électoral d'impudence éhontée s'il ne les
vote pas il fait tomber le cabinet et*, manquant
d'hommes pour en constituer un nouveau, il occa
sionne.une dissolution, tout l'avantage des libé
raux, La situation des conservateurs rappelle donc
peu près celle de l'homme qui se trouvait entre
deux chaises assis par terre, avec cette différence
cependant que les chaises sont insaisissables et
qu'il est impossible de se hisser sur l'une ou sur
l'autre...
Comment sortira-t-on. de ce mauvais pas Se
targuant de l'échec triple'infligé M. Malou dans
le projet de travaux publics la droite invoquera-
t-elle auprès de ses électeurs des circonstances
atténuantes, ou bien jettera-t-elle son cabinet par
dessus bord ou bien encore, obtiendrà-t-elle le
rétablissement des exemptions ecclésiastiques
Nul ne le sait encore au juste. Tout ce qu'il y.
de certain c'est que le général Thiebauldj
vaillé hier avec le Roi qu'il a traverséj
midi avec une physionomie souriante
rentré au ministère de la guerre
homme qui en a pour dix ans de
Loi. Mais rien -n'a encore transpit
vue, et plus que jamais l'on peu]
tion de la réorganisation de l'a
substitution.
Jusqu'à présent non plus il j
teur désigné par la section
met fin avant huit jours
incroyable, le règlement del
aussi flagramment qu'il le
it lui-même,