I s'entendre reprocher par des adversaires politiques, sans qu'il en résulte la moindre atteinte son honneur ou $a considération qu'enfin, les débats ont révélé que le public n'a pu se méprendre sur l'articulation relative la presse libérale et impie, le fait en question se réduisant un prêt de 10,000 francs intéiêt, fait en 1853, contre bonne hypothèque, par le Bureau de bienfaisance l'éditeur d'un journal libéral de Bruges, condamné payer pareille somme litre de domma ges-intérêts, prêt autorisé le 24 Octobre 1853 par le Conseil communal, et le 10 Novembre de la même année par la Députation permanente Attendu que même l'épithète de tripoteurs adressée aux administrateurs des Hospices, la fin de l'article relevé dans la circulaire aux électeurs, n'a pas causé préjudice aux appelants, puisque se rattachant exclu sivement aux griefs énuinérés dans le même article, ce qualiGcatif, malgré sa signiGcation ordinairement injurieuse, n'a pas dans l'espèce, une portée autre que ceux-ci qu'au surplus cela est si vrai que l'emploi de cette épithète, si peu en harmonie avec la pensée de l'auteur de l'article, a vraisemblablement fait plus de tort celui qui s'en est servi, qu'à ceux qui elle a été adressée Attendu qu'il résulte de ces considérations que la demande des appelants n'est pas fondée Par ces motifs La Cour, de l'avis conforme de M.le premier avocat- général Dumont, met l'appel 4 néant, confirme le jugeineut attaqué et coudamnc les appelants aux dé pens. Certes, cet arrêt donne une entière satis faction morale l'administration des Hospi ces il examine, en effet, chacun des griefs imputés par le Journal d'Ypres cette ad ministration, et les réfute d'une manière pé- remploire. Sous ce rapport, l'arrêt va même au-delà de ce que l'on pouvait désirer, car c'était en définitive au Journal d'Ypres justifier ses imputations mais l'administra tion des Hospices a voulu aller au-delà de ce qui lui incombait, en prouvant elle-même combien les imputations dirigées contre elle étaient peu fondées. Aussi, l'arrêt reconnaît bien expressément que le Journal d'Ypres a altéré la vérité et qu'aucun des griefs qu'il a dénoncés, n'est justifié. Mais comment se fait-il dès lors que cet organe de la presse n'ait point élé condamné tout au moins pux frais. Est-ce parce que les imputations n'étaient point de nature porter atteinte la considération et l'bonueur des membres des Hospices, ou parce qu'ils ne leur ont point porté préjudice L'arrêt consacre cette dernière opinion, et qu'il nous soit permis de dire que nous ne pouvons la partager en aucune manière. Comment on impute aux membres d'une administration charitable d'économiser sur les aumônes pour prêter aux richesafin de se créer des influences électorales. Il y a plus, on les qualifie de tripoteurs,n et tripo- teurs avec quoi, si ce n'est avec les deniers du pauvre? Et on trouve que ces impu tations ne portent pas atteinte la considéra tion mais notre avis, elles ont une portée bien plus grande, car elles exposent la haine et au mépris de la classe indigente, et nous douions fort que l'on trouve encore des hommes dévoués pour remplir ces fonc tions gratuites, s'il était admis qu'on put impunément lancer contre eux de pareilles "imputations. H est vrai que l'arrêt trouve que cette intempérance de langage se pro- duisaut au sujet.de citoyens reconnus comme étant félite de la localité, tant cause de leurs sentiments d'honneur et de délicatesse, qu'à raison de leur position sociale, n'a pu p nuire leur considération Mais voyons où mène une pareille théo rie si les membres des Hospices avaient été «les hommes d'une délicatesse moins notoire, iment fesant défaut, il eut fallu con- darrtlsflr le journal; d'où résulterait tout bon nement celte conséquence que plus une per- sonnejouilde considération,plus on pourrait la vilipender et la diffamer impunément. Il faut bien'rCcoonaîfre que si une par^j léorie pouvait préyaloi? P«^ûe troi bientôt plus pour faire partie des administra- lions charitables, que des hommes qui, en matière de délicatesse et d'honneur, n'ont pas l epiderme fort sensible, ce qui, notre avis, serait un grand malheur. Nous ne saisissons pas non plus l'argu ment tiré de ce que les imputations ont été proféréesen tems de lutte électorale D'abord, est-il donc permis alors de vilipender, injurier et diffamertoul le monde. Et puis, les membres des Hospices qu'ont-ils de commun avec cette lutte électorale? Passe encore si quelques uns avaient été sur les rangs pour le conseil com munal on pourrait alors soutenir jusqu'à un certain point, que leur moralité apparte nait au débat. Mais il n'en élait lien aucun membre des Hospices n'était candidat. Le système consacré par l'arrêt pourrait avoir des conséquences fort graves il y a partout quantité d'hommes paisibles, probes, et qui se tiennent en dehors de nos luttes de parti. Eh bien! on écarterait tous ces hommes des administrations charitables, si on per mettait ainsi de les englober dans les polé miques électorales et d'incriminer impuné ment leur délicatesse et leur moralité, sous prétexte de fièvre électorale. Nous ne comprenons pas davantage com ment toutes ces imputations que l'on recou- nail fausses, n'oot pu causer le moindre pré judice parce que leur auteur ignorait comment fonctionnaient les caisses des Hos- pices et parce que le président des Hospices n'a gas jugé propos de répondre. Nous pensions, nous, que c'était celui qui articulait des imputations contre quelqu'un s'assurer au préalable de leur fondement avec la jurisprudence de la Cour, on pourrait traiter un receveur de concussionnaire, parce qu'on ignorerait comment il tient sa caisse, et on pourrait même traiter le premier venu d'escroc ou de voleur sous prétexte qu'on ignorerait s'il n'a pas escroqué ou volé. Et puis, peut-on admettre que chaque fois qu'un administrateur ne jugera pas propos de réfuter les allégatioas qui sont dirigées contre lui, la partie adverse se croie autorisée tenir ces allégations comme vraies et prou vées La Cour se trompe d'ailleurs lorsqu'elle dit que le président des Hospices a refusé de ré pondre aux questions que l'on a trouvé bon de lui poser ces questions avaient déjà été posées peu de temps auparavant dans le même journal et M. le président ainsi que ses collègues y*ont alors répondu par deux lettres successives qui ont été insérées dans les colonnes du Journal d'Ypres. Mais les administrateurs des Hospices auraient-ils donc dû continuer répondre, fut-ce dix, vingt ou cent fois même, la scie que le Journal d'Ypres avait montée contre eux. Cela n'est évidemment pas admissible. Enfin pour ce qui concerne l'expression tripoteursuous ne pouvons admettre qu'elle n'ait pas même une signification injurieuse chaque mot a la signification que lui assigne son sens usuel, et nous voudrions bien savoir s'il est un homme honorable qui ne se senti rait pas froissé au vif, si on lui adressait ce qualificatif. Nous comprenons encore moins ce qui a pu autoriser la Cour dire que l'emploi de cette épithète était peu eo harmonie avec la pensée de l'auteur de l'article.... Mais où donc cette pensée s'est-elle révélée Quant nous nous croyonsau'Àl faut ja. rechercher dans t— I La Cour a certes tranché la question par le moyen le plus facile et le plus péremptoire en décidant en fait que de tpules ces impu tations il n'était résulté aucun préjudice mais quel que soit notre respect pour la chose jugée et notre déférence pour la justice, nous ne pouvons nous rallier cette manière de voir. Les membres des Hospices pouvaient évidemment espérer mieux. Le Journal d'Ypres a pu librement prouver la vérité de ses imputations, mais une fois qu'il a été établi qu'elles étaient fausses, MM. les mem bres des Hospices, avaient le droit d'en de mander réparation en justice il ne fallait pas, pour cela* que les articles fussent pré cisément délictueux il suffisait que les im putations qui y élaient contenues, consti tuassent tout au moins des quasi délits, pour qu'aux termes de l'art. 1872 du Code civil, la responsabilité de leur auteur fut engagée. Et les considérants mêmes de l'arrêt ne prouvent-ilspas tout l'intérêt que lesmembres des Hospices avaient l'obtenir, et dès lors n'y avait-il pas pour l'action intenter cette fin, une cause légitime et une sourçe de dé penses, lesquelles constituaient déjà un préju dice dont on élait eu droit de demander ré paration. Mais que diraient nos magistrats si on les traitait de la sorte si on leur imputait de sacrifier le pauvre au profit du riche dans tel ou tel but intéressé Si on les accusait de tripoter dans les affaires judiciaires. Oh! nous en sommes convaincus ils seraient saisis d'indignation et s'adresseraient la justice et ils auraient mille fois raison. Eh bien pourquoi les hommes qui administrent le patrimoine du pauvre et remplissent un mandat gratuit et de pur dévouement, ne pourraient-ils pas éprouver la même suscep tibilité, lorsque leur délicatesse est mise en jeu et pourquoi ne pourraient-ils pas atten dre la même protection de la justice. Nous le disons sans détour, il est regrettable de voir consacrer ainsi des théories, qui s'attaquent aux sentiments de délicatesse et d'honneur, déjà assez affaiblis de nos jours pour qu'on ne les ébrêche pas encore davantage. Dans un prochain numéro, nous examine rons la portée de l'arrêt au point de vue du Journal d'Ypres. La Rédaction. Les électeurs de la commune de Boesinghe (arr. d'Ypres), so-t convoqué^pour le lundi, 15 septem- dre prochain, 9 heures du matin, l'effet de pourvoir deux places vacantes au Conseil com munal. Tous les chefs-lieux de province et même les villes de tout ordre voire même les villages font des emprunts pour réaliser des travaux d'utilité publique ou d'embellissements quisans cette ressource resteraient éternellement l'état de projets.C'est ainsi que la ville de Mons va contrac ter un emprunt d'un million, qui sera affecté des travaux d'utilité publique. Qui veut la fin veut les moyens. Nous aurions été bjen surpris s'il n'y avait pas eu un petit incident comique au fameux congrès néerlandais d'Anvers.Le petit épisode est arrivé sou heure Un aimable patriote des Pays-Bas du sud, qui rempla cent la Belgique sur la carte flamingante, s'est indigné de ce que le Roi et le comte de Flandre eussent répondu en français l'invitation qui leur avait été adressée! d'assister au congrès. Puis il a voulu faire déclarer pair l'assemblée que le pays flamand désire rt^^nr dt^ des lettres écrites eu flam sud. Le congrès a passé l'ordre du jout^ [•tire du Roi n'est pas un acte go^vj heureux.

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Le Progrès (1841-1914) | 1873 | | pagina 2