N° 3,415. Jeudi.
22 Janvier 1874.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL jD'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
Intérieur.
33" AilUKE.
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PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
Dur
VIRES ACQUIRIT EONDO.
ABONNEMENT l'Ail AN: l'our (WroM.P administratif cl judiciaire d'Ypres. fr. ti-0()
IPoi|i' le restant du pays. ,»i 7-00
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PiCAjiu, 15, Montagne des Aveugles, Rkuxkixks.
\onvcllc* «le l'étranger.
L'interpellation bu Temple aura lien prochainement
l'Assemldée de France. La droite, qui vouhuLd'abnrrl
l'étouffer par la question préalable a décidé de la
laisser se produire, afin que le gouvernement, par ses
explications puisse l'aire justice des In nits alarmants
qui se reproduisent périodiquement sur ses relations
avec l'Italie. Il y perdra son temps. D'ailleurs les
relations avec l'Italie,nef sont que le prétexte tangible
des inquiétudes répandues. Le Véritablfe danger est du
côté'de l'Allemagne où l'on s'irrite de i'attitiftlè de la
France en ce qui concerne les affaires d'Italie et de la
solidarité qui lie son gouvernement aux intérêts du
Vatican. Cela résulte leiidencc d'un irès-important
article de la Norddeutsche Allyemeine Zeitung.
Cctarticie de la Norddeutsche Allgemeine Zeilung
dont nous parlons plds liant a produit une grande
sensation dans les cercles politiques en France.
Les correspondances de Paris continuent protester,
avec raison, contre l'exagération des rumeurs, accré
ditées dans cette ville, sur l'imminence d'une rupture
entre la France et l'Allemagne. Cependant elles sont
obligées de reconnaître que les pamphlets des évéques
et les articles violents des journaux cléricaux patinant
A partie le gouvernement allemand pour sa politique
intérieure, sont de nature porter une atteinte grave
aux relations des cabinets de Berlin cl de Versailles.
C'est ce que M. d'Arnim aurait été chargé de faire sen
tir M le duc Deeazes.
L'article de la JVorddeulsclie Allgemeine Zeilung
signalé Rome par le télégraphe y a produit une
impression non moins vive qu'à Paris, surtout dans les
régions cléricales.
On sait qu'au Brésil les conflits entre les lois de
l'Etat et l'épiscopat catholique ne sont pas moins
ardents qu'en Allemagne et en Suisse. L'é^êque de
Fernambouc avait été condamné pour des infractions
aux lois nouvelles il vient d'être arrêté et uiis en
prison.
De nouveaux renseignements de source officielle
reçus par la voie de Peuaug, confirment que les posi
tions fortifiéessituées entre le Kraton et la ville
d'Alchin ont été emportées de vive force rt non sans
pertes sensibles par les troupes hollandaises.
Vpiik*, le 91 Janvier.
La discussion du budget de l'intérieur va donner
un nouvel essor la question de l'augmentation
des traitements des membres du corps enseignant,
et le gouvernement a là une belle occasion de faire
montre d'impartialité et d'entente de la justice
distributive. Il ne prétextera pas l'ignorance
assurément, car il y a beau temps que les profes
seurs d'athénée entre autres ont poussé un cri
de détresse qui a dû remuer M. Delcour au fond
de l'âme si tant est que ce ministre ait conservé
un peu d'entrailles pour les besoins et les misères
des profanes...
Les professeurs des athénées royaux ont prouvé,
clair comme le jour, que leur situation pécunia&p
n't 4 plus en harmonie avec le prix des choses'
première nécessité que ces prix ayant augmen
dans une période de vingt ans au moins de 50 p
c., l'augmentation de 310fr. qui leur a été octroy j
en 1863 est devetufe, par le fait de ce renchéris
ment général, abs^qnjpM dérisoire aujouri
„Ces messieurs invoquent encore d'autri_i
mo 'eur P°siïjfn sociale,Ve leur dignité^
[le tatl ont 'e™r valeur, sàns doute, m
ir la circonstance o"est, en fait
du sujfjprflu. Nou^j'^ns mis la
sur le terrain du vivre et du couvertet nous ne
sortons pas1 de la. Il nous suffit de savoir que, ma
tériellement' parlantles professeurs se trouvent
dans l'impossibilité de nouer les deux bouts, pour
qu'à nos yeux ils aient droit une augmentation
de traitement, et pour que nous adjurions, au nom
de l'évangile notre pieux ministère de donner
manger ceux qui ont faim et boire ceux qui
ont soif...
Et les institutions primaires dira-t-on qu'en
faites-vous Ces meurt-de-faim d'hier nagent donc
maintenant dans l'abondance que vous n'en parlez
pas
Hélas non, ils en sont toujours au même point,
et nous ne les oublions pas non plus. NfiUs dirons
même, si ce n'était faire un cruel jeu de mots, que
nous les gardions pour la bonne bouche de nos
réclamations. Réclamations auxquelles M. Malou
peut faire droit sans se mettre aucun péché d'irré
gularité ou de virement sur la conscience. lia
pour qpla, portée de la main, un crédit de vingt
millions de francs etmoins que ce ne soit pouf
la paradec'est le moment ou jamais d'y faire
brèche.
j.
On sait qn'il n-'y a plus au mondent un seul
État qui sbit pelon le cœur de la,presse ultramon-
taine, et cetEtât est, non pas une monarchie, mais
une république, celle de l'Équateùr. Le gouverne
ment de ce pays vient de.porter et de faire sanc
tionner par les Chambres une loi qui rétablit la
dime au profit du Pape.
Cette loi porte a
Que di&pourcent des revenusj 11 itat seront
annuellement envoyés au Saint-Père pour le
pouvoir exécutif.
Le Monde, et tous les journaux ultrynontains
applaudissent ce décret. Voilà au moins un État
qui a su réaliser ce que ces journaux appellent
l'ordre chrétien. Il est vrai' qu'il faut passer
les mer» pour le découvrir. Ce peuple républicain
a supprimé toutes les libertés modernes, mais
en revanche, il a établi la dîme pour le Pape, cela
fait compensation.
Quel malheur que nos ultramontains ne soient
pas encore assez forts pour imiter ce joli gouver
nement Quand ils le pourront, ils l'essayeront
soyons-en sûrs. Mais nous craignons-bien que ce
•jour-là il ne. fasse encore plus chaufl dans ce pays-
ci que dans la République de l'Équateur.
Tout est si libre en France qu'il y a dans cet
heureux pays jusqu'à des instituteurs fibres.
Ils sont libres d'enseigner le français le latin
le grec, la géographiel'arithmétiquela géomé
trie, etc., ou de ne pas les enseigner, de se tenir
une spécialité ou d'étendre leur enseignement.
Mais quoi qu'ils fassent, ils doivent dpnner, quand
même l'enseignement religieux. Ainsi le veut la -
liberté., de l'Église.
Quoi absolument
Absolumentmoins que ces instituteurs
libres ne préfèrent être ^frappés de suspension
temporaire ou tout-à-fait privés du droit d'ensei
gner selon que leur abstention aura été ou non
tédée d'un avertissement. Cela peut paraître
be mais c'est ai .si. On ne peutipas s'abste-
jfaut, quand 'rë donnèrent-enseignement
|jx, et voilà/ ~oup, les instituteurs, fran-
l/bres enréç 's mte's sons lia ^bannière du
clergé, placés, sous une sorte d'inquisition, entre
la conscience et le besoin de vivre, obligés enfin
l'hypocrisie, atteints même dans la liberté de leur
culte. -
Il importe que la science soit orthodoxe et l'on
s'assUre par là qd'ellë le sera. Il faudrabon gré
mal gré, que l'astronomie de Josué et le gros pois
son dé Jonas deviennent unè vérité.
Il y a des gens ignorants ou ihal intentionnés
qui verront là une grave persécution des institu
teurs libres de France, ces personnes seront dans
l'erreur. Car il est évident que ce sont ces institu
teurs qui persécutaient l'Église. En les destituant,*
les uns pour un temps les autres pour toujours
selon qu'ils étaient plus ou moins entêtés dans la
persécution on ne fait que montrer du respect
pour la liberté de l'Église.
Dès qu'ils sont instituteurs ne fût-ce que pour
une seule branche de la science,, il faut qu'ils com
mencent par donner l'enseignement religieux. A la
rigueur ils peuvent ne donner que celui-là, mais
on ne veut ni calligraphie ni géométrie ni géo
graphie sans religion. Celui qui prétendait chasser
Dieu de la calligraphie ou de la lecture qu'il en
seigne titre tout privé, ne peut être toléré. C'est
la vraie 1Jjerté celle dont le gouvernement des
•jésujtes a floté la France.
L'important n'est pas que l'instituteur croie il
faut qu'il enseigne. Il est probable que le billet de
confession n'est pas loin et que sans doute il est
déjà plus ou moins sous-entendu.
Journal de Gand.)
i
LE BIEN PUBLIC.
Nous avons annoncé jeudi que le Bien public
venait d'être condamné, par arrêt de la Cour
d'appel de Gand, dix mille francs de dommages
et intérêts, pour avoir dirigé contre M. le docteur
Vandermeersch, les diffamations les plus odieuses.
Voici en. quels termes la Gazette de Liège
accueille l'arrêt de la Cour d'appel de Gand
Le Bien public ajourne ses réflexions sur cet arrêt;
nous les attendions, mais ce que nous ne pouvons
ajourner, cVsl l'expression de nos sympathies pour
notre courageux confrère.
Sans prétendre scruter les mystères de l'arrêt qui
I atteint, il nous sera permis de dire que s'il est frappé
de la sortec'est pour n'avoir servi qu'avec trop de
zèle et trop de franchise la cause de la pudeur publi
que on sait propos Aie quelles investigations.
M. Icrffocteuf Vandermeersch emportera de ce
procès dix mille francs, sans doute; le Bien public es
sortira honoré plus que jamuis de la reconnuissat,
de tous les honnêtes gens le lot de nos vaillants coj
frères de Gand, pour être 'payé chèrement, n'esl
le moins glorieux.
Ainsi;d'après la Gazette Se Liège, il s'est troc
en Belgique une Cour d'appel qui a frappé
rement un journal dont le seul crime e»t. d'à
servi avec trop de zèle la cause, de la pudeur
blique Loin de protéger Jaj sur mibliq'révii
•'"«■F y^»>> co
5 m Je
magistrature belge confié-'H
dent Les condamnatif
ses pour les hommes q
honorent plus que jai
honnêtes gens
Voilà-comment s'exp
rîcal Liège! Nous livro
l'appréciation de la cor.
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