6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
N° 3.418. Dimanche,
lr Février 1874.
Nouvelles de l'étranger.
Intérieur.
33° AUPIÉE.
no« jn
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQPIRIT EDNDO.
ABONNEMENT PAR AN; Pour Farrond* administratif el judiciaire d'Ypres. fr. 6-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce <|di concerne le journal doiYétre adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83.
INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-15 Réclames la ligne lr. (>-»'»
Les annonces de Bruxelles et de l'étranger sont reçues cliex MM. Lkciihîn et
Picaro, 15, Montagne des Aveugles, Bruxelles.
L'Assemblée nationale de France après avoir rejeté
l'amendement de M. André, qui demandait que les
soldats protestants et Israélites fussent dispensés d'as
sister aux cérémonies du culte catholique, a décidé par
345 voix contre 263, qu'elle passerait la troisième
délibération sur cette loi, d'un autre âgé, relative
l'organisation de l'armée.
Après M. Lowe, M. Gladstone a répondu au mani
feste de M. Disraeli, dans un discours qu'il a adressé
aujourd'hui ses électeurs de Greenwich. On trouvera
plus loin, notre bulletin télégraphique, une analyse
de ce discours dans lequel le premier ministre a affir
mé nouveau la politique exposée dans son manifeste,
en insistant sur ce point, qu'à l'époque actuelle les
questions de politique intérieure, ont pour la Grande-
Bretagne, une importance plus grande que les questions
extérieures.
L'appel des ultramoutains suisses l'intervention
des puissances signataires des traités de18t5, a causé
une vive indignation dans tous les cantons de ja Con
fédération. Cette audacieuse tentative de porter atteinte
s l'indépendance de la Suisse va être dénoncée la
tribune de l'Assemblée nationale. On annonce une
demande d'interpellation signé» par 53 députés pour
mettre le gouvernement fédéral en demeure de se pro
noncer sur ce fait scandaleux el inouï dans les annales
de la liberté helvétique. Celte interpellation sera pré
sentée dans la séance de demain.
Le gouvernement espagnol vient de publier un Ma
nifeste politique aUx puissances étrangères en vue
d'être reconnu par elles. Le ministère y exposé son
411 ogrannne politique et assure- qu'il maintiendra la
Constitution de 1868, ainsi que l'organisation-des^pou
voirs tels qu'ils les a trouvés établis. Il concentrera
■ses efforts sur les moyens de terminer la guerre'civile
et de réprimer les passions démagogiques. Dans ce
but, il exercera la dicialure telle que le ministère
antérieur l'a possédée, jusqu'au jour où la nation,
délivrée du joug des partis armés, pourra librement
faire connaître sa volonté par ses représentants, les
Cortès nationales.
fuser la bénédiction personne ne songerait
entraver sa liberté. Mais ce n'est point là son
but cp qu'il veut, c'est faire enterrer dans le coin
des réprouvés, dans le trou aux chiens c'est frap
per de réprobation la mémoire de ceux qui ne lui
ont pas été aveuglément soumis, .c'est répandre
enfin la déconsidération et l'ignominié sur les
parénts, qui ne consentent pas précisément se
faire les aveugles instruments de la politique
cléricale.
J Vphkm, le 31 Janvier.
Comme nous I avons dit, là question des cime
tières a fait un grand pas, car le ministère clérical
se rallie la thèse libérale il proclame lui-même
la suprématie de l'autorité civile. Voici, en effet,
comment s'est exprimé M. De Lantsheere. Nous
tenons reproduire littéralement ses paroles, afin
qu'il r'v ait pas d'équivoque possible dans l'esprit
•M
nos lecteurs A
Je maintiensa-t-il dit.dans'ions les cas
pour les bourgmestres, le droit de dêsignèr U lieu
de Vinhumation.
J'irai jusqu'à dire que le bourgmestre, si de
graves raisons d'ordre publicde poljee ou autr.es
le commandent, aura le pouvoir défaire inhumer
dans le terrain réservé la sépulture des catho
liques même celui que Vgutorilé religieuse vou
drait en exclure. 1
Et après s'être exprimé de la sorte, M. De Lants
heere ajoute j/, -lin
L honorable itf. Dclcour ratifie complètement
ce langage. le}>
Il nous semble qaqubti'enterremeiït d'un mé
éagt en terre bénk ()„fntjtue une profanatiol
de vue (|flce catholique, 1 Ttè
levrait l]^HKT«fl£fesser le Scan 4
AVIS AUX BOURGMESTRES.
De tous les mécomptes subis par I'ùltramonta-
nisme, dans ces derniers temps, en Italie, en
Autriche, en Allemagne, en Suisse, en France
même, Ce rempart de la toute-puissance romaine,
le plus saillant pour nous, Belges, celui qui ai
guisa le plus chaudement l'appétit dominateur de
nos petits vicaires, était, coup sûr, la question
des cimetières. C'est là que nous attendaient avec
une aveugle assurance de succès tous les clairons
de l'infaillibilité papale. Déjà ils escomptaient leur
victoire et pour ne pas se tromper, ils payaient
d'audace, sachant que souvent la fortune dit'a celui
qui ose. Mais il y a quelque chose de plus fort que
les côups de majorité, ce sont les conséquences
directes de principes inflexibles, de ces principes
qui rendent l'homme lui-même et le soustraient
toutes les violences du caprice et de la tyrannie
d'une secte dont le mot d'ordre est la iégation de
toute liberté. Sur ce terrain, toutes les majorités
cléricales, depuis les dp Broglie jusqu'aux Malou,
devront baisser pavillon devant les conquêtes mo
dernes de la çivilisatipn, et le premier essai de
démolition serait le premier signal de leur mort.
Aussi, le sentent-ils, ces raffinés Tartuffes de la
politique stationnaire c'est pourquoi M. Decazes
se borne exprimer tout son respect pour le chef
spirituel de la catholicité tout en déclarant que
c'est avec Victor-Emmanuel que la France doit
vivre en excellents rapports et que c'est le roi
d'Italie que le gouvernement français doit recon
naître c'est encore pour cela que M. de Lants
heere, jetant de l'eau bénite de cour sur les évê-
ques, déclare, son langage étant ratifié par M.
Delcour, qu'en tous les cas, c'est aux bourgmes
tres qu'appartien t le droit de désigner le lieu de
l'inhumation. Et la majorité de renfrogner
en silence, comprenant peut-être, il iaut l'espérer
pour elles, qu'il est plus facile de déclamer dans
une congrégation que d'agir en public.
Pour nous, nous n'avons jamais douté de la so
lution de cette question, qui n'en pouyait être une
qu'aux yeux de quelque séminariste égaré mais
ce dont tout libéral doit se féliciter, c'est de voir
la force des choses amener un ministère clérical
se prononcer, quant au fond, dans le sens des
défenseurs de la liberté et casser, de sa propre
main, un instrument destiné vinculer l'indépen
dance civile et terroriser les populations. Ce
triomphe de la liberté dp vivre et de mourir, ne
pouvait recevoir une consécration plàs décisive
que de la part des champions de Téglisej
Jne chandelle M. Delcour
Lj Jeux chandelles M. de Lantshaere
luisant;
LfOS'
iê>
os?-- y
uvre en parti
sîa déclaration de M. d'Aspnémont-Lynderj
îjgux cléricaux,.s'ils ont-p^ua dix sous de
U au vent ■kAmirt un pe^plus polis et
VîXomettat^^^squ'ilè clànnnt devoir
s'occuper des affaires d'Allemagne. Peut-on espé
rer que le sentiment romain soit capable de tant
de sagesse Admettons un instant qu'ils reculent
devant les conséquences de leurs colères contre le
cuirassier de Bismarck, et qu'ils déposent un
instant leur peau de hyène en échange d'une peau
de mouton, que peuvent-ils encore dire, réduits
aux termes de la conversation honnête Ne plus
pouvoir.rugir contre l'incrédule Allemagne, devoir
ménager le brigand couronné d'Italie, sous un
ministère clérical, c'est fendre le cœur ce n'est
plus vivre mieux vaudrait mourir. Il est inutile
d'attaquer encore les libéraux, les ministres cléri
caux ne font pas mieux. A qui diable Spinoza a-t-il
dit le mensonge est le non-vrai, le non-être, et
ce qui n'est pas ne peut rien produire. On ne
peut songer cette définition, sans porter '.ses
regards sur le parti clérical. Tout ce qui se passe
sous nos yeux, est la (confirmation la plus écla
tante, que ce parti n'est qu'un mensonge et est
conséquemment incapable de rien produire. Voyez
ses promesses dans l'opposition; relisez les discours
de ses plus fougueux meetinguistes jusqu'à ceux
de ses congréganistes les plus, bepîs, c'est par
tout le même langage c'est la réduction des
impôts, c'est la réduction de l'armée, c'est la res
titution des bourses, c'est la glorification de la foi
de nos pères, c'est l'exécution de la loi de prairial,
au XII, selon son esprit et en respectant les con
sciences de la grrrrrrrrande majorité des Belges
c'est;l'âge d'or substitué l'âge de fer
c'est tout ce qu'on voudra. Il n'y aura qu'à se don
ner la peine d'émettre un vœu, et tous les cœurs
seront contents. Ah oui, si les fleuves pouvaient
remonter leur cours, si la vapeur et l'électricité
pouvaient rentrer dans le néant, si la presse et
l'instruction pouvaient se laisser annihiler, si la
dime et le servage pouvaient se réhabiliter, si Pie
IX pouvait redevenir un Hildebrand et Guillaume
un Charlemagne, si l'âge préhistorique pouvait
supprimer 89, il y a quelque chance que le parti
des ténèbres verrait encore de beaux jours. Mais,
hélas les destins ne sont pas ce qu'un vain peuple
pense et le maître du monde n'a pas gréé son vais
seau pour le conduire sur un récif et l'y immobi
liser. Marche, marche, a-t-il dit, la mer est
grande, parcours-la en tous sens chaque course
est une conquête nouvelle. Vous ne connaîtrez
toute la grandeur de mon empire qu'en vous éclai
rant chacun des phares que j'ai plantés le loua
de ses bords.
Telle est la loi éternelle du progrès,
pas le fil d'Ariane pour en suivre le mue
ment, depuis l'empire d'Orient, en pa" salu.
civilisation grecque et romaine, jusf_^e
social actuel, et celui-là se reléguer?,
ment dans le monde des fantôme v.16'0^
l'inéluctable puissance.
clairement, ces madrés qui cbL.t,\("bl'son
des électeurs attardés sur le
e>Ma-. ;Ins
t(\rf vt
tel
c'est pourquoi ils mettent te
faire miroiter aux yeux djfffJbT"'*
trop crédule des avanta
et des améliorations,
eux-mêmes et dont il
pables de réaliser l'au
d'autrefois, leurs dél
[leurs viéux sujets d'j
ictuelle,