N° 3,432. Dimanche,
33" ANNÉE.
22 Mars 1874.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
Nouvelles de l'étranger.
liilcric
jj, le SI Mars.
;arlementaires est
H"a l -qtour porter remè-
Johacun y '.nimité la propo
sition de réviser son règlement, présentée par M.
Pirmez. t
Sans doute le règlement peut être amélioré
les formalités de la procédure parlementaire peu
vent être simplifiées. Mais, nou§ devons le dire, ce
n'est point une réforme de cet ordre qui portera
remède au mal.
Si les discussions se prolongent outre mesure, si
souvent elles n'aboutissent pas ce n'est pas.au
règlement qu'il faut s'en prendre. La responsabi
lité de ce déplorable état de choses doit retomber
sur le ministère, qui, tantôt, propose aux delibé-
rationsdu Parlement des projets de loi maïétudiés,
dont les auteurs eux-mêmes ne connaissent pas
la portée et qu'ils sont obligés de retirer -pour les
remanieraprès plusieurs séances inutilement
consacrées leur discussion.
Nous en avons eu deux exemples dans ces der
niers temps le projet de loi relatif la caisse
générale de retraite des instituteurs primaires et
le projet de loi relatif aux installations maritimes
du port d'Anvers.
Ce n'est pas la faute du règlement si la discus
sion du projet relatif la caisse générale de retraite
a été interrompue au bout de trois séances. C'est
la faute du ministre qui, chargé de Refendre le
projeten ignorait les conséquences financières et
n'a pu dire la Chambre jusqu'à quel point elle
engagerait le trésor, en votant le projet.
Nos lecteurs n'ont pas oublié ce fait inouï que
l'exposé des motifs indiquait dans le principe une
dépense de 6,000 fr., que plus tard on a prononcé
le chiffre de 57,000 puis de 60,000 fr. et en
dernier lieu 1 million 500,000 fr. chiffre qui
paraît devoir être encore dépassé Si la discussion
n'a pas aboutisi la Chambre a perdu son temps
qui la faute N'est-ce pas au ministère qui a
soumis ses délibérations un projet de loi aussi
peu étudié, dont il ne connaissait pas lui-même la
portée financière
Ce n'est pas non plus la .faute du règlementsi
la discussion du projet de loi relatif aux installa
tions maritimes du port d'Anvers a dû être inter
rompue. Si, au lieu de rejeter dédaigneusement les
offres de l'administration communale M. Malou
avait entamé avec cette dernière, ayant la discus
sion les négociations qu'il a commencées depuis
s'il avait commencé par où il a dû finir, la Chambre
n'aurait pas perdu plusieurs séances dans la dis
cussion d'un projet abandonné aujourd'hui par M.
Malou lui-même.
Ce n'est pas enfin la faute du règlement, si la
discussion du budget de l'intérieur s'est prolongée
pendant plus d'un mois. Si, l'ouverture du débat,
au sein de la Chambre des Représentants, M.
Delcour avait fait la déclaration laquelle il ne
s'est résigné que deux mois plus tard au Sénat
s'il avait annoncé dès le principe que son intention
était d'accorder la ville de Bruxelles le subside
qu'elle réclame pour son enseignement pri-
maire il eut évité la Cbambre le long débat
provoqué par son précédent refus et la discussion
du budget de l'intérieur eut été abrégée de moitié.
On aura beau réviser le règlement. Aussi long
temps qu'on soumettra la Chambre des projets
jt-A loi qui ne sont pas suffisamment étudié^u qui
Aie soutiennent point la discussion les débats
seront stériles. Aussi longtemps que d&/miqistrçs
mettront un puéj^j^jjmr-propreJ. aux
réclamations les mieux fondées et ne sauront pas
céder temps les discussions se prolongeront en
raison de cette résistance injustifiable. Ce n'est
pas le règlement qu'il faut changer, ce sont les
ministres.
On nous écrit de Poperinghe
Les plaisirs succèdent aux plaisirs dans notre
Cercle philharmonique.
Dimanche dernier, une fête splendide offerte par
le Président, M. Van Merris, réunissait dans la
jolie salle de la société, une foule nombreuse que
l'on peut évaluer 900 personnes dont environ
400 dames.
M. Van Merris, se souvenant du proverbe
noblesse oblige avait fait grandement les choses;
non-seulement il avait engagé pour la circonstance
une véritable phalange d'artistes Bruxellois, mais
il offrait en outre aux dames des sociétaires une
magnifique tombola, en remerciement du superbe
bouquet dont elles lui avaient fait hommage lors
de l'inauguration dé la salle.
Et d'abord, disons que le concert a eu le succès
le plus complet. Citons en premier heu la voix
fraîche et pure de Mlle Gaudrion, chanteuse légère
de l'école de M. Wicart cette jeune et charmante
cantatrice nous ravis, autant par la grâce et la
justesse de son chant que par l'aisance avec la
quelle elle se joue des plus grandes difficultés. Ses
vocalises, véritable pluie de perles, ont plusieurs
reprises enthousiasmé l'auditoire les ovations
bien méritées dont elle a été l'objet après chaque
morceau, ont dû lui prouver combien on appréciait
son beau talent.
M. Jacobs lr prix du Conservatoire de Brux
elles, violoncelliste, solo du Théâtre delà Monnaie,
justifie pleinement la brillante réputation artisti
que dont il jouit dans la-capitale. Son jeu correct
et élégant vous étonne son sentiment exquis vous
émeut et vous attire ce n'est pas un instrument
qu'il manie c'est une âme qu'il fait chanter ou
pleurer tour tour. C'est là un artiste hors ligne
qui honore au plus haut point la mémoire de Ser
vais dont il est un des meilleurs élèves.
M. Liévain, également lr prix du Conservatoire
et flûte solo de la musique des Guides a soutenu
dignement la renommée du corps d'élite auquel il
appartient son air varié et son solo de concert
ont été enlevés avec une pureté de son,une justesse
et un brio remarquables.
Deux chanteurs de la bonne é.cole, MM. Maré
chai ténor et Défalqué basse chantante
successivement captivé l'assistance par la pe
tion de leur talent, ils ont surtout interprêté/
façon remarquable, le duo de la Muette de ri
qui a été chaleureusement bissé.
La partie comique du programme avait ét
fiée M. Verheydtune vieille conn-
l'on àime toujours revoir et reV)
heydt est un comique de bor gfr .g
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d'art que de bon goût.
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Les annonces de Bruxelles et de l'étranger sont reçues cher MM. Lbciikin et
Picaiiu, 15, Montagne des Aveugles, Bruxelles.
L'Assemblée nationale de France a abordé hier le
grand déba' politique qui était son ordre du jour
depuis plusieurs semaines. M. Challemel-La cour a
pris le premier la parole au nom des auteurs de l'in
terpellation.
Il s'est montré d'uuc habileté parfaite dans ses déve
loppements.
L'éloquent député de Lyon s'est placé sans hésitation
sur le terrain même du septennatque la gauche n'a
point volé cause des conditions insuffisantes de
l'organisation du pouvoir nouveau mais qu'elle a
accepté ensuite parce qu'elle y a trouvé une consécra
tion implicite de la forme républicaine. Il a pris acte
des affirmations de la circulaire de M. de Broglic
relative l'exécution de la loi sur les maires tout en
regrettant de devoir constater la contradiction qui ne
«esse de régner entre le langage du chef du cabinet et
les actes du gouvernement. Le but de l'interpellation
tel qu'il l'a montré, tendait obtenir du vice-président
«lit conseil qu'il répétât la tribune et complétâtde
façon assurer le pays, ce qu'il a écrit ses préfets.
Finalementil a posé en deux questions Toute
tentative de restauration monarchique est-elle, dans la
pensée du gouvernementinterdite Toute tentative
de changer la forme de gouvernement établie, sera-t-
«lle réprimée
La réponse de M. le duc de Broglie a été plus nette
que ne le sont d'habitude les déclarations de cet hom
me d'Etat, sans être pourtant d'une précision absolue.
J.e vice-président du conseil, après avoir fait l'apologie
«le la loi des maires et de son application a dit que
l'institution du septennat étaitexclusive de toutecompé.
tition de pouvoir pendant sept années complètes et il
h donné l'assurance la Chambre qu'il ferait respecter
le |H)uvoir actuel, de quelque côté qu'il pût être atta
qué.
A cette interpellation de la loi du 19 novembre, M.
•de Cazenovc de Pradincs en a opposé une autre d'après
laquelle la Chambre resterait maîtresse de renverser
le septennat quand il lui plairait. M. de Broglie a alors
reparu i la tribune pour déclarer que cette manière de
voir était tonte personnelle au député de l'extrême
droite et qu'elle ne liait en aucune façon le gouverne
ment.
M. Lepère, l'un des auteurs de l'interpellation, ayant
demandé quelques explications supplémentaires cl ne
les ayant pas obtenues la gaucho et le centre gauche
ont présenté des ordres du jour de défiance et de
blâme.
Le centre droit a réclamé l'ordre du jour pur et
simple qui a été voté par 580 voix contre 5t8.
C'est un succès pour le gouvernement mais e'est
loin d'être une défaite pour l'opposition qui en som
me a obtenu du chef du cabinet, des déclarations
qu'elle avait en vain tenté de lui arracher précédem
ment.
L'épiscopat autrichien a répondu l'encyclique du
7 mars par des actions de grâces. De plus, il a demandé
au Saint-Pcre d'appeler les lumières du Saint-Esprit
sur les conférences dans lesquelles le clergé compte
arrêter son plan de campagne contre le pouvoir civil.
Quant la lettre pontificale du même jour, adressée
l'empereur François-Joseph pous ne tarderons pas
en connaître le texte car l'Empereur fidèle ses
devoirs de souverain constitutionnel a envoyé cette
missive qui concerne les affaires de l'Étatses mi
nistres. .«MA
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