N° 3,433. Jeudi, 33' Ahnée. 26 Mars 1874. 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, Nouvelles <le l'étranger. Intérieur. L'INSPECTION ECCLÉSIASTIQUE, J' Brème LE PROGRÈS PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. TIRES ACQIHRIT EONDO. ABONNEMENT PAR AN: Pour Parroiiil'adminisli'iiiif el judiciaire d'Ypres. Ir. fi-00 Idem Pour le restant «lu pays7-00 Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83. INSERTIONS Annonces la ligue ordinaire fr. 0-15 Réclames la ligne fr. (l-3n m*m Les annonces de Bruxelles et de l'étranger sont reçues clic* MM. Lkciibin et Picaiio, 15, Montagne des Aveugles, A Riiuxki.i.ks. La séance de samedi de l'Assemblée de Versailles été marquée par le dépôt du rapport de M. Batbio sur le projet de loi élaboré par la commission des T'rçnic. Ce rapport nie ouvertement le principe mémo du suffrage universel dont ilfait non plus un droit inais une fonction c'est-à-dire quelque ebose qui se peut étendre et restreindre volonté, selon les circon stances et les caprices des majorités législatives. II exprime des regrets bien sentis sur l'impuissance où fa majorité s'est trouvée organiser la représentation des intérêts comme correctifs de la tyrannie du nombre. Les dernières dépêches de Sumatra ont provoqué, daus la séance dé samedi la seconde Chambre des États-Céncraux des Pays-Bas une interpellation la quelle le ministre des colonies a répondu par quelques ^Rplipatious qui rvc sont pas sans importance. M. Fransen Van de Pulte a déclaré que les ressources mises la disposition du gouvernement pour la guerre «j'AtcRin sont loin d'être épuisées et que le gouverne ment ne croira sa mission terminée que lorsque lout les petits territoires, obéissant des chefs particuliers de celte partie de Sumatra auront reconnu la souve raineté de la Néerlande. Il u'a pas clé donné d'autre suite A l'interpellation. L'Angleterre est moins heureuse quant aux dépenses <fe son expédition sur le golfe de Guinée. Le chancelier de l'Échiquier a avoué que tous les crédits votés pour la guerre contre les Achantis'ont été absorbés et qu'il faudra pourvoir A l'excédant des dépenses par un nou veau crédit de 800 mille livres. Le parlement a accor dé ce crédit. Les journaux ministériels annoncent une améliora tion sensible dans l'état de santé de M. de Bismarck. Vpiien, le 25 lllara. L'érudition d'un orateur peut sauver parfois des situations bien risquées, mais dumomentqu'un fait se présente dans sa simple brutalité, il fautpour nier son existence un front d'airain et une con science bien élastique. Ce n'est pas précisément ce qui fait défaut chez notre ministre de l'intérieur La gauche parlementaire aurait voulu obtenir de M. Delcour l'assurance que les ecclésiastiques se trouvant la tête d'établissements d'instruction, ne fussent plus admis aux fonctions d'inspecteurs des écoles du gouvernement. Ce n'était que justice, mais l'honorable chef du département de l'intérieur a bien d'autres soucis que de se rendre aux récla mations fondées de ses adversaires et puis que dirait Monseigneur Dechamps Les établissements religieux s'occupant d'ins truction, sont dans une situation trop précaire pour pouvoir se passer de l'appui des amis au pouvoir. En effet voyez quel mal ils ont se soutenir c'est en vain qu'ils luttent et se sacrifient, la ruine les poursuit partout. Les moinillons arri vent dans une localité dépourvue de maisons d'é ducation ils sonjfgr'jf 40, même le gousset bien garni et %1'j l'ÉMFnmêine pour aider aux frais de premier* >T J^H^iieut la plus belle mai son de l'endroit être vendue et rien n'est épargné pour jeunesse son entier dé veloppement ral et intellectuel. Mal gré toxfcâi&M Hflfaune organise son ensei- prt et partoutsauf peut-être dans quelque bourg pourri des Flandres, la confiance des parents y afiîue. Les locaux laïcs ont beau être plus simples, les professeurs moins gros, les enfants y accourent de toutes parts question de moralité et science avant tout. Faut-il s'étonner dès lors des cris de paon que fait pousser aux moinillons la,crainte d'une concurrence Èt n'est-il pas juste de permettre ces malheu reux de voir comment on procède dans les écoles publiques? Ne sont-ce pas des inspecteurs comme il en faut Peut-on les blâmer d'être la fois juge et partie Ils sont tout plaindre. Ils ont bien le confessionnal la chaire, la bonne presse pour faire de la propagande, mais cela nè constitue pas encore le monopole et c'est cela qu'ils aspirent. Voyons paisihles négociants qui vous, désinté ressez si volontiers dans ces questions où vous ne voyez pas un intérêt immédiat défendre que diriez-vous si demain le plus orthodoxe de vos concurrents était appelé inspecter les marchan dises que vous livrez au public et pouvait dire dans ses rappdrts que votre dafé est falsifié et Votre poivre sans saveur que-voère chicorée est de la tourbe, votre tapioca de la craie et votre bois de panama du bouleau Ne trouveriez-vous pas la chose un peu... raide? Et bien c'est exactement le cas de beaucoup d'inspecteurs ecclésiastiques. Us sont appelés juger ce qu'il ont le plus grand intérêtà trouver mauvais. Les cléricaux sont-ils assez malins A les entendre, c'est pour et au nom de la reli-, gion, qu'ils combattent, mais cette pauvre religion, qui ses adeptes politiques font jouer des rôles si variés et si ridicules n'a absolument rien voir dans cette affaire c'est une question de boutique et rien que cela. M. Kervyn n'a pas voulu rester sous le coup de son échec propos de son projet de fusion des caisses des instituteurs qui aurait pour effet de les ruiner dans le présent il est revenu la char ge, mais avec moins de succès encore, et en se ren dant plus ridicule si c'est possible. C'est ainsi que le rapport de M. Maus est des plus défavorables les conclusions sont que pour constituer cette nouvelle caisse dans des conditions favorables, les ressources annuelles devraient s'élever 12 ou 13 p. %du traitement des instituteurs, alors que le taux actuel des retenues n'est que 3 et 4 p. Qu'on juge, après cela, de la sincérité des solen nelles protestatious de M. Kervyn l'endroit des pionniers de la civilisation qu'il commence rait par faire mourir de faim pour leur assurer du pain dans leurs vieux jours. Mieux vaudrait un sage ennemi. Les faits continuent justifier les savantes doc trines économiques de M. le ministre des finances. Il était profondément convaincu qu'un pays qui a le double étalon a toujours l'escompte meilleur marché, car sa circulation monétaire s'alimente deux sources ce qui est bien mieuque de n'en avoir qu'une seule. On a eu beau lui dén ntrer que le double étalon n'est que l'étaton alternatiftou jours le.plus déprécié et que jamais onfr'en a réel lement Jeux. Il gjpersisté dans sej ^entiniant. .-'1 Depuis et comme pour railler ses théories nous n'avons pas cessé d'avoir un escompte plus élevé que partout ailleurs en Europe. Notre situation sous ce rapport, est vraiment désolante. Voici le taux d'escompte des principales places de commerce en ce moment Paris Berlin Hambourg Francfort Amsterdam Londres Belgique t/a 11-2 1/2 5 et 5 1/2 Le taux d'escompte estpar événementle plus élevé dans le pays double étalon Mais nous n'avons pas cessé de le dirç c'est une doctrine fausse que celle qui veut faire dériver d'une ma nière normale et permanente le taux de l'intérêt de l'argent de l'étalon monétaire simple ou double et, quoique les faits depuis bien des mois puis- seht être invoqués contre l'opinion que nous avons combattue nous ne voulons pas attribuer la si tuation que nous constatons, si ce n'est, d'une ma nière tout fait secondaire au régime monétaire défectueux que nous subissons. Les causes de cette situation sont ailleurs Ellessont le résultat de me sures financières déplorables qui ont été prises par M. le ministre des finances. Il a effondré et pour longtemps le crédit public. Son dernier emprunt a détourné une grande somme de capitaux de leur destination car il est resté dans les mains des preneurs qui ont essuyé des pertes considérables. Tous ses efforts pour le relever ont été vains. Une dernière opération très-onéreuse, tentée Londres, a tourné contre lui. Les titres sont revenus immé diatement et offerts en vente iciils ont en une seule bourse, déprimé les cours de un et demi pour cent, cours déjà bien inférieurs au taux d'émission. C'est un vrai désastre. Grâce aux habiles concep tions de M. le ministre des finances, nous avons dû exporter quatre-vingt millions de capitaux pour payer le rachat du chemin de féb du Luxembourg, qui aurait pu aisément s'acquitter par une rente payable ici, et pour rembourser, sans raison avou able, la rente de 400,000 florins due la Hollande. Voilà les causes réelles du trouble persistant de notre marché des capitaux. Elles sont, en effet et très-évidemment tout-à-fait locales et tionnelles. Elles ne dépendent pas de circonsta extérieures puisque partout ailleurs en Eu le taux d'escompte est plus bas et de Ï,TTK qu'ici. Le commerce et l'industrie payer fautes de M. le ministre des finances/' sommes pas au terme des sacrifices qur imposés. L'escompte est cinq et cincu cent tout fait craindre qu'il ne mo| dix et-au-delà. La Banque Natiorvjiyj contrainte des élévations successif S. 1 pour maintenir son encaisse ;t aut.s pourra lui être adressé, car elle n'ysj" 5*' le p- oduit de l'escompte appartenu l'Etat. Dans la pénurie où M. 1; J5 finances a mis le trésor public ce sera fort uMle mais c'est là une sou qui pè x bien lourdement sua© j"5 journaux clér h de la mauvais*

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Le Progrès (1841-1914) | 1874 | | pagina 1