HMÏ|É 1 ÉLECTION DE GAND. morceaux, d'un genre si différent ont été suivis de vifs applaudissements. La grande Fantaisie sur un thème de Chopin, et les Variations brillantes sur un air Tyrolien exécutées par M. Buysse, lui ontvalu les honneurs du rappel. Cet artiste de talent a un très-beau style et tire de la flûte des sons pleins et vifs ses octaves jaillissent comme d'un seul jet. M. Vergracht a chanté les petits Oiseaux avec une expression exquise. Cet excellent ténor léger a une diction simple et vraie qui imprime un charme tout particulier sa voix. M. Vermeylen est un comique de la bonne école. Ses chansonnettes qu'il sait entremêler de mots pleins de sel et d'actualités très-spirituelles ont fait rire aux larmes. Les applaudissements et les bravos ne lui ont pas fait défaut. C'est avec une satisfaction bien légitime que la commission peut jeter un regard en arrière et se dire avec orgueil qu'elle n'a rien ménagé pour attirer et amuser les membres de la société. Les soirées qu'elle a données cet hiver ont pu être égalées, elles n'ont jamais été surpassées. Le zèle et l'activité, nous dirons le dévouement dont cette commission a fait preuvenous fait bien augurer de l'avenir d'autant plus que !a société a mainte nant la bonne fortune de posséder pour directeur l'ami intime de Gevaert. Il nous sera bien permis de terminer ce compte- rendu en adressantde sincères remerciments MM. Devos et Beyer pour les services signalés qu'ils ont rendus la Société des Chœurs et pour les progrès extraordinaires que ces deux professeurs distingués du Conservatoire royal de Gand, ont fait faire aux nombreux élèves de notre école de musique. Nous espérons que cette belle et utile institution artis tique due au tact éclairé de l'administration com munale, se complétera bientôt, par l'adjonction d'un cours de chant pour filles, et méritera ainsi de plus en plus les sympathies de nos concitoyens. Champ de manœuvres, Ypres. L'agrandis sement de la Plaine d'Amour, Ypres, est déclaré objet d'utilité publique. Seront acquis l'amiable ou expropriés, confor mément aux lois en vigueur sur la matière, tous les terrains et constructions nécessaires cet agrandissement. L'espace nous manque pour publier une corres pondance relative la réunion de VAssociation libérale qui a eu lieu Samedi dr. Que nos lecteurs sachent que jamais plus d'a nimation plus d'enthousiasme n'ont régné dans une réunion de ce genre, ce qui fait bien augurer non-seulement du résultat de l'élection du 16 avril, mais surtout de celle plus importante du 9 juin. M. le comte de Kerckhove a été proclamé candidat cette première élection. Le Bien public de Gand annonce que le parti clérical n'opposera aucune candidature celle de M. de Kerckhove pour l'élection du 16 avril. Laisser remplacer un sénateur catholique par un homme du parti libéral c'estmalgré l'air gouailleur de ce vertueux journal avouer hum blement son impuissance. Nos adversaires avaient pourtant un immense intérêt soutenir, la lutte ils savent que les nouvelles listes électorales, après la révision faite par nos amis leur sont beaucoup plus désavanta geuses que les anciennes. Comme on luttera pnctre avec celle-ci,le 16 avril le moment était au" poty eux de frapper un grand coup pour dire qu'ils onCtoujours la majorité. Leur honteuse abstention montre qu'ils ont con science de leur infériorité ce n'est pas seulement I nouveau corps électoral qui est contre eux, mais je celui qui les a' fait arriver au pouvoir en ■lions il y a quelques joprs de l'absence se que montre le ministère actuel dans is financières dont il a eu s'occuper jour. Nous sommes heureux de nous ce point en communauté d'idées avec |i, la séance de mercredi adressait ces ftes reproches M. Malou i ons uh spectacle affigeanri, nement {jans l'espérance affaire ne reparaîtrait pas ainsi devant vous. Je me souvenais qu'un jourdans cette enceinte alors qu'il s'agissait du rachat du Grand-Central M. le ministre fit cette déclaration Aussi long temps que j'aurai l'honneur d'être sur ces bancs, il ne sera pas question du Grand-Central. Ces paroles ont obtenu un assentiment unanime. M. le ministre nous disait ainsi qu'après avoir été pen dant longtemps l'homme de confiance d'une compagnie, il ne pourrait traiter avec elle au nom de l'État. Les positions équivoques peuvent faire germer des suspicions dans l'esprit du public. A un minis tre désintéressé, peut succéder un ministre intéres sé, qui ne craindra pas de spéculer dans des affaires où il a un intérêt personnel. Alors la corruption comme la gangrène ravagera les rangs de la société. Alors le gouvernement ne saura plus inspirer la population le respect de sa mission sociale. (Très-bien très-bien Nous n'avons pas supputer ce que vaut l'opération. Bonne ou mauvaise peu importe. A raison de la qualité des négociataires elle est frappée de suspicion légitime. (Profonde sensa tion.) M. Malou a peut-être le droit de se plaindre, dit XEtoile, de ce qui lui arrive, il ne peut pas s'en étonner. C'est un compagnon d'école, un ami per sonnel anquel on lui voit tous les jours serrer la main un homme intègre, en possession de l'estime publique, une des personnalités les plus éminentes de notre monde parlementaire, qui lui montre, avec toute la réserve d'une parole sûre d'elle-même les difficultés de la situation que lui font au banc dn gouvernement ses précédents financiers. Mi Malou pourrait traiter de haut, comme il l'a déjà fait avec un succès d'estime, certaines attaques partant des bas fonds de la presse certaines insinuations hasardées par uncollègue de la Cham bre n'ayant pas l'expérience ni l'autorité que don nent une longue carrière parlementaire et d'émi- nents services rendus la chose publique. Mais quand un homme de la valeur de M. Frère-Orban se dresse en face d'un ministre pour établir la légi time suspicionqui s'attache ses actes, nous disons que ce ministre doit avoir une forte dose de philo sophie pour ne pas s'en émouvoir profondément, et il faut plaindre le parti politique qui n'a pas dans son personnel parlementaire un choix suffi sant d'hommes de gouvernement assez détachés des affaires proprement dites pour pouvoir défendre, avec une complète indépendance d'intérêt public chaque fois que celui-ci se trouve en contact avec l'intérêt des particuliers. Le Bien public rage et rit jaune. Il voit venir la débâcle et il essaie de faire bonne mine mauvais jeu. Ecoutez-le Ces gros millionnaires ont parfois d'étranges caprices Crésus aimait les belles étoffes. j Lucullus les fins soupers. Talleyrand raffolait des tabatières et lord Palmerston des chevaux. Eugène Sue se faisait remettre sa correspon- dance sur un plat d'or par un valet en gants blancs et en grande livrée. Victor Hugo est un grand collectionneur d'ac- tions de la Banque de Belgique. Le Shah de Perse a la passion des diamants et des pierres précieuses. Pourquoi M. le comte de Kerchove, le Crésus du libéralisme et le grand Shah des Loges ne se payerait-il pas une élection au Sénat En voilà-t-il du galimatias double pour finir par conclure ainsi Et voilà pourquoi notre fille est muette. Elle ne sera pas plus locace au mois de juin pro chain. On écrit de Bruxelles Mauvaise semaine pour M. Malou, qui a été écrasé littéralement sous l'autorité des reproches que lui a adressés M. Frère. Ce duel» entre les chefs des deux grands partis qui divisent le pays, devait arriver. La moralité publique et politique l'exigeait aussi le pays en a-t-il suivi avec intérêt toutes les péripéties, et il en a conclu que l'habi leté, l'esprit/ j'allais presque dire la rouerie, ne suffisent pas dans Tadministratiou d'un pays et dans les luttste oratoires, et que la raison, la vérité la justice finissent toujours par l'emporter. Hâtons- nous de dire que ces qualités, servies par un esprit supérieur, un talent hors ligne, sont celles dont M. Frère a fait usage. Aussi chacun de ses argu ments a été frapper le chef du cabinet en pleine poitrine. Quelque effort qu'ait fait M. Malou pour se dégager, il lui a été impossible de séparer du ministre l'administrateur de trente-six sociétés et de dégager ses affaires particulières de celles de l'Etat. Quoi qu'il fasse et qu'il dise, on se le repré sente toujours entre les grands livres de ses socié tés et son portefeuille. La défense de M. Malou s'est ressentie de cette situation génée il a cru devoir déclarer qu'à sa chuteil en a le pressentimentil ne reprendrait aucune de ses positions et qu'il chercherait le repos dans l'étude de l'histoire. Si c'est de l'histoire ancienne que compte s'occuper M. Malou, c'est parfait mais nous craignons bien que ses amis ne lui en laissent pas le loisir et veuillent encore lui faire faire de l'histoire contemporaine. La commission nommée sur la proposition de M. Pirmez, pour examiner les modifications qu'il y aurait lieu d'apporter au règlement, s'est réunie jeudi sous la présidence M. Delehaye. Elle a décidé 1° Qu'il ne serait pas fait d'appel nominal l'ouverture des séances et que la présence des membres serait constatée par la signature d'une liste 2° Que le président pourrait ouvrir la séance lorsqu'il jugerait que le nombre des membres présents est suffisant pour délibérer 3° Que la lecture du procès-verbal aurait lieu au commencement de chaque séance, qu'il resterait déposé l'inspection des membres et qu'il serait considéré comme adopté lorsque avant la tin de la séance il n'aurait pas donné lieu des récla mations. La commission spéciale chargée d'examiner la question de la rédaction d'un compte-rendu analy tique sans prendre de résolution définitive décidé qu'un essai serait faitaprès les vacancqs de Pâques, de la rédaction de ce compte-rendu. Nous avons fait remarquer l'aggravation énorme introduite hypocritement et jésuitiquement dans la dernière loi de la milice, par l'art. 72. Sous l'ancienne loiles pères de familles qui présentaient directement des remplaçants, s'affran chissaient de toute responsabilité par le cautionne ment de 400 fr: qui étaient restituésavec les intérêts 4°/0, aux remplaçants moitié l'é poque du congé illimité moitié lors du congé dé finitif. La nouvelle loi au contraire stipule que le rachat de la responsabilité s'effectue par le versement de 800fr. qui restent acquis l'Etat. La différence est considérable. Le versement est doubléet au lieu d'être restitué aux remplaçants avec les intérêts, il est confisqué par le gouvernement. Il est impossible de ne pas être frappé de ce sur croit de sacrifices imposés aux pères de famille qui, après avoir risqué 200 fr. pour avoir le droit, le cas échéant, d'avoir un remplaçant, n'en auront pas pu obtenir de l'État. Eh bien la presse cléricale qui autrefois jetait les hauts cris contre la loi de 1870, approuve le régime de confiscation organisé par le gouverne ment de Saint Malou. T" Des fraudes se commettaient suivant les jour naux cléricaux, et il fallait les rendre impossibles, en élevant,le montant du versement. Admettons les fraudes comme prouvées et la nécessité d'élever le montant du versement. Mais que fait M. Malou Il élève ce versement, mais, en même temps, il le confisque. Où était la nécessité de cette confiscation On pouvait, s'il y avait des fraudes, aug menter le cautionnement de 400fr prescrit par l'ancienne loi, et le porter même 800. Telle était la mesure prendre, elle était déjà très-sévère. Mais exiger une somnj||É dfc)ij,bl§, et l'empocher ensuite sans aucune forme d est raide. m Une question intéressante^ presse en général est en ce m tès le procédé {de Bruges.) 2ue de la i au tri-

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Le Progrès (1841-1914) | 1874 | | pagina 2