JOURNAL D'YPRFS F.T DF. L'AIl RONDISSEMF.NT.
STATISTIQUE ÉLECTORALE.
LES DIX FRANCS DES MILICIENS.
iX0 3.4»$8. JMmanche,
33* ANNÉE.
12 Avril 1874.
0 FRANCS PAR AIV.
PROCHE
PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQUIltlT EPNOO.
A IIONNI-'MFNT l'Ait AIN: l'iiur l'ai-roml1 administrai if et judiciaire ri'Y|iri!s. fr.
iili-ni PiHil' le lestant fin pays7-00
mil l e 1111 emieei'ilé le- iiiiiriial doit être adressé l'éditeur, me au ISeurre, X3.
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Ihcilin, 15, Montagne des Aveugles, 4 Biiuxki.i.ks.
\»iivpIIpm dr l'élraii^t'.
La politique a chômé Paris l'occasion des fêtes
de Pâques Oo a bien parlé un peu d'un article du
Journal des Débats faisant des avances aux éléments
les plus modérés de la majorité, pour réaliser la con
jonction des centres mais (ouïes.les mineurs sor ce
sujet qui se reproduisent d'ai|leu«4 pendant chaque
prorogation, sont au munis prématurées.
En Allemagne, les vacances parlementaires semblent
avoir disposé les esprits i envisager la question mili
taire sous un jour moins sombre. Dans le Nord comme
dans 1rs État» du .Midi il se produit un.mouvement
«n faveur du projet du gouvernement.
A Leipzig, Stuttgart ou ailleurs les électeurs se
sont réunis pour voter dés tésoliilions tendantes en
gager leurs représentants au Rendit,ag voter pour le
projet de loi, en les conjurant d'éviter tout conflit qui
ne profiterait qu'aux enfreints de l'intérieur et l'é»
tranger dePeinpire restauré Des pétitions sans nombre
dans ce sens et couvertes de milliers de signatures ont
«lé adressées au Parlement, Il 'est évident que es
dernières nianifesiaiions île l'empereur Guillaume et
du prince de Bismarck ont fait une vive impression
sur l'opinion publique et la presse libérale-nalionaie,
par ses commentaires t ses exhortations, contribue
beaucoup maintenir les esprits dans ce courant de
■conciliation. La conviction do besoin inrf*érietix d'être
complètement organisé et armé pour, la défense du
«inuvel ordre des choses, se fait jour partout même en
Havièrc.
Inférieur.
t'riiKS, le 1t»£vrïl.
UNE ÉCLIPSE QUI SE PRÉPARE.
Il est si malin il est si habile c'es.t un grand
financier 1 Voilà le cliché qu'on a ressassé dans
tous les carrés de papier, qui avaient pour mission
d'endormir la confiance d'un public ignorant. Les
curés répétaient ce refrain leurs marguilliers
ceux-ci leurs fournisseurs ces derniers dans les
cabarets, et ainsi transmis de bouche en bouche,
ce grossier trompe-l'œil prenait toute la consistance
de ce fameux hé, Lambert d'impériale mémoire,
as-tu vu Lambert on ne pouvait plus risquer
un mot de politique, sans qu'on vous repassât in
continent Ah il est si malin Que! heureux
ministre, que ce M. Malou, pour le. temps que cela
a duré
Mais tant va la cruche l'eau qu'à la fin elle se
brise. Il est sans exemple que la couche d'or, qui
recouvre le cuivre ne finisse par tomber et ne mette
nu le vil métal. C'est l'histoire éternelle de toutes
les contrefaçons^ et de tous }es gens qui ont du
bilboquet derrière le front.
Il arrive un moment et souvent alors qu'on y
pense le moins, qu'un point dé suture se défait
les joints font la grimace et tout le monde voit
dedans. C'est un immense creux d'ordinaire, et
parfois plus,,ou moins bourré de sable, d'éçlats de
verre, de ntorceaux de grés, de riens.
Quand on est parvenu sonder ces antres so
nores et* qu'on [a-de quelle notification on a
été bêtement lej'ouet, on se détourne de cet objet
trompeur Vveq.'colère et on se promet de se corri
ger. C'est toujours quelque chose que la bonne
intention Jqu'on montre de s'amender mais cela
suffit-jL?/)e tout temps n'a-t-on pas pris des éper-
vier^MLr des aigles
Fallait-il que ce grand homme d'état (nous ne
le nommons plus, qui dit grand homme d'état pour
le parti catholique, dit M. Malou il n'y a que lui,
jugez des autres"), revint sur la scène pour se faire
juger, lui qui s'est, si tristement illustré jusqu'en
1847. La façon dont il a alors conduit le char de
l'état, ne devait-elle pas donner la mesure de son
sérieux Et il est si malin A-t-il été assez
malin pour exécuter son programme de S1 Nicolas?
Et il est si habile A-t-il été assez habile pour
doubler le Cap d'Espérance des catholiques A-t-il
été assez habile pour tromper les libéraux qui voient
plus clair dans son jeu que lui et pour tromper les
catholiques qui ne le souffrent qu'à défaut de mieux?
À-t-il été assez habile pour faire une politique
d'apaisement qui apaisât réellement les haines
A-t-il été assez habile-flans sa politique d'affaires
pour faire les affaires du pays
C'est un grand financier Lisez plutôt le
discours de M. Frère et concluez. Ah ce n'est pas
l'Immobilière quise plaindra qijand on reçoit
des mains d'une Excellence un cadeau de trois
millions, la barbe du trésor, on ne sê plaint pas
ce ne serait plus seulement de la plus noire ingra
titude, ce serait de la plus basse impolitesse. Mais
le pays le pays peut-il tresser des couronnes
ce grand financier qui, en trois années mange
les 80 millions que M. Frère avait soigneusement
confiés aux caisses de l'État dans l'espoir d'en voir
sortir des jeunes et qui va, en seretirant, léguer
ses successeurs des tiroirs remplis de mites et la
charge de rembourser deux emprunts s'élevant la
bagatelle de 290 millions de fr. Mais en attendant
ce beau jour que tout le monde prévoit et qui est
dans l'air nous voulons parler de ce jour où M.
Malou va tirer une grâcieuse révérence, M. Frère
lui a promis de lui faire sa toilette de la façon la
plus soignée. L'ex-ministre dès finances fera cela
l'occasion du budget des travaux publics. MM.
Wasseige et Moncheur y assisteront et M. Beer-
naert, le nouveau Deus ex machina, y prendra une
leçon. On dit que l'habit que le député liégeois
prépare pour cette circonstance aux oracles
catholiques, est taillé sur les modèles les plus nou
veaux et des mieux réussis.
Patience donc et encore quelques jours nous
verrons.
M. Malou est si malin il est si habile Quel
financier
n1 r ïy~~ gi n m
Avons-nous lin espoir sérieux que les élections
prochaines rendent l'opinion libérale la majorité
qu'elle a perdue il y a quatre ans
La statistique suivante faite avec soin par la
Gazette jrépondra cette question)
La Chambre actuelle se compose deil24 représen
tants dont.
73 catholiques
48 libéraux
3 indépendants, MM. Balisaux, de Dorlodot en
Boucquéau.
La majorité en faveur des catholiques est dont
de 25 voix.
Mais il est remarquer, d'autre pari que depuis
environ un an, dftyjodes trois indépetflarits, MM.
Balisaux st Boucquéau, se sont sensiblement rap
prochés du parti libéral.
De sorte qu'en réalité, la majorité catholique se
trouve réduite vingt-trois voix.
Voyons maintenant ce que nous pouvons légiti
mement espérer des élections de juin.
Gand nous restituera c'est certain sept
représentants libéraux.
Verviers éliminera non moins certainement M.
Cornesse et très-probablement aussi M. Simonis.
A Charleroi MM. de Dorlodot et Hermant
voient leurs chances de réélection diminuer de jour
en jour.
Septvoix Gand deux Verviers deux
Charleroivoilà donc onze voix que selon topte
vraisemblance, l'opinion libérale va reconquérir
aux élections prochaines.
Onze voix opèrent un déplacement de vingt-deux.
Mais comme parmi ces onze voix, il en est une
celle de M. Dorlodot que nous ne considé
rons pas comme reconquise sur le parti catholique,
le résultat probable de notre victoire ne nous don-
neraque dix voix, opérant un déplacement de vingt.
La majorité catholique, qui était de 25 voix, va
donc n?être plus que de cinq.
Le parti clérical peut-il gouverner avec cinq
voix de majorité
Oni la rigueur et la condition de s'effa
cer, de s'annihiler plus encore qu'il ne l'a fait jus
qu'à présent.
Mais, la moindre secousse, une dissolution de
viendra nécessaire.
Et alors, gare lui car Anvers n'attend plus
que cette occasion pour prendre une éclatante
revanche.
Et ce jour-là, le parti clérical aura vécu.
-,-Jj» m m
Ce bloc enfariné ne me dit rien qui vaille.
Ce vers de Lafontaine m'est revenu la mémoire
comme je lisais dans le projet de loi sur la rému
nération, l'art. 5 qui dit
L'indemnité n'est pas allouée si les parents du
milicien, le survivant ou lui-même paient plus
de 50 francs de contributions directes.
Cette disposition est évidemment destinée
donner au projet un léger vernis démocratique qui
le rende populaire.
En effet, allouer un secours aux familles da
l'indigence ou dans la gêne, ne rien donner i
qui jouissent d'une certaine aisance, cela a
petite apparence libérale qui peut séduire lff,
prits superficiels.
Mais, il ne faut pas frotter bien fart pjj
tomber ce vernis, et alors on décou vre,e
le germe d'un principe bien peu démocr
qui conduit de dangereuses conséquenr
Accorder l'indemnité aux uns, la r-
autres, c'est proclamer qu'elle n'est pas -
de juste rémunération, qu'elle eonstitu
pie gratification, un secours, presqu'unt|
donnée aux plus pauvres.
Quoi de plus contraire aux principes de
Tous les citoyens ne sont-ils pas tenus
ticiper la défense nationale Si les nécer
■J 'te défense n'exigent la présence a, marien
e d'une partie de la poguîati-ciiuitjue
ïemeurera paisiblement dan£~^
jrel binais alors n'est-il I