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C'est aujourd'hui le tour de la nouvelle École
des filles. Non contents de la scène du Dimanche
12 Avril, on avait organisé une nouvelle mani
festation pour le Dimanche 19. Le ban et l'ârrière-
ban des congréganistes furent convoqués. Une
grande foule se tenait devant la porte de l'église'
pour attendre, huer et injurier les maîtresses et
les élèves de la nouvelle école. Mais l'attitude
énergique de l'autorité imposa silence ces per
turbateurs, et nous espérons que ces scènes ne se
renouvelleront plus, car souvenez-vous, Messieurs
les cléricaux, que vous jouez là un jeu dangereux.
Vous jetez le gant or, ils sont nombreux ceux
qui osent le relever, et qui sont décidés arracher
œil pour œil et dent pour dent.
~l n il
La discussion qui a en lieu jeudi la Chambre
des représentants est instructive plus d'un titre.
On a vu la droite protester en paroles de ses sym
pathies pour les instituteurs primaires laïques,
tandis que, daus ses actes, elle n'a de faveur que
pour les instituteurs et les institutrices congréga
nistes. Les exemples en sont devenus trop nom
breux depuis que les cléricaux sont au pouvoir
pour être cités.
On a entendu M. Coomans, le facétieux député
de Turnhout, s'élever sans rire contre l'augmenta
tion des traitements des fonctionnaires de l'Etat,
qui, d'après lui, sont dans une position meilleure
que celle des contribuables. Mais il s'était bien
gardé de protester contre le gaspillage du trésor
dans les affaires des Bassins houillers, dé chemin
du fer de Gladbach et de l'Immobilière d'Anvers.
11 ne s'est pas plaint de la seconde augmentation
de 500 fr. octroyée si bénévolement aux membres
des Députations permanentes qui, pour la plupart
cléricales, rendent de si grands services l'élection
de leurs chers et féaux amis de la droite. Des trai
tements de 4000 fr., au lieu de 3000, ne sont pas
trop pour récompenser de tels services.
Enfin, on'a vu le sire de Lettenhove, après avoir
réclamé cors et cris la fusion des caisses de*
pension qes instituteurs ruraux et urbains, s'abste
nir au moment du vote. Il a reculé lorsqu'il s'agis-
saii de trancher la solution d'une question qu'il
avait lui-même soulevée et dont il n'a jamais com
pris toutes les conséquences. Il est possible que,
par la discussion et les rapports de MM- Mans et
Liagre, il ait reconnu qu'en fusionnant les caisses
provinciales avec la caisse centrale, il les ruinait
toutes mais il est certain qu'il n'a pu entrevoir,
que, par ricochet, il portait du même coup atteinte
la pension des professeurs de l'enseignement
moyen laquelle est liquidée en partie par le trésor
public et en partie par la caisse centrale pour ceux
d'entre eux qni étaient en fonctions avant 1852.
Ce n'étaient pas seulement deux malades que M.
Kervyn voulait mettre dans le même lit pour les
guérir mais il propageait encore leur maladie
une autre institution valide et mieux constituée.
Le section centrale du budget des travaux pu
blics, dans les considérations générales de son rap
port, croit ne pas pouvoir se dispenser d'exprimer
toute sa pensee quant l'amélioration que récla
ment' les diverses positions administratives,
quelque degré de l'échelle hiérarchique qu'elles ap
partiennent.
Si d'une part il importe, dit-elle, que certai
nes hautes fonctions soient exceptionnellement
rétribuées pour toujours offrir un stimulant
une espérance aux hommes distingués, d'autre
art, il n'importe pas moins qu'aux grades inter
médiaires et inférieurs soient affectés des traite-
en ts relatifs et suffisants. Il nous parait surtout
lispensable que les mêmes fonctions soient uni-
^ment rétribuées et que toute inégalité sous
ort disparaisse au plus tôt. C'est un prin-
Ireste, que consacre l'arrêté royal du 18
Itembrà 1873, en ce qui concerne les ingénieurs
l'Etat en général. Or, ce qui est vrai pour les
ses techniques l'est également pour les fonc-
Unaires administratifs.
L'économie bien entendue ne consiste pas
Mander le prix de bons et loyaux services,
bien les rémunérer. C'est le seul et unique
Joyen d'attacher le fonctionnaire, l'agent sa
D'oti, et d'en retirer les meilleurs fruits. Au
la Belgique traverse upe phase de ôs-
b'èmient la générale natiôns,^al-
gré les fluctuations financières qu'elle peut subir
elle sera toujours assez riche, nous n'en doutons
pas, pour bien récompenser ceux qui la servent
avec fidélité et dévoùment.
Nous serons très-curieux d'apprendre, de la bou
che de M. Malou, dit XEtoile, comment il compte
s'y prendre pour réaliser ces vœux de la section
centrale sans manquer aux engagements de son
programme de S' Nicolas.
Si la Chambre ne s'est pas trouvée en nombre
samedi, pour délibérer, la cause en est dans ce fait
que quarante-trois sénateurs et représentants ont
souscrit au banquet de la Fédération des Cercles
catholiques dont la session s'est ouverte samedi
Gand.' Ceg Messieurs ont probablement préféré
siéger Gand qu'au Palais de la Nation.
Nouvelle mystification de M. Malou Le projet
de fusion des Caisses des instituteurs primaires
vient d'être renvoyé aux calendes grecques. Malgré
un discours dans lequel. M. Kervyn (Bruno) a «lé-
versé pendant une séance entière les pavots de
son éloquence sur la Chambre pour démontrer
que la question de sympathie doit primer la ques
tion financière et qu'il vaut mieux avoir une
caisse sans écus que des écus sans caisse M. le
ministre des finances a senti qu'il ne pouvait s'en
gager lui l'homme du trésor sec dans des
dépenses nouvelles.
Aussi en suite d'un rapport de M. Mans con
trôlé par un contre-rapport émanant d'une com
mission nommée ad, liocle célébré financier clé
rical a-t-il pu retirer son épingle du jeu. 11 a de
mandé du temps pour s'assurer du concours des
villes et des provinces et voilà commeune
grande ficelle électorale vient de se rompre.
M. Frèreavait proposé un ordre du jour blâmant
le gouvernement, cette proposition a été repoussée
par les gros bataillons de la droite.
Nous trouvons dans XEvénement un excellent
compte-rendu des faits qui s'accomplissent en Es
pagne
La lutte est engagée de nouveau autour de Bîlbao,
dit ce journal»
Dimanche dernier le maréchal Serrano arecom-
mencé le bombardement des positions carlistes et
depuis une bataille décisive a du être engagée.
L'attaque principale a dû être dirigée par lé
général Concha sur la droite et par Balmaseda. Il
paraît que le général a fini par accepter le plan
premier du duc de là Torre qui consiste, comme
on le saitmettre l'ennemi entre deux feux. Le
général Concha aurait sous ses ordres 24 bataillons
de troupes de choix et bien équipées. Ce petit corps
d'armée s'est embarqué Santander et s'est rendu
par mer Santona.
Il ne faut pas supposer que les carlistes ont assisté
les bras croisés tous ces préparatifs militaires.
Le prétendant a concentré la hate toutes les
troupes disponibles de la Catalogne et ses agents
ont fait tous leurs efforts pour se procurer une
batterie ou deux. Le général Ellio dispose de 36,000
hommes de toute sorte pour faire face l'attaque
simultonée de Concha et de Serrano.
La flotte est parvenue chasser les carlistes
de Santurce et de Portugalète les boulets des
frégates espagnoles ont réduit ces deux villes en
cendres. Les blessés carlistes ont été emportés
Amarrio.
Tout fait croire que l'action engagée en ce mo-,
ment est une lutte suprême. Ce n'est plus qu'une
question de munitions, lisons-nous dans une dépêche
de Saint-Jean-de Luz et le premier des deux
partis qui en manquera n'aura qu'à battre en
retraite, sans aucun espoir de conserver une seule
de ses positions.
Il est certain que la chute de Bilbao n'est plus
qu'une question de jours. A Madrid, on avoue que
les habitants en sont réduits manger du cheval.
Quelques petits convois de vivres sont parvenus
pénétrer dans la ville, mais le gouverneur prévenu
le maréchal Serrano qu'il répondait de la résistan
ce jusqu'à la fin (lu mois seulement.
L'attaque du mont Abanto nedoit pas nous faire
oublier la crise ministérielle qui couve Madrid.
Malgré les démolis si formels que nous transmet
le télégraphe ftil existe entre M. Martos et M.
|>agasta un dissentiment très-vif; La querelle, car
*?n est une qfailli m^i^boutirVi une rupture
ouverte. Les négations des journaux officieux
prouvent uniquement que le danger est conjuré
provisoirement.
CHRONIQUE ÉLECTORALE.
L'Association conservatrice de l'arrondissement
d'Ath qui avait convoqué le ban et l'arrière-ban
de ses adeptes a tenu jeudi dernier, dix heures
du matin, par devant notaire, une assemblée pour
la proclamation de ses candidats l'élection du
9 juin prochain.
Trente personnes assistaient cette réunion et
par 17 voix contre 13 données M. le Comte
d'Oultremontelles ont proclamé la candidature
de M. Edouard Descamps professeur l'Uuiver-
6ité catholique de Louvain en opposition celles
de notre honorable représentant M. Bricoultsi
dévoué et si justement populaire dans l'arrondis
sement.
Elle n'a trouvé aucun candidat opposer
notre représentant M. Joseph Descamps, qui comme
M.' Bricoult, nous a rendu d'immenses services.
Les sous-comités de notre Association sont con
stitués depuis quelques jours et d'après les rensei
gnements qui nous arrivent des cantons le succès
de nos candidats est assuré. Echo de la Dendre.)
Nous avons dit que M. Malou ministre des
finances, sollicitera un siège de député la Cham
bre au lieu de demander le renouvellement de son
mandat de sénateur de Saint-Nicolas.
C'est M. Van Overloop représentantqui lui
cédera sont siège et se présentera au Sénat pour y
prendre la place de M. Malou.
Voici l'explication que l'on donne de ce cliassé-
croisé
Si la majorité catholique était renversée aux pro
chaines élections M. Malou redeviendrait simple
sénateur comme devant, et la droite n'aurait plus
de chef la Chambre. C'est quoi il s'agirait de
pourvoir.
Les affaires des libéraux sont en bonne v oie, dit-
on dans l'arrondissement de Thuin. Non-seule
ment les trois députés sortants seraient réélus
mais la réélection de M. de Robiano sénateur
catholique n'est rien moins qu'assurée. Les libé
raux porteront en opposition M. de Robiano
M. Vanderpepen, bourgmestre de la ville de Binche.
Les nouvelles de Gand de Soignies et de Char-
leroi, sont également excellentes.
L'Union de Charleroi annonce d'une manière
positive queM.jCamilleBrixhe, avocat de Charleroi,
accepte la candidature la Chambre des représen
tants pour les prochaines élections législatives, qui
lui a été offerte par des électeurs catholiques.
Sous la date du 18 avril, M.Ansiau, représentant
de Soignies, a écrit M. le sénateur Wincqz, pré
sident de l'Association libérale, que l'état précaire
de sa santé lui fait un devoir de ne plus accepter de
nouveau mandat. Vingt fois éLu par son arrondis
sement, M. Anciau rentre dans les rangs du libé
ralisme comme soldat dévouéen promettant de con
tinuer servir son opinion au profitcette fois
d'hommes plus jeunes et dont le tour est venu, dit-
il, de descendre dans l'arène politique.
On écrit de Verviers
En réponse aux propositions du comité du
Cercle progressiste de Verviers, le comité de l'As-
siciation libérale s'est montré persuadé que les
candidats aux élections du 9 juin accepteront, sans
aucune difficulté, le mandat forme^d'appuyer et
de faire réussir en usant au besoin de l'initiative
parlementaire la réforme de la loi de 1842 dans
le sens de l'instruction gratuite laïque et obliga
toire. L'Association a du reste déjà adopté
l'unanimité cette réforme comme point de rallie
ment pour tous les partisans des idées de progrès.
Il n'y a qu'une seule JÉause des propositions
que le comité de l'Ass^^^l^n'a pu admettre
c'est celle qui oblige lefi^^^^Kint voter contre
le budget du ministre de Î^^^Bi\si ce ministre
est contraire la réforme clause,
ainsi que celle qui obligera^^^^^^Ht'or sa dé
mission dans le cas où ce épugne-
raitprésente pratiquemej^^^^^^^B^ers et
est de nature amener, à^^^^^^^^^Hé.vune
situation inextricable ■■^le