L N° 3,447. - Jeudi, 34e ANNÉE. 14 Mai 1874. 6 FRANCS PAR AN. Vj m osî JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, paraissant le jeudi ET LE DlmanCHE. nouvelles de rclrauger. iBifériciir. Tpiiks, le 13 Mai. M?0 •I ii 03Ut LE PROGRES VIRES ACQPIRIT El'NDO. ABONNEMENT PAR AN Pour Tarrofiil' .vdiinnistratif Idem Pour le reslant du pays. Tout ec ili eoueeriie le journal doit être adressé I et judiciaire d'Ypees. l'r. <i.+00 7-00 'éditeur, rue au Beurre, 85. INSERTIONS Annoncks la liRiie ordinaire fr^0-(5 Réclames la Hjjnc fr. 0-50 l.cs annonces de Bruxelles et de J'étyauRpr sont reçues eliez MM. Lhuiimn et Picahi), 15, Montagne des A peuples, lin lixri.i.ivs. Les déclarations faites par M. de Broglie en faveur de l'organisation immédiate du septennat ont été très- nettes et très-formelles ce qui n'est guère dans les habitudes de la politique du 24 mai. Mais déjà il nous revient de Paris une foule de rumeurs tendantes établir que tes actes ne répondront pas aux paroles, et que celles-ci n'ont été prononcées que pour calmer l'opinion publique qui veut tout prix sortir du prpvlsoiie. Don Carlos a eru nécessaire de relever par une pro clamation le courage abattu de ses partisans. Ce docu ment, publié par le Soir, se distingue par une hâblerie gasconne assez amusante. Au lendemain du jour où il vient de perdre des jiositions inabordables qui lui assuraient la conquête de Bilbao, si le maréchal Coucha n'avait pas réussi tes tourner au moment où soo armée est en pleine dislocation et privée des chefs qui par leur autorité maintenaient la cohésion dans ses rangs le prétendant promet encore ses partisans de lairc flotter leur drapeau sur la capitale de la Biscaye et de les conduire triomphalement partout où il faudra combattre la révolution et l'impiété. Il suffira qu'ils aient conGance eu Dieu et en leur Roi. Sans doute que dans la pensée de don Carlos le.cicl tient un petit miracle en réserve pour lui. Le besoin s'en fait sentir, d'ailleurs, non-sculernenl dans les provinces du Nord- Est, où le carlismc sera bientôt poursuivi dans ses der nières retraites, par les canons et la stratégie de Cou cha mais encore dans la Catalogne où don Alphonse a repris ses opérations. Le courrier d'Espagne apporte aujourd'hui une lettre liès-animéc et très-vivante d'un correspondant de l'armée du Nord. Il a eu la bonne fortune d'arriver un des premiers Bilbao après la délivrance de cette ville, et d'assister 'l'entrée des troupes deConcha. Sa lettre relate cette Solennité militaire, la joie des habi tants, leur enthousiasme, les épreuves par les quelles ils ont passé, l'héroïsme avec lequel ils les ont traver sées. Le siège a duré quatre mois et a mis brillamment en lumière i'attàcbcmeiit de Bilbao la cause de la liberté. La malheureuse affaire entre MM. Frère et Guillery prouve une fois de plus au parti libéral cômbién il doit être sur ses gardes contre l'astuce de ses adversaires. II est un fait éyidpnt, c'est que la droite abattue, écrasée par les discussions la Chambre, a tendu la gauche un piège dans lequel M. Guillery, tout le premier, est malheureusement tombé. Nous en trouvons la preuve dans la partialité révoltante du président, M. Thibaut dans la con duite lâche etblamâble de M. Wasseige, qui, mé chamment, a rappelé une affaire oubliée depuis treize ans et, comme M. Frère l'a dit, qui remonte la nuit des temps dans l'attitude des journaux catholiques. Dans l'affaire Chazal-Delaèt, cette presse ne trouvait pas assez de bFme,assez de gros mots l'adresse du président de la Chambre d'alors, M. E. Vandengeerelirtam. Elle dénonçait au pays la partialité, faiblesse du président, qui était la seule et uijfique cau^e du 4uel qntre MM. Chazal et Delaet. Jy Mainjdïint, ces journaux ne trouvent pas un mot rjfl^He préludent actytiel, M. Thibaut, et con tre li^^K^ndageux de M. Wasseige, leff :oède. Rappelons, pour terminer, un fait qui prouvera aux honnêtes gens comment se conduit la Cham bre le parti clérical, M. Dumortier tout le premier. Il y a une vingtaine d'années, partit un mande ment soi-disant de Mgr l'archevêque de Malines. Ce' mandement était si bien fait que plusieurs jour naux catholiques le reproduisirent dans leurs co lonnes. Quelques jours après, l'on s'aperçqt que ce man dement était apocryphe et, par l'indiscréticih d'un employé infidèle, l'on apprit qiie M. le substitut A. Dubois en était l'auteur. Vite M. Dumortier attaque en pligine Chambre M.' A. Dubois dont l'œuvre aprèltoutn'était qu'une bonne plaisanterie ne pouvant nuire personne. Après plusieurs discours violents M. Dumortier demandait la destitution de M. Dubois,' et tout le parti clérical d'applaudir. M. Tesch alors ministre de la justice tout eu admettant que M- Dubois n'avait agi que dans un but en aucun cas blamable, avouait cependant que, comme magistratil n'aurait dû se permettre une pareille plaisanterie. Le ministre libéral prouvait ainsi au pays qu'il ne voulait nullement cacher ou justifier les fautes de ses amis politiques, si petites que fussent ces fautes. M. Dubois donnaiten conséquence, sa démis sion et quittait la magistraturedans laquelle il était appelé occuper le premier rang. Maintenant qu'il s'agit d'un, homme de la droite, membre de la Députation permanente et qui, dans une affaire dans laquelle jl était juge et partie tenu la scandaleuse conduite que l'on sait, M. Du mortier ne fait plus de discours pour «Jénoncer cette affaire au pays. Au contraire il trouve que M. Solvyns a agi honnêtement. Aucun ministre ne trouve un mot une phrase de blâme l'adresse de ce sénateur, de ce membre de la Députation permanente qui a failli ses de voirs. Que le pays juge donc entre la conduite des libéraux et celle des cléricaux, et qu'il dise avec nous que le règne de l'astuce et de l'immoralité politiques a déjà trop longtemps duré. Voici d'après les. Annales parlementairesla péroraison du discours de-M, Frère-Orban Nous disions ici même, il y a, dix ans Nous défendons sur ce petit coin de terre une cause qui est grande comme le inonde nous défendons l'in dépendance de la raison humaine et les droits de la conscience, contré les entreprises de la théocra tie. B La guerre du clérical et du libéral, comme on la nommait alors, semblait surannée quelques uns nous prédisions qu'avant peu elle serait par tout déclarée en Europe. Et mes pressentiments ne me trompaient point. Dans presque tous les pays il faut se défendre con tre des prétentions théocratiques que Ton aurait pu croire désormais. impossibles.Elles sont aujour d'hui plus absolues et plus vivaces qu'elles ne furent jamais 1 J Nous signalions la même époque messieurs la nouvelle constitution du parti catholique, prin-' cipalement dans notre pâ^s. ■U x*- Nous signalions sa tejidqnca/ de plus en plu? marquée répudier tous les JfjqScipes sur lesquels nos instituais sont fondi En ce temps là on comptait encore ceux qui se nommaient des catholiques libéraux ils se redressaient fièrement devant nous. Ils se ran geaient derrière le cardinal-archevêque de Malines ils invoquaient le hom de M. de Montalembert, ils levaient hardiment son drapeau. Depuis lors les catholiques libéraux ont été foudroyés. Ce n'est pas en vain que le dogme de l'infaillibilité a été décrété. On a fait descendre sur la tête des catho liques libéraux des sentences contre lesquelles il leur est interdit <}e protester. Dès que le papea prononcé, et il a prononcé, sur les catholiques libéraux, lé silence leur est imposé et ils n'oseront plus le romprç. Nulle indépendance n'est laissée aux laïques et Ton a marqué avec éclat l'asservissement auquel on entend les réduire. L'un des chefs laïques des cléricaux, un ancien ministre, un homme dévoué au parti catholique, s'est permis de formuler un projet de loi sur les cimetières. Un édit épiscopal, donné hors de la porte Flaminienneest venu condamner .sa témérité il lui fallait au préalable le consentement de l'Eglise. La doctripe nouvelle s'affirme de plus en jilus dans toute sa splendeur le pape au-dessus.du roi, non' dans l'église, mais dans les affaires civiles le pape est le représentant de Dieu sur la terre s'il parle ex cathedrac'est comme si Dieu lui- même parlait il vaut mieux obéir Dieu qu'aux hommes, dit-on ensuite par conséquent il faut exé cuter toutes les sentences du pape. Donc, le drapeau pontifical au-dessus du dra peau national, le syllabus au-dessus de la consti tution Désormais dans la chaire, dans le confessionnal, dans les cercles catholiques organisés sur tous les points d'influence dont dispose le clergé et qui sont sans pareils dans l'enseignement tous les degrés et avant tout dans l'université catholique, les prin cipes politiques sur lesquels repose notre étatsocial seront attaqués condamnés et flétris ils le sont dans l'enseignement public tous les degrés il Je sont particulièrement l'université catholique. C'est donc messieurs une guerre ouverte nos institutions qui est faite aujourd'hui par Je parti catholique. Et c'est en pareilles circonstances que les servi teurs de la politique cléricale viennent nous dire Taisons-nous faisons silence et laissons agir C'est assez de nous occuper des affaires et jouissances que peuvent nous donner les inf matériels. Et moi je dis que nos intérêts mi eux-mêmes ne sauraient être sauvegardés politique insensée du parti clérical. L'avenir de nos institutions est engagé querelle qu'il suscite avec un fanatisme qi n'avait pas vu depuis deux siècles, et de toute forces de mon âme, je crie au'libéralisme qu' peut pas sans forfaire son devoir refi combat auquel il est provoqué. Nous apprenons que l'hôtelier de la Châtelle vient de renoncer au bail du dit hôtel ainsi que I buffet de la GowcoriZe. pour le 31 décembre procha Le nouveau (ninisîre (les travaux pjj a pris le premier la parole. LejV valions présentées sou sujet par otl l'ont paraîl-il JS.Vssé au vif. .M.

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Le Progrès (1841-1914) | 1874 | | pagina 1