pourtant rappelé que de» faits qui sont du domaine public. Il a constaté que M. Beer- naert était avant son entrée au ministère membre du conseil de surveillance de Etoile, journal libéral et qu'il était chargé par les libéraux de soutenir devant la cour de cas sation des pourvois en matière électorale. Ces faits sont vrais, M. Beernaert le reconnaît mais Ils n'impliquent, dit-il, de sa part, aucu ne adhésion des principes politiques déter minés. En tous cas, on ne pouvait d'après ces actes les seuls que M. "Beernaert ait posés avant son entrée au ministère deviner qu'il appartînt au parti clérical. Il n'est ni catho lique, ni libéral, il est modéré et conciliant et pour montrer immédiatement ce que va lent sa modération sa conciliation et l'indé pendance de sa conscience il attaque avec une violence de langage laquelle on n'est guère habitué la Chambre les libéraux qui ont occupé le pouvoir et ceux qui les ont soutenus. Et M. Beernaert n'est pas homme de parti Ce n'est pas même comme homme de parti qu'il se présente Soignies, où il n'est pas connu, où il n'a aucune espèce de relation, et où il espère réussir uniquement par l'appui des cléricaux et la vertu de son portefeuille L'arrogance du discours de M. Beernaert a soulevé gauche un véritable orage, et M. Bara s'est fait l'écho de la légitime indigna tion de l'opposition en rappelant le néophyte clérical au respect des hommes qui ont pas sé leur vie dans les affaires publiques, qui ont géré avec honneur et dignité les intérêts de l'Etat et qui ne subiront pas les injures d'hommes sanscaractère, qui attendent pour entrer dans la politique et dessiner leur opi nion le jour où on leur offre un portefeuille. M. Bara aurait pu ajouter et la perspective d'une position financière en cas de retraite forcée. La gauche et les tribunes se sont as sociées par leurs applaudissements chaleu reux la verte riposte de M. Bara. La Chambre a entendu ensuite M. Dumor- tier qui, après avoir certifié que M. Beer naert était clérical de longue date, a fait, avec ses arguments ordinaires, le procès l'opinion libérale. La pièce de résistance de son discours, c'est le bref dont il a été ho noré de la part du Sk Père. M. Sainclelçtte s'est attaché ensuite dé montrer que l'existence des partis était néces saire dans un pays comme le nôtre, et que la question du clérical et du libéral était précisément celle qui caractérisait le mieux leurs tendances respectives et leur donnait une raison d'être. Il a ensuite démontré par des faits nombreux que les actes agressifs et violents qui ont marqué notre histoire par lementaire émanaient tous du parti clérical. L'orateur continuera son discours. II y a quelques semaines, quand un homme oc cupant une position élevée dans le parti libéral, ullit ses devoirs dans la vie privée, la presse libérale tout entière blâma sa conduite. Elle ne |i'usa point de s'expliquer, sous le facile prétexte |e les faits n'étaient pas nettement établis et ne pouvait les contrôler, [ci qu'un scandale bien autrement grave vient er. 11 ne s'agit plus de la vie privée, mais de publique. Il s'agit d'un sénateur qui, rem it des Jonctions de juge, siégeant comme àeJifc'putation permanente, est convaincu actes dont personne n'ose prendre lin du parlement que M. Frère Yfamie sans que personne ait pro sont établis par la correspondance Int. Cette fois-ci, la presse cléri- pce. Elle n'a point un mot de auteur. ElIeVouve toutnaturel (exerçant d#'"m>nctipas de^juge écrive l'une des parties en cause. J'ai des mo- tifs pour que vous modifiez votre écriture en écrivant mon adresse. Four être plus sûr de faire adopter mes rapports, il faut que le gou- vemement croie que je ne suis pas en relations directes avec Vappelant. Cette différence entre la conduite de la presse libérale et celle de la presse cléricale permet d'ap précier la différence entre la moralité des partis dont elles sont les organes. RÉCONCILIATION. Nous avons eu la satisfaction de pouvoir publier, une dépêche annonçant que les amis de MM. Frère-Orban et Guillery qui pendant toute la journée et la soirée de samedi s'étaient efforcés d'applanir le différend existant entre eux, sont enfin parvenus minuit, apaiser tout ressenti ment et qu'une réconciliation a eu lieu entre les deux honorables membres de la Chambre, réconci liation si complète qu'il ne restera plus de trace de l'incident parlementaire provoqué par le Nasipède. Mardi l'ouverture de la séance la Chambre sera saisie de l'incident. Nous aurons alors de complets détails sur les bases arrêtées pour l'arran gement du conflit. Ce n'était pas seulement un intérêt politique, mais un intérêt humain qui dominait l'élection communale de Namur et lui donnait une si grande importance. Le conseiller qu'il s'agissait de rem placer au Conseil, était encore membre de la com mission administrative des hospices civils de Na mur, et l'élection étant favorable aux cléricaux, ceux-ei régnaent en maîtres sur ces institutions qu'ils ne tarderaient pas cléricaliser et en faire des lieux de refuge, comme cela existait naguère, pour leurs anciens cochers et leurs vieilles femmes de chambre. Depuis que cette influence reprenait le dessus Namur, on avait déjà ressuscité nombre d'abus que les libéraux avaient fait disparaître. C'est ainsi que les vieillards mariés, l'hospice d'Harscamps sont, comme naguère, séparés, l'homme vit d'un côté,' la femme de l'autre, au nom de la morale des bons cléricaux, qui séparent ce que Dieu et la loi ont unis pour toujours. On ne s'inquiète pas assez, dans une élection communale, qu'en faisant entrer les cléricaux l'hôtel-de-ville, on cléricalise du coup l'instruction et les établissements de bienfaisance, c'est-à-dire le premier et le dernier âge, l'orphelin et le vieil lard, et que la société civile, qui est leur tutrice, ne peut et ne doit pas abdiquer ses droits et ses de voirs les plus sacrés entre les mains de l'autorité religieuse. Les électeurs de Namur ont épargné cet écueil leur ville. Nous les en félicitons. Les journaux ultramontains, fait remarqueravec raison la Meuse, s'abstiennent soigneusement de commenter la lettre du Pape M. Dumortier. Com me on est la veille des élections, ces fiers défen seurs du Syllabus mettent leur drapeau en poche. Ils savent la répulsion profonde qu'inspirent leurs doctrines ils se taisent, sauf recommencer, après les élections leurs attaques contre la Constitution belge et les libertés modernes. Dans son discours de l'année dernière, M. Du mortier avait dit Il faut la liberté pour tout le monde la liberté qui n'existe qne pour quelques- uns n'est pas la liberté c'est le despotisme. La liberté, c'est le domaine de tous les hommes. Voilà le langage que tenait M. Dumortier. Et le Pape lui écrit qu'il a affirmé et défendu les doc trines de la foi catholique. En s'exprimant ainsi, le Pape a-t-il approuvé cette profession de foi de l'honorable député de Roulers Les journaux ultra montains voudraient-ils bien nous dire ce qu'ils en pensent M. Malou a cru habile dans sa réponse au dis cours de M. Frère-Orban, de dire que les inquiétu des des hommes d'affaires sur les fonds belges n'étaient pas fondées, puisque depuis quelques jours, c'est-à-dire depuis que le débat avait été ouvert ces fonds avaient monté de quelques centimes. M. Malou çjjblie deux petites choses 1" C'est que l'emprunt cftÉ^. est encore aujourd'hui en d/ssous de son raijk d'émission 2° c'est que le f1/2 aujourd'hui a flotté^gtemps de 101 102-50, tandis qu'à la fin du ministère libé ral, il avait dépassé 104. Il était 104-05 le 13 juin' 1870. Il a commencé baisser juste (bon) l'avénement des cléricaux. de Liège.) il fi i I l Lorsque l'horrible mêlée (la guerre entre l'Ai— lemagne et la France) aura cessé, lorsque la paix sera faite et nous prions Dieu qu'il nous la rende bientôt, nousreprendrons notre campagne contre l'exagération des dépenses militaires et nous se- rons les premiers rappeler au ministère ses pro- messes, s'il vient les oublier. Le journal qui a publié ces lignes, c'est le Cour rier de l'Escaut dans son numéro du 4 septembre 1870. On se rappelle que pendant de longues années la presse cléricale poussât de hauts cris au sujet des dépenses militaires. Une majorité anti-militariste, ou du moins se prétendant telle, arriva au pouvoir en 1870 mais loin de tenir les promesses qu'elle avait faites au corps électoral elle décréta 1" Que le remplacement militaire, alors acces sible la classe bourgeoise et la classe ouvrière, serait réservé aux riches seulement 2° Que le contingent, formé de 11,000 hommes faisant un service entier et de 1,000 hommes de réserve ne servant que 7 mois, serait porté 21,000 hommes astreints su service de 29 mois 3" Que le budget delà guerre qui était de 36 mil lions serait porté 41 millions. Malgré l'impopularité de ces mesures, la presse pieuse garde le silence de Conrard et a bien soin de de ne pas rappeler au ministère les promesses qu'il a complètement oubliées. Voilà la bonne foi des journaux que le clergé recommande la bienveillance des fidèles Vérité Conformément l'article 85 de loi sur la milice, le département de la guerre rappellera cette année, pour un mois, le 15 juin, les permissionnaires du contingent actif de 1870 des quatorze régiments de ligne, dès trois régiments de chasseurs pied et du bataillon du train, ainsi que ceux des contin gents de réserve de 1871 et de 1872 de toute l'in fanterie, l'exception des miliciens de ces derniers contingents appartenant au 4° régiment de ligne. A moins de circonstances spéciales, les classes de milice des années antérieures 1870 ne seront plus rappelées sous les annes. Les événements d'Espagne semblent avoir réagi sur la France. Les journaux de l'extrême droite et entr'autres l'Union, affirment avec insistance que le gouvernement veut tenter un rapprochement de toutes les droites et qu'il consent ajourner les projets de lois constitutionnelles. Le Français jette des hauts cris et proteste que jamais le ministère ne serait capable d'une pareille reculade, il affirme même que les lois seront présentées la reprise de la session. Une autre feuille gouvernementale fait entendre le contraire La gauche, il est vrai, remarque cette feuille, peut demander la déclarationd'urge'nceet le renvoi de la loi constitutionnelle lacomdiission des Trente avec une sorte d'injonction d'en tiâter l'examen et de déposer promptement son rapport. Mais si elle tente cette manœuvre dans cette circonstance elle sera inévitablement battue. Qu'en faut-il conclure Que l'on veut faire des concessions l'extrême droite et q^'on recule devant l'organisation des pouvoirs du président reste savoir si les chevaux légers se contenteront de si piètre garantie. CHRONIQUE ÉLECTORALE. Nous sommes heureux d'apprendre que la récon ciliation entre tous les libéraux dans l'arrondisse ment de Charleroi est un fait accompli. Voici les noms des candidats désignés pour les élections législatives du.9 juin Pour le Sénat MM. Balisaux actuellement représentant De Wandre ancien représentant.^JIl reste faire choix d'un troisième candiij&t- Pour la Chambre MM. Pirmez représentant ancien représentant Afudent Piret, notaire Chàtelejt Le parti catholique le jr oppose

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Le Progrès (1841-1914) | 1874 | | pagina 2