M
Elle oublie que tout les outrages qu'elle leur
prodigue vont atteindre un des chefs de son parti
M. l'avocat Fabry elle oublie que la presse libé
rale se garde bien de défendre ni les escrocs, ni les
faussaires ni les christianisateurs ni les incen
diaires, ni les corrupteurs de l'enfance, ni les pré
varicateurs, ni ceux qui, en matière électorale, se
conduisent la Solvyns. Journal de Liège.)
CHRONIQUE ÉLECTORALE.
Les nouvelles de Gand sont bonnes. Les libéraux
de toutes les nuances sont résolus marcher au
combat comme un seul homme, quels que soient les
candidats choisis définitivement par Y Association
libérale. M. D'Elhougne persiste refuser toute
candidature.
A Soignies on parait certain de faire échouer
la candidature de M. Beernaert.
Le Comité de l'Association libérale de Liège n'a
reçu aucune présentation pour les élections législa
tives du 9 juin.
Il propose en conséquence la réélection des
sénateurs et des représentants sortants.
La réunion de l'Association aura lieu le 31 mai.
La candidature modérée de M. le ministre
des travaux publics est défendue, Soignies, avec
une modération exemplaire par la presse de son
parti Guerre la canaille s'écrie Y Impar
tial. La canaille, ce sont les libéraux.
On écrit de Bruxelles
La parole est aux électeurs. La vraie période de
fièvre électorale commence seulement aujourd'hui
que nos honorables ont pris la clé des champs et
abandonnent, pour quelques mois, le Palais de la
Nation, que M. le comte Félix de Mérode, d'or-
nithologique mémoire, appelait la volière parle
mentaire, pour aller, le soleil de juin aidant,
chauffer blanc la gent électorale.
Je ne vous parlerai guère de la fin de la session.
U s'agissait du budget des travaux publics c'est
vous dire assez que chaque député a réclamé tous
les ponts, lignes de chemins de fer, stations,
routes, canaux, bureaux de pestes possibles et
impossibles. M. Beernaert n'a rebuté personne
il a distribué beaucoup d'eau bénite ministérielle,
seule chose qu'on trouve encore dans les caisses
de l'État.
La lutte entre MM. Jamar et Wasseige, sur les
tarifs Vander Stichelen et Wasseige a tourné la
confusion de ce dernier. Il reste avéré que le nou
veau barême, tout en diminuant de moitié le nom
bre des voyageurs longue distance a constitué
le trésor en perte. Ce qui demeure aussi certain
c'est que si les libéraux reviennent au pouvoir, on
reprendra l'ancien tarifsans toutefois hausser
le prix des petites distances. Nous aurons alors
la réforme entière telle que la voulaient MM.
Vander Stichelen et Jamar.
En quittant le temple où ils ont légiféré pour la
plus grande gloire du ministère les membres de
la droite ont échangé de longues poignées de main.
Us avaient l'œil morne, la tète baissée et semblaient
se conformer la triste pensée qui paraissait obsé
der M. Malou. M. Cornesse seul troublait le silenee
de ces solennels adieux par le bruit qu'il faisait en
emballant sa ferblanterie, dont il aura besoin
Verviers pour étourdir les électeurs. Mais il n'y a
de pire sourds que ceux qui ne veulent pas en
tendre et l'on assure qu'ils se boucheront les
oreilles.
Sans leur empressement retourner chez eux
les représentants n'auraient pas voté au galop
pomme ils l'ont fait, le crédit de-9,500,000 francs,
ssaire pour liquider l'administration Mon-
r-Wasseige. C'est un bill d'indemnité qui
cher au pays.
nouvelles de Gand sont bonnes. Les noms
Ên avant rencontrent beaucoup de sympathies.
k cette ville des fleurs qui doit faire refleurir
léralisme. Elle doit bien cette revanche au
elle qui dans un jour de défaillance oa de
:tion avait envoyé au Palais de la Nation des
flambeurs et des simples, qui sait, des plantes
[neuses au lieu d'arbpes de bonne et forte
ation.
Les villes en général sont bonnes. Les élections
communales du lr juillet 1872 l'ont bien prouvé.
Quant aux campagnes, l'influence du clergé y est
amoindrie par la loi sur la milice, quia frappé tant
de familles auxquelles on avait promis, au con
traire, l'allégement des charges militaires.
La bonne presse avait cru se faire pour les
élections une arme de guerre de l'affaire Fontai-
nas elle avait même essayé d'endosser au libé
ralisme l'ex-vicaire Opsomer mal lui en a pris.
Depuis l'incident de Bruxelles, il s'est passé tant et
tant de faits la charge du clergé et des couvents
que si l'on en avait fait le compte, ceux qui ont
fait vœu de chasteté eussent vu la balance pen
cher de leur côté d'une manière effrayante. Le
mieux était donc d'éteindres le feu qu'elle avaient
allumé et qui ne brûlait que les siens. C'est ce que
la bonne presse fait.
Quant au vicaire Opsomer ce n'est qu'un tout
petit faiseur ses dix mille francs palissent devant
les huit cents mille francs que cet autre vicaire
nommé Samper de votre province, raffla pieuse
ment ses paroissiens.
Quand on a de telles illustrations chez soi on
doit être plus prudent avant de jeter la pierre aux
autres.
L'événement de la semaine dernière après la
sortie des Chambres a été l'entrée du Czar
Bruxelles. Quand je dis l'entrée je devrais dire sa
course au galop travers notre capitale car Sa
Majesté Moscovite n'a fait que toucher barre au
palais, et c'est peine si l'on a pu apercevoir, dans
cette course vertigineuse, qu'il a le physique de son
emploi. Alexandre II a 57 ans et 17 années de
règne. On assure qu'il souffre de la maladie des
Itomanoffc'est-à-dire d'une espèce de spleen au
quel sont sujets les autocrates de toutes les Russies
et surtout de la Pologne.
CependantAlexandre II aura une belle page
dans l'histoire de l'humanité. C'est une des grandes
figures de notre siècle. L'émancipation des serfs
est l'acte 4'un grand cœur. C'est tout une popula
tion courbée sur la glèbe rendue la liberté con
quise sur la barbarie pour la civilisation.
A côté de cette grande mesure égalitaire, réali
sée par la volonté d'un homme on peut encore
placer l'avoir de l'empereur de Russie la con
struction de l'immense réseau de chemin de fer qui
met l'empire en communication avec les autres
peuples et lui apportent la richesse.
MalheureusementAlexandre a reçu de ses
ancêtres un legs d'iniquité qu'il n'a pas eu le cou
rage de refuser. La Pologne est le ver rongeur de
cette impériale existence.
Si le Czar a eu le temps de déjeûner la cour
pendant les quelques instants qu'il a passé Brux
elles il paraît que nos soldats n'ont pas eu l'heur
d'en faire autantsurtout ceux qu'on avait fait
venir de Louvain et qui, l'empereur parti, étaient
allés se reposer au Champ des Manœuvres mais
qui n'y auraient trouvé aucune provision débouché,
si ce n'est le pain de munition que quelques-uns
avaient mis dans leur sac. Ils étaient partis 5
heures du matin et ne devaient rentrer qu'à 6
heures du soir.
C'est raide.
L«8 remplaçants 3 et <1,000 fr.
eu Octobre procitai u.
On lit dans Y Organe de Verviers
Une brochure, écrite par un officier démission
naire, sur le mécanisme delà nouvelle loi militaire,
fait les aveux suivants
Les électeurs appartenant aux classes aisées
devinent déjà que le gouvernement sera, dès cette
première année, dans l'impossibilité de fournir, en
nombre suffisant, des remplaçants 1,600 fr. Tous
les démentis intéressés que l'on donne ce sujet,
avant les élections ont une raison d'être que l'on ne
comprend que trop. A mesure que le nombre des
volontaires non primés diminuera, les remplaçants
fournis par les Sociétés particulières se paieront
de plus en pltft «her CELA IRA JUSQU'A 3, 4 et
5,000 FR.,.21 PAS PLUS, AYANT PEU DE
TEMPS.
Ceux qui font la loi par leur nombre, les petits
Electeurs, s'aperçoivent que sous l'empire de la
nouvelle loi, rien ne peut plus dispenser d'être in
corporés pour 2 1/2 4 ans, ceux de leurs enfants
qui ne sont pas favorisés par le sort.
Ainsi, se trouvent justifiées, par une autorité
compétente, les critiques et les appréciations des
libéraux.
Le remplacement est supprimé en fait pour les
artisans, pour les petits électeurs.
C'est le service personnel et obligatoire pour
leurs fils.
Le taux du remplacement atteindra avant peu
de temps, 3, 4 et 5 mille francs, si pas plus.
Seulement, les cléricaux n'en diront rien ils
feront espérer jusqu'après les élections que le gou
vernement sera même de satisfaire toutes les
demandes de remplaçants.
Mais en octobre prochain, ce sera autre chose,
et la vérité éclatera toute entière. Ce sera le renou
vellement de la surprise de l'an dernier.
Pères de famille, songez-y Vous serez tour
tour victimes de la loi votée par MM. Cornesse et
Simonis.
Si vous voulez que la loi soit remplacée au plus
tôt, remplacez les représentants infidèles qui l'ont
imposée au pays, malgré leurs promesses.
Il «i. i
UN REPRÉSENTANT fort en GÉOGRAPHIE.
Nous avions la grammaire de Bagasse et l'arith
métique de Grabuche, une nouvelle science vient
d'apparaître l'horizon, c'est la géographie de M.
T'Serstevens. L'illustre inventeur de la pompe
purin ayant réclamé des améliorations pour la
station d'Yve-Gomezée, M. le ministre des travaux
publics s'est chargé de lui apprendre qu'il n'y
avait jamais eu de station dans cette localité.
Et les députés de la gauche et de la droite de
rire gorge déployée L'histoire ajoute que l'il
lustre agronome avait l'air tout penaud et qu'il
faisait une tête, mais une tête impossible
Plaignez hélas le pauvre T'Serstevens,
Si méchamment mis mort par Beernaert,
On lit dans le Progrès de Charleroi
Rarementcroyons-nous une élection s'est
annoncée sous de meilleurs auspices pour les libé
raux, que celle du 9 juin Charleroi.
Le ëigne le plus certain le plus évident, que
nous en ayons c'est la crainte qu'ont nos adver
saires d'avouer tout haut qu'ils combattent le libé-
ralisme,
Ils mettent leur drapeau dans leur poche, et
tel candidat qui a toujours voté pour le ministère
cléricalet qui le ferait encore s'il était réélu se
dit on ne peut plus libéral dans ses visites aux
électeurs.
C'est peu loyal, c'est même malhonnête, et ce
n'est pas aussi adroit que cela.en a l'air. L'électeur
le moins instruit réfléchit et se dit d'abord que le
libéralisme doit avoir du bon puisque tout le monde
veut en être. Puis il s'informe.des candidats, et
quand il voit d'un côté de vrais libéraux et de l'autre
des gens qui n'ont qu'un faux nez libéral, il vote
pour les premiers.
Les nouvelles électorales que nous recevons
des principales communes de l'arrondissement sont
excellentes.
Partout s'organisent des comités locaux
dont les membres visitent les électeurs, leur expli
quent l'importance de leur vote du 9 juin et
emportent la promesse formelle de voter pour le
libéralisme.
En 1847 -7- peu de temps avant les élections
législatives M. Malou ministre disait la
Chambre
Je n'aurai pas de successeur...
M. Castiau, représentant, lui répondait
Illusion de poitrinaire. Vous mourrez au
printemps...
Aux élections de juin en effetM. Malou som
brait avec sa majorité clëvicale et laissait sa suc
cession aux libéraux.
Samedi dernierla ChgBfrbCfeM. Malou a
répété sa phrase de 1847
Je n'aurai pas de successeur..
Bon présage pour le 9 juin prochc^J^â/tzeWe.)