34e ANNÉE.
31 Mai 1874.
6 FRANCS PAR AN.
JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT,
Nouvelles de l'étranger.
Intérieur.
N° 3,452. Dimanche,
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LE PROGRÉS
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3 PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQUIBIT EONRO.
ABONNEMENT l'AK AN Pour l'arrontl1 administratif et judiciaire d'Y près. fr. 6-00
Idcui Pour le restant du pays. 'n 7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 83.
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Les annonces de Bruxelles et déTétraiigèr sont reçues chez .MM. I.eciirin et
Picard, 15, Montagne des Aveugles, A Bhuxeli.es.
Le Pape va un peu mieux. Les accès de fièvre ont
cessé. Cependant les médecins ont conseillé de limiter
ses audiences pendant l'été.
Les opérations de Coucha dans le nord-est de l'Es
pagne languissent. Il ne cesse de réclamer des hom
mes des vi.vres et de l'argent. Pour pénétrer en Na
varre et en finir avec les carlistesil lui faudrait
quarante mille hommes il n'en a que vingt-cinq mille,
et,ce nombre est peine suffisant pour couvrir le pays
contre les incursions de l'ennemi Récomment encore
Santandcr a été mis en émoi par l'apparition d'une
Lande qui menaçait ses communications ferrées avec le
centre de l'Espagne.
La situation politique dans la capitale a d'étranges
ressemblâmes avec celle de la France. En Espagne
comme en France, la monarchie lient la république en
échec, sans avoir la forme de s'imposer elle-même.
Du côté de Sarragossc, d'autres déprédations ont eu
lieu. Sur la ligne de Madrid, un train a été arrêté. Des
troupes ont été envoyées sur les lieux, mais elles n'ont
pu que constater la destruction d'une locomotive et de
quatre waggons. A Barcelone on parle d'une expédition
que don Alpbousc projetterait dans le Maestrazga,
faute de pouvoir s'entendre en Catalogne avec Saballs,
le principal cabecilla de celte province.
L'empereur Guillaume s'est rendu lundi dernier de
Wicabaden où il prend les eaux Ems, pour rendre
visite son neveu l'empereur Alexandre et la sœur
de ce souverain la reine Olga de Wurtemberg. De
Wicsbaden, l'empereur d'Allemagne compte retourner
Potsdam dans sa résidence de Babelsberg pour v
passer une quinzaine de jours. Puis il se rendra dans
une ville île bains, probablement Gastein.
i 1 1 i in i j_
Vpiies, le 30 Mal.
Dans le discours prononcé par M. Beernaert, en
réponse aux réclamations des représentants en
faveur de leur clocher respectif, il y, a une idée
tout-âTfait digne de celui qui, bien qu'étranger
la politique, dit-il, avant son entrée au ministère,
n'a voulu se charger du portefeuille des travaux
publics que pour sauver nos chemins de fer du
désarroi dans lequel les a mis l'incapacité notoire
de M. Wasseige. C'est là la mission de M. Beer
naert, il a senti que la providence l'a créé pour
cela et li se dévoue. On voit que l'intention part
d'un bon naturel après cela, on peut se tromper
tout comme un autre et nous croyons fo,rt que le
grand réformateur caméléon ne sera pas plus heu
reux que son illustre prédécesseur.
Traitant du chemin de fer Tubize-Jodoigne, M.
Beernaert émet une opinion qui.lui est tout-à-fait
personnelle, savoir que là où .il n'y a pas lieu de
construire un chemin de fer grande section, le
produit probable n'étant pas en rapport avec la
dépense exigée pour ce? travaux, il y aurait peut-
être moyen de satisfaire les intérêts locaux par un
établissement plus modeste. Il y aurait d'immenses
avantages, ajoute-t-il, compléter lé réseau na
tional par des lignesyëtablies dans des conditions
moins coûteuses. M. Beernaert réduirait la largeur
des voies, et en portant un mètre l'écartement
des rails, il (arrivait des résultats relativement
très-économV
On,voit cçaJc'est simple comme bonjour. II.n'y
avait que Mr Beernaert pour avoir de ces idées
lumineuses/Maintenant que la clef de l'économie
est keuvéjf, il n'y a qu'à poursuivre et on arrive
aiii3®mt/r),aturellement aux chemins de fer mi
croscopiques, les moins coûteux de tons. Céci est
réservé au successeur de M- Beernaèrt, pourvu
qu'il soit clérical et aussi providentiel que le chef
actuel du département des travaux publics. Un
homme ne peut tout faire lui seul, fût-on même
ancien administrateur de Y Etoile belge.
Il n'y a que deux objections faire cette ingé
nuité. La première, c'est qu'il existe, depuis quel
que chose comme trente ans, un, pejât bout de
chemin de fer économique dans le payte de Waes.
Là tout est mignon voie étroite, .léger écartement
des rails, voitures d'enfants, stations modestes,
bâtiments embryonnaires, il n'y a que ljàs employés
qui y présentent la taille ordinaire. Hé bien ce
chemin de fer économique, on n'en veut plus les
inconvénients en sont tels qu'il faudra inévitable
ment arriver le remplacer par un autre, plus
grand, plus convenable, conforme aux besoins tous
les jours de plus en plus pressants. L'expérience
a surabondamment démontré la faute commise
une époque où l'on était encore dans l'enfance de
l'art, ce qui est une excuse pour la ligne du pays de
W^es et ce qui serait impardonnable ailleurs,
maintenant qu'on a l'exemple sous les jeux et que
l'expérience a prononcé. On pouvait se tromper
en 1844, mais parler en 1874 de chemin de fer
économique, ah Monsieur Beernaert, permettez
qu'on vous dise que quand vous déclariez la
Chambre, tout en grillant sur votre banc de dou
leur, que vous ne vous étiez jamais beaucoup oc
cupé de politique, vous avez omis de dire l'essen
tiel, c'est que vous ne vous êtes jamais occupé du
tout de chemins de fer. Mais alors pourquoi se
mêler d'être ministre des travaux publics, et mi
nistre-sauveur, qui plus est
La seconde objection la trouvaille de M. Beer
naert, ce sont les chemins de fer routiers dont le
ministre ténor semble ne pas se douter. Des de
mandes en concession ^p.nt faites depuis plusieurs
mois M.Moncheuravait promis de faire examiner
la loi organique qui doit régir ce genre de service
nouveau la Chambre allait s'en occuper et en
hâter la solution avant la clôture de la session.
Quelqu'un en a-t-il entendu dire un traître mot
par le ministre réformateur M. Beernaert ne
sait-il pas qu'il y a là, dans cette importation amé
ricaine, quelque chose qui vaut infiniment mieux
que les railvvays microscopiques, et que bien loin
de donner ces voies de communication de troi
sième ou de quatrième ordre, des proportions
étroites, leurs rails seraient placés avec un éçar-
tement égal celui des voies ordinaires, afin de
permettre leurs voitures d'entrer dans toutes les
stations en vue des chargements et des décharge
ments. Nul ne peut prévoir l'extension que pren
drait cette nouvelle forme de communication.
Ne pas toucher un mot de cette question des
chemins de fer routiers, et se donner comme l'in
venteur des railways microscopiques, c'est trop
fort pour un ministre des travaux publics. Mais
aussi que peut-on attendre d'un homme qui se mêle
d'être l'avocat du tarif Wasseige
La grande malice des cléricaux l'approché dès
élections qu'ijs craignent autant que les Chàmbor-
distes la dissolution de l'assemblée législative, c'est
de présenter M. Frère-Orban comme le lieutenant
de M. de Bismarck, de ce Bismarck'qui fait empri
sonner le» évoques rebelles au«^ de leur pays
ef qui ne souffre pas que le Pape se substitue la
place de l'empereur et du Reichsrath. Sur ce
thème, ils brodentles plus grosses absurdités
qu'une tête fêlée piissé imyenter l'usage de ceux
dont la stupidité égalé celle de la brute. Que ces
moyens réussissent sur la fraction la plus igno
rante du corps éleçtbral, c'est possibje, vu que
dans le troupeau qu'ils conduisent au scrutin, il en
est qui ne diffèrent du mouton bêlant qu'en ce qu'ils
ne broutent pas l'herbe le long des fossés. Mais
que ce croquemitaine effraie encore celui qui a une
étincelle d'intelligence et qui se souvient de 1847,
voilà qui n'est pas craindre. En 1847 aussi,
quand M. Malou allait passer de vie trépas, on
effrayait les paysans en annonçant la fermeture
des églises, au cas où les libéraux seraient arrivés
au pouvoir. Les libéraux sont arrivés, ep dépit de
toutes ces calembredaines et les églises sont restées
ouvertes on les a même embellies jamais,
aucune époque du christianisme, on n'a faitautant
de restaurations grandioses beaucoup d'églises
ont été reconstruites de la base la pointe de la
flèche d'autres se sont élevées où jamais on n'en
vit là où autrefois il n'y avait qu'un curé, un
vicaire vindicatif, remuant et bronittotrest vemHe
renforcer les couvents se sont multipliés partout,
si bien que les moines ont pris des formes tellement
variées qu'il serait plus facile de classes les diffé
rents genres de tulipes, et on sait s'il y en a, que
de se reconnaître dans cette bigarrure infinie de
frères tous plus ou moins ignorantins un des
côtés par où ils se ressemblent le plus,
La scie de 1847 n'a pas eu l'effet qu'en atten
daient les frères prêcheurs d'alors. Le truc de 1874
ne réussira pas davantage.
Le paysan voit que la religion n'a rien crain
dre des libéraux et qu'elle n'a rien de commun avec
les prétentions insupportables d'un clergé qui vou
drait le ramener au moyen-âge, bien plus, dont
les efforts tendent un état de choses qu'on n'a
jamais osé ni su réaliser au moyen-age, l'absorp
tion complète de la société civile par la sacristie.
Avoué. Par arrêté royal du 25 mai, le sieur
Gravet, avocat, juge suppléant au tribunal de pre
mière instance séant Ypres, est nommé avoué
près le même tribunal.
Le Journal de Bruxelles chante victoire propos
des élections provinciales. Il serait intéressant
de savoir quel succès le fait monter au Capitole.
En dépit des forces coalisées du pouvoir et du clergé,
la situation dans son ensemble n'est autre chose
que le maintien du statu quo.
Mais si l'on considère les élections provinciales
au point de vue des chances de la journée du 9 juit^
les libéraux n'ont qu'à se féliciter des résultats^
la lutte du 25 mai.
Quels sont les arrondissements dont le
doit décider du sort du cabinet
Gand, Verviers,Thuin, Charleroi, Ath, I
Or, Gand, les cléricaux n'ont pas
ter le combat.
A Verviers, Spa, où ils luttaient a\
chefs, les Simonis, lès Biolley, les Fettwe'
essuyé une défaite humiliante.
Le seul canton de l'arrondissement de 3
ait été appelé voterle canton deChimay,
la quasi-unanimitJb,Ni libéral.