LE LIBÉRALISME, C'EST LA TOLÉRANCE ET NON LA PERSÉCUTION. STATISTIQUE ÉLECTORALE X- CHRONIQUE ÉLECTORALE. A Charleroi, les cléricaux n'ont pas enlevé un siège l'opinion libérale. A Frasnes (arrondissement d'Ath), nos amis triomphent. Enfin Soignies, où les cléricaux l'emportaient une forte majorité en 1872, les libéraux ne sont distancés que de 8 voix en 1874, par M. de Wou- ters, que les ministériels voulaient porter àla Cham bre des représentants. On voit quelles excellentes raisons a le Journal de Bruxelles de chanter victoire, et combien le mi nistère a droit de se féliciter des résultats de la journée d'hier. Echo du Parlement Le ministère clérical, dans son hostilité persis tante contre l'enseignement de l'État, vient de prendre une jolie mesure On sait quelles démarches ont été faites dans ces derniers temps, pour obtenir du gouvernement une amélioration de position en faveur des professeurs de nos athénées, dont les devoirs sont très-absor bants, et dont les traitements ne sont pas du tout en proportion avec la dignité de leur profession et les exigences actuelles de la vie. Le ministère a fait la sourde oreille. Puis, il trouvé mieux encore. Le corps professoral est mal payé, s'est-il dit eh bien nous le ferons travailler davantage. Et la demande d'augmentation de traitement, il a répondu par la création d'une sixième profes sionnelle dont tous les cours seront donnés par les professeurs actuels des autres classes. Les professeurs étaient surchargés de besogne et mai rétribués on les accable davantage et on enlève ceux qui cherchent se livrer des études particulières le peu d'heures disponibles qui leur restaient. Il est temps que le parti libéral s'empare énergi- quement de cette question et que les conseils com munaux de nos villes et communes prennent en main la défense de nos corps professoraux de l'en seignement moyen et de l'enseignement primaire. Il n'est pas de contre-vérités que nos adver saires ne répandront pour égarer encore une fois le corps électoral. Ne pouvant plus le tromper, comme il y a quatre ans, en agitant la questiou militaire, ils font in tervenir la religion ils disent que les libéraux veulent la persécuter, parce qu'ils sont des agents de M. de Bismarck. Calomnie Les libéraux sont belges, avant tout ils ne vont pas prendre leurs inspirations et leur mot d'ordre l'extérieur. Us tiennent l'indépendance de leur patrie, comme au bien le plus précieux, et ils n'entendent pas la sacrifier aux désirs ou aux caprices de n'importe quel gouvernement étranger. Leur premier principe, c'est la liberté, c'est la tolérance. Liberté entière, complète pour la religion catho lique, tolérance entre tous les cultes, voilà ce que les libéraux réclament. Us disent encore Pas d'intervention de l'Etat dans le domaine religieux, dans les nominations, dans le ménage du culte. Que le prêtre soit libre dans son église, qu'il remplisse son ministère, sans entrave, sans obstacle. Mais les libéraux ajoutent Il ne faut pas que les évêques, que les jésuites oinent le pays et aient la main dans le gouver nent. ne faut pas qu'ils puissent disposer en maîtres Uïambres législatives, et qu'ils y introduisent pommes qui leur obéissent comme des servi- culte, dans son intérêt, doit être entièrement \de la politique. rist, le divin maître, disait ses disciples zume n'est pas de ce monde. ten le libéralisme adopte la devise du |l dit aux évêques, aux prêtres, aux jésuites. affaires'de ce monde ne vous regardent ^upez-vous de religion, au pied des autels morale aux peuples, consolez les affli- est votre mission. Mais il ne vous appar- pas de courir l'électeuK de lui faire la loi, ^çim>Sër votre bulle'v^t par les créatures que vous nommez, de gouverner les communes, la province, le pays. En un mot, le libéralisme veut L'indépendance réciproque de l'État et de l'Église. Le cléricalisme veut, au contraire L'asservissement de l'Etat a l'Église le Pape souverain de la Belgique et la gouvernant par Vintermédiaire des évêques et des jésuites. Le correspondant bruxellois delà Meuse fait au sujet des derniers incidents parlementaires les justes réflexions que voici Si le fauteuil de la présidence, au sein de nos assemblées, était occupé par des hommes revêtus de quelque prestige et sachant imposer leur auto rité, on ne verrait pas se produire des incidents I comme celui qui a tout récemment ému le pays. On vient d'en avoir la preuve l'Assemblée de Versailles. Pendant le discours de M. Dupan- loup sur l'organisation des aumôneries militaires, une voix s'écrie au milieu du tumulte Croyez cela et buvez de l'eau, véritable propos de .ca baret. On demande le rappel l'ordre de l'orateur. Le président intervient et prononce ces quelques mots Je crois qu'il est préférable de ne pas relever une parole aussi inconvenante et qui ne prouve qu'un défaut absolu d'éducation chez celui qui l'a prononcée. a Par cette phrase si simple et si digne, tout in cident est évité Si M. Thibaut avait trouvé quel ques paroles de ce genre quand M. Dumortier se permit d'injurier M. Bara, nous n'aurions pas eu l'incident du 8 mai. fôO. Une petite statistique des forces respectives des deux partis en lutte et de la situation électorale des divers arrondissements du pays appelés prendre part au scrutin, sera peut-être lue avec quelqu'iu- térêt. La Chambre se compose, comme on sait, de 124 représentants dont 73 cléricaux et 51 libéraux. La majorité cléricale est donc actuellement de 22 voix. v Les représentants soumis la réélection sont au nombre de 61, dont 30 cléricaux et 31 libéraux. Des 30 représentants cléricaux 18 seront réé lus sans opposition savoir treize dans la Flan dre orientale et cinq dans la province de Limbourg. Douze seront combattus savoir sept Gand, trois Charleroi et deux Verviers. Des 31 libéraux, 23 n'auront pas d'adversaires, savoir Ath 1 Mons 5 Thuin. 2 Tournai, 4; Huy, 2;à Liège, 8; àWaremme, 1. Huit libéraux sont combattus, savoir Char leroi 2 Ath, 1 Soignies.,3 Thuin 1 Verviers. 1. Donc, supposer que les élections de juin élimi nent tous les libéraux combattus par le parti cléri cal, celui-ci aurait 81 représentants la Chambre et la minorité libérale se trouverait réduite 43 voix. Majorité en faveur du parti clérical. 38 voix. Par contre si les libéraux triomphent les clé ricaux perdent 12 voix ils n'en ont plus que 61 la Chambre et les libéraux gagnant ces 12 voix en ont 63, ce qui leur fait une majorité de 2 voix. Mais ne nous faisons pas la partie trop belle et prenons que gagnant 7 voix Gand nous n'en gagnions plus que deux soit Verviers soit Charleroi. Un déplacement de 9 voix donnerait 60 voix la gauche et ne laisserait plus la droite qu'une majorité de quatre voix majorité évidemment insuffisante pour gouverner, quand on pense qu'elle a déjà tant de peine gouverner avec ses 22 voix d'aujourd'hui. Une dissolution des Chambres est donc fort pro bablement au bout de la lutte du 9 juin, et c'est là que nous attendons M. Malou. On lit dans le Progrès de Charleroi Un fait ressort toute évidence de l'élection provinciale d'hier Charleroi c'est que, malgré le vif désir de ses chefs, le parti clérical n'a pas osé engager la lutte contre la liste libérale. t Après bien des tâtonnements etdes hésitations, il a reconnu que les raisins provinciaux n'étaient pas encore mûij^our lui dans ce canton. 1": t Et il s'est prudemment abstenu de paraître aux urnes. Néanmoins, plus de2000 électeurs ont répondu notre appel et sont venus affirmer, parleurs votes, leur attachement au libéralisme. La journée du 25 mai Charleroi est d'un bon présage pour la bataille législative du 9 juin. Messieurs les cléricaux, faites vos malles Les temps sont proches. La députation de catholiques belges, sous la pré sidence de M. Cannart d'Hamale s'est rendue Rome pour féliciter le S1 Père l'occasion du 82e anniversaire de sa naissance et pour lui demander sa protection dans les prochaines élections légis latives Les catholiques belges Très-S' Père dit l'a dresse, suivent avec une obéissance filiale les pré ceptes de Votre Sainteté ils joignent l'action la prière et ils ont compris qu'il leur faut combattre le bon combat, vita militia est. C'est .surtout la veille d'une lutte des plus ardentes que nous avons besoin du secours du Tout Puissant. Mais l'aide de votre bénédiction et for tifiés par la Foi et les enseignements de Votre Sainteté, nous espérons en sortir triomphants. Nous lisons dans le Journal de Gand Une manifestation importante qui exercera sur l'élection du 9 juin une influence heureuse èt puissante, a eu lieu hier dans notre ville. La veille, dans l'après-midi, quelques notabi lités du parti libéralappartenant surtout au com merce et l'industrie avaient formé le projet de faire une démarche auprès de M. Delhoungne pour l'engager accepter la candidature qui lui'est offerte par l'Association libérale constitutionnelle. i Cette nouvelle se répandit avec la rapidité de l'éclair l'idée mise en avant rencontra partout les plus vives adhésions. Nos industriels nos commerçants les plus considérables un grand nombre de confrères et d'amis du grand orateur, les présidents de la Con corde, de V Union, de la Société littéraire, de Guil laume Telldu libérale Vlaamsch Bond, du Van Crombrugghes Genootschap. et d'autres sociétés se rallièrent avec empressement se rendre hier matin chez M. Delhoungne. M.le comte Kerchove, président et M. Metdepenningen, vice-président de l'Association libérale constitutionnelle avaient accepté l'honorable mission de les présenter M. Delhoungne. Grande fut l'émotion de celui-ci quand au nom de ce groupe de personnes l'élite de la ville M. le comte de Kerchove le pria d'accepter de nouveau ce mandat de représentant de Gand que depuis 1843, il avait rempli avec tant d'éclat. La réponse de M. Delhoungne fut nette et brève C'est l'accomplissement d'un devoir que vous venez me demander, messieurs je n'ai jamais reculé' devant mon devoir disposez de moi j'ac cepte De chaleureux bravos saluèrent ces paroles. De cordiales poignées de mains furent échangées. Bientôt la nouvelle de l'acceptation de M. Delhou- gne se répandit en ville. Faut-il dire avec quels sentiments elle a été accueillie dans les rangs de nos amis et dans ceux de nos adversaires v Les candidats cléricaux Verviers pour la Chambre sont MM. Cornesse, Simonis et Verd- bois. Verdbois fait penser Boisvert. Les cléricaux n'osent pas opposer de candidat M. Laoureux pour le Sénat. Au moment où l'on s'ingénie inventer des engins de locomotion rapide où Ton crée des lignes ferrées des tramways où la vapeur et l'électricité, mises au service de l'homme, suppri ment les distances certaines gens et certaines machines s'efforcent d'enrayer le convoi social. De ce nombre sont les Députa|ons permanentes pro vinciales, qui annihilent, p<W ainsi dire, la liberté communale. Nous en savons quelque chose a Bruges. Anvers aussi. C'est ainsi qutfla Députation permanente de cette dernière vit* ne veut pas voter le budget d'Anvers sous prétexte qu'il con tient un subside de 30,000 fr. pour l'école moyenne dp filles de la rue Louise. Ces messfcurswaulent

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Le Progrès (1841-1914) | 1874 | | pagina 2