N" 3,453. Jeudi,
34- ANNÉE.
4 Juin 1874.
6 FRANCS PAIS AIV.
JOURNAL l)'Y PIS ES F.T DE L'Ail IlONDISSEMENT,
Nouvelles «le l'étranger.
Inférieur.
LE PROGRÈS
PARAISSANT LE JEOD1 ET LE DIMANCHE.
VIRES ACQDIRIT EDNDO.
ABONNEMENT l'A II AN Pour Cnn-ouil' administratif «l judiciaire d'Y près. fr. fi-00
Idem Pour le restant du pays7-00
Tout ce qui concerne le journal doit être adressé l'éditeur, rue au Beurre, 85.
INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-15 Réclames la ligne fr. 0-30
Les annonces de Bruxelles et de l'étranger sont reçues cliez MM. Lbciikin et
Picaiid, 15, Montagne des Aveugles, A 1Iuuxbli.es.
Une correspondance de Berlin assure que les négo
ciations concernant la nouvelle délimitation du diocèse
de Nancy sout terminées. Grâce la déférence empres
sée dn gouvernement français, on s'est entendu sans
difficulté sur l'adjonction des diocèses allemands des
paroisses qui vont être détachées de l'évéché de Nancy.
C'est le gouvernement français qui s'est chargé d'obte
nir l'approbation de la curie romaiue dans cet arrange
ment.
Officiellement les relations diplomatiques entre l'Al
lemagne et la France sont aussi bonnes qu'elles peu
vent l'être.
La Russie prend l'initiative d'une proposition huma
nitaire dont la dernière guerre n'a que trop prouvé la
nécessité. Elle a engagé des négociations pour l'ouver
ture Bruxelles, vers le 15 juillet, d'un Congrss dans
lequel des plénipotentiaires politiques et militaires au
ront résoudre divers^ questions encore ouvertes du
droit des gens et spécialement celles qui concernent le
traitement des prisonniers de guerre. L'ordre du jour
dos délibérations n'est pas encore arrêté le fait seul
■de la convention est acquis.
Les dépêches de Rome, annoncent que la Chambre
■des Députés sera probablement dissoute au mois d'août.
Les élections générales auraient lieu au mois de no
vembre. On assure que dans le rapport qui accompa
gnera le décret de dissolution de la Chambre, le mi
nistère exposrra-son programme. La gauche adressera
«tissi une proclamation aux électeur.
Le Pape est -entièrement rétabli, il a repris ses occu
pations ordinaires le 28 et le 2!), il a fait ses prome-
>iiades habituelles dans les loges du Vatican.
A Constanti'iople, le gouvernement a eu recours con
fie les iiassouinstes aux mesures d'exécution qu'il fai
sait pressentir depuis quelque leiupsi Plusieurs de leurs
qiulablcs ont été anètés et les biens de la communauté
■ont été remis aux partisans de M. Kupclius, le patriar
che des catholiques dissidents.
VriiE», le 3 Juin.
'La presse cléricale, pour diminuer le détestable
effet produit par la loi sur la milice, soutient au
jourd'hui que, si les libéraux étaient restés au pou
voir, on aurait vu bien d'autres aggravations.
Ainsi, dit-elle, ils n'ont nullement caché leur
intention de créer une seconde armée.
Cette accusation tout bonnement été inventée
parles honnêtes journaux cléricaut pour les be
soins de leur cause. Ils rnentent charitablement,
ils savent qu'ils mentant bien plus ils savent que
c'est sous l'administràtion des Kervyn, Jacobs,
Cornesse et autrçs .anti-militaristes du même aca
bit, que l'idée de créer une seconde armée a été pour
la première fois émise elle émane de la commis
sion militaire nommée en 1870 par le cabinet lan-
grandiste.
Dans la séance de la Chambre du '10 février der
nier l'honorable M. Pirmez a très-bien fait justice
de l'accusation qui traîne depuis un an dans les
feuilles cléricales. Voici, d'après ;1qs Annales, en
quels termes l'honorable député de Charleroi s'est
exprimé j
Je crois A portait de résumer cette discussion
et de bien étiblirAV position que prend le gou
vernement. JLfaf'
L'honott^Je ministre des finances combat une
proposition qui consisterait créer une seconde
armée, àcôte de l'armée actuelle, mais tous les re-
proeRlj ofet égard s'adressent seulement au rap
port de la commission dont vient de parler l'hono
rable M. Rogier.
Or, je tiens constater que ce système, qne
l'honorable ministre des finances combat, est un
système qui n'a pas été présenté sous l'administra
tion libérale, mais qu'il a été formulé par une
commission créée sous le ministère qui a précédé
celui qui est aux affaires(le ministère Jacobs-
Cornesse.)
Ainsi toutes les attaques contre ce projet ne
s'adressent pas nous qui n'avons pas fait ce projet.
Le discours de M. Pirmez n'a rencontré aucun
contradicteur. Les membres de la commission qui
avaient émis l'idée de la création d'une seconde ar
mée avaient été choisis librement par le cabinet
Kervyn il y avait notamment trois députés cléri
caux, MM. Thonissen, Van Overloop et d'Aspre-
mont, ministre actuel des affaires étrangères.
Aujourd'hui tout a changé la bonne presse qui
va souvent dans les eaux du Lethé, perdre le sou
venir des faits posés par ses amis, nous lance la
pierre en nous accusant de vouloir la création d'une
seconde armée.
Méditer soi-même de vastes projets militaires et
les attribuer ensuite aux autres, voilà dcnc l'œuvre
laquelle se consacre le parti clérical.
Malgré les brillants succès remportés devant
Bilbao par le maréchal Concha, la guerre civile
continue sévir avec toutes ses horreurs dans
plusieurs provinces de l'Espagne. Ce malheureux
pays, pourri par le cléricalisme, qui l'a tenu pen
dant plusieurs siècles asservi sa domination despo
tique et délétère, semble ne devoir jamais se relever
de l'état déplorable dans lequel il est tombé. Tout
conspire couvrir de cendres et de ruines une
contrée qui aurait pu être l'une des plus riches de
l'Europe, et qui en est devenue la plus misérable.
Le brigandage des montagnes, comme dans les
Etats romains sous la domination papale n'y a
jamais été complètement détruitmême l'aide
des, armées régulières. L'incendie, le pillage y les
exactions de toute nature s'y promènent aujour
d'hui sans rencontrer de grands obstacles et res
tent le plus souvent impunis. Le banditisme s'exer
ce là la plus grande gloire de Dieu.
Poussée par le fanatisme religieux le pire de
tous, l'Espagne marche grands pas vers l'abîme
où s'effondrent, parla même cause, les Etats ultra-
montains de l'Amérique du Sud et du Centre. Ne
doit-on pas avouer en voyant cette dégénéres
cence de peuples autrefois riches et vaillants mais
toujours fanatiques et rapaces, que tout pays, sou
mis la théocratie court fatalement, quoi qu'on'
fasse, une perte certaine
Cette perte attendait aussidans un temps peu
éloigné tous les petits États cléricaux qui divi
saient l'Italie si l'unité de ce beau pays ne s'était
faite pour rentrer sous la puissance laïquequi
saura avant peu d'années, élever la Péninsule au
rang qu'elle doit occuper parmi les nations las
mieux assises et les plus prospères de l'Europe.
Dans les pays du Nord, où les peuples sont
parvenus résister aux envahissements de la
domination cléricale, on ne peut voir avec indiffé
rence la ruine qui 'se consomme en Espagne au
•nom d'un prétendu dréit divin. Les chemins de
fer et autres grands établissements industriels qui
s'y sont 'fondés/ pendant ces «tjjpières années
grande partie l'aide de capitaux belges, français
et anglais. Beaucoup de nos compatriotes ont une
partie de leur fortune engagée dans ce pays.
Chose triste dire ce sont des Belges, 4es
Français et dés Anglais, guidés pàr le fanatisme
religieux, qui fournissent aux Carlistes l'argent qui
leur est nécessaire pour soutenir la guerre et dé
truire les gages des créances de leurs concitoyens.
La guerre civile s'entend ainsi, sous certaine forme
dans d'autres payé catholiques, y compris le notre
et ce n'est pas ce qu'il y a de moins déplorable que
devoir l'unité religieuse de.divçrs pays les rendre
solidaires les uns' des autres dans ce qu'il y a de
pire au monde la guerre civile.
Il est impossible de se faire illusion sur le
caractère de la lutte qui est la veille de s'engager,
dit le Bien publie c'est la guerre l'église, la
guerre la liberté religieuse des catholiques, é'est
le désir d'implanter en Belgique la politique du
libéralisme, germanique et belvétique(
Nous avons peine croire qu'il y ait de par le
monde des gens assez sots pour croire de telles
balivernes.
..Le parti libéral a été au pouvoir, presque sans
interruption depuis 1847 il i tfefej 'en dernier
lieu, depuis 1857 jusqu'en 1870 pendant plus, de
douze ans.
Où sont les lois décrétées durant cette longue
période, par lesquelles le libéralisme a porté attein
te la liberté religieuse ou qui reflètent l'esprit des
lois confessionnelles de la Prusse ou de la Suisse
Nous défions le Bien public d'en citer une seule.
Si les libéraux avaient fait de pareilles lois, les
catholiques, depuis quatre ans qu'ils sont au pou
voir, n'auraient pas manqué de les abroger. Or, les
catholiques n'en ont pas abrogé une seule ils ont
reconnu ainsi que les lois publiées sous leurs pré
décesseurs ne portaient aucune atteinte la liberté
religieuse. Avant 1870, le cliché de la guerre
l'église pouvait encore servir après l'expérience
de ces quatre dernières aunées, il est par trop usé
il est temps de le mettre au rebut. (Jde Gand.)
On se rappelle le beau tapage que fit la presse
cléricale, quand nous annonçâmes qu'on vendait
Anvers, au prix de 50 centimes, des échantillons
de la paille humide sur laquelle gémit le prisonnier
du Vatican.
Depuis, il a été constaté que ce joli commer
fleurit également en Bavière, en France et
Italie. /.'-ÈL
Aujourd'hui nous trouvons dans la Liberia une
lettre d'un Italien .qui revient.d'un voyage en Bel
gique, confirmant en tous points nos renseig~~
ments.
Le correspondant raéonte qu'il a assisté pend
le carême au sermon d'un prédicateur qui dépeig
sous les plus sombres couleurs les souffrances
Souverain Pontife, et termina par cette exclan:
tion Comment douter encore, vous avez la pai
sous les yeux.
Toute l'assistance fondait en larmes chacun
voulait acquérir un fêtu de paille, qui se yendâif
5Q centimes. La moitié du prix de la vente est eff'''
sacrée au denier de S' Pierre.
Il y a plus. On débite Gand des photogra
représentant le Pape enfermé dans une cai
soldat italien est commis sa garde. Cette'