34e ANNÉE. 7 Juin 1874 6 FRANCS PAR AN. JOURNAL D'YPRES ET DE L'ARRONDISSEMENT, iCf N° 3,454. Dimanche, Nouvelles «le l'étranger. Intérieur. LES ANTI-MILITARISTES A L OEUVRE. LE PROGRÈS PARAISSANT LE JEUDI ET LE DIMANCHE. VIRES ACQCIRIT ECNDO. INSERTIONS Annonces la ligne ordinaire fr. 0-15 Réclames I» ligue fr. 0-30 Les annonces de Bruxelles cl de l'étranger sont reçues citez .MM. Leciiein et Picaiid, 15, Montagne des Aveugles, A Biiuxku.es. AUONNRMEN T l'Ait AN Potir l'arrond* aiiiuiuislratif et judiciaire d'Ypres. fr. 6-00 Idem Pour le restant du pays7-00 Tout cc qui concerne le journal doit être adressé A l'éditeur, rue au Beurfc, 83. L'Assemblée de Versailles a continué hier la discus sion de la loi électorale. L'événement de la séance a été la réapparition, attendue, d'ailleurs, de M. Lcdru-Rollin la tribune. Nous n'avons du discours du député de Vauclusc qu'un résumé très-sommaire, qui ne nous permet point d'eu apprécier complètement la valeur et la portée. Ce qui semble en être, le point saillant, c'est que l'orateur a demandé l'Assemblée d'organiser la république. Il y aurait là une sorte d'abandon de la doctrine qui a pré valu jusqu'à présent dans les rangs de l'extrême gauche et qui consiste dénier la Chambre actuelle le pou voir constituant. M. Gainbella a prononcé Auxcrrc un bon discours politique. Montrant les progrès de l'opinion républi caine, il en a fait remonter les causes son excellente attitude et il a conclu en invitant tous les libéraux s'unir pour organiser définitivement le gouvernement du pays par le pays. La Gazette de Trêve», faisant allusion l'avertisse ment de la presse ministérielle de Berlin, relativement aux agitations cléricales dans le grand-duclié de Luxem bourg, assure que le gouvernement allemand a déjà exposé au gouvernement grand-ducal ses griefs et for mulé la demande que le séjour du territoire luxem bourgeois fût interdit aux jésuites expulses du terri toire prussien. Le ministre d'Etat du Luxembourg aurait répondu ces réclamations que, après une enquête sérieuse, il s'est assuré que les jésuites réfugiés ne s'occupent pas d'entretenir dans le Grand-duché des agitations hosti les la législation prussienne et que, en conséquence, le gouvernement grand-ducal ne se croit pas autorisé donner suite aux réclamations de la Prusse. Vphr*, le 6 Juin. Bientôt nous connaîtrons l'arrêt prononcé par la moitié du pays. A en juger par ce qui se passe dans les provinces appelées réélire ou chasser leurs représentants, le ministère d'affaires ne doit pas être très son aise. Partout l'attitude des libé raux est franche et décidée. Tant pour le Sénat que pour h Chambre leur liste est complète et ne porte que des noms dévoués la cause du progrès. Au contraire du côté des catholiques il y a des signes évidents de peur et de faiblesse. Charleroi accepte pour candidat aa Sénat, M. Balisaux qui a toujours voté avec les libéraux et qui vient de faire une profession de foi nettement tranchée dans le sens libéral et qui de plus est avant tout le candidat de l'Association libérale. A Ath, pas de candidat catholique pour le Sénat. Pour la Chambre un candidat uniquetandis que les libéraux en présentent deux. A Tbuin, les catholiques n'ont trouvé qu'un can didat sur trois. A Verviers, personne pour le Sénat. A Soignies M. Beernaertle ministre d'un gouvernement la dévotion de MM. les évêques trouve prudent de se présenter comme candidat indépendant. Ceci donne la mesure exacte de la popularité du p^-ti clérical. Ne pas osefBavouey/ qui l'on est cacher son drapeau, vraiment c'est par trop fort Faut-il que M. Beernaert abrpnscié^ice du faux pas qu'il vient de faire InrCTpëhdant mais c'est la firme sous laquelle oyTaoujfait faire passer la marchandise cléricaleJÉP'a quinze vingft ans, mais aujourd'hui, ce èl/ét pettt-il encore attraper un goujon quelconque M. Beernaert est bien naïf ou il a une opinion bien piteuse des électeurs, s'il croit par ce subterfuge sauver sa candidature et son titre d'ex-administrateur de VEtoile Belge. Quoiqu'il arrive M. Beernaert est classé s'il n'est pas catholique sincère fervent et convaincu ce dont personne ne doute il sera au moins rangé parmi les catholiques politiques catholiques de circon stance qui font la grande majorité de ce parti arlequin. Sans anticiper sur les faits qui parleront assez haut dans trois jours nous pouvons dès-à présent constaterpar la position d'un membre du gouvernement, que le parti clérical, malgré les quatre années de pouvoir n'a pas étendu son prestigedans le pays, et que pour se faire admettre, il doit se couvrir d'un masque et tromper le public. 11 est arrivé par des promesses et des mensonges il ne peut se maintenir qu'en empruntant un nom qui ne lui appartient pas. Est-ce assez d'effondrement Les cléricaux souffrent difficilement dans leur for intérieur que plusieurs de leurs candidats n'osent ouvertement se déclarer catholiques. Le titre d'indépendant dont s'affuble M. le ministre des travaux publics pour réussir Soignies, dé concerte un peu leurs calculs, eux qui croient pouvoir mettre la question politique dans ce di lemme ou le catholicisme avec l'Encyclique et le Syllabus ou le radicalisme. Quand ils disent radicalisme, ce mot y ést pour faire effet et dans l'espoir de faire donner le pas au catholicisme malgré la répugnance qu'on puisse avoir pour toutes les prétentions romaines. Radi calisme, disent-ils, cela effraie et il fait bien côté de catholicisme c'est un moyen de faire passer celui-ci. Nous n'éprouvons nullement le besoin de nous étendre sur la fausseté de cette allégation. Entre les libéraux et les radicaux, il a toujours existé et il existera toujours un abîme qui fait que ces deux vocables ne seront jamais synonimes. Jamais au cune assemblée politique n'a proclamé ce dogme, et c'est plutôt de leur antithèse qu'est née la divi sion du parti anti-clérical. Les: libéraux n'ont jamais donné dans aucune exagération, ni radi cale, ni socialiste, ni anti-religieuse. En peut-on dire autant du parti que nous com battons Oyons la résolution suivante prise l'assemblée des catholiques Gand Nous voulons servir avec un dévoûment àb- solu, dans la vie publique, comme dans la vie privée, toutes les vérités que ces enseignements t proclament et nous réprouvons sans réserve toutes les erreurs qu'ils dénoncent. Les vérités c'est-à-dire le dogme de l'Infail libilité, la souveraine puissance spirituelle et tem porelle du pape, sa domination universelle les erreurs c'est-à-dire la liberté de la presse la liberté de conscience, etc., ces pestescette lèpre et toutes ces infamies garanties par notre Consti tution. Et on s'étonne après cela qu'un ministre du roi n'ose pàs prendre le sobriquet de catholique On lit dans le Journal de Gand que l'Àsso- dation catholique s'appetait, il y a,quatre ans, Association constitutionnelle conservatrice et A r qu'aujourd'hui elle s'intitule Union conservatrice; l'épithète constitutionnelle est supprimée. N'est-ce pas conformément ce que nous disions plus haut Ce que les catholiques poursuivent de leurs haines, c'est selon les ordres reçus du Vati can, la Constitution, parce qu'elle consacre des libertés que le pape, leur seul chef, condamne. Aujourd'hui, ils effacent de leur enseigne le mot sous lequel s'est émancipée la Belgique demain ils supprimeront la chose, s'ils le peuvent. Mais se donner cette dernière jouissance, ils se battront encore longtemps les flancs. On lit dans le même journal que Sa Sainteté Fie IX a daigné donner sa bénédiction aux luttes électorales entreprises par les cléricaux de Bel- gique. Si cette bénédiction fait ici le même effet que celle que Sa Sainteté daigna étendre sur les fidèles qui ont combattu le bon combat sous ses ordres, Rome même, contre les libéraux italiens, nous la mettrons sur la même ligne que celle que daigna goupillonner notre excellent doyen sur la fameuse fabrique de la porte de Menin. Ces bénédictions comme les mauvais couteaux, finissent toujours par blesser ceux qui les manient. Il n'y a pas dire, l'expérience est là. UN GUET-APENS Nous voudrions bien que les journaux cléricaux et anti-militaristes nous donnassent leur avis sur certain fait qui ne manquera pas de causer une émotion bien vive au sein de nombreuses familles. L'autorité compétente vient de porter la con naissance de MM. les bourgmestres et échevins des villes du pays une dépêche de M. le ministre de la guerre, en date du 30 avril dernierd'où il résulte que vu le nombre considérable de mili ciens qui ont effectué le versement de 200 fr. pres crit par la loi du 18 septembre 1873 pour pou voir se remplacer il ne pourra être fait aucune exception, quant l'incorporation dans l'armée. Donc ordre est donné que tous les miliciens, qui ont fait le versement de 200 fr. seront incor porés et remis au commandant de la province le lr juillet prochain II est vrai qu'ils seront ren voyés en congé jusqu'au lr janvier suivantmais après qu'ils auront reçu lecture des lois militai res et signé la déclaration de cette lecture. Voilà ce que la Patrie et les siens appelleront sans doute un allégement des charges militai res. Pour tout homme impartial cela constitue un guet-apens scandaleux en effetil résulte de la circulaire ministérielle que le Gouvernement^ malgré ses promesses ne peut garantir un i remplaçant. Allons électeurs bénévoles donnez doij voix, le 9 juin au parti des anti-militarist vous enlève si adroitement vos fils On écrit de Gand Le mouvement électoral a pris ici depuis, c jours les plus grandes proportions. Tandis queJ craf te et le découragement pénètrent dans le cal fûènt daq confiance et l'enthousiasme £p répa ,ngs de^ag amis.

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Le Progrès (1841-1914) | 1874 | | pagina 1