CHRONIQUE ÉLECTORALE. LES SOLDATS CRÉTINS. EXPOSITION AGRICOLE. Ce qui ne contribue pas peu accentuer ce double résultatc'est l'apparition de la liste des candidats de l'Association libérale. L'opinion libé rale gantoise est fière juste titre de cette liste brillante et cette fierté est d'autant plus légitime que les candidats dont le parti catholique propose la réélection n'ont réussidepuis qnatre ans qu'ils siégentà la Chambre, qu'à prouverleur insuffisance. Opposer aux Delhougneaux Rolin-Jacquemyns aux Vuylsteke etc. des Desmetdes Kervyn dé Volkaersbeke et des de Moerman c'est vraiment montrer trop d'indulgence et trop d'impuissance. Forts de leur supériorité au point de vue du talent et de la valeur personnelle de leurs candi dats, les libéraux voteront d'autant plus résolument pour ces hommes éiuinents qu'ils ont l'espoir de voir l'un d'eux prendre place dans les conseils de la couronne et représenter ainsi au sein même du gouvernement les grands intérêts de l'arrondisse ment dont ils sont appelés être les mandataires. Quant aux cléricaux, on peut dire qu'ils n'ont plus un seul atout dans leur jeu et que par consé quent s'ils gagnent la partie ils ne devront la victoire qu'à l'intriguel'intimidation et la Iraude. Violant la sainte loi du repos dominical, l'Asso ciation Catholique de Gand s'est réunie dimanche dernier, pour faire travailler devant ses fidèles les candidats désignés d'avance par l'évêque sous l'inspiration des R. P. Jésuites. Il y a quatre ans elle s'appelait l'association constitutionnelle conservatrice aujourd'hui elle s'intitule union conservatrice l'épithète de constitutionnelle est supprimée. C'est un acte de franchise, dont nous lui savons gré. Maissi l'enseigne est changée, le théâtre, les ac teurs, la pièce, sont restés les mêmes. Membres du comité, candidatsdiscours, intervention de VAs sociation électoralelïbre, tout cela n'apoint changé. (Journal de Gand.) On aura remarqué, parmi les candidats du parti clérical Gand le nom de M. De Kerchove-De Naeyer, candidat au Sénat pour le siège laissé va cant il y a quelques semaines par la mort de M. Hipp. Van de Woestyne. Ce siège a été occupé la fin de la session par M. de Kerchove de Denterghem, dont le nom figu re en tête de la liste libérale pour la Chambre des Représentants. D'autre part, dans l'arrondissemeut d'Ath les cléricaux portent un M. Ed. Descamps. M. J. Descamps est l'un des candidats libéraux, membres sortants. Il y a là évidemment, de la part des cléricaux l'intention de jouer sur la similitude des noms pour abuser des électeurs crédules ou trop peu défiants, et d'escamoter des suffrages en exploitant la popu larité de certaines personnalités libérales. Avis nos amis politiques de Gand et d'Ath. LA BANQUEROUTE. Comment appelle-t-onceux qui ne paient pas leurs dettes, parce qu'ils sont dans l'impossibilité de le faire Des gens en faillite ou en déconfiture. Le gouvernement belge est-il dans cette situa tion Assurément, car s'il avait de l'argent il paierait ses débiteurs, et c'est ce qu'il ne fait pas. Il ne paie pas les maisons qu'il a fait démolir, rue digue de Brabant il retient les intérêts qu'il doit sur les sommes qu'il est en retard de payer, enfin il n'est pas jusqu'aux veuves d'anciens fonc- tionnaires, dont les persions ne subissent des re gards déplus de six mois. Et on niera que les catho liques nous ont menés la banqueroute Journal de Gand dans XOpinion d'Anvers js avons diverses reprises attiré l'atten- 'l'autorité supérieure sur la propagande qui parmi nos soldats pour les attacher au parti pcal et leur persuader qu'ils doivent mettre les |réts de l'Église au-dessus de tout. Jn établissement dans la genre de celui qui a ivert il y a deux ou trois ans rue des vient d'être créé Berciiem dans"^*™ été de M. Solvyns. On y attire les soldats du régi ment du génie qui y trouvent un billard, un jeu de quilles etc. etc. une bibliothèque pieuse des pipes des sermons et de la bière. La veille des élections, un des meneurs du parti cléricale disait Le régiment du génie est nous Et en faiton nous assure que des soldats du génie en bourgeois ont été vus parmi les stoksla- gers. Il n'est pas de jour où deux ou trois cents soldats ne se trou vent réunis dans l'établissement- Solvyns. Si le gouvernement ne comprend pas les dan gers de cette propagande et ne tranche pas dans le vif pour arrêter les progrès de la force morale de l'armée de son esprit militaire, de sa discipline, et le jour où le pays aura besoin d'elle pour défen dre son indépendance ou ses institutions il ne trouvera plus que des bandes semblables celles de don Carlos commandées par les jésuites et conduites au combat par des prêtres. A propos d'un prêtre qui vient de faire don une société savante d'une collection scientifique recueillie par lui, le Journal de Bruxelles dit Nous aimons voir le prêtre, en dehors des occupations du ministère sacré employer ses loi sirs aux progrès de la science. C'est joindre ainsi l'utile l'agréable. Utile dulci. L'utile serait donc les progrès de la science et l'agréable, les occupations du ministère sacré Voilà une opinion bien peu orthodoxe pour une feuille de sacristie. Le jPrécurseur d'Anvers raconte, propos de l'élection du 25, une histoire qui montre une fois de plus quelles ruses les cléricaux ont recours pour combattre leurs adversaires. Voici ce que dit notre confrère Un père de famille de la 3e section, libéral con vaincu, avait, la veille de l'élection, préparé son bulletin portant le nom du candidat de la Fédéra tion. Il avait serré ce bulletin dans la poche de la redingote qu'il comptait mettre le lendemain. Èffectivement quand, dans la matinée de lundi il endossa sa redingote, il y retrouva son bulletin. Toutefois comme il est toujours bon de se méfier des surprises de la dernière heure, notre électeur eût l'idée dé vérifier son bulletin avant de le porter l'urne. Heureuse idée car lorsqu'il ouvrit le papier, il y trouva le nom de M. Nyssens bel et bien méta morphosé en celui de M. Cogels Notre père de famille, eût eu recours un mi racle du même genre, eh matière de transforma tion. Il eut le mauvais goût de se livrer immédia tement une enquête qui lui fit faire la plus édifiante des découvertes l'une de ses filles, de moiselle très-dévote, avait joué ce tour l'autorité paternelle As-.tu fait cela de ton propre mouvement lui demanda son père avec bonté. Hélas non, répondit la naïve enfant, c'est mon confesseur qui m'a conseillée. Tâchez de vous apercevoir où votre père met son bulletin de vote, et substituez-y celui-ci, m'a-t-il dit en me donnant un carré de papier. Il a même ajouté qu'en agissant ainsi, je faisais une bonne oeuvre et que j'aidais sauver votre âme des flammes éternelles en vous empêchant malgré vous de voter pour les ennemis de N.-M. la sainte Eglise. Le père en savait assez, trop même... Il fit la hâte un nouveau bulletin et alla voter. Un baron.de crac. Le correspondant b'ru x- ellois de la Meuse annonce qu'un membre du cabi net actuel va être nommé baron. Notre confrère est mal informé ce n'est pas un membre du ministère Malou qui sera l'objet de cette flatteuse distinction, mais bien un membre du ministère clérical précédent. Vous avez nommé M. Wasseige, pardon M. le baron Wasseige de Nasipède. Organe de Namur.) On lit dans l'Opinion A propos de faux électeurs, le, correspondant anversois de la Gazette raconte qu'un petit vicaire de notre ville a été voter avec une patente d'accor deur de pianos. Un électeur ayant- protesté', notre vitaire ré pondit qu'il accordait Hhs pianos dans ses moments «erdiis «t Après celle-là on peut tirer l'échelle. L'organe officieux du ministère publie ce qui suit L'élut de situation de la flanque nationale, publié ce matin par le Moniteur, constate que l'encaisse du trésor public celte date est de 29,238,902 fr. 94 c. Nous serons agréablement surpris si la plupart des journaux de l'opposition, en reproduisant ce chiffre, ne disent pas, le jour même ou le lendemain La banque- roule est imminente, les caisses sont vides, le trésor est sec. Sauvons le pays en ramenant au pouvoir M. Frère-Orban. Il est impossible assurément, d'être plus mala droit. Le Journal de Bruxelles a oublié le mot de Talleyrand Surtout pas de zèle. D'abord un encaisse de 29 millions dont il faut déduire les dispositions courantes qui absorbent la moitié de cette somme n'est pas bien considérable. En se cond lieu, pour obtenir cet encaisse, M. le ministre des finances dû escompter 4 p. c. les termes non échus de l'empruntc'est-à-dire qu'il a dû doubler le taux de l'escompte primitivement fixé. En d'autres termes il emprunte 4 p. c. pour fortifier son encaisse preuve manifeste que la caisse était vide. C'est ce que M. Frère-Orban a fait remarquer, sans être contredit, dans la séance du 23 mai Oser dire que la caisse est vide même lorsque le ministre le prouve en autori sant escompter 4 p. c. les titres de l'emprunt oser dire que Von manque d'argent quand l'ordre est donné de ralentir les dépenses et même la déli vrance des mandats de pavement des créanciers de VElat, c'est presque de la félonie Ainsi s'ex primait M. Frère-Orban pour la troisième fois et le ministre n'a rien trouvé lui répondre. Plus l'encaisse se fortifiera maintenant, plus il sera prouvé que l'opération coûte cher au trésor pour que la caisse ne soit plus vide. Echo du Parlement.) La grande réforme des octrois, considérée pen dant longtemps comme une utopie, a été réalisée par le parti libéral et suffirait la réputation de l'ancienne administration. Cette réforme a fait tomber les barrières qui séparaient les villes et les campagnes, et par la seule suppression des frais de perception des octrois a réduit les charges publi ques de 2,800,000 fr. Les vexations les tracasseries de tous genres que les octrois suscitaient aux habitants des cam- paghes ont disparu par cette réforme, et le minis tère libéral a eu la gloire de supprimer les impôts qui pesaient sur le pain, sur le beurre, sur les œufs*, sur la viande sur le charbon sur tous les objets de consommations journalières. Là création du fonds communal a permis aux communes de faire de grands travaux d'utilité publique. Quand les cléricaux auront pareil acte leur bilan, ils pourront rencontrer des sympathies dans le pays. On travaille activement aux installations de l'exposition d'animaux reproducteurs et de machi nes agricoles qui va s'ouvrir sous peu la plaine des Manœuvres Bruxelles. Comme nous l'avons déjà fait remarquer, cette exhibition promet d'avoir une importance considé rable. Toutes les mesures sont prises pour que les animaux et les instruments soient parfaitement installés 1 Aussi la4 commission directrice espère- t-elle que tohs les cultivateurs qui ont fait inscrire des produits ne manqueront pas de les amener au concours. Plusieurs spciéfés agricoles de l'étranger ont décidé d'envoyer des délégués l'exposition, il y a même urie société qui s'y rendra en corps au nom bre de 200 membres. Ce fait démontre combien l'utilité de cette solennité agricole et appréciéé. (Moniteur.) Liste des citoyens qui', ayant atteint l'âge de 40 ans et payant au moins 2,116 florinsd'imposition^ -aÎMctes prises, sont éligibles au fîeiia occidentale tb e. (1,000 'patentes com- ins la Flandre

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Le Progrès (1841-1914) | 1874 | | pagina 2